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provisionnés pour six mois, et constamment en partance.

En résumé, nous faisons face à la fois à la guerre maritime et à la guerre continentale avec un million de soldats, cent mille matelots, cent vaisseaux de haut bord, et cinquante frégates 1. Pour soutenir un tel fardeau, quelles sont nos ressources?

Le duc de Gaëte et le comte Mollien répondent en présentant les comptes du trésor : Les dépenses annuelles sont,

Pour le service de la dette publique et des pensions...

Pour la justice, l'intérieur et

les finances.

96 millions;

256

352 millions.

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État de la marine au 1er, mars 1814.

Cent quatre vaisseaux de haut bord et cinquante-trois frégates; sur quoi on a remis à l'ennemi trente - un vais seaux et douze frégates, ce qui a réduit notre marine à soixante-treize vaisseaux et quarante-une frégates, savoir:

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La recette annuelle étant de neuf cents millions, il en reste cinq cent cinquante environ pour les dépenses de la guerre et de la marine. Mais les désastres de la dernière campagne et les préparatifs de la campagne prochaine rendent ces moyens de beaucoup insuffisans. Les ministres demandent un supplément extraordinaire de trois cents millions, et l'empereur fait déclarer qu'il est en mesure d'y pourvoir sans qu'aucune augmentation de contributions soit nécessaire.

C'est en achevant d'effacer le dernier vestige des mainmortes, c'est en imitant l'exemple donné par le sage Léopold en Toscane, que l'empereur trouve le secours dont on a besoin. Il ordonne les biens-fonds dont les revenus apque partiennent aux communes soient échangés contre des rentes sur l'état, et que ces biens mis en vente soient rendus à la circulation des propriétés. Cette opération produira une rentrée prochaine de trois cent soixante-dix millions.

Ainsi, dans cette même année où des pertes inattendues semblaient ne laisser d'autre soin que celui de les réparer, non-seulement on les répare, mais encore des valeurs immenses continuent d'être consacrées à l'industrie intérieure, à l'entretien de ce qui est achevé, à l'exécution

de ce qui ne l'est pas encore. Et cependant les Français sont encore le peuple de l'Europe qui paie le moins d'impôts!... Certes, s'il est vrai que la durée et la force des empires dépendent de la situation de leurs finances, l'empire français est inébranlable.

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Comment l'empereur ne s'abandonnerait-il pas à une noble confiance? « En vain, dit-il, l'An» gleterre offre nos plus belles provinces à la trahison; elle met pour condition à la paix le » démembrement de cet empire..... Mais, l'en>> nemi eût-il son quartier général au faubourg » Saint-Antoine, le peuple français ne renoncera jamais à la réunion de la Belgique. ›

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Dans de telles circonstances et avec de telles ressources, si quelque chose peut étonner, ce n'est pas qu'un si grand administrateur renonce à tous les avantages d'une prompte paix pour soutenir la guerre, c'est qu'un si grand capitaine poursuive encore la paix de tous ses vœux, tous ses efforts, de toutes ses espérances.

de

Les négociations dans lesquelles il cherche à s'engager ne l'occupent pas moins que toutes les autres affaires de l'empire.

Discours de M. de Montesquiou.

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L'EMPEREUR d'Autriche ne cesse de faire faire à son gendre les protestations les plus amicales: « Nous voulons, dit M. de Metternich, être uti» les à la France, car, dans un autre temps, la >> France pourra nous rendre le même service1.»

Les faits semblent encore venir à l'appui de ces belles paroles. La Russie ayant consenti à traiter, M. de Metternich s'est empressé d'envoyer M. de Lebzeltern auprès de l'empereur Alexandre. La Russie ayant déclaré qu'elle était trop engagée avec l'Angleterre pour pouvoir traiter seule, M. de Metternich a envoyé aussitôt M. de Weissemberg à Londres. Cet envoyé nous assure-t-on, ne doit pas se borner à des insinuations pacifiques; il a pour instruction de recourir jusqu'à la menace. Si l'Angleterre se refuse

Voir les lettres de M. Otto, du mois de février 1813.
TOME I. 2. Édit.

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plus long-temps à la pacification du continent, il doit dire aux ministres anglais que cette pacification qui se fera sans eux pourra être suivie de l'exclusion totale de leur commerce des ports du continent 1.

• Ce n'est pas tout encore. Le prince de Schwartzenberg vient de quitter son armée pour revenir à Vienne; mais on s'empresse de faire savoir à l'empereur Napoléon que ce feld-maréchal doit se rendre incessamment à Paris pour y prendre Jui-même les ordres de l'empereur pour la campagne prochaine; qu'en l'absence du prince de Schwartzenberg l'armée autrichienne n'en est pas moins à la disposition du major-général, et l'on promet que cette armée auxiliaire va être portée à soixante-dix mille hommes 2.

C'est ainsi que le mois de février s'est écoulé sans détruire entièrement les espérances que l'empereur conserve d'obtenir la paix du monde.

Dans les premiers jours de mars, on apprend que M. de Lebzeltern s'est arrêté à Kalitch, où il a trouvé le quartier-général de l'empereur Alexandre établi depuis le 24 fevrier. Mais ce n'est plus l'inimitié seule de ce monarque qu'il

1 Voir la lettre de M. Otto, du 21 janvier 1813.

2 Voir les lettres de M. Otto, du 26 janvier; de M. de Bubna, du 2 février; et de M. Otto, du 17 février.

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