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dans presque tous les chapitres du Koran, aux hommes sages et bons, d'être miséricordieux; je le suis envers vous. J'accorde, par le présent firman, un pardon général à tous les habitans de la province de Bahyreh qui se seront mal comportés, et je donne des ordres pour qu'il ne soit formé contre eux aucune recherche. J'espère que désormais le peuple de la province de Bahyreh me fera sentir, par sa conduite, qu'il est digne de pardon. »

A Moussa, chef de la tribu des Anadis.

« Nous vous faisons savoir, par cette lettre, que nous sommes arrivés aujourd'hui à Terraneh, avec l'armée, pour nous porter dans le Bahyreb afin de pouvoir anéantir d'un seul coup tous nos ennemis, et confondre tous les projets qu'ils pourraient avoir conçus. Nous désirons que vous nous envoyiez, pour le 1er. thermidor au soir, à Rahmanieh, quelqu'un de votre part, pour nous donner des nouvelles de tout ce qui se passe à Ma'rïout et dans le désert, et de tout ce qui serait à votre connaissance. Nous désirons aussi vous voir bientôt, avec bon nombre de vos gens, pour éclairer la marche de notre armée. Recommandez à tous vos Arabes de se bien comporter, afin qu'ils méritent pour toujours notre protection. J'ai fait occuper par nos troupes les couvens des lacs Natron, et j'y ai fait mettre des canons. Il sera donc nécessaire, quand quelqu'un de votre

tribu s'y présentera, qu'il se fasse reconnaître, car j'ai ordonné que vous soyez traités comme amis. Communiquez le contenu de cette lettre à tous les cheyks, à qui soit le salut. »

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Les généraux Lanusse, Fugières, et Robin réunis, formèrent, dans le Delta, une colonne mobile, pour se porter rapidement, soit sur un des points de la côte, soit sur les communications qui seraient sérieusement menacées.

Le général en chef pensait que Marmont se serait, comme il l'avait annoncé, posté à Abouqyr, pour tomber sur les flancs de l'ennemi, s'il osait débarquer entre Abouqyr et Rosette, et tenter un coup de main.

Il écrivait au Kaire de presser le départ pour l'armée de tous les hommes dispersés, et du corps de Lagrange; de faire tout rejoindre en détachemens d'au moins 200 hommes et notamment beaude chefs de bataillon absens de leurs corps, parce qu'ils étaient un peu incommodés, et qu'ils pensaient que c'était seulement une course contre les Arabes.

coup

Il insistait auprès du général Desaix pour le départ de la colonne mobile contre Mourad-Bey, et celui de la cavalerie qu'il lui avait demandée, pour que le général Rampon et sa colonne, dès leur arrivée au Kaire, filassent en toute diligence sur Rahmanieh.

Il fit savoir au général Reynier qu'il eût à réunir la garnison de Salhich, en y laissant en tout, compris sapeurs et canonniers, 120 hommes, ét

qu'il se tînt prêt à tout événement à se porter de Belbeïs par le Delta sur Rahmanieh; d'envoyer à l'armée tous les grenadiers et l'artillerie de sa division; enfin, un millier d'hommes qui seraient d'un grand secours.

Le général Dugua était l'intermédiaire de ces ordres et de la correspondance; Bonaparte le chargeait d'envoyer un des généraux qui étaient en convalescence au Kaire, pour commander à Gizeh, et de faire partir pour Rahmanieh, sous l'escorte de deux demi-galères et de la chaloupe canonnière la Victoire, 2,000 paires de souliers, un nouvel envoi de 2 ou 300,000 rations de biscuit et de la farine; de se servir de l'italien Rosetti pour correspondre par le moyen des Arabes Anadis, et d'avoir cependant l'oeil sur ses démarches; de faire appeler Selim-Kachef, qui s'était rendu à Murat et qui était représenté comme un homme extrêmement dangereux, de lui dire que, comme le général en chef allait dans le Bahyreh, il désirait l'avoir avec lui, à cause de ses connaissances locales, et de le faire embarquer sur une des demi-galères, en le consignant au commandant, et en lui recommandant d'avoir pour lui quelques égards; que cependant, il en répondait comme d'une chose capitale; de faire fusiller les prisonniers qui se permettraient le moindre mouvement; de fixer les yeux sur les approvisionnemens de la citadelle de Gizeh, de la tour d'Ibrahim et des petits forts; de faire connaître au divan que, yu les troubles survenus dans le Bahyreh, et le grand

nombre de mécontens qui s'y trouvaient, le général en chef avait jugé à propos de s'y rendre luimême; quant aux bâtimens qui étaient sur la côte, de lui dire qu'on croyait que c'étaient des Anglais, et qu'on répandait que la paix était faite entre la Porte et la France; de montrer au divan la proclamation du général en chef aux habitans du Bahyreh; de l'amuser avec l'expédition du général Menou aux lacs Natron, et du genéral Destaing à Marïout '.

Le général Destaing, auquel Marmont avait écrit sept lettres, n'avait reçu que la septième et n'était arrivé à Alexandrie que le 26 au soir. Le

27,

à deux heures du matin, Marmont se mit en marche avec 1,100 hommes. Il avait à peine fait une lieue qu'il reçut une lettre du commandant d'Abouqyr, qui lui annonçait que toute l'armée turque avait débarqué, et occupait les positions tenait autrefois la légion nautique.

que

Il crut qu'il y aurait de la folie, n'ayant laissé que 400 hommes à Alexandrie, d'aller attaquer à une distance de cinq lieues, un corps de 15 à 16,000 hommes posté et soutenu par le feu des chaloupes canonnières. Il retourna donc dans la place, avec l'opinion, d'ailleurs, que le fort et la redoute d'Abouqyr, bien armés et défendus par 300 hommes, résisteraient jusqu'à ce qu'il eût reçu une augmentation de forces, pour attaquer l'armée turque et le dégager 2.

Lettres du 29 messidor.

Lettre de Marmont à Bonaparte, du 27 messidor.

Kléber avait donné l'ordre au chef de brigade Maugras, qui était dans les environs de Mansourah, de se porter à Rosette avec le 2o. bataillon de la 75°. ; c'était tout ce qu'il pouvait faire, n'ayant dans ce moment à Damiette, y compris la garnison de Lesbeh, que 3 ou 400 hommes, et présumant l'ennemi ferait une forte diversion de son

que

côté,

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Pendant le débarquement des Turcs, l'adjudant-général Jullien avait employé tous ses moyens pour jeter dans le fort Julien les effets et les munitions qui se trouvaient en très-grande quantité à Rosette. Cette opération l'avait occupé jusqu'au 28; il laissa alors 150 hommes dans le fort. Il ne lui en resta plus que 50 avec lesquels il lui fut impossible de se rendre à Alexandrie, le passage du lac Madieh étant occupé par les Turcs, et craignant que le fort d'Abouqyr ne se fût déjà rendu. <«< Du reste, écrivait-il à Bonaparte, si l'ennemi se porte sur moi, je tâcherai de mériter votre estime. >>

vait

Godard, commandant du fort d'Abouqyr, n'apas douté que Marmont ne vînt à son secours, et comptait seconder son attaque en faisant une sortie vigoureuse qui, mettant l'ennemi entre deux feux, eût pu fortement l'embarrasser dans le moment où il n'avait encore aucun établissement à terre. Ce commandant laissa donc 35 hommes dans le fort avec le chef de bataillon du génie Vinache, et s'établit dans la redoute avec 265 hommes. Le 27, depuis le matin, il se battait avec acharne

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