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annonçant que lui et ses collègues ne pouvaient plus répondre de la tranquillité publique. Décrété d'accusation à la suite du 10 août, il fut acquitté au mois de décembre suivant et disparut alors de la scène politique. Ce fut avec ce le ministre que Beaumarchais passa marché de fusils qui lui occasionna depuis tant de désagrémens, et faillit à lui coûter la vie.

LAJOLAIS (F.), général français, etc. Né à Weissembourg en 1761 et fils du lieutenant de roi de cette ville, il embrassa de bonne heure la carrière mi

litaire, et parvint de grade en grade jusqu'à celui de général de brigade. Employé en 1794 aux armées du Rhin et de la Moselle, il s'attacha particulièrement à Fichegru, partagea tous ses projets pour le rétablissement de la royauté en France, fut compromis par les pièces saisies dans le fourgon de M. de Klinglin, et mis en arrestation après le 18 fructidor. Traduit alors devant un conscil de guerre à Strasbourg avec Badouville et plusieurs autres, ils furent tous acquittes en janvier 1800. Il sollicita alors vainement du service auprès du gouvernement consulaire, et n'ayant pu en obtenir, il chercha à réconcilier Moreau et Pichegru. Il passa à cet effet à Londres en 1803, et en revint bientôt après pour y annoncer et préparer l'arrivée de Georges, Pichegru et autres et fut arrêté avec eux en 1804, puis mis encore en jugement et condamné à mort le 1er juin de la même année. Bonaparte céda aux larmes et aux prières de sa famille et lui fit grâce de la vie ; sa peine fut commuée en celle de quatre ans de détention au château de Joux. Il fut trouvé mort dans sa prison la veille du jour où il devait étre rendu à la liberté. Il paraissait plutôt fait pour jouer le rôle d'intrigant que celui de conspirateur.

LAKANAL (Joseph), député à la convention nationale, membre du conseil des cinq cents et de l'institut, etc.

Il était prêtre doctrinaire et professeur de college avant la révolution, dont il se montra le chaud partisan. Il devint en 1791 vicaire général constitutionnel, et ensuite député de l'Arriége à la convention nationale, où il vota la mort de Louis XVI. Il y fut presque toujours chargé de l'instruction publique, et finit par devenir membre de l'institut. On Le vit tour à tour brissotinet montagnard,

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siéger avec le ventre et la plaine, et échapper ainsi à la mort qui planait sans cesse sur la tête de ses collègues, Envoyé en mission, il déploya l'appareil de la puissance avec un faste extraordinaire en ce temps là, marcha toujours entouré de canons et de troupes, et montra dans sa correspondance une grande haine contre les rois et les princes, quels qu'ils fussent, morts ou vivans. Le 7 octobre 1795 il présenta aussi comme moyen d'achever la destruction du royalisme, le projet de faire démolir le Palais Royal, pour élever sur ses ruines la statue de la liberté. En janvier 1796 il fit décréter que le serment de haine à la royauté serait signé individuellement par tous les députés et déposé aux archives. Sorti du conseil en 1797, il fut employé en septembre 1799 comme commissaire du gouvernement près des départemens réunis, où s'étant prononcé hautement contre la révolution du 18 brumaire, il fut destitué en novembre suivant.

Depuis il obtint la place de procureur gérent du lycée Bonaparte, qu'il perdit en 1809, et se refusa constamment depuis à toutes les avances qui lui furent faites au nom de Napoléon, pour accepter de l'emploi dans son gouvernement. Il montra cette fois un caractère et une fermeté qui étonnèrent, faisait encore partie de la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'institut au moment de la restauration de 1814, quitta la France en 1816 comme régicide pour passer aux Etats Unis d'Amérique, et fut rayé de la liste des membres de l'académie au mois d'avril de la même année.

LALANDE (Joseph-Jérôme le Français, directeur de l'Observatoire, membre de l'institut de France et des

principales sociétés savantes de l'Eu

rope. etc.

