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dinh. Neac-hinh fut vaincu et mis à mort, et Ang Ton monta sur le trône. Sa restauration lui coûta la province de Tamphong-long, au nord de Bassac, qu'il dut céder aux Annamites, et quelques territoires autour de Ha-tien, parmi lesquels se trouvait le port de Kompot, qu'il abandonna à Macton. Ang Ton prit le titre de Prea ang prea tha somdach outey reachea.

Grâce au génie de Phaya Tak, Siam était enfin sorti victorieux de sa lutte contre les Birmans. Cet aventurier heureux, fils d'un Chinois et d'une Siamoise, fonda Bankok pour remplacer Ayuthia en ruines et établit solidement son autorité sur tout le royaume. En 1769, il songea à revendiquer les anciens droits de Siam sur le Cambodge; ce dernier pays avait d'ailleurs à ses yeux l'immense tort de prêter un asile aux deux fils de son prédécesseur sur le trône de Siam. Sur le refus du roi Ang Ton de lui payer tribut, il lui suscita un compétiteur, Ang Non, auquel il donna l'appui d'une armée siamoise. Celle-ci fut battue par les Cambodgiens (1770)'. Deux ans après, Phaya Tak, que la présence à Ha-tien d'un des princes de la famille royale siamoise empêchait de dormir, vint faire le siége de cette ville avec des forces considérables et s'en empara malgré une vive résistance. Mac-ton réussit à s'échapper, fut poursuivi jusqu'à Chau-doc, dont les Siamois s'emparèrent, et il ne trouva un asile qu'à Cou-lao-gien. Des troupes annamites, envoyées de Vinh-long en toute hâte, arrêtèrent les envahisseurs et réoccupèrent Chau-doc.

Phaya Tak avait continué pendant ce temps sa marche sur Phnom-penh et réussi à s'en emparer. Le roi du Cambodge s'enfuit à Bat-kien (Vaïco occidental), et son compétiteur Ang Non fut proclamé roi à sa place par les vainqueurs. Les Annamites, qui avaient été déconcertés un instant par la brusque irruption des Siamois, reprirent le dessus en 1773 et chassèrent les Siamois de Phnom-penh. Phaya Tak dut se retirer à Ha-tien et Ang Non à Kompot. Phaya Tak adressa

* Gia-dinh-thung-chi, p. 29.

de Ha-tien des propositions de paix au roi de Hué, Diue-ton, et il revint presque aussitôt à Bankok, en emmenant le prince siamois Chien-tuy qu'il fit mettre à mort à son arrivée. L'année suivante, Mac-ton rentra dans Ha-tien et Ang Ton remonta sans difficulté sur le trône du Cambodge'.

Cette même année (1774) éclata la fameuse révolte des Tay-so'n, qui mit la dynastie royale annamite à deux doigts de sa perte. Ces montagnards rebelles s'emparèrent de Saïgon en 1778, et se saisirent de la personne de Diue-ton. Son fils, The-to, plus connu depuis sous le nom de Gia-long, se réfugia à Long-xuyen, dans le sud de la province de Ha-tien. La rébellion eut son contre-coup au Cambodge, où le roi Ang Ton dut abdiquer en faveur de son frère Ang Van, et se contenter du titre de second roi (1776). Ang Van fit mettre à mort en 1778 son plus jeune frère Ang Chan, qui était troisième roi et qui avait eu l'audace de s'opposer à certaines mesures prescrites par son aîné. Ang Ton, saisi d'épouvante en apprenant cette fin tragique, mourut de maladie deux jours après Ang Chan. Ang Van prit le titre de Prea ream reachea thuphdey, refusa de se reconnaître vassal d'An-nam et reprit My-tho et Vinh-long. En 1780, il vit éclater contre lui une formidable révolte, à la tête de laquelle se trouvait le mandarin cambodgien Mo. Gia-long, qui luttait à ce moment avec des fortunes diverses contre les Tayso'n, put envoyer à Mo un corps de troupes auxiliaires, et Ang Van, vaincu, fut mis à mort par ses propres sujets, que ses cruautés avaient exaspérés. Mo fut proclamé régent du Cambodge pendant la minorité de Ang Eng, fils de Ang

Ton.

Sur ces entrefaites, un navire siamois ayant été pillé sur les côtes de Cochinchine, Phaya Tak résolut d'en tirer vengeance: il fit mettre à mort le gouverneur de Ha-tien et un de ses fils, et il envoya une armée au Cambodge. Mais sa tyrannie et ses cruautés, chaque jour plus grandes, exci

' Gia-dinh-thung-chi, p. 32, 38.

taient le mécontentement des mandarins et du peuple; un parti considérable se ligua contre lui et la guerre civile éclata. Les deux généraux qui commandaient l'armée siamoise au Cambodge se déclarèrent pour les insurgés, retournèrent à Bankok, où Phaya Tak était assiégé, s'emparèrent de cette ville, mirent à mort Phaya Tak et se firent proclamer premier roi et second roi de Siam (1782).

En 1784, un mandarin nommé Bien, serviteur du roi Ang Van, revint de Siam où il s'était caché, mit à mort le régent Mo et prit sa place; mais il ne tarda pas à être chassé à son tour, et il dut s'enfuir de nouveau à Bankok, en emmenant avec lui le jeune roi Ang Eng. L'année suivante, Gia-long, battu par les rebelles, fut obligé de se réfugier à Bankok, où le premier roi, qui avait pris le titre de Phra Boromma Raja Phra Phouti Youat Fa, le reçut avec la plus grande considération, et s'engagea à lui fournir des troupes pour l'aider à remonter sur le trône. A ce moment, les Tays'on possédaient tout le Cambodge jusqu'au grand Lac.

Nous allons maintenant laisser parler la Chronique cambodgienne, dont le récit recommence à cette époque.

LIVRE II.

En 17002, le roi d'Annam quitta Bankok avec ses troupes et vint à Ca Tral, près de Kompot. Il rassembla une armée annamite pour s'emparer des pays de Tuc-Khmau et Cromounsa 3.; Le Chaufea chau phnhea apphey thbes 4, qui était à Battambang, leva une armée de concert avec le Kra'ahom Oc. Ils

1 Cf. Pallegoix, t. II, p. 97; Gia-dinh-thung-chi, p. 46-49; Bow-· ring, The Kingdom and people of Siam, t. I, p. 59-6›,

2 Il faut lire 1706 ou 1707, correspondant à 1785 A. D. qui est la date du traité d'alliance signé entre Gia-long et 'roi de Siam. 3 Provinces situées au sud de Ha-tien et de Chau-doc.

a Ce mandarin n'est autre que Bien, qui, comme nous l'avons vu,

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