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et

d'une balle au pied, il donna le com-
mandement de son corps d'armée au
général Legrand, et le suivit à une
journée de marche. Ayant repris son
service à la bataille de Dresde les 26
27 août, il contribua au succès de
ces journées, attaqua quelque temps
après le corps russe du comte de Tols-
toi à Plauen, prit vingt pièces d'ar-
tillerie, fit trois mille prisonniers, et
poursuivit les restes de cette armée
presque sur les frontières de la Bo-
hème. Reste à Dresde après le départ
de la grande armée, il fut contraint
de signer une capitulation en vertu
de laquelle il devait rentrer en France
avec ses troupes; mais par une insigne
mauvaise foi, cette convention ne fut
pas ratifiée et il resta prisonnier de
guerre. De retour en France après la
restauration, il reçut du roi un accueil
distingué et fut créé successivement
pair de France et commandeur de l'or-
dre de Saint-Louis. Ayant ensuite suivi
Sa Majesté à Gand lors de l'invasion
de Bonaparte, il passa après le retour
de Sa Majesté au ministère de la guerre,
qu'il occupa jusque vers la fin de sep-
tembre 1815. En quittant cette place,
il conserva le titre et le rang de mi-
nistre d'état, et fut nommé membre
du conseil privé. Il obtint en 1816 le
gouvernement de la 5 division mili-
taire et la grande croix de Saint-
Louis.

GOUY - D'ARCY (Louis - Henri,
marquis de député aux états géné-
raux, etc., né à Paris en 1753.

Il était colonel en second de cava-
lerie à l'époque de la révolution, fut
élu député de Saint-Domingue aux
états généraux de 1789 où il se pro-
nonça contre la cour, et où il excusa
dès le 23 juillet les cruautés commises
par le peuple lors de la prise de la
Bastille. Les 25 et 27 du même mois,
il soutint l'opinion « qu'on pouvait et
» devait décacheter les lettres dans un
» temps de troubles, » et pressa en
conséquence la formation d'un comité
ad hoc. Le 19 septembre, il voulut pré-
senter un plan de finance pour sauver,
dit-il, l'état, dénonca le 1er décembre
suivant le ministre de la marine La-
luzerne, et renouvela le 24 ses incul-
pations contre ce seigneur. Il parla en-
core au mois d'août sur le délabrement
des finances, et vota alors l'émission
de deux milliards d'assignats. Depuis
ce moment, il revint au système de

modération qu'il avait combattu jusqu'alors, se prononça contre le décret qui consacrait les droits des hommes de couleur, s'abstint ensuite d'assister aux séances pendant les premiers mois de 1791, et n'y reparut que le jour de l'évasion de Louis XVI. Nommé maréchal de camp à la fin de la session, puis chargé d'aller rétablir l'ordre à Noyon, il s'y conduisit avec une faiblesse qui le rendit ridicule aux yeux de tous les partis, se trouva entraîné dans la chute de celui d'Orléans, fut arrêté en avril 1793 comme suspect, et traduit depuis au tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort le 5 juillet 1794, comme complice d'une conspiration dans les prisons des Carmes où il était détenu. M. de Gouyd'Arcy était un homme instruit, actif et parlant avec beaucoup de facilité.

GOUZY (Pierre-Louis), député à la convention nationale, né à Rabastens en Languedoc.

Partisan de la révolution dès son aurore, il fut élu en septembre 1791 député du département du Tarn à l'assemblée législative, et passa l'année suivante à la convention nationale où il vota la mort de Louis XVI, avec sursis jusqu'à ce que l'assemblée eût prononcé sur le sort de tous les Bourbons. Devenu après la session membre du conseil des cinq cents, il en sortit le 20 mai 1797, obtint depuis une place d'inspecteur des contributions directes dans son département, et quitta la France en 1816 comme régicide, pour se réfugier en Suisse.

GRANDEAU-D'ABEAUCOURT (le baron), lieutenant général, grand officier de la légion d'honneur, commandant d'armes, chevalier de SaintLouis, etc.

Elevé aux premiers grades militaires pendant les campagnes de la révolution, il ne se distingua pas moins dans les campagnes de 1855, 1806, 1807 et 1809, et en fut récompensé par le grade de général de brigade et la décoration de l'ordre du mérite militaire de Maximilien-Joseph. Il reçut ensuite divers commandemens, passa en Russie en 1812, se fit remarquer le 17 août à la bataille de Smolensk et y fut blessé. Rentré dans Stettin après la retraite pour en prendre le commandement, il y tomba malade et remit le soin de

sa défense au général Dufresse, qui s'y conduisit si vaillamment. Après la restauration, le général Grandeau fut nommé par le roi chevalier de SaintLouis et grand officier de la légion d'honneur.