Il naquit à Bourg en Bresse le 11 juillet 1732, d'une famille honorable sous tous les rapports. Il étudia d'abord le droit que son goût pour les hautes sciences lui fit bientôt abandonner; et après avoir reçu à Lyon les leçons du jésuite Béraud, il vint se perfectionner à Paris dans l'entretien des Delisle et des Lemonier. Envoyé en 1751 à Berlin pour y observer la distance de la lune à la terre, il fut reçu peu de temps après à l'académie de cette ville, et obtint en 1753 le titre d'associé de celle des sciences de Paris. Une foule d'ouvrages importans sur l'astronomie lui valurent de

micien. Le lendemain l'astronome lui envoya cette somme et lui laissa sa bibliothèque. On pourrait citer beaucoup d'autres traits de son humanité; mais en voici un de son étonnante bizarrerie. Chaque fois que Lalande se trouvait en société, il sortait de sa poche avec affectation une boëte remplie d'araignées, prenait bien délicatement un de ces animaux dans ses doigts et en suçait les pattes avec sensualité, soutenant qu'il ne connaissait pas de mets plus délicieux. Il mourut à Paris le 4 avril 1807. Outre ses nombreux ouvrages astrono miques, on lui doit le Voyage d'un Français en Italie pendant les années 1765 et 1766, et une édition des Mondes de Fontenelle avec des notes. C'est aussi à ses soins et à son amour pour les sciences, que le bet Observatoire de l'école militaire de Paris doit son existence. N'oublions pas de citer une preuve d'inconséquence dans le caractère de Jérôme Lalande, etsans doute de son peu de fermeté dans le malheureux systême qu'il paraissait soutenir tous les ans pendant la semaine sainte il se faisait lire la Passion de Jesus Christ. neveu et son successeur, aussi membre de l'institut de France, marche dignement sur les traces de son oncle, et figurait encore à la fin de 1816 d'une manière distinguée parmi les astronomes français. L'habitude d'observer les astres lui a fait contracter celle de dormir un œil ouvert.

puis la place de professeur de cette science au college royal, et lui méritèrent la réputation d'un des premiers astronomes de l'Europe. Riche des bienfaits de beaucoup de souverains et pensionnaire des cours de Russie et de Prusse à l'époque de la révolution, il en embrassa néanmoins la cause avec transport, et prononça publiquement en 1793 un discours contre l'existence de Dieu. Cependant il ne craignit pas d'exposer sa vie en tenant caché chez lui son ami Dupont-de-Nemours proscrit par les terroristes, et montra dans cette circonstance que les travers de son esprit n'influaient en rien sur la bonté de son cœur. Reçu à l'institut à la création de ce corps savant, il У fonda en 1802 un prix pour le meilleur ouvrage sur l'astronomie, publia en 1805 un supplé ment au Dictionnaire des Athées, au nombre desquels il s'était toujours placé, et reçut à cette occasion un ordre de Bonaparte de ne plus rien faire paraître sous son nom. Dans la lettre datée de Schoenbrunn le 18 janvier 1806, et écrite à ce sujet à l'institut, dont toutes les classes avaient été expressément convoquées pour en entendre la lecture, Napoléon déclarait que « La» lande, dont le nom avait été jusqu'a» lors attaché à d'importans travaux » dans les sciences, venait de tomber » dans un état d'enfance, soit par de » petits articles indignes de son nom » qu'il faisait imprimer dans les journaux, soit pour la profession qu'il » faisait de l'athéisme, doctrine déso» lante, ajoutait-il, qui démoralise le » corps social. » Lalande présent à cette mercuriale napoléonienne, se leva et dit froidement : « Je me conformerai

aux ordres de Sa Majesté. » Ce fut à peu près à cette époque, qu'instruit par le curé de sa paroisse de la misère de soixante-dix enfans appelés à faire leur première communion, il envoya au pasteur une somme de 2000 fr. pour pourvoir à leur habillement. Un autre trait de sa vie compensera sans doute en quelque sorte aux yeux du lecteur la nullité des principes religieux de cet homme célèbre. Un de ses collègues de l'institut lui dit un jour qu'il était obligé de vendre sa bibliothèque pour payer ses dettes et placer le surplus afin d'augmenter son faible revenu. Alors Lalande lui demanda par mauière de conversation: combien comptez-vous vendre vos livres ? 30,000 francs, répondit l'acadé

Son

LALANDE (Joseph), député aux états généraux.

Il était curé d'Illiers-l'Évêque au moment de nos troubles politiques, et fut élu en 1789député du clergé du bailliage d'Evreux aux états généraux, où tionnaire. Il se fit peu remarquer dans il se prononça contre le parti révolul'assemblée, signa néanmoins les protes tations des 12 et 15 septembre 1791 contre ses opérations législatives, fut emprisonné à Saint-Firmin, comme prêtre réfractaire, après le 10 août 1792, et massacré avec ses compagnons d'infortune dans les fatales journées des 2 et 3 septembre.

LALANDE (Luc - François), évêque constitutionnel de Nanci, député à la convention nationale et au conseil des cinq cents.

