Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

et le bonheur de la génération présente, assiégeant tous binets par tous les genres de séductions, et égarant ceux n'a pu corrompre, les aveuglant sur leurs véritables ins, et les lançant au milieu des partis, sans autre guide les passions qu'il a su inspirer. Le cabinet de Berlin luie n'a point choisi avec délibération le parti qu'il prend; été jeté avec art et une malicieuse adresse. Le roi s'est vé tout-à-coup à cent lieues de sa capitale, aux frontiède la confédération du Rhin, au milieu de son armée et -vis des troupes françaises dispersées dans leurs canton ens, et qui croyaient devoir compter sur les liens qui unist les deux états, et sur les protestations prodiguées en es circonstances par la cour de Berlin. Dans une guerre juste, où nous ne prenons les armes que pour nous dére, que nous n'avons provoquée par aucun acte, par auprétention, et dont il nous serait impossible d'assigner Eritable cause, nous comptons entièrement sur l'appui des et sur celui des peuples, que les circonstances appellent us donner de nouvelles preuves de leur dévouement et eur courage. De notre côté, aucun sacrifice personnel ne s sera pénible, aucun danger ne nous arrêtera, toutes les qu'il s'agira d'assurer les droits, l'honneur et la prospéde nos peuples.

Donné en notre quartier-impérial de Bamberg, le 7 oce 1806. NAPOLÉON.

Bamberg, le 8 octobre 1806.

Premier bulletin de la grande armée.

a paix avec la Russie, conclue et signée le 20 juillet, des ociations avec l'Angleterre, entamées et presque conduites ur maturité, avaient porté l'alarme à Berlin. Les bruits es qui se multiplièrent, et la conscience des torts de ce uct envers toutes les puisances qu'il avait successivement

trahis, le portèrent à ajouter croyance aux bruits répandus qu'un des articles secrets du traité conclu avec la Russie, dornait la Pologne an prince Constantin, avec le titre de roi; la Silésie à l'Autriche, en échange de la portion autrichienne de la Pologne, et le Hanovre à l'Angleterre. Il se persuada enfin que ces trois puissances étaient d'accord avec la France, et que de cet accord résultait un danger imminent pour la Prusse.

Les torts de la Prusse envers la France remontaient à des époques fort éloignées. La première, elle avait armé pour profiter de nos dissensions intestines. On la vit ensuite courir aux armes au moment de l'invasion du duc d'Yorck en Hollande; et, lors des événemens de la guerre, quoiqu'elle n'eût aucun motif de mécontentement contre la France, elle arma de nouveau, et signa, le 1er octobre 1805, ce fameux traité de Potsdam, qui fut, un mois après, remplacé par le traité de Vienne.

Elle avait des torts envers la Russie, qui ne peut oublier l'inexécution du traité de Potsdam et la conclusion subséquente du traité de Vienne.

Ses torts envers l'empereur d'Allemagne et le corps germanique, plus nombreux et plus anciens, ont été connus de tous les temps. Elle se tint toujours en opposition avec la diète. Quand le corps germanique était en guerre, elle était en paix avec ses ennemis. Jamais ses traités avec l'Autriche ne recevaient d'exécution, et sa constante étude était d'exciter les puissances au combat, afin de pouvoir, au moment de la paix, venir recueillir les fruits de son adresse et de leurs succès.

Ceux qui supposeraient que tant de versatilité tient à un défaut de moralité de la part du prince, seraient dans une grande erreur. Depuis quinze ans, la cour de Berlin est une arêne où les partis se combattent et triomphent tour à tour; l'un veut la guerre, et l'autre veut la paix. Le moindre évé

nt politique, le plus léger incident donne l'avantage à ou à l'autre, et le roi, au milieu de ce mouvement des ons opposées, au sein de ce dédale d'intrigues, flotte tain sans cesser un moment d'être honnête homme.

e 11 août, un courrier de M. le marquis de Lucchesini a à Berlin, et y porta, dans les termes les plus positifs, arance de ces prétendues dispositions par lesquelles la ce et la Russie seraient convenues, par le traité du 20 et, de rétablir le royaume de Pologne, et d'enlever la Sià la Prusse. Les partisans de la guerre s'enflammèrent tôt; ils firent violence aux sentimens personnels du roi ; ante courriers partirent dans une seule nuit, et l'on courut

armes.

a nouvelle de cette explosion soudaine parvint à Paris o du même mois. On plaignit un allié si cruellement é; on lui donna sur-le champ des explications, des asnces précises, et comme une erreur manifeste était le motif de ces armemens imprévus, on espéra que la réon calmerait une effervescence aussi peu motivée. ependant le traité signé à Paris, ne fut pas ratifié à Saintrsbourg, et des renseignemens de toute espèce ne tardèrent à faire connaître à la Prusse, que M. le marquis de Luccheavait puisé ses renseignemens dans les réunions les plus suses de la capitale, et parmi les hommes d'intrigues qui comient sa société habituelle. En conséquence il fut rappelé, annonça pour lui succéder M. le baron de Knobelsdorff, me d'un caractère plein de droiture et de franchise, et he moralité parfaite.

