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Voici la disposition de l'armée française:

L'armée doit se mettre en marche par trois débouchés.

La droite, composée des corps des maréchaux Soult et Ney et d'une division des Bavarois, part d'Amberg et de Nuremberg, se réunit à Bayreuth, et doit se porter sur Hoff, où elle arrivera le 9.

Le centre, composé de la réserve du grand-duc de Berg, du corps du maréchal prince de Ponte-Corvo et du maréchal Davou'st, et de la garde impériale, débouche Bamberg sur Cronach, arrivera le 8 à Saalbourg, et de là se portera par Saalbourg et Schleitz sur Gera.

par

La gauche, composée des corps des maréchaux Lannes et Augereau, doit se porter de Schwenfurth sur Cobourg, Graffental et Saalfed.

De mon camp impérial de Gera, le 12 octobre 1806.

Au roi de Prusse.

« Monsieur mon frère, je n'ai reçu que le 7 la lettre de V. M., du 25 septembre. Je suis fâché qu'on lui ait fait signer cette espèce de pamphlet '. Je ne lui réponds que pour lui protester que jamais je n'attribuerai à elle les choses qui y sont contenues; toutes sont contraires à son caractère et à l'honneur de tous deux. Je plains et dédaigne les rédacteurs d'un pareil ouvrage. J'ai reçu immédiatement après la note de son ministre, du 1er octobre. Elle m'a donné rendez-vous le 8: en bon chevalier, je lui ai tenu parole; je suis au mi

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Ceci a rapport à une lettre du roi de Prusse, composée de vingt pages, ritable rapsodie, et que très-certainement le roi n'a pu ni lire ni comprendre. Nous ne pouvons l'imprimer, attendu que tout ce qui tient à la correspondance particulière des souverains, reste dans le portefeuille de l'empercur, et ne vient point à la connaissance du public. Si nous publions celle de S. M., c'est parce que beaucoup d'exemplaires en ayant été faits au quartier-général des Prussiens, où on la trouve très-belle, une copie en est tombée entre nos mains.

(Moniteur).

de la Saxe. Qu'elle m'en croie, j'ai des forces telles que tes ses forces ne peuvent balancer long-temps la victoire. is pourquoi répandre tant de sang? A quel but? Je tienai à V. M. le même langage que j'ai tenu à l'empereur exandre deux jours avant la bataille d'Austerlitz. Fasse le I que des hommes vendus ou fanatisés, plus les ennemis -lle et de son règne, qu'ils ne sont les miens et de ma tion, ne lui donnent pas les mêmes conseils pour la faire -iver au même résultat!

«< Sire, j'ai été ami de V. M. depuis six ans. Je ne veux point ofiter de cette espèce de vertige qui anime ses conseils, et i lui ont fait commettre des erreurs politiques dont 1 Eupe est encore tout étonnée, et des erreurs militaires de normité desquelles l'Europe ne tardera pas à retentir. Si elle eût demandé des choses possibles, par sa note, je les lui sse accordées ; elle a demandé mon déshonneur, elle devait re certaine de ma réponse. La guerre est donc faite entre us, l'alliance rompue pour jamais. Mais pourquoi faire orger nos sujets? Je ne prise point une victoire qui sera hetée par la vie d'un bon nombre de mes enfans. Si j'étais mon début dans la carrière militaire, et si je pouvais indre les hasards des combats, ce langage serait tout à It déplacé. Sire, votre majesté sera vaincue; elle aura mpromis le repos de ses jours, l'existence de ses sujets ms l'ombre d'un prétexte. Elle est aujourd'hui intacte, et ut traiter avec moi d'une manière conforme à son rang; le traitera avant un mois dans une situation différente, lle s'est laissé aller à des irritations qu'on a calculées et éparées avec art; elle m'a dit qu'elle m'avait souvent rendu es services; eh bien! je veux lui donner la plus grande Touve du souvenir que j'en ai ; elle est maîtresse de sauver ses sujets les ravages et les malheurs de la guerre ; à peine ommencée, elle peut la terminer, et elle fera une chose dout

