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lia avec M. de Talleyrand, alors évêque d'Autun, et remplit les fonctions de sous diacre à la messe qui fut célébrée au champ de Mars à la fédération de 1790. Il échappa au régime de la terreur, et ne reparut sur la scène politique qu'après l'avénement de Bonaparte au trône de France. Il devint alors administrateur du trésor et maître des requêtes, présida le conseil de liquidation établi en 1810 en Hollande, et fut nommé conseiller d'état, section des finances, à la fin de 1811. Ce fut lui qui, le 11 mars 1813, en présentant au corps législatif le projet de loi sur la vente des biens des communes, dit de Napoléon « Si quelque chose pouvait » ajouter à la reconnaissance des Fran»çais envers le restaurateur de la monar»chie, ne serait-ce pas cet ordre inva»riable, cette économie sévère et por» tée dans les moindres détails de l'ad» ministration? Rien n'échappe à sa vigilance, rien de trop petit pour l'occuper, lorsqu'il en peut résulter » du bien. Nous le voyons, comme » Charlemagne, ordonner la vente des » herbes inutiles de ses jardins, lors» que sa main distribue à ses peuples les > richesses des nations vaincues. Si un > homme du siècle des Médicis ou du » siècle de Louis XIV revenait sur la » terre, et qu'à la vue de tant de mer» veilles il demandât combien de règnes » glorieux, de siècles de paix il a fallu » pour les produire, vous répondriez » qu'il a suffi de douze années de » guerre et d'un seul homme. » L'année suivante, après avoir adhéré à l'acte qui excluait du trône de France l'homme dont il célébrait les merveilles treize mois auparavant, le baron Louis accepta le département des finances, du trésor et des manufactures que lui confia le gouvernement provisoire, et fut définitivement nommé ministre secrétaire d'état des finances le 13 mai 1814. Il parut plusieurs fois à la tribune de la chambre des députés pen- ́ dant la session de 1814, pour y présenter au nom du roi des projets de loi sur les finances et sur le budjet de 1815, quitta le ministère au moment de l'invasion de Bonaparte qui le proscrivit, et reprit le portefeuille aussitôt après la rentrée du roi le 9 juillet 1815 : il y fut remplacé par M. Corvetto à la fin de septembre de la même année. Il est ministre d'état et membre du conseil privé de Sa Majesté, et a été nommé en

octobre 1816 membre de la chambre des députés par le département de la Meurthe.

LOUIS (du Bas Rhin), député à la convention nationale.

Il était commis de l'intendant d'Alsace à l'époque de la révolution dont il embrassa les principes, et devint en 1792 député du département du Bas Rhin à la convention nationale. Il fit rapporter le décret qui ordonnait aux comités révolutionnaires de rendre compte des motifs des arrestations, vota en janvier 1793 la mort de Louis XVI, fut ensuite nommé président et membre du comité de sûreté générale dont il se montra le moins exagéré, osa même s'opposer souvent aux mesures sanguinaires des comités, et après leur chute, lors des accusations dirigées contre Collot-d'Herbois, Vadier et autres, eut la générosité de les défendre. Il présida aussi les jacobins en juin 1794, et la convention au mois de juillet suivant. Il mourut vers la fin de la session.

LOUIS (Antoine ), secrétaire de l'académie royale de chirurgie, membre de celle des sciences et de plusieurs autres sociétés savantes, etc.

Il naquit à Metz le 13 février 1723 du chirurgien major de l'hôpital militaire de cette ville, fut destiné à exercer la profession de son père, et devint ensuite le premier anatomiste de l'Europe. Lapeyronie le fit venir à Paris, où il obtint au concours la place de chirurgien de la Salpétrière. Sa réputation s'y accrut, et après avoir été quelques années chirurgien en chef des armées pendant la guerre d'Allemagne, il fut appelé à la place du célèbre Morand. Profondément versé dans l'histoire de son art et dans la médecine légale, il devint dans les affaires importantes l'oracle des tribunaux. Sans cesse occupé, il avait mis cette inscription sur la porte de son cabinet : « Ceux qui » viennent chez moi me font honneur ; >> ceux qui n'y viennent pas me font »plaisir.» Après une carrière très laborieuse, il mourut d'une hydropisie de poitrine le 20 mai 1792, et il ordonna par son testament de déposer ses cendres dans le cimetière de l'hôpital de la Salpêtrière. On lui doit une infinité d'ouvrages intéressans sur l'art de la chirurgie, ainsi que plusieurs éloges historiques.

LOUIS BONAPARTE, ex-roi de Hollande, etc., né à Ajaccio le 2 septembre

1778, et frère cadet de Joseph, de Napoléon et de Lucien.

