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'Halle, le 20 octobre 1806.

Treizième bulletin de la grande armée.

Le général Macon, commandant à Leipsick, a fait aux banquiers, négocians et marchands de cette ville une notification'. Puisque les oppresseurs des mers ne respectent aucun pavillon, l'intention de l'empereur est de saisir partout leurs marchandises et de les bloquer véritablement dans leur île.

On a trouvé dans les magasins militaires de Leipsick quinze mille quintaux de farine et beaucoup d'autres denrées l'approvisionnement.

Le grand-duc de Berg est arrivé à Halberstadt le 19. Le 20, la inondé toute la plaine de M gdebourg, par sa cavalerie, usqu'à la portée du canon. Les troupes ennemies, les détachemens isolés, les hommes perdus, seront pris au moment où ils se présenteront pour eutrer dans la place.

Un régiment de hussards ennemis croyait que Halberstadt était encore occupé par les Prussiens; il a été chargé par le Heuxième de hussards, et a éprouvé une perte de trois cents

hommes.

Le général Beaumont s'est emparé de six cents hommes de la garde du roi, et de tous les équipages de ce corps.

Deux heures auparavant, deux compagnies de la garde royale à pied avaient été prises par le maréchal Soult.

Le lieutenant-général, comte de Schmettau', qui avait été Tait prisonnier, vient de mourir à Weimar.

Ainsi, de cette belle et superbe armée qui, il y a peu de jours, menaçait d'envahir la confédération du Rhin, et qui inspirait à son souverain une telle confiance, qu'il osait ordonner à l'empereur Napoléon de sortir de l'Allemagne avant le 8 octobre, s'il ne voulait pas y être contraint par la force; de cette belle et superbe armée, disons-nous, il ne reste que

Cette notification était une injonction à tous les négocians de déclarer les marchandises anglaises, dont la saisie était ordonnéc.

les débris, chaos informe qui mérite plutôt le nom de rass'imblement que celui d'armée. De cent soixante mille hommes qu'avait le roi de Prusse, il serait difficile d'en réunir plus de cinquante mille, encore sont-ils sans artillerie et sans bagages, armés en partie, en partie désarmés. Tous ces événemens justifient ce que l'empereur a dit dans sa première proclamation, lorsqu'il s'est exprimé ainsi : « Qu'ils apprennent que s'il est facille d'acquérir un accroissement de domaines et de puissance avec l'amitié du grand peuple, son inimitié est plus terrible que les tempêtes de l'Océan. »

Rien ne ressemble en effet davantage à l'état actuel de l'armée prussienne que les débris d'un naufrage. C'était une belle et nombreuse flotte qui ne prétendait pas moins qu'asservir les mers; les vents impétueux du nord ont soulevé l'Océan contre elle. Il ne rentre au port qu'une petite partie des équipages qui n'ont trouvé de salut qu'en se sauvant sur des - débris.

Trois lettres interceptées peignent au vrai la situation des choses.

Une autre lettre également interceptée, montre à quel point le cabinet prussien a été dupe de fausses apparences. Il a pris la modération de l'empereur Napoléon pour de la faiblesse. De ce que ce monarque ne voulait pas la guerre, et faisait tout ce qui pouvait être convenable pour l'éviter, on a conclu qu'il n'était pas en mesure, et qu'il avait besoin de deux cent mille conscrits pour recruter son armée.

Cependant l'armée française n'était plus claquemurée dans les camps de Boulogne; elle était en Allemagne : M. Ch. L. de Hesse et M. d'Haugwitz auraient pu la compter. Reconnaissons donc ici la volonté de cette providence qui ne laisse pas à nos enuemis des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, du jugement et de la raison pour raisonner. Il paraît que M. Charles Louis de Hesse convoitait seule

nt Mayence. Pourquoi pas Metz? pourquoi pas les autres ces de l'ouest de la France? Ne dites donc plus que l'amion des Français vous a fait prendre les armes; convenez e c'est votre ambition mal raisonnée qui vous a excités à la erre. Parce qu'il y avait une armée française à Naples, une tre en Dalmatie, vous avez projeté de tomber sur le and-peuple; mais en sept jours vos projets ont été confons. Vous vouliez attaquer la France sans courir aucun dan-, et déjà vous avez cessé d'exister.

On rapporte que l'empereur Napoléon ayant, avant de itter Paris, rassemblé ses ministres, leur dit : « Je suis incent de cette guerre; je ne l'ai provoquée en rien: elle est point entrée dans mes calculs. Que je sois battu si elle de mon fait. Un des principaux motifs de la confiance dans quelle je suis que mes ennemis seront détruits, c'est que je is dans leur conduite le doigt de la providence, qui, vouat que les traîtres soieut punis, a tellement éloigné toute gesse de leurs conseils, que lorqu'ils pensent m'attaquer dans moment de faiblesse, ils choisissent l'instant même où je mis le plus fort. »

Dessau, le 22 octobre 1806.

