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contribueront à nous initier à la connaissance de la littérature japonaise. On lit avec un vif intérêt, dans le recueil de M. Turrettini1, les extraits qu'il donne d'une histoire romanesque et illustrée du Japon au x siècle. Peu de pages rendent mieux le sentiment religieux bouddhique dans ce qu'il avait d'analogue au catholicisme du moyen âge. Les récits traduits par M. Turrettini ressemblent à s'y méprendre aux légendes ou vies de saints qui s'écrivaient à la même époque au fond de l'Occident.

Avais-je raison de dire, Messieurs, que vous avez admirablement réparé le trouble causé dans vos études par de déplorables événements? C'est à la vue d'une activité comme la vôtre, pure, grave, désintéressée, qu'on se rassure sur l'avenir de notre pays et sur les forces morales qu'il recèle. Vous êtes la meilleure réponse à ceux qui calomnient la France et ne veulent voir que sa légèreté, comme si la France du xvii et du XVIIe siècle, à côté des esprits les plus dégagés, n'avait pas produit les génies les plus corrects, les savants les plus profonds; comme si, en notre siècle, dont on affecte de ne voir que le côté frivole, nous n'avions pas eu Sacy, Rémusat, Burnouf (pour ne parler que de nos études et ne nom

1 Atsume Cusa pour servir à la connaissance de l'extrême Orient, recueil publié par F. Turrettini. Fasc. I. Heike Monogatari, récits de l'histoire du Japon au x11° siècle; in-4°, 23 pages, gravures. Fasc. II, Tami-No Nigivai, l'activité humaine, contes moraux. Genève, H. Georg, in-4°, 55 pages.

mer que des morts). Dédaignons ces pesants enfantillages, ces sottes critiques d'esprits étroits qui croient qu'on ne peut être sérieux sans être pédant, et n'accordent le bénéfice de la solidité qu'à la science qui s'étale avec ostentation. Cette espèce de pharisaïsme scientifique ne voit pas qu'avec sa prétendue culture il manque le but essentiel de toute culture intellectuelle, qui est la perception juste et fine des choses de l'esprit. La philologie technique, la critique des détails sont choses excellentes, à une condition, c'est qu'on les fasse servir à un but, qui est la connaissance de l'histoire et de l'esprit humain. Si on les réduit à un jeu stérile, à un exercice sans autre objet que la difficulté vaincue, on commet presque un sacrilége; on profane des choses religieuses; on transforme les chefs-d'œuvre de l'esprit humain en instruments de gymnastique; on fait comme celui qui jouerait aux osselets avec les reliques des saints! Persistons donc à croire, Messieurs, que le goût et la délicatesse n'excluent pas le vrai savoir, et, tout en les respectant, ne prenons pas pour modèles ces savants capables de passer leur vie à compter les pétales d'une fleur et incapables d'en sentir le parfum. Conservons à nos recherches leur sens élevé; affinons, perfectionnons toujours nos méthodes; mais permettons-nous de sourire de l'infatuation naïve de prétentieux débutants qui s'imaginent chaque jour inventer la science et qui voudraient nous persuader qu'on n'a rien fait avant eux.

RAPPORT DE LA COMMISSION DES FONDS,

et comptes pour les années 1870 ET 1871 '.

La Commission des fonds n'ayant pu réunir, l'année dernière, en temps utile, toutes les pièces de comptabilité nécessaires pour le règlement du budget de 1870, s'est vue dans la nécessité d'en ajourner la publication. Elle s'empresse de combler cette lacune en présentant aujourd'hui simultanément les comptes des deux exercices précédents.

Elle constate avec satisfaction que, malgré la gravité des circonstances survenues dès le début du second semestre, l'année 1870 n'a pas été défavorable aux finances de la Société, puisque cet exercice se solde par un excédant des recettes sur les dépenses de 567 francs 34 centimes. Malheureusement l'exercice 1871 est loin de présenter un résultat aussi satisfaisant : le recouvrement des cotisations s'est opéré avec une lenteur regrettable pendant tout le cours de cette année, et le produit des abonnements et de la vente de nos publications n'a donné qu'un chiffre relativement faible. Mais il importe de remarquer que, d'une part, le budget des dépenses se trouve grevé des frais de publication d'un nouveau volume des Prairies d'or, et que, d'autre part, les recettes du quatrième trimestre de 1871, dont le versement n'a pu être effectué que tardivement par le libraire, ne figurent pas ici, et devront être reportées sur les comptes de 1872. Or ces recettes s'élevant à 1703 francs, l'excédant réel des dépenses sur les recettes pour l'année 1871 n'est plus que de 2073 fr. 77 centimes. La Commission espère d'ailleurs que ce déficit ne tardera pas à être comblé : les rentrées, auxquelles les circonstances avaient apporté une interruption si fâcheuse,

' Le rapport sur les comptes de 1871, n'ayant pas pu être lu à la séance annuelle, a été soumis au Conseil dans sa séance de juillet. Mais on a cru devoir l'insérer, comme à l'ordinaire, dans le compte rendu de la séance annuelle, où les Membres de la Société sont accoutumés à lè trouver. — J. M.

s'opèrent maintenant avec une régularité de bon augure, et cet heureux résultat est dû à la fois au bon vouloir de MM. les Membres de la Société et à l'activité déployée par son nouveau libraire. Il est donc permis de prévoir qu'une notable partie de l'arriéré des années précédentes viendra s'ajouter aux recettes de l'exercice courant.

Les dépenses nécessitées par le changement de local, lesquelles représentent à peu près une année de location, ne permettront pas de réaliser une économie immédiate sur ce chapitre; mais, dès l'année prochaine, la Société pourra, grâce à la libéralité de M. le Préfet de la Seine, consacrer utilement à ses publications la somme qu'elle affectait annuellement à son loyer. Après les épreuves difficiles que nous venons de traverser, la Commission des fonds croit devoir adresser un appel chaleureux aux Membres de la Société, et les prier de seconder sa tâche par leur exactitude à acquitter le montant de leur cotisation; elle prie également Messieurs les auteurs de vouloir bien se rappeler que les frais toujours croissants de composition et de main-d'œuvre leur font un devoir de revoir leur copie avec soin et de se montrer très-réservés dans la révision des épreuves.

Le rapporteur de la Commission,

BARBIER DE MEYNARD.

RAPPORT

SUR LES RECEttes et les dÉPENSES DE LA SOCIÉTÉ,
PENDANT L'ANNÉE 1870,

LU DANS LA séance du CONSEIL

DU 9 MARS 1872.

DÉPENSES.

Honoraires du libraire pour le recouvrement

des cotisations..

370 00°

Frais d'envoi du Journal asiatique. 180 90
Ports de lettres, circulaires, plan-

ches lithographiées pour le Jour

nal, frais de change, etc...... 433 40 Loyer des salles de séance et de bibliothèque, pour le 4o trimestre 1869, les deux premiers trimestres 1870 et un à-compte sur le 3o trimestre, frais du service des salles..

Honoraires du sous-bibliothécaire.

984' 30°

965 00

600 00

180 30

Acheté par

la Société générale une obligation

.555 35

Reliures, frais de bureau.....

...

Est 5 0/0.. Chèque tiré par le trésorier, le 2 décembre 1870...

Droits de garde des titres déposés à la Société
générale....

Frais d'impression du Journal asiatique en 1867.
Honoraires pour le tome VI des Prairies d'or.

150 00

7 75 9,318 15

1,200 00

TOTAL des dépenses de 1870..

13,960 85

Espèces en compte courant au 31 déc. 1870.

12,942 07

Ensemble....

26,902 92

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