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que les cheveux, que le besoin de faire effet a blanchis sous la plume du déclamateur, sont, sur la tête du pape, d'un noir de jais.".

*(R.- W.)

CONFÉRENCES

DU

CONSEIL D'ÉTAT,

PRÉSIDÉ PAR LE PREMIER CONSUL;

OU

TEXTE DES OPINIONS DE NAPOLÉON BONAPARTE SUR LES MATIÈRES LES PLUS IMPORTANTES DANS LA

DISCUSSION DU CODE CIVIL :

RÉDIGÉES ET MISES EN ORDRE

PAR M. BAIL, CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR; AVEC DES

NOTES DE M. REGNAULT-WARIN.

Jamais potentat n'a vu sous le soleil Matière plus illustre agiter son conseil.

CORNEILLE

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La France était parvenue en peu d'années à un point de grandeur et de prospérité inespérées. Il était permis de songer à l'accomplissement d'un grand et noble projet, celui de donner un code complet des lois civiles. C'était peu d'avoir accordé la paix à l'Europe par le traité d'Amiens, rétabli la religion de nos pères, terrassé l'hydre des factions, et comprimé les doctrines qui allaient engloutir la civilisation; il fallait s'élever au-dessus des préjugés et des vieilles habitudes, corriger l'expérience elle-même, rendre meilleur ce qui était bon, effacer pour ainsi dire la sagesse des siècles, et recomposer la société tout entière.

De tels prodiges paraissaient au-dessus de la puissance humaine.

Les règles sur les personnes et les propriétés ne se ressemblaient pas dans deux provinces; souvent elles différaient dans le même canton: les Capitulations avaient conservé les lois locales

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intérieures à l'incorporation des différens pays on comptait soixante coutumes qui chacune régissaient une province entière, et trois cents coutumes qui n'étaient observées que dans une seule ville, bourg ou village. Le régime féodal avait isolé les portions du même territoire; le droit ecclésiastique, le droit romain, invoqués souvent pour fixer les incertitudes, augmentaient le dédale de la controverse au milieu de cette aglomération monstrueuse et informe.

La révolution, en détruisant tout, n'avait posé que des pierres d'attente: des hommes illustres dans la magistrature et le barreau, rassemblaient des matériaux en silence, méditaient un Code, gémissaient sur les abus, mais n'avaient pas cette force motrice que fait éclater la grandeur et la puissance. Il fallait l'influence directe et immédiate d'un homme capable de concevoir par lui-même, de réunir toutes les actions, de diriger toutes les volontés, et de fixer les idées par son autorité.

Cet homme existait : la fortune l'avait placé à la tête de la première nation du monde; le

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