Quatorzième bulletin de la grande armée.

Le maréchal Davoust est arrivé le 20 à Wittemberg, et a rpris le pont sur l'Elbe au moment où l'ennemi y mettait - feu.

Le maréchal Launes'est arrivé à Dessau; le pont était brûlé; a fait travailler sur-le-champ à le réparer.

Le marquis de Lucchesini s'est présenté aux avant-postes vec une lettre du roi de Prusse. L'empereur a envoyé le rand-maréchal de son palais, Duroc, pour conférer avec lui. Magdebourg est bloqué. Le général de division Legrand, ans sa marche sur Magdebourg, a fait quelques prisonniers.

Le maréchal Soult a ses postes autour de la ville. Le grand-due de Berg y a envoyé son chef d'état-major le général Belliard. Ce général y a vu le prince de Hohenlohe. Le langage des officiers prussiens était bien changé. Ils demandent la paix à grands cris. « Que veut votre empereur, nous disent-ils ? Nous poursuivra-t-il toujours l'épée dans les reins? Nous n'avons pas un moment de repos depuis la bataille. » Ces messieurs étaient sans doute accoutumés aux manœuvres de la guerre de sept ans. Ils voulaient demander trois jours pour enterrer les morts. « Songez aux vivans, a répondu l'empereur, et laissez nous le soin d'enterrer les morts; il n'y a pas besoin de trève pour cela. »

La confusion est extrême dans Berlin. Tous les bons citoyens, qui gémissaient de la fausse direction donnée à la politique de leur pays, reprochent avec faison aux boute-feux excités par l'Angleterre, les tristes effets de leurs menées. Il n'y a qu'un cri contre la reine dans tout le pays.

Il paraît que l'ennemi cherche à se rallier derrière l'Oder. Le souverain de Saxe a remercié l'empereur de la générosité avec laquelle il l'a traité, et qui va l'arracher à l'influence prussienne. Cependant bon nombre de ses soldats ont péri dans toute cette bagarre.

Le quartier-général était, le 21,

¿ Dessau.

Wittemberg, le 23 octobre 1806.

Quinzième bulletin de la grande armée.

Voici les renseignemens qu'on a pu recueillir sur les causes de cette étrange guerre.

Le général Schmettau (mort prisonnier à Weymar ). fit un mémoire éci avec beaucoup de force et dans lequel il établissait que l'armée prussienne devait se regarder comme déshonorée, qu'elle était cependant en état de battre les Français, et qu'il fallait faire la guerre.

Les généraux Ruchel (tué) et Blucher (qui ne s'est sauvé = par un subterfuge, en abusant de la bonne foi française), scrivirent ce mémoire, qui était rédigé en forme de pétiau roi. Le prince Louis-Ferdinand de Prusse (tué) l'apa de toutes sortes de sarcasmes. L'incendie gagna toutes têtes. Le duc de Brunswick (blessé très-grièvement), nme connu pour être sans volonté et sans caractère, fut ôlé dans la faction de la guerre. Enfin, le mémoire étant si appuyé, on le présenta au roi. La reine se chargea de poser l'esprit de ce prince, et de lui faire connaître ce on pensait de lui. Elle lui rapporta qu'on disait qu'il tait pas brave, et que, s'il ne faisait pas la guerre, c'est 'il n'osait pas se mettre à la tête de l'armée. Le roi, réelment aussi brave qu'aucun prince de Prusse, se laissa entrair sans cesser de conserver l'opinion intime qu'il faisait une ande faute.

Il faut signaler les hommes qui n'ont pas partagé les illuons des partisans de la guerre. Ce sont le respectable feldréchal Mollendorf et le général Kalkreuth.

On assure qu'après la belle charge du neuvième et du xième régiment de hussards à Saalfeld, le roi dit : « Vous étendiez que la cavalerie française ne valait rien, voyez ceendant ce que fait la cavalerie légère, et jugez ce que feront s cuirassiers. Ces troupes ont acquis leur supériorité par inze ans de combats. Il en faudrait autant, afin de parvenir les égaler ; mais qui de nous serait assez ennemi de la Prusse our désirer cette terrible épreuve ? »

L'empereur, déjà maître de toutes les communications et es magasins de l'ennemi, écrivit le 12 de ce mois la lettre i-jointe (nous l'avons rapportée à son ordre de date), qu'il enwoya au roi de Prusse par l'officier d'ordonnance Montesquiou. Cet officier arriva le 13, à quatre heures après midi, au

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