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l'ordre de la Réunion au cardinal Maury, à l'archevêque de Tours, à l'évêque de Nantes; la croix d'officier de la Légion d'Honneur aux évêques de Trèves et d'Évreux; enfin, il revêt de la dignité de sénateurs le cardinal de Bayanne et l'évêque d'Évreux. Il n'oublie personne, il donne sur sa cassette, une pension de 12,000 francs au médecin du pape, et fait remettre une riche bague au secrétaire ecclésiastique qui est venu transcrire le traité dans son cabinet. Les quatorze cardinaux qui ont encouru sa disgrâce sont rappelés de leur exil et rendus aussitôt à la cour du saint père; enfin, dans ces momens de réconciliation, l'empereur ne néglige rien pour dissiper tous les nuages qui ont trop longtemps obscurci l'horizon du trône pontifical.

Napoléon revient le 27 à Paris; mais, à peine a-t-il quitté Fontainebleau, à peine sa cour y a-t-elle été remplacée par les cardinaux rappelés d'exil, que les difficultés renaissent; les bulles continuent d'être refusées aux nouveaux évêques. Cependant le concordat est signé; il ne reste plus qu'à l'exécuter. Napoléon prend le parti de le publier, et cette publication sert de prétexte aux théologiens pour contester la validité du traité '.

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Napoléon s'était formé systématiquement une convic

Les cardinaux revenus d'exil ont rapporté ǎ Fontainebleau une haine mal éteinte. Ils ont recueilli les renseignemens les plus exagérés sur les événemens de Russie; ils les font sonner bien haut, et prétendent que le saint siége ne doit penser qu'à les mettre à profit. On se laisse séduire par de si belles espérances. On veut apprendre au pape comment il faut être à la fois catholique et politique. Tout ce qui l'entoure luj reproché d'avoir signé avec trop d'abandon ', et

tion intime de l'attachement du clergé pour lui. « Je l'ai » rétabli, je le maintiens, je fais tout pour lui; il est » impossible qu'il ne me soit pas attaché'. » Voilà ce qu'il disait habituellement.... Cependant, depuis le 'grandaumônier jusqu'au dernier clerc de sa chapelle, tout était contre lui. Chez quel souverain cela serait-il arrivé? Il le connaissait et le tolérait.... Napoléon n'a jamais pu concevoir comment les membres de sa chapelle étaient toujours à la tête de l'opposition contre lui. « Qu'ils sortent de chez » moi, et qu'ils s'opposent après, disait - il. » (L'abbé de Pradt, t. des Concordats, p. 248 et 266. )

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Voici en quels termes l'empereur, à Sainte-Hélène, parlait du voyage et des négociations de Fontainebleau :

« J'ai arraché au pape, par la seule force de ma conver»sation privée, ce fameux concordat de Fontainebleau » dans lequel il a renoncé à la puissance temporelle.......... Il » n'eut pas plus tôt signé, qu'il s'en repentit. Il devait le >> lendemain dîner en public avec moi, mais dans la nuit il fut ou feignit d'être malade, c'est qu'immédiatement

les hostilités ecclésiastiques redeviennent plus vives que jamais.

» après que je l'eus quitté, il retomba dans les mains de >> ses conseillers habituels, qui lui firent un épouvantail » de ce qu'il venait d'arrêter. Si nous eussions été laissés » seuls, j'en eusse fait ce que j'eusse voulu.... C'était vrai>>ment un agneau, tout-à-fait bon homme, un véritable » homme de bien, que j'estime, que j'aime beaucoup, et qui, de son côté, me le rend un peu, j'en suis sûr.

>>

» A Fontainebleau devait être le terme des malheurs » du pape, et la régénération de sa splendeur.... J'avais » donc enfin obtenu la séparation tant désirable du spiri» tuel d'avec le temporel, dont le mélange porte le trouble » dans la société, au nom et par les mains mêmes de celui » qui doit en être le centre d'harmonie. Et dès lors, j'al» lais relever le pape outre mesure, l'entourer de pompes >> et d'hommages, je l'eusse amené à ne plus regretter son » temporel, j'en eusse fait une idole........ » (Mémorial de Sainte-Hélène, par le comte de Las-Cases, t. v, p. 334 338 et 339.)

DOC

CHAPITRE VII.

SUITE DES Evénemens du nord.

L'ARMÉE FRAN

ÇAISE SE RETIRE SUR L'ODER, ET ENSUITE SUR L'ELBE.

HATONS-NOUS de reprendre la suite des grands événemens qui doivent seuls avoir de l'importance dans l'histoire de cette année.

Pendant le séjour de Fontainebleau, les dépêches de l'armée n'ont présenté qu'une succession de fautes et de malheurs.

Le roi de Naples, laissé à lui-même, n'a pensé qu'à précipiter sa retraite. Courant de Koenisberg jusqu'à Posen, il a jeté

I

6,000 hommes dans Thorn ',
8,000 hommes dans Modlin 2,

4,000 hommes dans Zamosc 3,

4,000 Bavarois et 2,000 Français sous les ordres du général du génie Poitevin.

2

1,000 Français, 1,000 Saxons et 6,000 Polonais sous

les ordres du général hollandais Daendels.

3 4,000 Polonais sous les ordres du général Hauke.

6,000 Prussiens dans Graudentz,

et 30,000 Français dans Dantzick '.

TOTAL.... 54,000 hommes.

Enfin, à peine arrivé le 16 de sa personne à Posen, il a résigné le commandement, a pris la poste et s'en est allé vers Naples 2.

C'est le général Rapp, brave et intrépide soldat, qui est chargé de la défense de Dantzick. Le général Lepin commande sous lui l'artillerie; les généraux Campredon et Richemond y commandent le génie ; la cavalerie est sous les ordres du général Cavaignac ; les marins sont commandés par le contre-amiral Dumanoir. Les généraux Granjean, Bachelut, Heudelet et Franceschi sont à la tête de l'infanterie composée de deux divisions françaises et de divers bataillons napolitains, westphaliens, francfortois, bavarois, et polonais. Un bataillon d'élite est formé de tous les hommes de la garde qu'on a pu réunir.

2 Lettre du prince de Neufchâtel.

Sire,

A l'empereur Napoléon.

Posen, le 16 janvier 1813.

Un aide-de-camp du roi m'a apporté à midi une lettre de S. M. le roi de Naples, dont la copie est ci-jointe. J'ai engagé le roi à conserver le commandement de l'armée. Il m'a répondu qu'il était invariablement décidé. Je lui ai observé qu'il ne pouvait pas partir que le vice-roi ne fût arrivé, puisqu'il devait être ici dans la soirée.

Malgré les instances du vice-roi, sa majesté a persisté

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