Ecclésiastique obscur à l'époque de la révolution dont il embrassa là cause avec chaleur, il prêtale serment civique

décrété par l'assemblée nationale constituante, fut élu en 1790 évêque constitutionnel du département de la Meurthe, et fut nommé an mois de septembre 1792 député de ce département à la convention où il vota dans le procès de Louis XVI, le bannissement le plus prompt de ce monarque hors du territoire français. Il eut le bonheur d'échapper à la fureur des partis pendant le régime de la terreur, passa au conseil des cinq cents après le 13 vendémiaire, cessa ses fonctions législatives en 1798 et disparut dès lors de la scène politique.

LALANDE (G.-B.-N.-C. de), officier d'infanterie, etc., natif de Riberac.

Issu d'une famille noble du Périgord, il embrassa la carrière militaire, obtint une commission d'officier dans le régide Royal - Vaisseaux, quitta la France dans les commencemens de la révolution, y rentra ensuite, fut arrêté comme émigré, puis traduit pardevant le conseil militaire de l'armée de la Moselle, condamné à mort et fusillé le 25 avril 1794. Un autre LALANDE, noble aussi né à Saint-Malo et domicilié à Paramé en Bretagne, fut également condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris, et exécuté le 20 juillet 1794, comme ennemi du peuple et contrerévolutionnaire: il était alors âgé de 49 ans.

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Après avoir successivement passé par tous les grades inférieurs, il devint colonel du 27°. régiment de dragons, à la tète duquel il se signala dans la campagne de 1805, et fut cité avec éloge en plusieurs circonstances. Il ne se distingua pas moins en Prusse et en Pologne dans les années suivantes, et obtint alors la croix d'officier de la légion d'honneur. Employé en Espagne en 1808, il y mérita le 6 août 1811 le grade de général de brigade par une continuité de services toujours plus importans, et battit le 11 juin 1812 près de Valencia une colonne de cavalerie anglaise. Rentré en France après l'évacuation de l'Espagne, il défendit le territoire français en 1814, fut décoré par Sa Majesté de la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, puis pourvu du commandement du département de l'Aisne, où il se trouvait

à l'époque du débarquement de Bonaparte en 1815. Il aida Lefebvre-Desnouettes dans ses projets sur Paris, fut arrêté dans sa marche par la résistance du commandant de la Fère, sut se soustraire par la fuite aux dangers qui le menaçaient alors et reparut après le 20 mars, époque à laquelle Napoléon le créa tout à la fois, comte 2 pair de France et lieutenant général. Îl combattit ensuite à Waterloo avec son courage ordinaire, passa en Angleterre avec l'usurpateur qu'il ne put suivre à SainteHélène, fut conduit à Malte, et renfermé au fort de la Valette avec Savary, et parvint à s'évader de cette ile en 1816 pour se rendre à Smyrne. Il fut condamné à mort par contumace le 20 août, comme traître au roi et à la patrie.

LALLEMAND (cadet) (Dominique), maréchal de camp d'artillerie, etc., frère du précédent.

Ayant, comme son frère, embrassé l'état militaire dès sa pius tendre jeunesse, il se distingua dans cette carrière par quelques talens et beaucoup d'intrépidité, et se trouvait maréchal de camp dans l'arme de l'artillerie à l'époque de la chute de Napoléon en 1814 Décoré de la croix de Saint-Louis par le roi, il n'en servit pas moins les projets de l'usurpateur à l'époque du 1er mars 1815, tenta de s'emparer de la Fère dont il fut re poussé par le commandant, se cacha jusqu'au 20 mars et obtint alors le commandement de l'artillerie de la garde impériale. Il se trouva aux batailles de Fleurus et de Waterloo, où il donna des preuves du plus grand courage, revint ensuite sous les murs de Paris avec l'armée qu'il suivit au delà de la Loire, fut compris dans l'ordonnance du 24 juillet et échappa aux poursuites dirigées contre lui en passant aux Etats Unis d'Amérique en 1816. Il fut condamné à mort par contumace le 20 août de la même année.

LALLIMAN. ( J.-J. de ), conseiller au parlement de Bordeaux, etc.

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Il naquit à Marmande en Gascogne d'une famille honorable de sa province, s'adonna à l'étude des lois, se fit recevoir avocat et fut ensuite pourvu de la charge de conseiller au parlement de Bordeaux. Arreté en 1793 comme suspect, à cause des opinions politiques qu'il avait manifestées depuis la révolution, il fut traduit l'année suivante

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devant la commission militaire de Bor-
deaux présidée par le féroce Lacombe,
et condamné à mort le 10 juillet 1794,
<< comme ennemi de la liberté, nes'étant
» jamais prononcé pour elle de manière
» à être séparé des deux castes dont les
» crimes pésent sur leurs tètes. » Il était
alors ágé de cinquante-quatre ans.