GRANDJEAN (le baron), lieuteDant général, commandeur de la légion d'honneur, chevalier de SaintLouis, etc.

27

Il entra au service de bonne heure, fit les premières campagnes de la révolution, et parvint assez rapidement au grade de général de brigade et ensuite à celui de général de division, qu'il obtint le 1 er février 1805. Il commandait un corps de troupes hollandaises dans la campagne de 1806 contre les Prussiens, et passa en 1808 en Espagne. Il fit des prodiges de valeur le octobre à l'attaque de Lerin, sur la rive gauche de l'Ebre, ainsi qu'au siége de Sarragosse l'année suivante. Employé lors de l'expédition de Russie dans le corps d'armée du maréchal Macdonald, il le seconda de tous ses moyens après la défection des Prussiens dans la retraite que ce maréchal dut faire des environs de Riga. Grandjean se jeta ensuite avec sa division dans la place de Dantzick, et s'y fit beaucoup d'honneur pendant toute la duree du siége. Ayant été fait prisonnier, il fut envoyé à Kiow, d'où il envoya son adhésion aux événemens qui replaçaient sur le trône de France la maison de Bourbon. A son retour, le roi lui accorda la croix de SaintLouis.

GRANDMENIL (Jean-Baptiste Fauchard de ), artiste du Théâtre Français, de l'institut de France, 1737.

etc.

né en

Il était fils d'un chirurgien dentiste, célèbre par ses talens et sa fortune, fut élevé avec soin, prit le nom de Grandmenil d'une terre seigneuriale dont il hérita, exerça quelque temps la profession d'avocat dans laquelle il se fit mème remarquer, et fut honoré par le roi du titre de conseiller de l'amirauté. Jeune encore et emporté bientôt par la passion du théatre, il abandonna brusquement Cujas pour suivre Molière, et alla débuter à Bruxelles dans les rôles de valets. Il joua ensuite à Marseille, se fixa peu de temps après à Bordeaux et obtint un ordre de début aux Français pour le 31 août 1790. La division qui eut lieu

entre les acteurs de ce théâtre l'année suivante permit à Grandmenil de remplir en chef l'emploi de rôles à manteaux, et il acquit depuis ce moment une célébrité qui n'a fait que s'augmenter jusqu'à sa retraite. Nommé successivement membre de l'institut pour la classe des beaux arts et professeur de déclamation au conservatoire de musique, il abandonna la carrière theatrale en 1811 et mourut le 24 mai 1816. Scrupuleux dans ses mœurs, bienfaisant sans ostentation, spirituel et gai sans recherche, Grandmenil quoique comédien avait conservé ce respect pour les bienséances et ces façons de vivre qui distinguent l'homme riche destiné à un rang élevé, et mérita toujours l'estime et la considération des gens de bien.

GRANET (François-Omer), député à la première législature et à la convention nationale.

Il était négociant à Marseille à l'époque de la révolution, se fit remarquer par son exagération dès les premiers troubles de cette ville, et fut alors poursuivi par le prévôt Bournissac comme un des moteurs de ces désordres.Nommé peu de temps après administrateur du département des Bouches du Rhône puis député à l'assemblée législative, il y manifesta les mèmes principes politiques, vota constamment avec le côté gauche, contribua à la chute du trône au 10 août 1792, et fut ensuite élu député à la convention nationale, où il vota la mort de Louis XVI et son exécution dans les vingt-quatre heures. On le vit pourtant en avril 1794 dénoncer les horreurs commises dans le Midi par les ordres de Fréron des , provoquer mesures contre le féroce Jourdan Coupetéle alors commandant de la gendarmerie à Avignon, s'opposer de nouveau après le 9 thermidor à Fréron, qui voulait faire démolir l'Hôtel de Ville de

Paris, et s'écrier que : « Les pierres de >> Paris n'étaient pas plus coupables que » les pierres de Marseille. » Dénoncé bientôt lui-même par Barras et Fréron en germinal an 2, comme fauteur des troubles anarchiques du Midi et accusateur de Marat; mais bien plus encore comme détenteur de pièces qui prouvaient les dilapidations dont s'étaient rendus coupables ces deux députés dans leurs missions méridionales, il fut d'abord décrété d'arrestation, et ensuite frappé d'accusation lors de la seconde insurrection jacobine des 1er et

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2 prairial an 3. Compris depuis dans
l'amnistie par laquelle la convention
termina ses travaux, il devint un des
maires de Marseille sous le règne de Na-
poléon, et reparut sur la scène politi-
que en mai 1815, comme député du dé-
partement des Bonches du Rhône à la
chambre des représentans. Il a quitté
la France en 1816, et s'est réfugié à
l'étranger.

