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ereur voyant ses ailes menacées par la cavalerie, se portait galop pour ordonner des manœuvres et des changemens de ont en carrés ; il était interrompu à chaque instant par des is de vive l'empereur! La garde imperiale à pied voyait ec un dépit qu'elle ne pouvait dissimuler, tout le monde x mains et elle dans l'inaction. Plusieurs voix firent entene les mots en avant? « Qu'est-ce? dit l'empereur; ce ne eut être qu'un jeune homme qui n'a pas de barbe qui peut ouloir préjuger ce que je dois faire; qu'il attende qu'il ait mmandé dans trente batailles rangées, avant de prétendre e donner des avis. » C'étaient effectivement des vélites, dont jeune courage était impatient de se signaler.

Dans une mêlée aussi chaude, pendant que l'ennemi permit presque tous ses généraux, on doit remercier cette Prodence qui gardait notre armée. Aucun honime de marque n'a é tué ni blessé. Le maréchal Launes a eu un biscaïen qui lui rasé le poitrine sans le blesser. Le maréchal Davousta eu son mapeau emporté et un grand nombre de balles dans ses habits. 'empereur a toujours été entouré, partout où il a paru, du ince de Neufchâtel, du maréchal Bessières, du grand machal du palais, Duroc, du grand-écuyer Caulincourt, et de es aides-de-camp et écuyers de service. Une partie de l'ar ée n'a pas douné, ou est encore sans avoir tiré un coup de sil.

De notre camp impérial de Weimar, le 15 octobre 1806. Aux archevêques et évêques de l'empire.

« Monsieur l'évêque, le succès que nous venons de rem orter sur nos ennemis, avec l'aide de la divine providence, posent à nous et à notre peuple l'obligation d'en rendre Dieu des armées de solenuelles actions de graces. Vous vez vu, par la dernière note du roi de Prusse, la nécessité où nous nous sommes trouvé de tirer l'épée pour défendre

le bien le plus précieux de notre peuple, l'honneur. Quelque répugnance que nous ayons eue, nous avons été poussé à bout par nos ennemis; ils ont été battus et confondus. Au reçu de la présente, veuillez donc réunir nos peuples dans les temples, chanter un Te Deum, et ordonner des prières pour remercier Dieu de la prospérité qu'il a accordée à nos armes. Cette lettre n'étant pas à une autre fin, je prie Dieu, M. l'évêque, qu'il vous ait en sa sainte garde.» NAPOléon.

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Weimar, le 15 octobre 1806.

Sixième bulletin de la grande armée.

Six mille Saxons et plus de trois cents officiers ont été faits prisonniers. L'empereur a fait réunir les officiers, et leur a dit qu'il voyait avec peine que leur armée lui faisait la guerre; qu'il n'avait pris les armes que pour assurer l'indépendance de la nation saxonne, et s'opposer à ce qu'elle fût incorporée à la monarchie prussienne; que son intention était de les renvoyer tous chez eux s'il donnait leur parole de ne jamais servir contre la France; que leur souverain, dont il reconnaissait les qualités, avait été d'une extrême faiblesse en cédant ainsi aux menaces des Prussiens, et en les laissant entrer sur son territoire; mais qu'il fallait que tout cela finît; que les Prussiens restassent en Prusse, et qu'ils ne se mêlassent en rien des affaires de l'Allemagne; que les Saxons devaient se trouver réunis dans la confédération du Rhin, sous la protection de la France, protection qui n'était pas nouvelle, puisque depuis deux cents ans, sans la France, ils eussent été envahis par l'Autriche, ou par la Prusse; que l'empereur n'avait pris les armes que lorsque la Prusse avait envahi la Saxe; qu'il fallait mettre un terme à ces violences; que le continent avait besoin de repos, et que, malgré les intrigues et les basses passions qui agitent plusieurs cours, il fallait que ce repos existât, dût-il en coûter la chute de quelques trônes.

Effectivement tous les prisonniers saxons ont été renvoyés hez eux avec la proclamation de l'empereur aux Saxons, et Hes assurances qu'on n'en voulait point à leur nation.

Weimar, le 16 octobre 1806.

Septième bulletin de la grande armée.

Le grand-duc de Berg a cerné Erfurth le 15, dans la mainée. Le 16, la place a capitulé. Par ce moyen, quatorze mille hommes, dont huit mille blessés et six mille bien porans, sont devenus prisonniers de guerre, parmi lesquels ont le prince d'Orange, le feld-maréchal Mollendorf, le ieutenant-général Larisph, le lieutenant-général Graver, es généraux majors Leffave et Zveiffel. Un parc de cent vingt pièces d'artillerie approvisionné est également tombé en notre pouvoir. On ramasse tous les jours des prisonniers.

