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CHAPITRE X.

LES ALLIES SE DISPOSENT A PASSER L'Elbe.
DÉPART DE NAPOLÉON.

Un mois s'est déjà écoulé depuis que le viceroi a pris ses positions derrière l'Elbe.

Arrivé le 6 à Wittemberg, le 9 il a porté son quartier-général à Leipsick, ayant sa gauche à Magdebourg, sa droite à Dresde, et voyant venir à lui les armées ennemies qui s'avancent par deux routes différentes. Les troupes de Wittgenstein, qui débouchent de Berlin, se répandent sur la rive droite devant les forteresses de Torgau, de Wittemberg et de Magdebourg. Elles s'avancent jusque sur le Bas-Elbe. La grande armée russe de Kutusoff, dont Wintzingerode et Blücher forment l'avant-garde, arrive de la Silésie par la Lusace et marche sur Dresde. Maître des passages fortifiés qui couvrent le centre de notre ligne, le vice-roi n'est inquiet que pour sa droite où se trouvent les ponts de Meissen et de Dresde, dont aucune forteresse ne

lui donne la clef. C'est donc sur Dresde que toute l'attention du vice-roi s'est d'abord portée.

Le prince d'Eckmulh a reçu l'ordre de remonter le cours de l'Elbe, faisant la police de la rive gauche avec la division Lagrange. Il a brûlé les ponts de Meissen, et est arrivé à Dresde le 13 mars. Il y trouve le général Reynier avec les dé bris de son septième corps.

Le roi de Saxe n'avait pas voulu exposer dans sa personne un allié de la France à tomber pri sonnier entre les mains de l'ennemi, et dès le 23 février, à l'approche du partisan Brindel, il s'était retiré sur Plauen,

Après avoir disputé quelques jours la position de Dresde aux troupes légères des Russes et aux dispositions peu bienveillantes des habitans, les généraux français ont été forcés de reculer devant les masses de l'ennemi qui se pré-, sentaient de toutes parts. C'est surtout à la vue de nos préparatifs pour couper le pont de Dresde que les ressentimens des Saxons ont éclaté. Hors d'ici les Français! s'écriait une population furieuse; et pour mettre le comble à l'outrage, elle prodiguait aux parlementaires de Wintzingerode les acclamations les plus amicales.

Le général Reynier a cédé le 20 mars la ville neuve de Dresde à l'ennemi; ce n'est que le 26 qu'il lui a cédé la vieille ville,

Le prince d'Eckmulh s'est retiré sur le viceroi. Le général Reynier a conduit son septième corps sur Torgau. Mais le général saxon Thielman qui commande dans cette place commence à donner de vives inquiétudes. Nonobstant l'instruction qui lui enjoint, de la part du roi, de remettre la forteresse au général français, il prend sur lui de refuser garnison française, et méconnaît les ordres du prince Eugène.

Dans le moment où les alliés passaient l'Elbe sur notre droite, une insurrection éclatait sur le Bas-Elbe et à Hambourg, et leur livrait un passage sur notre gauche. Le 12 mars, le général Carra Saint-Cyr avait évacué Hambourg, et, le 18, le général Tettenborn y était entré avec tous les cosaques de Wittgenstein *.

Les troupes légères de l'ennemi ont aussitôt franchi l'Elbe, et, se répandant sur les plaines qui sont désormais ouvertes devant Hambourg

L'évacuation de Hambourg laissait le Danemarck à découvert, et la situation de nos alliés devenait difficile. Le roi de Danemarck s'adresse avec loyauté à l'empereur Napoléon lui-même pour sortir d'embarras, et celui-ci est digne d'une telle confiance. Voici sa réponse : « La France est aujourd'hui impuissante pour soutenir son allié'; il faut céder à la force des circonstances qui obligent le cabinet danois à contracter de nouvelles liaisons : le roi est donc maître

et Dresde, elles ont débordé nos deux ailes . Si le vice-roi s'était laissé intimider par ces démonstrations de cavalerie, c'en était fait, et la guerre pénétrait jusqu'au Rhin. Mais l'empereur avait prescrit d'avance les marches qui devaient l'arrêter sur l'Elbe, et le vice-roi avait habilement suivi ses instructions.

Concentrant ses forces, il a pris position au confluent de la Saale, sa droite couverte par la Basse-Saale, son centre par l'Elbe, et sa gauche par Magdebourg. Puis, se portant de sa personne à Magdebourg, il a fait avancer l'armée du général Lauriston au delà de l'Elbe. Ainsi, tandis que les alliés, passant le fleuve aux deux extrémités de notre ligne, semblaient menacer le vice-roi, ce prince, manoeuvrant hardiment

de traiter avec l'Angleterre pour sauver l'intégrité de son territoire ; mon estime et mon amitié pour sa personne n'en recevront aucun refroidissement. »

ils

Des matelots danois servaient sur notre flotte de l'Escaut,

y montaient quatre vaisseaux, c'était l'élite de nos équipages l'empereur les renvoie avec la plus scrupuleuse exactitude à leur pays qui les redemande !

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I Hambourg, 21 mars. Le colonel Tettenborn publie un ordre du jour portant que tout Allemand qui se permettrait des communications avec les Français, et d'entreprendre des fournitures pour leur compte, serait considéré comme traître à la patrie.

sur leur centre et passant l'Elbe en sens contraire, saisissait réellement l'offensive et menaçait Berlin. Une marche du général Lauriston au delà de Magdebourg a suffi pour jeter l'alarme dans cette capitale, et Wittgenstein a été forcé de tout quitter pour arriver au secours.

Cette expédition s'est terminée par un combat assez rude livré le 5 avril à Mockern. Nos troupes sont rentrées dans Magdebourg. Mais le viceroi a recueilli le fruit de sa prudence et de son habileté le mouvement offensif des alliés a été suspendu.

:

Ce qui redouble la constance du soldat français et l'énergie de son chef, c'est l'espérance de voir bientôt l'empereur. Sa prochaine arrivée est déjà le mot d'ordre de l'armée.

Dès le 23 mars, Napoléon avait annoncé au Corps-Législatif qu'il était sur le point de partir pour aller se mettre à la tête de ses troupes. Tout ce qui devait le précéder était à Mayence.

Les gardes nationales de l'ouest et du midi avaient été mises sous les armes pour la garde de leurs côtes, seules parties vulnérables de l'empire. Le commandement supérieur des côtes du midi avait été donné au prince d'Esling.

Le général Junot, duc d'Abrantes, avait été envoyé en Illyrie. C'était, sous le titre de gou

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