GRANET (M-4. )( de Toulon ), dé-
puté à l'assemblée nationale législa-
tive, etc.

Devenu président du département du Var depuis la révolution, il fut élu en septembre 1791 député à l'assemblée législative, et travailla beaucoup dans le comité de marine dont il était membre. Plusieurs rapports faits à la tribune nationale, à la suite desquels furent rendus différens décrets tant sur le personnel que sur le matériel de la marine, forment l'ensemble des travaux législatif de Granet, dont la conduite politique fut d'ailleurs toujours exempte de blâme. Arrêté comme suspect pendant le régime de la terreur, il dut sa liberté au 9 thermidor, obtint sous le directoire exécutif la place de chef du bureau des colonies au ministère de la marine, d'où il passa à celui du contentieux, et conserva cet emploi sous Napoléon.

GRANGENEUVE (J.-A.) mem-
bre de la première législature et de la
convention nationale.

Né à Bordeaux, où il exerçait la pro-
fession d'avocat avant la révolution dont
il embrassa le parti avec zèle et chaleur,
il y devint dès les premières élections
substitut du procureur de la commune,
puis député de la Gironde à la législa-
ture de 1791. Dès le commencement de
la session, il provoqua des mesures de
rigueur contre l'émigration, et fit sup-
primer le titre de Majesté qu'on accor-
dait au roi. Le 1er février suivant, il
dénonça dans un discours virulent M.
Bertrand de Molleville, ministre de la
marine, appuya le 31 du même mois une
dénonciation de Dubois-Crancé contre
le ministre de la guerre Narbonne, et
réclama ensuite une amnistie en faveur
de Jourdan Coupe-tête et des complices
de ses crimes à Avignon. Ayant insulté
dans un comité son collègue Jouneau,
il refusa de lui en rendre raison et fut
par lui roué de coups. Il fut aussi du
nombre de ceux qui, de concert avec

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l'ex-capucin Chabot formèrent le projet de se faire assassiner par des gens soldés, afin d'exaspérer le peuple contre la cour; mais si l'on en croit madame Roland la poltronerie du capucin Chabot, d'autres disent celle de Grangeneuve, fit manquer l'exécution. Devenu membre de la convention nationale, Grangeneuve y figura moins que dans la législature, suivit la marche de la gironde qui devint plus modérée à mesure que la montagne prit plus d'empire, et lors du procès de Louis XVI il ne vota que la détention de ce prince, refusant de cumuler les fonctions d'accusateur, de témoin et de juge. Enveloppé depuis dans la proscription du 31 mai 1793, il s'échappa de Paris, fut mis hors de la loi le 28 juillet, et ensuite arrêté à Bordeaux, où la commission militaire le condamna à mort le 21 décembre 1793, à l'âge de quarante-trois ans.

GRANGENEUVE (Joseph), administrateur du département de la Gironde, né à Bordeaux en 1755 et frère du précédent.

Il devint à la révolution administrateur du département de la Gironde, et prit part aux arrêtés fédératifs des départemens méridionaux contre les événemens du 31 mai 1793. Proscrit par la montagne, puis arrêté et traduit devant la commission militaire de Bordeaux , il fut condamné à mort avec son frère le 21 décembre, « pour avoir contribué » à égarer les Bordelais sur le compte · » des Parisiens et de la convention na>>tionale. »

GRANGER (Jean-Jacques ), capitaine de navire, marchand, etc., né à Anacady en 1753.

Il était capitaine de la marine marchande à l'époque de la révolution, et était domicilié à Brest lorsqu'il eut le malheur de prendre sur son bord pour les conduire à Bordeaux sept particuliers, au nombre desquels étaient Guadet et Felix Wimpfen mis hors de la loi par suite des événemens du 31 mai 1793. Arrêté presque aussitôt après son arrivée à Bordeaux, Granger fut traduit devant la commission militaire de cette ville, condamné à mort et exécuté le 26 novembre de la mème année.

GRATIEN (le baron), général de division, commandant de la légion d'honneur, commandeur de l'ordre de la réunion, grand'croix de celui de Danebrog, etc.