LALLY-TOLLENDAL (Trophime-
Gérard, comte de), député aux états
généraux, membre de la chambre des
pair, etc.

ne,

tait trois pouvoirs distincts: une chambre des représentans, un sénat non tiré des ordres privilégiés, et un roi avec le veto absolu. Voyant bientôt que la révolution prenait une marche qui répugnait à son ame honnête, il sacrifia à ses principes son goût pour la tribuet se retira en Suisse auprès de son ami Mounier. Il publia alors un ouvrage intitulé: Quintius Capitolinus, dans lequel il attaquait la constitution de 1791, rentra en France en 1792, travailla quelque temps, de concert avec MM. de Montmorin, Bertrand de Molleville et Malouet, à retenir la monarchie sur le bord du précipice où elle était alors placée, et fournit au roi des plans que ce prince ne suivit peut être pas assez. M. de Lally finit par être arreté et mis à l'Abbaye après la catastrophe du 10 août 1792. Il y consacra tout son temps à composer des plaidoyers en faveur de ses compagnons d'infortune, notamment de M. de Montmorin; et, plus heureux que lui, il échappa aux massacres de septembre et se retira en Angleterre. Au moment du procès de Louis XVI, il écrivit à la convention pour s'offrir comme défenseur de ce prince, et fit imprimer peu de temps après un plaidoyer en sa faveur. Revenu de nouveau en France après le 18 brumaire, il se retira à Bordeaux, d'où il vint à Paris en 1805 pour présenter ses hommages au Saint-Père qui s'y trouvait alors. I retourna ensuite cultiver les sciences, et ne reparut qu'après la restauration, époque à laquelle le roi, digne appréciateur du mérite et des qualites supérieures de M. de LallyTollendal, le nomma membre de la chambre des pairs, par ordonnance du 19 août 1815. Il y parla plusieurs fois avec cette éloquence qui lui est naturelle et montra toujours une grande tolérance politique et religieuse dans les discussions. Il est aussi ministre d'état et membre du conseil privé. son ordonnance du 13 décembre 1815 Sa Majesté a conféré le rang, le titre et la qualité de pair de France à M. PATRON D'AUX DE LESCOUT ( Henri-Raimond), sous le nom de comte d'AuxLally, gendre de M. de Lally-Tollendal, dans le cas où son beau père viendrait à décéder sans enfans måles.

Né à Paris le 5 mars 1751, et fils légitimé du célèbre Lally, que ses folies et ses cruautés dans l'Inde et ensuite l'acharnement de ses ennemis conduisirent à l'échafaud, M. de Lally-Tollendal était avant la révolution capitaine au régiment des cuirassiers, et s'était déjà fait connaitre dans le monde par des plaidoyers en faveur de la mémoire de son père, lorsqu'il fut élu en 1789 deputé de la noblesse de Paris aux états généraux. Il se réunit de bonne heure à la chambre du tiers, prononça sur la disette des grains et la misère publique un assez long discours dans lequel il développa cette sensibilité qu'il savait répandre sur tous les sujets, entra le 14 juillet au comité de constitution, et fit partie d'une députation envoyée pour calmer le peuple de Paris. Le 15, il le harangua à l'Hôtel de ville, et lui assura « que l'assemblée avait dessillé les yeux » du roi que la calomnie avait voulu » aveugler. » Quand Louis XVI se rendit le su lendemain à l'Hôtel de Ville, M. de Lally adressa encore au peuple un autre discours, que l'on nomma avec raison la parodie de l'Ecce Homo, et qui commençait en effet par ces mots: Le voilà le roi. Cependant il se prononça peu de temps après en faveur de la cour, attaqua même Mirabeau et ses amis, d'une manière indirecte à la vérité, mais assez claire pourtant pour qu'ils pussent se reconnaître au portrait qu'il en fit, et dit alors en blamant es excès de la capitale : « Si l'on n'arrête » pas bientôt l'esprit de révolte, nous » n'aurons secoué le joug du ministère » que pour en prendre un plus pésant. »> Puis il ajouta en parlant de Mirabeau: << on peut avoir de l'esprit, de grandes » idées et être un tyran. » Il prononça aussi le 19 août une longue et éloquenie opinion sur la division des pouvoirs, et après avoir jeté en débutant quelques phrases sur la déclaration des droits, il détailla son plan, qui admet

Par

LALOI (Pierre-Antoine), député aux états généraux, à la législature et à la convention nationale.