Il vint de bonne heure en France, embrassa la carrière militaire dès que son frère fut devenu général en chef de l'armée d'Italie, fit quelques campagnesavec lui sans se faire remarquer, et obtint enfin le commandement du 9° régiment de dragons, et peu de temps après le grade de général de brigade. Il épousa en 1802 Hortense-Fanny de Beauharnais, fille de la ci-devant impératrice Joséphine, et en eut plusieurs enfans dont le public malin lui contesta quelquefois la paternité. Nommé successivement conseiller d'état, général de division et grand connétable en 1804, il est le seul de la famille dont on n'eut jamais à se plaindre, et se fit connaître au contraire par une foule de bonnes actions qui honorent tout à la fois son cœur et son humanité. Pourvu en 1805 du gouvernement général du Piémont, il quitta bientôt cette place pour des raisons de santé, prit ensuite le commandement de l'armée du Nord en Hollande, et devint souverain de ce pays le 5 juin 1806. Il se fit chérir généralement de ses nouveaux sujets, adoucit autant qu'il put les contributions et les charges qui pesaient sur eux, favorisa leur commerce malgré les ordres et les menaces de Napoléon, et fut enfin forcé d'abdiquer un trône dont il avait fait le siége de la bienfaisance, pour ne pas exposer son malheureux peuple à de nouveaux actes de sévérité de la part du dominateur suprême. Il se retira d'abord à Cassel auprès de son frère Jérôme, se rendit de là aux eaux de Toeplitz en Bohême, parcourut ensuite différens pays sans pouvoir se fixer nulle part, intenta après la restauration de 1814 un procès à sa femme pour avoir son fils, se refusa ensuite aux instances de Napoléon en 1815, et ne revint pas en France quoique nommé membre de sa chambre des pairs. La seconde chute de l'usurpateur n'a rien changé à sa position, et il vit encore aujourd'hui obscurément dans quelque canton de la Suisse. Il cultive les lettres.

LOUVET (P.-C.), député à la première législature et à la convention nationale, législateur, légionnaire, etc.

Né le 29 novembre 1757 d'une famille honorée dans sa province, il était avocat aux conseils avant la révolution, devint ensuite juge au tribunal de Montdidier, et fut élu en 1791 et 1792

député de la Somme à la législature et ensuite à la convention nationale, où il vota la réclusion de Louis XVI et son bannissement perpétuel à la paix. Pendant la législature, il travailla dans les comités des domaines et de législation, présenta différens rapports en leurs noms, et vota contre le décret d'accusation porté contre M. de la Fayette. A la convention, il continua de s'occuper des objets administratifs, et s'opposa notamment le 18 mai 1793 à l'établis sement des grandes communes comme contraire à l'égalité et aux progrès de l'instruction dans les campagnes. Il fut ensuite exclus des comités ses protestations vigoureuses contre les événemens du 31 mai 1793, et faillit même d'être décrété d'accusation à cette occasion. Devenu membre du conseil

cause de

des cinq cents, il parla souvent sur les contributions, et demanda que l'on augmentat la cotte des célibataires.Sorti du conseil le 20 mai 1797, il devint alors commissaire du gouvernement près les tribunaux civil et criminel de son département, fut réélu en mars 1798 au mème conseil, et passa en 1799 au corps législatif d'où il sortit en 1800, et où il fut rappelé en septembre 1805. Réélu par le sénat le 4 mai 1811, il adhéra le 3 avril 1814 à la déchéance de Bonaparte, et prit souvent part depuis aux discussions qu'occasionnèrent les divers projets de lois présentés par les ministres. Il fut aussi nommé en mai 1815 membre de la chambre

des représentans, quoiqu'il eût voté contre l'acte additionnel aux constitutions de l'empire. Le retour du roi l'a rendu à la vie privée. On le vit encore à la fin de 1816 parmi les candidats à la nouvelle chambre des députés.

LOUVET-DE-COUVRAY (J.-B.), député du Loiret à la convention nationale, né en Poitou.