l'Europe lui saura gré. Si elle écoute les furibonds qui, il y a quatorze ans, voulaient prendre Paris, et qui aujourd'hui l'ont embarquée dans une guerre, et immédiatement après dans des plans offensifs également inconcevables, elle fera à son peuple un mal que le reste de sa vie ne pourra guérir. Sire, je n'ai rien à gagner contre V. M.; je ne veux rien et n'ai rien voulu d'elle; la guerre actuelle est une guerre impolitique. Je sens que peut-être j'irrite dans cette lettre une certaine susceptibilité naturelle à tout souverain; mais les circonstances ne demandent aucun ménagement; je lui dis les choses comme je les pense; et d'ailleurs, que V. M. me permette de le lui dire, ce n'est pas pour l'Europe une grande découverte que d'apprendre que la France est du triple plus populeuse et aussi brave et aguerrie que les Etats de V. M. Je ne lui ai donné aucun sujet réel de guerre. Quelle ordonne à cet essaim de malveillans et d'inconsidérés de se taire à l'aspect de son trône dans le respect qui lui est dû ; et qu'elle rende la tranquillité à elle et à ses Etats. Si elle ne retrouve plus jamais en moi un allié, elle retrouvera un homme désireux de ne faire que des guerres indispensables à la politique de mes peuples, et de ne point répandre le sang dans une lutte avec des souverains qui n'ont avec moi acune opposition d'industrie, de commerce et de politique. Je prie V. M. de ne voir dans cette lettre que le désir que j'ai d'épargner le sang des hommes, et d'éviter à une nation qui, géographiquement, ne saurait être ennemie de la mienne, l'amer repentir d'avoir trop écouté des sentimens éphémères qui s'excitent et se calment avec tant de facilité parmi les peuples. « Sur ce, je prie Dieu, monsieur mon frère, qu'il vous ait en sa sainte et digné garde.

<< De votre majesté, le bon frère,

NAPOLÉON"

Auma, le 12 octobre 1806.

Deuxième bulletin de la grande armée.

L'empereur est parti de Bamberg lc 8 octobre, à trois res du matin, et est arrivé à neuf heures à Crouch. Sa jesté a traversé la forêt de Franconie à la pointe du r du 9, pour se rendre à Ebersdorff, et de la elle s'est rtée sur Schleitz, où elle a assisté au premier combat dé campagne. Elle est revenue coucher à Ebersdorff, en est partie le 10 pour Schleitz, et est arrivée le 11 à Auma, où e a couché après avoir passé la journée à Gera. Le quartiernéral part dans l'instant même pour Gera. Tous les ordres l'empereur ont été parfaitement exécutés.

Le maréchal Soult se portait le 7 à Bayreuth, se présentait 9 à Hoff, a enlevé tous les magasins de l'ennemi, lui a fait usieurs prisonniers, et s'est porté sur Plauen le 10.

Le maréchal Ney a suivi son mouvement à une demi-jour e de distance.

Le 8, le grand duc de Berg a débouché avec la cavalerie zère, de Cronach, et s'est porté devant Saalbourg, ayant ec lui le vingt-cinquième régiment d'infanterie légère. Un giment prussien voulut défendre le passage de la Saale; rès une canonnade d'une demi-heure, menacé d'être tourné, a abandonné sa position et la Saale.

Le 9, le grand duc de Berg se porta sur Schleitz; un néral prussien y était avec dix mille hommes. L'empereur arriva à midi, et chargea le maréchal prince de Ponte-Corvo attaquer et d'enlever le village, voulant l'avoir avant la fin jour. Le maréchal fit ses dispositions, se mit à la tête de colonnes; le village fut enlevé et l'ennemi poursuivi. Sans fuit, la plus grande partie de cette division eût été prise. e général Watier, avoc le quatrième régiment de hussards le cinquième régiment de chasseurs, fit une belle charge

de cavalerie contre trois régimens prussiens; quatre compagnies du vingt-septième d'infanterie légère se trouvant en plaine, furent chargées par les hussards prussiens; mais ceux-ci virent comme l'infanterie française reçoit la cavalerie prussienne. Deux cents cavaliers prussiens restèrent sur le champ de bataille. Le général Maisons commandait l'infanterie légère. Un colonel ennemi fut tué, deux pièces de canon prises, trois cents hommes furent faits prisonniers, et quatre cents tués. Notre perte a été de peu d'hommes; l'infanterie prussienne a jeté ses armes, et a fui, épouvantée, devant lest baïonnettes françaises. Le grand-duc de Berg était au milieu des charges, le sabre à la main.

Le 10, le prince de Ponte-Corvo a porté son quartiergénéral à Auma; le 11, le grand-duc de Berg est arrivé à Gera. Le général de brigade Lasalle, de la cavalerie de réserve, a culbuté l'escorte des bagages ennemis; cinq cents caissons et voitures de bagage ont été pris par les hussards français. Notre cavalerie légère est couverte d'or. Les équipages de pont et plusieurs objets importans font partie du

convoi.

La gauche a eu des succès égaux. Le maréchal Lannes est entré à Cobourg le 8, se portait le 9 sur Graffenthal. Il a attaqué, le 10, à Saalfeld, l'avant-garde du prince Hohenlohe, qui était commandée par le prince Louis de Prusse, un des champions de la guerre. La cauonnade n'a duré que deux heures; la moitié de la division du général Suchet a seule donné. La cavalerie prussienne a été culbutée par les neuvième et dixième régimens d'hussards ; l'infanterie prussienne n'a pu conserver aucun ordre de retraite ; partie a été culbutée dans un marais, partie dispersée dans les bois. On a fait mille prisonniers, six cents hommes sont restés sur le champ de bataille; trente pièces de canon sont tombées au l'armée.

pouvoir de

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