Elevé au grade de général dans les

premières années de la révolution, il commandait en 1793 une colonne à l'armée de Jourdan, lorsqu'il fut cassé sur le champ de bataille « pour s'ètre con» duit avec lâcheté (ce furent les ex>pressions du rapport de Jourdan), >> aux combats de Maubeuge. » Employé de nouveau par la faveur de Robespierre, il servit d'abord contre les Vendéens en 1795 et 1796, et reçut dans le courant de juillet des témoignages de gratitude pour sa conduite contre les royalistes. Il suivit ensuite Hoche à l'armée du Bas Rhin, contribua le 16 avril 1797 à la prise des redoutes et du village de Bendorf, fut employé en 1799 contre les chouans du département de la Manche, et enfin dénoncé par les administrateurs de ce département comme ménageant alors les royalistes. Passé en 1807 au service de Hollande en qualité de lieutenant général, il marcha contre Schill avec trois mille Hollandais, l'atteignit à Stralsund, lui enleva ses retranchemens d'assaut et le tua sur la place. Il reçut à cette occasion du roi de Hollande, des marques d'approbation, et du roi de Danemarck la grand'croix de l'ordre de Danebrog. Rentré au service de France après la réunion de la Hollande, il obtint un commandement en Italie et se distingua en plusieurs occasions contre les Autrichiens en 1813 et 1814; mais la mort vint le surprendre à Plaisance le 25 avril 1814,

au

moment où il allait ramener en France la 1e division de l'armée de ré

serve.

GRAVE (le marquis de ), lieutenant général, ancien ministre de la guerre sous Louis XVI, chevalier de la légion d'honneur, pair de France, etc.

Fils cadet du marquis de Grave, commandant pour le roi en Bretagne et grand'croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, il entra au service en qualité de sous lieutenant dans le régiment de mestre de camp cavalerie, d'où il passa comme capitaine dans le régiment de Royal Piémont. Lié particulièrement avec de M. de Sillery, il devint ensuite colonel du régiment d'Orléans infanterie, et embrassa la cause de la révolution avec zèle, mais en même temps avec beaucoup de mesure. Elevé peu de temps après au grade d'officier gé néral, il remplaça au mois de mars 1792 M. de Narbonne au ministère de la guerre, et fut bientôt accusé par Dumouriez qui voulait lui succéder, de tous les dé

sastres de l'armée de Flandre. Obligé de donner enfin sa démission, il fut décrété d'accusation après le 10 août 1792, se réfugia à Londres, fut inscrit sur la liste des émigrés, et rentra en France après le 18 brumaire. Il figura en 1801 parmi les notables du département de la Seine, obtint ensuite le commandement de l'ile d'Oleron sous Bonaparte, fut mis à la retraite deux ans après, devint chevalier de SaintLouis et gouverneur des enfans du duc d'Orléans en 1814, et fut enfin élevé à la dignité de pair de France le 19 août 1815. Il avait publié autrefois un morceau ingénieux et piquant sous le titre de la Folle de Saint-Joseph, qui lui donna la réputation d'homme d'esprit. Madame Roland a dit de lui que « c'était » un petit homme que la nature avait » fait doux, à qui ses préjugés inspi»raient de la fierté, que son cœur sol» licitait d'ètre aimable, et qui faute d'esprit pour les concilier, finissait » par n'être rien. » Voici le portrait politique qu'en trace de son côté M. Bertrand de Molleville dans son Histoire de la révolution : « Le chevalier de Grave, » dit-il, n'avait ni cette éclatante popularité, ni cette ostentation d'activité, >> ni cette familiarité légère et cares»sante qui distinguaient M. de Nar» bonne; mais sa conduite et ses écrits » depuis la révolution, et son entrée » dans les sociétés populaires des villes » où son régiment se trouvait, le fai»saient passer pour un zélé constitu»tionnel dans le parti jacobin, et pour » un jacobin enragé parmi les aristo» crates. Ainsi sa nomination ne nuisit » point à la popularité du roi dans l'opinion publique.

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GRÉGOIRE ( Henri), curé, député aux états généraux, évêque constitutionnel de Blois, député à la convention nationale et au conseil des cinq cents, législateur, membre de l'institut, sénateur, comte, commandant de la lélégion d'honneur, etc., né en 1750 près de Lunéville.

Il embrassa l'état ecclésiastique et était curé d'Embermesnil, lorsqu'il fut élu en 1789 député du clergé du bailliage de Nanci aux états généraux. Il se réunit un des premiers de son ordre à la chambre du tiers où il fut très applaudi, s'opposa te 8 juillet 1789, à l'approche des troupes que le roi appelait vers Paris, et dit à cette occasion « que si les Français consentaient à rede