Il débuta dans le monde littéraire par le roman de Faublas, se jeta avec ardeur dans le parti populaire au moment de la révolution, et publia en 1790 un nouveau roman sur la nécessité du divorce. Nommé en septembre 1792 député du département du Loiret à la convention nationale, il se prononça à l'ouverture de la session contre la montagne, et signala dans un discours plein de force et d'éloquence Robespierre comme un factieux qui

marchait à la dictature. Cette démar

ehe hardie qui cependant n'eut aucun succès le rendit cher à la faction des girondins, et surtout à madame Roland dont il avait préconisé le mari. Le 6 décembre il appuya la proposition d'exiler la famille d'Orléans hors du territoire français, et vota ensuite la mort de Louis XVI, avec la condition expresse que l'exécution n'aurait lieu qu'après l'acceptation de la constitution par le peuple, en sorte que sa voix fut du nombre des quarante-six qui comptérent contre la peine capitale. Il dénonça peu de temps après avec sa véhémence ordinaire la commune de Paris, qu'il accusa aussi d'aspirer à la domination, fut dénoncé le 31 mai 1793 par les sectionnaires jacobins, et enfin décrété d'arrestation le 2 juin, quoiqu'on ne l'eût point vu, pendant les scènes orageuses qui déciderent de la chute de son parti, seconder les efforts que tentèrent alors Lanjuinais, Vergniaud et Guadet pour résister à leurs oppresseurs. Il se réfugia à Caen, fut mis hors de la loi le 8 juillet, se retira en Bretagne après la dissolution de l'armée d'Evreux, finit par revenir à Paris où il demeura caché jusqu'à la chute de Robespierre, et ne rentra à la convention qu'en vertu d'un décret du 8 mars 1795. Dès le lendemain, il prit la parole pour justifier son parti, accusa vivement les terroristes, s'opposa à la création d'un comité unique de gouvernement, et soutint contre Tallien la nécessité d'une loi contre les provocateurs à la royauté: « Qui voudrait, dit-il, donner à un peuple républicain l'opprobre et le fardeau de » la monarchie? » Après la révolte de prairial, il vota pour que les députés accusés ne fussent pas traduits à une commission militaire, signala les progrès des royalistes dans l'intérieur, attaqua le parti des sections au 13 vendémiaire, et passa à la fin de la session au conseil des cinq cents, où il se déclara souvent le champion des conventionnels. contre le parti clichien. Il sortit du conseil en mai 1797, et mourut à Paris le 25 août de la mème année. Il avait successivement rédigéle Journal des Débats et la Sentinelle, et avait formé quelques mois avant sa mort un établissement de librairie au Palais Royal, tenu par sa femme qu'il appellait Lodoiska. Quoique les opinions de Louvet aient été Souvent tournées en ridicule, il est cependant juste de remarquer qu'aucun député ne demeura peut être aussi in

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variable que lui dans ses principes politiques; et c'est mème cette tenacité qui le fit paraître démagogue pendant les deux premières assemblées, modéré sous le règne de la montagne, et exagéré depuis l'établissement du gouvernement directorial. Madame Roland en parle ainsi dans ses Mémoires. : « Il a mauvaise » mine; il est petit, fluet, la vue basse » et l'habit négligé ; il ne paraît rien au vulgaire, qui ne remarque pas la no» blesse de son front, et le feu dont s'a»niment ses yeux à l'expression d'une > grande vérité... Les gens de lettres con» naissent ses jolis romans.... La politique lui doit des objets plus graves.... Il est impossible de réunir plus d'esprit à moins de prétentions et plus » de bonhomie; courageux comme un lion, simple comme un enfant, homme » sensible, bon citoyen, écrivain vi» goureux, il peut faire trembler Ca» tilina à la tribune, et souper ensuite » avec Bachaumont. » On raconte qu'au moment de la réaction, Louvet fut poursuivi dans les rues de Paris par une troupe de gens qui le menaçaient en chantant derrière lui le Réveil du Peuple: il les conduisit sans se déconcerter jusqu'à sa maison, ouvrit sa porte, se retourna vers eux, et n'entra chez Jui qu'après leur avoir chanté ce vers de la Marseillaise:

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«Que veut cette horde d'esclaves? >>

Sa femme avait avalé du poison pour ne pas lui survivre; mais elle fut contrainte par sa famille de prendre l'antidote, et de ne le rejoindre qu'après plusieurs années, de souffrance et de langueur.

LOUVOT (Claude-Joseph), baron, député au conseil des cinq cents, premier président à la cour royale de Besançon, légionnaire, etc., né le 7 août 1750.

