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ENCYCLOPÉDIE MODERNE.

TOME QUINZIÈME.

F. — Franc-Maçonnerie.

PARIS.

TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES,

RUE JACOB, N° 56.

MODERNE.

DICTIONNAIRE ABRÉGÉ

DES SCIENCES, DES LETTRES, DES ARTS,

DE L'INDUSTRIE, DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE;

NOUVELLE ÉDITION,

ENTIÈREMENT REFONDUE ET AUGMENTÉE DE PRÈS DU Double,

PUBLIÉE PAR

MM. FIRMIN DIDOT FRÈRES,

SOUS LA DIRECTION

DE M. LÉON RENIER,

EMPLOYÉ A LA BIBLIOTHÈQUE de l'académie de paris.

Tome Quinzième.

PARIS,

FIRMIN DIDOT FRÈRES, ÉDITEURS,

IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'INSTITUT DE FRANCE,

RUB JACOB, 56.

M DCCC XLVIII.

MODERNE,

OU

DICTIONNAIRE ABRÉGÉ

DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS.

F. (Grammaire.) Cette lettre, à laquelle nous croyons pouvoir sans inconvénient laisser ici son nom traditionnel d'effe, est le sixième caractère et la quatrième consonne de l'alphabet latin et de tous ceux qui en dérivent. La valeur phonétique qu'elle représente, et qu'il faut distinguer de son nom, est le son que produit le souffle lorsqu'il n'a pour s'échapper de la bouche que les étroits interstices que laissent les dents incisives supérieures entre elles et la lèvre inférieure, sur laquelle elles pressent. Ce souffle est à peine sonore, les organes propres de la voix demeurant inactifs pendant son émission. Aussi, est-ce bien à tort que quelques auteurs ont qualifié cette lettre de semi-voyelle. L'F est une simple consonne labiale ouverte, mais muette, laquelle diffère précisément de la labiale ouverte et sonnante V en ce que l'articulation de cette dernière est accompagnée de vibrations sonores de la glotte et du larynx qui n'ont pas lieu dans la prononciation de la lettre qui fait le sujet de cet article.

La forme de l'F nous vient des Grecs. C'est celle d'un caractère plus particulièrement en usage chez les Eoliens, et qu'ils nommaient digamma, parce qu'il représentait assez bien deux gamma superposés. Quelques grammairiens supposent que dans l'origine le digamma fut commun à tous les dialectes grecs, et qu'il n'était autre que le vau phénicien, dont on retrouve Je nom dans celui de Baữ, que porta en effet d'abord le digamma. Un fait qui semble venir à l'appui de cette opinion, c'est l'usage que dans la numération l'on faisait du ẞau avec la valeur du nombre 6, tout en l'ayant banni dans l'alphabet de la place qu'indiquait ce nombre. Lorsque les autres peuples de la Grèce adoptèrent la lettre phi (Þ) pour représenter ENCYCL. MOD. T. XV.

F

une de leurs articulations aspirées, les Éoliens, qui n'employaient pas cette espèce d'aspiration, conservèrent le digamma. Ils le prononçaient comme notre v, et le substituaient partout à l'esprit rude et quelquefois même à l'esprit doux. C'est ainsi qu'ils firent de lσπéρa, soir, Fɛonépa, d'où est venu le latin vesper, et de vauç, navire, vaFóc, s'en servant, dans ce dernier cas, pour éviter l'hiatus.

Les Latins prirent leur F du digamma, en lui conservant d'abord la valeur qu'il avait chez les Éoliens, et en écrivant primitivement FULGUS, qu'ils orthographièrent plus tard VULGUS. Ils l'employèrent aussi au commencement des mots pour l'h aspirée, et écrivirent FOSTIS pour HOSTIS. On peut faire remarquer ici que, par un procédé contraire, les Espagnols ont mis dans bien des cas l'h à la place de l'f du latin; par exemple, dans hacer et hondo, dérivés de facere et fundus.

Quand les Latins eurent donné à l'F sa valeur actuelle, ils se servirent pour représenter le son de notre v du digamma renversé, et écrivirent TERMINAJIT et DIAI, pour TERMINAVIT et DIVI. Juste-Lipse croit que le digamma ainsi placé fut une des lettres que l'empereur Claude voulut introduire. D'autres auteurs prétendent l'avoir observé sur des monuments antérieurs au règne de ce prince, et, dans tous les cas, il paraît qu'il n'était déjà plus en usage à l'époque où écrivait Quintilien.

Les Latins, qui n'avaient pas d'autre signe que l'h pour indiquer l'aspiration, se servirent en général des lettres ph pour représenter le des Grecs, et transcrivirent par PHILOSOPHUS et PHILIPPUS les mots ΦΙΛΟΣΟΦΟΣ et ΦΙΛΙΠΠΟΣ. Sur quelques anciennes medailles romaines on lit cependant TRIUMFUS pour TRIUMPHUS; on trouve de même l'F à 1

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