Le roi de Prusse a envoyé un aide-de camp à l'empereur, avec une lettre en réponse à celle que l'empereur lui avait Écrite avant la bataille; mais le roi de Prusse n'a répondu qu'après. Cette démarche de l'empereur Napoléon était paceille à celle qu'il fit auprès de l'empereur de Russie, avant a bataille d'Austerlitz; il dit au roi de Prusse : « Le succès de mes armes n'est point incertain. Vos troupes seront battues; nais il en coûtera le sang de mes enfans; s'il pouvait être Épargné par quelque arrangement compatible avec l'honneur de ma couronne, il n'y a rien que je ne fasse pour épargner un sang si précieux. Il n'y a que l'honneur qui, à mes yeux, soit encore plus précieux que le sang de mes soldats. >>

Il paraît que les débris de l'armée prussienne se retirent sur Magdebourg. De toute cette immense et belle armée, il ne s'en réunira que des débris.

Weimar, le 16 octobre 1806, au soir.

Huitième bulletin de la grande armée.

Les différens corps d'armée qui sont à la poursuite de l'ennemi, annoncent à chaque instant des prisonniers, la prise de bagages, de pièces de canon, de magasins, de munitions de toute espèce. Le mai échal Davoust vient de prendre trente pièces de canon; le maréchal Soult, un convoi de trois mille tonneaux de farine; le maréchal Bernadotte, quinze cents prisonniers; l'armée ennemie est tellement dispersée ét mêlée avec nos troupes, qu'un de ses bataillons vint se placer dans un de nos bivouacs, se croyant dans le sien.

Le roi de Prusse tâche de gagner Magdebourg. Le maréchal Mollendorf est très-malade à Erfurth, le grand-duc de Berg lui a envoyé son médecin.

La reine de Prusse a été plusieurs fois en vue de nos postes; elle est dans des transes et dans des alarmes continuelles. La veille, elle avait passé son régiment en revue. Elle excitait sans cesse le roi et les généraux. Elle voulait-du sang, le sang le plus précieux a coulé. Les généraux les plus marquans sont ceux sur qui sont tombés les premiers coups.

Le général de brigade Durosnel a fait, avec les septième et vingtième de chasseurs, une charge hardie qui a eu le plus grand effet. Le major du vingtième régiment s'y est distingué. Le général de brigade Colbert, à la tête du troisième de hussards et du douzième de chasseurs, a fait sur l'infanterie ennemie plusieurs charges qui ont eu le plus grand succès.

Weimar, le 17 octobre 1806.

Neuvième bulletin de la grande armée.

La garnison d'Erfurth a défilé. On y a trouvé beaucoup plus de monde qu'on ne croyait. Il y a une grande quantité

de magasins. L'empereur a nommé le général Clarke commandant de la ville et citadelle d'Erfurth et du pays environnant. La citadelle d'Erfurth est un bel octogone bastionné, avec casemates, et bien armé. C'est une acquisition précieuse qui nous servira de point d'appui au milieu de nos opérations.

On a dit dans le cinquième bulletin qu'on avait pris vingtcinq à trente drapeaux ; il y en a jusqu'ici quarante cinq au quartier-général. Il est probable qu'il y en aura plus de soixante. Ce sont des drapeaux donnés par le grand Fré léric à ses soldats. Celui du régiment des gardes, celui du régiment de la reine, brodé des mains de cette princesse, se trouvent du nombre. Il paraît que l'ennemi veut tâcher de sẹ rallier sur Magdebourg; mais pendant ce temps-là on marche de tous côtés. Les différens corps de l'armée sont à sa poursuite par différens chemins. A chaque instant arrivent des courriers annonçant que des bataillons entiers sont coupés, des pièces de canon prises, des bagages, etc.

L'empereur est logé au palais de Weimar, où logeait quelques jours avant la reine de Prusse. Il paraît que ce qu'on a dit d'elle est vrai. Elle était ici pour souffler le feu de la guerre. C'est une femme d'une jolie figure, mais de peu d'esprit, incapable de présager les conséquences de ce qu'elle faisait. Il faut aujourd'hui, au lieu de l'accuser, la plaindre, car elle doit avoir bien des remords des maux qu'elle a faits à sa patrie, et de l'ascendant qu'elle a exercé sur le roi son mari, qu'on s'accorde à présenter comme un parfait honnête homme, qui voulait la paix et le bien de ses peuples.

Naumbourg, le 18 octobre 1806.

Dixième bulletin de la grande armée.

Parmi les soixante drapeaux qui ont été pris à la bataille de Jéna, il s'en trouve plusieurs des gardes du roi de Prusse

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