Il était avocat à Chaumont à l'époque

de la révolution dont il embrassa la cause avec chaleur, et devint successivement administrateur du département de la Haute Marne, et député aux états généraux et à l'assemblée législative de 1791. Après la journée du 10 août 1792, il à la convention nationale, où passa il vota la mort de Louis XVI et son exécution dans les vingt-quatre heures. Membre peu influent du comité de salut publicaprès la chute de la montagne, il fut appelé en septembre 1795 au conseil des cinq cents qu'il présida en février 1797, et d'où il sortit le 20 mai 1798. Il fut aussitôt réélu à celui des anciens, dont il devint secrétaire en mai et président en août suivant, fit ensuite partie de la commission intermédiaire de ce conseil après la révolution du 18 brumaire, et entra en décembre suivant au tribunat. Il s'y occupa constamment d'objets de détail et de mesures administratives, passa néanmoins toujours pour un ardent révolutionnaire, et après la suppression du tribunat, devint membre du conseil des prises. Il en exerça les fonctions jusqu'en 1814, epoque où ce conseil fut supprimé, et fut nommé par Bonaparte le 19 mai 1815 conseiller de préfecture de la Seine. Le retour du roi le força de quitter encore ces fonctions; il fut expulsé de France en 1816 comme régicide et se réfugia à l'étranger. Laloi, vieux et pauvre, a été obligé de vendre au moment de son départ une collection complète, peut-être unique et vraisemblablement très précieuse pour l'histoire, des brochures et pièces politiques publiées depuis la révolution. LALUZERNE ( César - Guillaume de), évêque, duc de Langres, pair de France, etc. né à Paris en 1738.

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Issu d'une famille illustre dans les armes, il embrassa l'état ecclésiastique et parvint à l'épiscopat le 30 septembre 1770. Après avoir été en 1787 membre de l'assemblée des notables, il fut élu en 1789 député du clergé de Langres aux états généraux, où il fut généralement regardé comme un des membres de son ordre les plus instruits. Il parut pourtant pencher un instant vers la faction anglicane, écrivit mème en faveur des deux chambres et de la réunion des ordres, et s'opposa ensuite à ce qu'on mit une déclaration des droits de l'homme à la tête de la constitution. Il appuya aussi le projet d'hypothéquer un emprunt considérable sur les biens

du clergé et de faire racheter les dimes. opinions favorables au veo absolu, le Porté à la présidence par suite de ses côté gauche l'insulta tellement dans la discussion sur la question de l'unité du corps législatif, qu'il fut contraint d'abandonner le fauteuil et de quitter l'assemblée, sous le prétexte du délabrement de sa santé. Il se retira ensuite en Italie et y publia quelques Ouvrages politiques et religieux. Rentré en France en 1801, il accéda, par une lettre pastorale du 16 février 1802, au concordat passé entre le Saint Siege et le gouvernement français, et après être resté ignoré jusqu'à la restauration 1814, et fut créé de nouveau pair de il reparut sur la scène politique en Depuis, il a été élevé à la dignité de France le 4 juin de la même année. ministre d'état et de membre du conseil privé.

LALUZERNE (le comte de), ministre de Louis XVI, etc.

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Devenu ministre de la marine avant la révolution, après avoir servi dans les ports et sur les vaisseaux de l'état, il perdit sa place en 1787, et fut rappellé avec M. Necker lors des premiers troubles de la capitale. Favorisé alors par l'assemblée nationale, qui venait de forcer le roi à lui rendre le ministère, il ne tarda pas à être persécuté par elle; et Gouy-d'Arcy, un de ses membres, l'attaqua bientôt en effet avec le dernier acharnement. Un décret du mois

d'octobre 1790 déclara que M. de nation. Il donna aussitôt sa démission, Laluzerne avait perdu la confiance de la quoqu'il eût reçu du roi une lettre flatteuse par laquelle Sa Majesté lui déclarait qu'elle lui conservait son estime. Il alla mourir à l'étranger,

LALUZERNE ( le marquis de), ambassadeur français à Londres, parent

du ministre de la marine.

Après avoir embrassé l'état militaire dans sa jeunesse, il commença en 1775 sa carrière politique comme envoyé plénipotentiaire de France auprès de l'électeur de Bavière. Lorsque l'elec teur palatin eut succédé à ce prince, sa cour fut remplie de négociations et d'intrigues, et quoique sans instructions pour cette conjoncture extraordinaire, M. de Laluzerne montra alors toute la sagesse et la circonspection que commandaient les intérêts de son pays. Il fut ensuite envoyé à Philadelphie, au mo

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