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Rhin sont les souverains qui n'ont point de suzerain, Nous les avons reconnus comme tels. Les discussions qu'ils pourraient avoir avec leurs sujets, ne peuvent donc être portées à un tribunal étranger? La diète est le tribunal politique, conservateur de la paix entre les différens souverains qui composent la confédération. Ayant reconnu tous les autres princes qui formaient le corps germanique, comme souverains indépendans, nous ne pouvons reconnaître qui que ce soit comme leur suzerain. Ce ne sont point des rapports de suzeraineté qui nous lient à la confédération, mais des rapports de simple protection, Plus puissant que les princes confédérés, nous voulons jouir de la supériorité de notre puissance, non pour restreindre leurs droits de suzeraineté, mais pour leur en garantir la plénitude.

Sur ce, nous prions Dieu, mon frère, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde, NAPOLÉON.

Il

Au palais de Saint-Cloud, le 21 septembre 1806.

A. S. M. le roi de Bavière.

Monsieur mon frère !

y a plus d'un mois que la Prusse arme, et il est connu de tout le monde qu'elle arme contre la France et contre la confédération du Rhin. Nous cherchons les motifs sans pouvoir les pénétrer. Les lettres que S. M. prussienne nous écrit sont amicales; son ministre des affaires étrangères a notifié, à notre envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, qu'elle reconnaissait la confédération du Rhin, et qu'elle n'avait rien à objecter contre les arrangemens faits dans le midi de l'Allemagne.

Les armemens de la Prusse sont-ils le résultat d'une coaition avec la Russie, ou seulement des intrigues des différens partis qui existent à Berlin, et de l'irréflexion du ca

inet? Ont-ils pour objet de forcer la Hesse, la Saxe et les illes anséatiques à contracter des liens que ces deux derières puissances paraissent ne pas vouloir former? La Prusse oudrait-elle nous obliger nous-même à nous départir de la éclaration que nous avons faite, que les villes anséatiques e pourront entrer dans aucune confédération particulière; éclaration fondée sur l'intérêt du commerce de la France et u midi de l'Allemagne, et sur ce que l'Angleterre nous a it connaître que tout changement dans la situation présente es villes anséatiques, serait un obstacle de plus à la paix énérale? Nous avons aussi déclaré que les princes de la conféération germanique, qui n'étaient point compris dans la conédération du Rhin, devaient être maîtres de ne consulter ue leurs intérêts et leurs convenances, qu'ils devaient se rearder comme parfaitement libres, que nous ne ferions rien our qu'ils entrassent dans la confédération du Rhiu, mais ue nous ne souffririons pas que qui que ce fût les forçât de aire ce qui serait contraire à leur volonté, à leur politique, ux intérêts de leurs peuples. Cette déclaration si juste auait-elle blessé le cabinet de Berlin, et voudrait-il nous oblier à la rétracter! Entre tous ces motifs, quel peut étre le wéritable? Nous ne saurions le deviner, et l'avenir seul pourra évéler le secret d'une conduite aussi étrange qu'elle était mattendue. Nous avons été un mois sans y faire attention. Notre impassibilité n'a fait qu'enhardir tous les brouillons qui veulent précipiter la cour de Berlin dans la lutte la plus nconsidérée.

Toutefois, les armemens de la Prusse ont amené le cas prévu Dar l'un des articles du traité du 12 juillet, et nous croyons écessaire que tous les souverains qui composent la confédécation du Rhin, arment pour défendre ses intérêts, pour gaantir son territoire et en maintenir l'inviolabilité. Au lieu 200,000 hommes que la France est obligée de fournir

de

elle en fournira 300,000, et nous venons d'ordonner que les troupes nécessaires pour compléter ce nombre, soient transportées en poste sur le Bas-Rhin ; les troupes de V. M. étant toujours restées sur le pied de guerre, nous invitons V.M. à ordonner qu'elles soient mises, sans délai, en état de marche avec leurs équipages de campagne, et de concourir à la défense de la cause commune, dont le succès, nous avons lieu de le croire, répondra à sa justice, si toutefois, contre nos désirs et contre nos espérances, la Prusse nous met dans la néces-sité de repousser la force par la force.

Sur ce, nous prions Dieu, mon frère, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde, NAPOLÉON.

Soldats,

Au quartier impérial de Bamberg, le 6 octobre 1806. Proclamation à la grande armée.

