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MANUSCRIT

DE

MIL HUIT CENT TREIZE.

PREMIÈRE PARTIE.

Magnum speciarc laborem!

LUCRICE.

DE

MIL HUIT CENT TREIZE.

PREMIÈRE PARTIE.

CHAPITRE IER.

L'EMPEREUR ARRIVE AUX TUILERIES.

(18 décembre 1812.)

TANDIS que l'Europe croit Napoléon enseveli dans les neiges du Nord, on apprend avec étonnement qu'il s'est montré presque au même instant à Wilna, à Varsovie et à Dresde; qu'en moins de quatorze jours il a traversé la Pologne, franchi la Silésie, l'Allemagne, et qu'enfin il est de retour dans sa capitale, occupé déjà des TOME I. 2°. Édit.

I

moyens de réparer ses pertes et d'assurer sa

revanche '.

C'est au dévouement du duc de Vicence que Napoléon s'est confié pour ce trajet 2.

Il était parti de Smorghoni le 5 décembre, à neuf heures du soir, et n'avait pas tardé à quitter sa voiture pour se placer dans un traîneau,

1 A Sainte-Hélène, l'empereur disait, « que s'il n'avait » pas ramené l'armée lui-même à Wilna et en Allemagne, » ce n'avait été que par la crainte de ne pouvoir rega»gner la France de sa personne : il avoit cherché à re» médier à ce péril imminent par de l'audace et de la » rapidité, en traversant toute la Germanie, seul et vite. >> Toutefois, il s'était vu à l'instant d'être retenu en Si» lésie, mais heureusement les Prussiens passèrent à se >> consulter les momens qu'ils eussent dû employer à agir: >> Ils firent comme les Saxons pour Charles XII, qui di>> soit gaiement à sa sortie de Dresde: « Vous verrez » qu'ils délibéreront demain s'ils auraient bien fait de >> m'arrêter aujourd'hui. » (Mémorial de Sainte-Hélène, par le comte de Las-Cases, tom. III, pag. 95. )

Il y avait un complot formé à Dresde pour enlever Napoléon il manqua parce que le ministre qui était à la tête du parti anglais, à Vienne, ne donna pas l'ordre à temps. (Voir l'ouvrage de M. de Monvéran sur l'Angleterre, tom. vII, pag. 17.)

2

Le passe-port expédié par le major général prince de Neufchâtel était pour le duc de Vicence, se rendant à Paris, L'empereur voyageait sous le nom de M. de Rayneval, ancien secrétaire de légation du duc de Vicence, :

ayant à ses côtés le duc de Vicence, et sur le devant du traîneau l'interprète polonais Wonzowich. Sa suite ne se composait que du mameluch Rustan et d'un valet de pied. Un piqueur courait en avant '.

A quelques lieues avant d'arriver à Wilna, il avait trouvé le duc de Bassano qui venait à sa rencontre, l'avait fait monter auprès de lui et sans discontinuer sa route, l'avait gardé tout le temps nécessaire pour lui donner ses ordres 2. De Koutno et de Marienpol, il avait expédié divers courriers en changeant de chevaux. Le 10,

'Le 5 décembre, à la chute du jour, le colonel russe Seslawin était entré à Oszmiana. Repoussé par la division Loison, qui y était entrée avant lui, il bivouaqua sur la gauche, à peu de distance de la route. Quelques heures après, la voiture de Napoléon passa et atteignit heureusement Oszmiana...... Il aurait pu tomber entre les mains de Seslawin, et c'est ce qui serait arrivé indubitablement si ce partisan eût été instruit de son passage. ( Histoire de l'expédition de Russie, par M. tom. 11, pag. 355. )

2

***

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Napoléon chargea son ministre de rester jusqu'à l'arrivée du roi de Naples et du major général pour leur ordonner de s'arrêter quelque temps à Wilna, huit jours s'ils le pouvaient, afin d'y rallier l'armée et de réparer le moral et le physique du soldat. « Dites-leur, ajouta Napoléon, » que telles sont mes intentions, et que je compte qu'el»les seront remplies. » Avant que de monter en voiture, il adressa ces derniers mots à son ministre :

(( Je

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