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> venir esclaves, ils seraient la lie des
> nations. » Le 3 août il réclama l'hu-
manité de l'assemblée en faveur des juifs
alors persécutés en Alsace, demanda le
18 que l'acte constitutionnel fut consa-
cré par le nom de DIEU de qui l'hom-
me tient ses devoirs et ses droits, pei-
gnit peu de temps après le roi comme
entouré des ennemis du peuple, dénon-
ça M. de Bouillé et l'orgie des gardes du
corps au 4 octobre, avoua le 23 que le
clergé n'était que le dépositaire de ses
biens, mais prétendit qu'ils devaient
retourner aux donateurs et non à la
nation. Il fut aussi le premier ecclésias-
tique qui prêta le serment constitu-
tionnel, fut le même jour élu évêque
de Blois et du Mans, et choisit le pre-
mier siége. Devenu président de la société
des amis des noirs, il sollicita en 1791
les droits de citoyen pour les gens de
couleur, et se montra dans toutes les
circonstances l'apologiste de leurs pré-
tentions. Lorsque la fuite de Louis XVI
eut donné lieu à la question de l'invio-
labilité, Grégoire se prononça vivement
contre le monarque, et demanda qu'il
fut jugé par une convention. Elu en
septembre 1792 député du département
de Loir et Cher à la convention natio-
nale, il provoqua le 20 et fit prononcer
séance tenante l'abolition de la royauté,
en affirmant que « les rois sont dans l'or-
» dre moral ce que les monstres sont
» dans l'ordre physique, et que leur
» histoire est le martyrologe des na-
» nations. » Envoyé avec Jagot, Hé-
rault de Séchelles et Simond en Savoie,
il était absent au moment où se fit le
procès de Louis XVI. Il écrivit alors

,

» sans regret. S'agit-il enfin de religion? » cet article est hors de votre domaine » et vous n'avez pas le droit de l'atta» quer. J'entends parler autour de moi » de fanatisme, de superstition....Je les » ai toujours combattus; mais qu'on » définisse ces mots, et l'on verra que » la superstion et le fanatisme sont dia» métralement opposés à la religion. » Quant à moi, catholique par convic» tion et prêtre par choix on me per» sécutera vainement pour obtenir une » abdication qu'on ne m'arrachera pas. » Après la mort de Robespierre, il fit plusieurs rapports contre les terroristes qu'il qualifia de vandales pour la destruction des monumens des arts; réclama vivement le 8 décembre 1794 en faveur des prètres insermentés détenus alors dans les maisons d'arrêt, et dit à cette occasion : « Si pour mettre un homme » en liberté on demandait s'il est pro» cureur, avocat ou médecin, cette » question indignerait; et cependant » pour élargir un homme on demande » toujours s'il est prêtre ! » Depuis cette époque il parla souvent en faveur de la liberté des cultes, provoqua lors de l'insurrection du 1er prairial des mesures de rigueur contre les révoltés, et dit alors : « qu'en révolution, frapper vite » et frapper fort était un grand moyen » de salut. » Passé en septembre 1795 au conseil des cinq cents, il essaya sans succès au 18 fructidor de faire rapporter la mesure de déportation prononcée contre Siméon, et entra après la révo– lution du 18 brumaire au nouveau corps legislatif, dont il fut élu président en février 1800. Nommé le 25 décembre 1801 membre du sénat conservateur sur la présentation réitérée du corps législatif. On le vit toujours parmi les membres du sénat opposés à la tyrannie de Bonaparte, et il faillit même plusieurs fois à devenir sa victime. Il se prononça en effet avec beaucoup de force contre les conscriptions et les levées d'hommes, se déclara hautement contre la proposition d'élever Napoléon à la dignité impériale, et s'opposa depuis à son divorce avec Joséphine, comme contraire dans sa forme et son but aux lois divines et humaines. Il parla aussi avec véhémence contre l'occupation de Rome et l'envahissement des états du pape par les troupes française, voyagea en Angleterre et en Allemagne pendant les dernières années de la puissance de Napoléon, et vota l'un des premiers sa

que son ministère ne lui permettait
» pas de condamner ce prince, et de-
» manda qu'on lui conservat la vie
» comme la plus grande peine qu'on
» pût lui infliger. » On le vit au mois
d'août 1793 inviter Barère à rétracter
l'éloge qu'il avait fait de Louis XII, et
s'engager à prouver « que ce prétendu
père du peuple en avait été le fléau. »
Fidèle au christianisme, il conserva tou-
jours le costume ecclésiastique même
pendant le régime de la terreur, et se
refusa avec énergie aux instances et aux
menaces des montagnards,pour lui faire
abjurer le culte catholique. On me parle
de sacrifice à la patrie, dit-il ; j'y suis
» habitué. S'agit-il d'attachement à la
> cause de la liberté? j'ai fait mes preu-
»ves. Veut-on le revenu attaché à la

qualité d'évêque ? je l'abandonne

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