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pour le moment d'inquiétude sérieuse. Il ne croyait pas que l'ennemi fût en état de faire quelque entreprise. Ibrahim-Bey n'avait que 250 Manlouks à cheval et p5o à pied, 500 cavaliers et 600 fantassins de Djezzar; Elfy-Bey n'avait que So Mam

louks. SiDesi

que

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l'inondation aurait un peu couvert l'Égypte Bonaparte comptait envoyer le général Davousti avec un corps de cavalerie et d'infanterie pour commander les provinces de Fayoum; Beny-Soueyf et Girgeh; il recommandait à Desaix d'y laisser des corps de troupes, de s'arranger de manière à ce qu'il fût maître de ne laisser qu'une centaine d'hommes à Qosseïr; à ce que Qéné contînt tous ses embarras, et à ce qu'il pût, en cas d'invasion sériense, rapidement et succes sivement replier toutes ses troupes sur le Kaire's de faire filer sur cette ville toutes les carcasses de barques, avisos ou bricks, appartenant aux Mam louks pour être employées à la défense des bou'ches du Nil. 94 95g 1-small sch Il paraît que Desaix proposa de traiter avec Mourad-Bey. Bonaparte lui répondit : « Je vous laisse le maître de lui accorder toutes les conditions de paix que vous croirez utiles. Je lui donnerai son ancienne ferme près de Gizeh; mais il ne pourrait avoir avec lui plus de 10 hommes armés si vous pouviez nous en débarrasser, cela vaudrait beaucoup mieux que tous ces arrangedesbag

men's».

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'Lettre du 28 thermidor.

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Mais, quoique abandonné de toutes parts, Mourad-Bey ne perdait point courage. Les Anglais lui avaient fait espérer des secours par la MerRouge. Le 21 thermidor, après avoir reparu' audessous de Syout, il remonta vers Girgeh; mais bientôt, poursuivi par le chef de brigade Morand, il fut obligé de s'enfuir, en perdant quelques Mamlouks, un kachef et 20 chameaux. Surpris dans la nuit du 24, près de Samhoud, il y perdit encore un bon nombre de Mamlouks 200 chameaux chargés, une grande quantité d'armes, et n'échappa lui-même qu'à la faveur de l'obscurité à la poursuite d'un détachement du 20. régiment de dragons. « Je ne sais ce qu'il est devenu, écrivit Desaix. J'espère qu'il n'échappera pas aux troupes qui le guettent de toutes parts; il faut bien qu'il finisse. »

Deux frégates anglaises parurent devant Qosseïr quelques jours après (le 27), ne cessèrent de canonner le fort et la ville pendant 64 heures, et disparurent après avoir vainement tenté quatre fois de débarquer les troupes qu'elles, avaient à bord, laissant des morts et des blessés et une pièce de canon.

Le général en chef envoya à Rosette deux demigalères et la chaloupe canonnière la Victoire pour concourir à la défense du Bogaz, afin qu'on fût en mesure si Sidney Smith, ce qu'il ne croyait pas, voulait tenter quelque chose avec ses chaloupes canonnières; «< car, écrivait-il à Marmont, cet homme est capable de toutes les folies ».

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Comme il se trouvait un grand nombre de bâtimens réunis pour la défense du Bogaz, et que, vu la faiblesse de la garnison de Rosette, la sûreté de l'embouchure du Nil était spécialement confiée à cette flottille, il recommandait à Marmont d'en donner le commandement à un officier qui fût un homme de tête .

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Le général Vaux ne pouvait se rétablir des blessures qu'il avait reçues à Saint-Jean-d'Acre; Bonaparte lui écrivit cette lettre peu importante pour l'histoire, mais vrai brevet d'honneur pour celui à qui elle était adressée : « Je suis trèspeiné d'apprendre que vos blessures vont mal je vous engage à passer le plus tôt possible en France; je donne tous les ordres que vous désirez pour vous en faciliter les moyens; j'écris au gouvernement conformément à vos désirs : vous avez été blessé au poste d'un brave qui veut redonner de l'élan à des troupes qu'il voit chanceler. Vous ne pouvez pas douter que, dans toutes les circonstances, je ne prenne le plus vif intérêt à ce qui vous regarde ? ».

Le 26 thermidor, des vaisseaux ennemis parurent devant Damiette. Kléber en informa aussitôt le général en chef. Celui-ci pensa que c'étaient des bâtimens de l'escadre d'Abouqyr qui venaient faire de l'eau au Bogaz, ou des bâtimens mouillés à Alexandrie, et que le bruit des premiers succès

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des Turcs à Abouqyr avait fait mettre à la voile. Il annonça à Kléber qu'un bataillon de la 25°. était parti pour le rejoindre; qu'il lui envoyait la demigalère l'Amoureuse, et le chef de bataillon Rutty pour commander l'artillerie; qu'il pouvait disposer du général Vial qui était dans le Garbyeh avec un bataillon de la 32°. et une pièce de canon; que dès que la cavalerie qui était à Alexandrie, et qui arrivait à l'instant, se serait reposée un jour, il la ferait partir, si cela était nécessaire; qu'il espérait recevoir le lendemain des renseignemens positifs sur cette flotte; qu'il n'était en peine de rien si elle mettait, comme à Abouqyr, trois jours à, débarquer; qu'il ne doutait pas que Kléber n'eût eu le temps de réunir sa division et se mettre bien en mesure. Ce fut une fausse alerte.

Les dépenses extraordinaires occasionées par l'établissement de l'armée en Égypte, par la nécessité de pourvoir à ses besoins de toute espèce, par les travaux des fortifications, par la campagne de Syrie, loin de permettre de thésauriser, avaient consommé par anticipation une partie des ressources; il y avait donc pénurie dans les finances. Elles se ressentaient aussi du relâchement et des abus qui s'étaient introduits dans l'administration, pendant qu'absent du Kaire Bonaparte marchait à la tête de son armée. Maintenant, il s'industriait de toutes les manières pour faire de l'argent; il pressait, il activait les rentrées de l'arriéré; il faisait des emprunts aux Turcs, aux juifs, aux Cophtes; il stimulait le zèle des administrateurs, il luttait de toutes ses forces contre les résis

tances. Les cheyks El-Beled de plusieurs villages en retard de payer les impôts étaient détenus à la citadelle; le général en chef écrivait au général Dugua: «< Demandez-leur pourquoi ils ne paient pas. Vous leur ferez connaître que si d'ici au 1er. fructidor ils ne se sont pas acquittés, ils paieront un tiers de plus, et que si d'ici au 10 ils n'ont pas payé ce tiers et le capital, ils auront le cou coupé ».

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Malgré les dépenses considérables qui avaient déjà été faites pour le système de défense, il était encore loin d'être complet. Le général du génie Samson demandait pour les travaux de la direction du Kaire, pendant le mois de fructidor, une somme de 115,000 francs.

Le général en chef ordonna la réunion des administrations des subsistances et des transports, la réduction du nombre des employés de toutes les administrations civiles et militaires, de leurs traitemens, et l'incorporation des employés réformés dans les cadres de la cavalerie ou de l'infanterie 2 à leur choix.

Bonaparte profita du retour de la caravane de Maroc pour écrire au roi qu'il l'avait protégée et bien accueillie, et lui recommander de bien traiter les Français qui étaient dans ses États ou que le commerce pourrait y appeler 3.

La fête du prophète fut célébrée au Kaire avec

Lettre de Bonaparte à Poussielgue, du 25 thermidor.
Lettre du 25 thermidor.

13 Lettre du 28.

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