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et Mahomet, son quasi-contemporain, ainsi qu'entre le rôle possible des Blemmyes et celui qui un peu plus tard échut aux Arabes, des rapprochements ingénieux. Les scènes qu'amena la destruction du paganisme en Égypte, le caractère social de cette révolution, le fanatisme monastique qui en fut l'instrument, les rapports de ce fanatisme avec les magistrats romains, tout l'état de l'Égypte au viie siècle après J. C. sont mis en lumière par M. Revillout d'une façon qui fait désirer des preuves ultérieures, mais qui excite vivement la curiosité.

Les établissements français de l'Indo-Chine paraissent devoir apporter à la science de précieuses contributions. Un zélé fonctionnaire, dont nous devions, par une triste coïncidence, apprendre en même temps la mort prématurée et les persévérants efforts, M. Janneau, s'était appliqué à l'analyse du cambodgien; nous avons reçu des spécimens utiles de son travail1. Le cambodgien n'avait pas encore

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er

1 Étude sur l'alphabet cambodgien, 1 fascic. Saigon, 1869, in-8°, 92 pages, 5 planches autogr. Du même : Manuel pratique de langue cambodgienne, Saigon, 1870, in-4°, 274 pages autogr. Mentionnons: Dialogues cochinchinois expliqués littéralement en français en anglais et en latin, suivis d'une étude philologique du texte etc. par Abel Des Michels. Paris, Maisonneuve, 1871, X-212 pages; texte, 24 pages (le texte de ces dialogues est de l'évêque Taberd); Cours théorique et pratique de la langue commerciale de l'Archipel d'Asie, dite malaise, telle qu'elle se parle à Sumatra, Singapour, Bornéo, les Célèbes, les côtes de Chine, du Cambodge (Saïgon), de Siam, de Java, etc., par Léonce Richard. xIx-94 pages. Bordeaux, Féret; Paris, Dumoulin; Bruxelles, Rozez, 1872, in-8°.

été l'objet d'une étude aussi suivic, et les deux publications autographiées de M. Janneau, bien que témoignant parfois de connaissances insuffisantes en fait de grammaire comparée, supposent une énergie de travail peu commune. En attendant que la relation complète de la grande expédition du commandant de Lagrée soit achevée, M. Francis Garnier a publié dans votre journal' la chronique royale du Cambodge, dont M. de Lagrée avait entrepris la traduction avec le concours d'interprètes indigènes. L'ouvrage a été rédigé au commencement de ce siècle; les faits qui y sont mentionnés ne remontent pas au delà de l'an 1346 de notre ère. Ce que nous y trouvons, par conséquent, c'est l'histoire du déclin de la puissance dont les ruines d'Angcor sont le vestige grandiose. L'origine indienne de la civilisation cambodgienne est mise hors de doute; l'émigration qui en fut le point de départ paraît remonter au 1er siècle de notre ère. En 1346, les rois de Cambodge résident encore à Angcor; mais ils étaient sur le point d'abandonner cette ville pour se retirer plus à l'est, pressés qu'ils étaient par les invasions des Siamois. M. Francis Garnier a également publié une pièce importante pour l'exploration de ces contrées, je veux parler de la relation originale du voyage des Hollandais qui remontèrent le Mékong en 16442. On est heureux de voir ces difficiles questions con

1 Journal asiatique, octobre-novembre-décembre 1871.

2 Bulletin de la Société de géographie, septembre-octobre 1871, février 1872.

fiées à d'aussi bons esprits, imbus de la méthode scientifique et n'obéissant qu'à la noble préoccupation de servir au progrès de nos connaissances d'histoire et de géographie.

M. d'Hervey de Saint-Denys s'est efforcé d'attaquer le problème d'Angcor par un autre côté. Abel Rémusat, avec cette pénétration à laquelle rien n'échappait, vit les renseignements qu'on pouvait tirer des sources chinoises pour l'histoire de ces contrées civilisées par l'Inde, et auxquelles l'Inde semble avoir inoculé avec sa religion une partie de son insouciance pour l'histoire. M. d'Hervey de Saint-Denys a publié la traduction d'un passage de Ma-touanlin1, relatif au royaume de Piao, qui paraît répondre à celui dont Angcor fut la capitale. Cet extrait confirme ce qu'on devait supposer de l'origine bouddhique de ces ruines et de la civilisation avancée dont elles furent jadis le théâtre,

M. l'abbé Paul Perny a donné, sous forme d'appendice à son dictionnaire chinois 2, une petite encyclopédie qui peut être un vade-mecum très-utile pour le voyageur à l'intérieur de la Chine. On y trouve des notices sur l'Académie impériale de Pékin et sur la botanique des Chinois, une description

1 Ethnographie de Ma-touan-lin. Le royaume de Piao (extrait des Mémoires de l'Athénée oriental). Paris, Maisonneuve, 1871, 8 pages.