« L'ordre pour votre rentrée en France était parti; vous vous en étiez déjà rapprochés de plusieurs marches. Des fêtes triomphales vous attendaient, et les préparatifs pour vous récevoir étaient commencés dans la capitale.

<< Mais, lorsque nous nous abandonnions à cette trop confiante sécurité, de nouvelles trames s'ourdissaient sous le masque de l'amitié et de l'alliance. Des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin; depuis deux mois nous sommes provoqués tous les jours davantage.

La même faction, le même esprit de vertige qui, à la faveur de nos dissensions intestines, conduisit, il y a quatorze ans, les Prussiens au milieu des plaines de la Champagne, domine dans leurs conseils. Si ce n'est plus Paris qu'ils veulent brûler et renverser jusque dans ses fondemens, c'est, aujourd'hui, leurs drapeaux qu'ils se vantent de planter dans les capitales de nos alliés ; c'cs: la Saxe qu'ils veulent obliger a renoncer, par une transaction honteuse, à son indépen

ce, en la rangeant au nombre de leurs provinces; c'est in vos lauriers qu'ils veulent arracher de votre front. Ils lent que nous évacuions l'Allemagne à l'aspect de leur ar! les insensés!!! Qu'ils sachent donc qu'il serait mille plus facile de détruire la grande capitale que de flétrir onneur des enfans du grand-peuple et de ses alliés. Leurs jets furent confondus alors; ils trouvèrent dans les plaines la Champagne la défaite, la mort et la honte mais les ons de l'expérience s'effacent, et il est des hommes chez quels le sentiment de la haine et de la jalousie ne meurt ais.

Soldats, il n'est aucun de vous qui veuille retourner en nce par un autre chemin que par celui de l'honneur. Nous devons y rentrer que sous des arcs de triomphe.

Eh quoi! aurions-nous donc bravé les saisons, les mers, déserts; vaincu l'Europe plusieurs fois coalisée contre as; porté notre gloire de l'orient à l'occident, pour retouraujourd'hui dans notre patrie comme des transfuges, ès avoir abondonné nos alliés, et pour entendre dire que gle française a fui épouvantée à l'aspect des armées prusines..... Mais déjà ils sont arrivés sur nos avant-postes.... Marchons donc, puisque la modération n'a pu les faire ir de cette étonnante ivresse. Que l'armée prussienne ouve le même sort qu'elle éprouva il y a quatorze ans ! Is apprennent que s'il est facile d'acquérir un accroisseat de domaines et de puissance avec l'amitié du grandple, son inimitié (qu'on ne peut provoquer que par l'abanI de tout esprit de sagesse et de raison) est plus terrible les tempêtes de l'Océan. NAPOLÉON.

Au quartier impérial de Bamberg, le 7 octobre 1806.

« Sénateurs,

.

Au sénat conservateur.

« Nous avons quitté notre capitale, pour nous rendre au milieu de notre armée d'Allemagne, dès l'instant que nous avons su avec certitude qu'elle était menacée sur ses flancs par des mouvemens inopinés. A peine arrivé sur les frontières de nos états, nous avons eu lieu de reconnaître combien notre présence y était nécessaire, et de nous applaudir des mesures défensives que nous avons prises avant de quitter le centre de notre empire. Déjà les armées prussiennes, portées au grand complet de guerre, s'étaient ébranlées de toutes parts; elles avaient dépassé leurs frontières, la Saxe était envahie, et le sage prince qui gouverne était forcé d'agir contre sa volonté, contre l'intérêt de ses peuples. Les armées prussiennes étaient arrivées devant les cantonnemens de nos troupes. Des provocations de toutes espèces, et mêmes des voies de fait avaient signalé l'esprit de haine qui animait nos ennemis, et la modération de nos soldats, qui, tranquilles à l'aspect de tous ces mouvemens, étonnés seulement de ne recevoir aucun ordre, se reposaient dans la double confiance que donnent le courage et le bon droit. Notre premier devoir a été de passer le Rhin nous-même, de former nos camps, et de faire entendre le cri de guerre. Il a retenti au cœur de tous nos guerriers. Des marches combinées et rapides les ont portés en un clin-d'œil au lieu que nous leur avons indiqué. Tous nos camps sont formés; nous allons marcher contre les armées prussiennes, et repousser la force par la force. Toutefois, nous osons le dire, notre cœur est péniblement affecté de cette prépondérance constante qu'obtient en Europe le génie du mal, occupé sans cesse à traverser les desseins que nous formons pour la tranquillité de l'Europe, le

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