Il était homme de loi à l'époque de la révolution. Il exerça les fonctions de juge pendant les premières années du nouveau système, et fut élu député du département du Doubs au conseil des cinq cents en septembre 1795. En octobre de l'année suivante, il s'opposa vivement à ce qu'on envoyât des garnisaires chez les contribuables en retard : « Sous les rois, dit-il, la perception » de l'impôt était portée au plus haut point de perfection, et jamais on » n'envoyait de garnisaire qu'aux com

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>munes en corps, et non aux particu» liers. » Il travailla aussi à la liquidation des créances des biens des émigrés, et fut plusieurs fois dénoncé comme étant lui-même frère d'émigré. Il sortit du conseil le 20 mai 1799, devint en 1800 juge du tribunal d'appel de Besançon, puis président de la cour de la même ville, fonctions qu'il a continué d'exercer aux cours impériale et royale de Besançon, jusqu'à sa nomination à la cbambre des représentans en 1815. Au mois d'août 1816, il intenta une action en calomnie à M. Henryon de Magnoncourt, qui l'avait faussement accusé dans un écrit rendu public d'avoir mendié des signatures en faveur de l'acte additionnel aux constitutions de l'empire, et qu'il fit condamner à l'amende et aux frais du procès.

LOYAUD, membre du conseil des anciens et du corps législatif.

Il était médecin estimé et possesseur d'une fortune considérable qu'il consacrait au soulagement des pauvres à l'époque de la révolution, dont il embrassa la cause avec beaucoup de modération, et fut d'abord officier municipal de sa commune. Il faillit d'être fusillé en 1793 par ordre du général Huchet, et n'échappa à la mort que parce que les soldats chargés de le tuer, se trouvant fatigues d'exécutions précédentes, prétendirent n'avoir plus de cartouches et le laissèrent libre. Il fut nommé député de la Vendée au conseil des anciens en 1798 pour deux ans , et passa en décembre 1799 au corps législatif, dont il fit partie pendant plusieurs années.

LOYAUTÉ (N. de), officier d'artil

tillerie.

Issu d'une famille noble, il prit le parti des armes, entra dans l'artillerie comme officier, et fut accusé en 1791 d'avoir voulu livrer la citadelle de Strasbourg à M. le prince de Condé. Il fut traduit par devant la haute cour d'Orléans, puis transféré à Versailles, et vint a hout d'échapper au massacre du 9 septembre, malgré plusieurs coups de sabre et de pique dont il fut percé. Il guérit de ses blessures, se retira en Angleterre, et y fit le 12 février 1794 devant le prince de Galles et le duc d'Yorck, l'expérience d'une machine de son invention destinée à jeter des bombes on prétendit qu'elle en lançait douze par minutes avec toute la précision des mortiers ordinaires. Il rentra en France à la fin du système révolu

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tionnaire, fut arrêté en 1801 comme complice d'un vol considérable fait alors chez la princesse de Santa-Croce, et comme ayant recélé une partie des effets dont plusieurs avaient été soustraits par lui à ses complices, et se tira encore d'affaire en cette occasion. On ignore ce qu'il est devenu depuis.

LOYER, secrétaire de la commission populaire de la ville de Lyon.

Né et établi à Lyon au moment de la révolution, il s'y prononça contre la convention à l'époque du 31 mai 1793, devint secrétaire d'une commission populaire pendant le siége que cette ville soutint contre les troupes conventionnelles, et dès qu'il crut voir que la défense devenait inutile, il adressa ces mots sublimes à ses collègues : « Imi>> tons Eustache de Saint-Pierre et les » autres Calaisiens qui allèrent la corde >> au cou à la rencontre d'Edouard. Dé» vouons-nous à la vengeance des assié» geans, et attirons sur nous l'odieux » de ce qu'ils appellent rebellion. »ll ignorait que quelqnes victimes ne devaient point suffire à la rage de Collot et de ses acolytes. Sa proposition ne fut point acceptée; mais les proscriptions l'atteignirent également après la prise de la ville, et il fut inhumainement fusillé avec plusieurs centaines de ses concitoyens.

LOZEAU (P.-A. ), député à la convention nationale.

Il était négociant à l'époque de la révolution, devint en 1790 procureur syndie du district de Marenne, fut élu député suppléant de la Charente Inférieure à la législature où il ne prit point séance, et enfin nommé en septembre 1792 député de ce département à la convention nationale, où il vota la mort de Louis XVI. Il fut ensuite employé spécialement au comité d'aliénation, fit annuller la plupart des aliénations, engagemens ou échanges faits par les rois, et travailla aussi à l'organisa tion forestière. Il fit aussi traduire au tribunal révolutionnaire les administrateurs et le procureur syndic du département de la Moselle, qui, furent condamnés à mort pour avoir signe une adresse à Louis XVI à l'époque du 20 juin 1792. Ce fut lui qui le 27 juillet 1794 ou 9 thermidor, appuya le premier la proposition de décréter Robespierre d'arrestation. Après la chute de ce tyran, il fut élu secretaire de l'assemblée et demanda ensuite d'exclure des sociétés

politiques les fonctionnaires publics. Devenu après le 13 vendémiaire membre du conseil des cinq cents, il en sortit le 20 mai 1797, et n'a pas reparu depuis dans les corps législatifs.