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Appendice du dictionnaire français-latin-chinois de la langue mandarine parlée par Paul Perny, M. A. de la congrégation des missions étrangères. Paris, Maisonneuve, Ernest Leroux, 1872, in-4°, IV-270, 11-173, en tout 443 pages.

générale de la Chine, une liste des empereurs avec la date et les divers noms des années de leur règne, un tableau des principales constellations, la hiérarchie complète des mandarins civils et militaires. la nomenclature des villes de la Chine avec leur latitude, le livre dit des Cent familles, une notice sur la musique chinoise, une autre sur le système monétaire, une synonymie des diverses branches de l'histoire naturelle. Notre zélé confrère ne cesse de travailler sous toutes les formes1 à faciliter des études devenues d'une importance capitale depuis que la Chine est entrée dans le tourbillon général des affaires de l'humanité.

On réfléchit profondément aux conséquences, encore peu aperçues, de ce grand fait, en lisant dans le Bulletin de la Société de géographie2 la lettre d'un véritable observateur, M. l'abbé David, sur l'extension de la race chinoise en Mongolie, sur la disparition du pasteur mongol par suite de son inertie et du célibat lamaïque, et sur l'avenir de la race jaune. Le travail de M. Eugène Simon sur l'agriculture en Chine3 est aussi d'un grand intérêt pour ceux qui font entrer en ligne de compte dans les calculs économiques le monde nouveau que l'activité européenne s'est ouvert de nos jours.

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Dialogues chinois-latins, traduits mot à mot avec la prononciation accentuée, publiés par Paul Perny, M. A. de la congrégation des missions étrangères. Paris, Ernest Leroux, Maisonneuve, 1872, VI-232 pages.

2 Bulletin de la Soc. de géogr., décembre 1871.

3 Ibid.

M. d'Hervey de Saint-Denys a publié dans votre journal' des extraits de Ma-touan-lin sur l'histoire ancienne du Japon. Les résultats de ce mémoire, s'ils doivent être confirmés par des discussions ultérieures, sont fort importants. Ils reculeraient jusqu'au x1° siècle avant J. C. l'origine de l'histoire et de la civilisation japonaises. Cette civilisation, d'origine chinoise (personne n'en doute) serait venue de la Corée, peu de temps après que la Corée ellemême avait reçu une colonie chinoise, à la suite de la chute de la dynastic des Yn. M. d'Hervey de SaintDenys pense que le bouddhisme et l'écriture ont aussi été introduits au Japon beaucoup plus tôt qu'on ne le pense généralement; il rapporte ce grand événement au Ie siècle de notre ère.

La réimpression par M. l'abbé Bernard Petitjean 2, vicaire apostolique au Japon, du dictionnaire japonais des jésuites imprimé à Amacusa en 1595, aura sans doute son utilité. L'Anthologie japonaise de M. Léon de Rosny3 et les travaux de M. Turrettini

'Journal asiatique, octobre-novembre-décembre 1871; févriermars 1872.

2 Lexicon latino-japonicum depromptum ex opere cui titulus DICTIO

NARIUM LATINO-LUSITANICUM AC JAPONICUM TYPIS PRIMUM MANDATUM

IN AMACUSA IN COLLEGIO JAPONICO SOC. JESU ANNO DOMINI MDXCV. Nunc denuo emendatum atque auctum a vicario apostolico Japonia. Romæ, typis S. C. de Propaganda fide, socio eq. Petro Marietti, admin., 1870, grand in-8°, IV-749 pages.

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Anthologie japonaise, poésies anciennes et modernes des insulaires de Nippon, traduites en français et publiées avec le texte original,... . . avec une préface par Ed. Laboulaye, de l'Institut. Paris, Maisonneuve, XVIII-XXXII-223 pages; texte, 72 pages, in-8°, 1871.

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