Cet envoyé extraordinaire arriva bientôt à Paris, porteur ne lettre du roi de Prusse, datée du 23 août.

Cette lettre était remplie d'expressions obligeantes et de larations pacifiques, et l'empereur y répondit d'une mare franche et rassurante.

Le lendemain du jour où partit le courrier porteur de cette réponse, on apprit que des chansons outrageantes pour la France avaient été chantées sur le théâtre de Berlin; qu'aussitôt après le départ de M. de Knobelsdorff les armemens avaient redoublé, et que, quoique les hommes demeurés de sang-froid eussent rougi de ces fausses alarmes, le parti de la guerre soufflant la discorde de tous côtés, avait si bien exalté toutes les têtes que le roi se trouvait dans l'impuissance de résister au torrent.

On commença dès-lors à comprendre à Paris, que le parti de la paix ayant lui-même été alarmé par des assurances mensongères et des apparences trompeuses, avait perdu tous ses avantages, tandis que le parti de la guerre mettant à profit l'erreur dans laquelle ses adversaires s'étaient laissé entraîner, avait ajouté provocation à provocation, et accumulé insulte sur insulte, et que les choses étaient arrivées à un tel point, qu'on ne pourrait sortir de cette situation que par la guerre.

L'empereur vit alors que telle était la force des circónstances, qu'il ne pouvait éviter de prendre les armes contre son allié. Il ordonna ses préparatifs.

Tout marchait à Berlin avec une grande rapidité les troupes prussiennes entrèrent en Saxe, arrivèrent sur les frontières de la confédération, et insultèrent les avant-postes.

Le 24 septembre, la garde impériale partit de Paris pour Bamberg, où elle est arrivée le 6 octobre. Les ordres furent expédiés pour l'armée, et tout se mit en mouvement.

Ce fut le 25 septembre que l'empereur quitta Paris; le 28 il était à Mayence, le 2 octobre à Wurtzbourg, et le 6 à Bamberg.

Le même jour, deux coups de carabine furent tirés par es hussards prussiens sur un officier de l'état-major français. Les deux armées pouvaient se considérer comme en présence.

e 7, S. M. l'empereur reçut un courrier de Mayence, déé par le prince de Bénévent, qui était porteur de deux èches importantes : l'une était une lettre du roi de Prusse, e vingtaine de pages, qui n'était réellement qu'un maupamphlet contre la France, dans le genre de ceux que binet anglais fait faire par ses écrivains à cinq cents livres ling par an. l'Empereur n'en acheva point la lecture, et ux personnes qui l'entouraient : « Je plains mon frère le de Prusse, il n'entend pas le français, il n'a sûrement lu cette rapsodie. » A cette lettre était jointe la célèbre e de M. Knobelsdorff. « Maréchal, dit l'Empereur au échal Berthier, on nous donne un rendez-vous d'honneur r le 8; jamais un Français n'y a manqué; mais comme on qu'il y a une belle reine qui veut être témoin des combats, ons courtois, et marchons, sans nous coucher, pour la e. » L'empereur avait raison de parler ainsi, car la reine Prusse est à l'armée, habillée en amazone, portant l'unine de son régiment de dragons, écrivant vingt lettres par r pour exciter de toute part l'incendie. Il semble voir Arle dans son égarement, mettant le feu à son propre palais; ès elle le prince Louis de Prusse, jeune prince plein de voure et de courage, excité par le parti, croit trouver è grande renommée dans les vicissitudes de la guerre. A emple de ces deux grands personnages, toute la cour crie guerre; mais quand la guerre se sera présentée, avec tes ses horreurs, tout le monde s'excusera d'avoir été couɔle, et d'avoir attiré la foudre sur les provinces paisibles Nord; alors par une suite naturelle des inconséquences gens de cour, on verra les auteurs de la guerre, non seuent la trouver insensée, s'excuser de l'avoir provoquée, dire qu'ils la voulaient, mais dans un autre temps; mais me en faire retomber le blâme sur le roi, honnête homme, 'ils ont rendu la dupe de leurs intrigues et de leurs artifices.

« ZurückWeiter »