LUBERSAC (Jean-Baptiste de) évêque de Chartres, député aux états généraux, etc.

Né à Limoges le 15 janvier 1740 d'une famille noble et destiné de bonne heure à l'état ecclésiastique, il obtint d'abord des bénéfices, fut sacré évêque de Tréguier le 6 août 1775, passa ensuite à l'évèché de Chartres et fut élu en 1789 député du clergé du bailliage de cette ville aux états généraux. Il fut un des quatre premiers prélats qui passèrent à la chambre du tiers état, fut envoyé en mission à Poissy, pour y sauver un certain Thomassin que la populace voulait pendre comme accapareur, et se tira de ce pas difficile avec beaucoup de succès. Pendant la séance nocturne du 4 août 1789, où le clergé et la noblesse s'empressèrent à l'envie de renoncer à leurs privileges, M. de Lubersac proposa le premier le sacrifice du droit de chasse et demanda ensuite que les principes de la religion ne fussent pas écartés de la déclaration des droits. Il vota aussi pour que les impôts fussent renouvelés à chaque législature, afin de donner aux assemblées un moyen d'influence contre la cour; mais les progrès de la révolution l'écartèrent bientôt de la route qu'il avait suivie jusqu'à lors, et il combattit successivement les innovations opérées dans le clergé de l'état. Après la session il se retira en Allemagne où il resta jusqu'après le concordat , qu'il fut nommé chanoine de Saint-Denis par décret du 21 mars 1806. Il continuait encore à faire partie de ce chapitre à la fin de 1816.

LUBERSAC (le marquis de), lieutenant général des armées du roi, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, frère aîné du précédent.

Il entra au service en 1742 à l'àge de onze ans, et pendant les guerres de Flandre il se trouva au siége de Tournai en 1745, se présenta bravement à l'ennemi, et fut blessé peu de temps avant la bataille de Fontenoy, ce qui ne l'empêcha pas de combattre encore dans cette célèbre journée. Il fit ensuite la guerre de sept ans avec la même bravoure, et se trouvait lieutenant général à l'époque de la révolution. Il suivit les princes au delà du Rhin avec trois de

ses fils, combattit comme eux et en perdit deux à la malheureuse affaire de Quiberon : le troisième, qui était comme son père, officier aux gardes françaises, est rentré en France avec lui, et fait partie de la maison du roi. M. de Lubersac était encore compté au nombre des officiers généraux à la fin de 1816.

LUBIN (J.-J.), officier municipal à Paris.

Il embrassa le parti de la révolution avec chaleur, devint officier municipal à l'époque du 10 août 1792, et ce fut lui qui alla proclamer l'abolition de la royauté et l'établissement de la république sous les fenêtres de Louis XVI, tandis qu'Hébert placé dans l'intérieur de sa chambre, examinait la contenance de ce prince. Le 5 mai 1793 il fit régler par le conseil général la levée en masse de douze mille hommes contre la Vendée, combattit ensuite la proposition de réserver aux seules autorités constituées la faculté de porter le bonnet rouge, et fut nommé en 1794 second substitut de l'agent de la commune. Dévoué à Robespierre en faveur duquel il se prononça contre la convention, il fut mis hors de la loi le 9thermidor, et exécuté le 11 du même mois avec la plus grande partie de ses collègues.

LUCAS, député aux états généraux, membre du corps législatif, etc.

Il était procureur du roi à Gannat à l'époque de la révolution, fut élu en 1789 député suppléant de la séné chaussée du Bourbonnais aux états généraux, où il remplaça M. le baron de Coëffier démissionnaire, et vota constamment avec le côté gauche de l'assemblée. Il devint par la suite commissaire du directoire près le tribunal correctionnel de Gannat, fut nommé en décembre 1799 membre du corps législatif, et mourut dans cette place en décembre 1800. Il avait deux fils, dont l'un mort à l'armée des Alpes, a donné lieu au bruit répandu dans le public, d'une prétendue lettre dans laquelle ce jeune homme applaudissait à la conduite poli tique de son père et le menacait de la mort s'il en changeait; lettre qui depuis s'est trouvée n'avoir jamais été écrite. -Le second fils, médecin des hôpitaux militaires à Nantes au moment où le féroce Carrier s'y trouvait, fut dénoncé comme contre révolutionnaire, mis en jugement, condamné à mort, et ne dut la vie qu'au besoin urgent qu'on avait alors de ses talens. Depuis cette époque

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