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venir de Gaza, et, réuni avec eux, soulever tout le Charqyeh, pénétrer dans le Delta, et se porter sur Abouqyr. Le général Lagrange fut chargé, par le général en chef, de marcher contre eux avec 200 hommes d'infanterie, 250 de cavalerie 100 Grecs à pied, 30 à 40 à cheval et deux pièces d'artillerie. Le but de cette expédition était de surprendre les beys, de les détruire ou de les obliger de dépasser El-Arych. Bonaparte lui traça tous les détails de sa marche. Lagrange partit du Kaire, le 22 messidor, arriva à Saba-Byar, y surprit le camp des Mamlouks, en tua un bon nombre, notamment Osman - Bey, et leur prit 700 chameaux. Le reste se dispersa et s'enfuit.

Quoique Mourad-Bey eût échappé aux poursuites dirigées de toutes parts contre lui, ce fut cependant un résultat important pour les Français que de l'avoir empêché de gagner le Bahyreh, ainsi que les Mamlouks qui étaient descendus à l'oasis de Saba-Byar; car à peine Bonaparte était-il arrivé aux Pyramides, qu'il apprit par une lettre de Marmont, qu'une flotte turque de 100 voiles, qu'il estimait porter environ 18,000 hommes, avait mouillé, le 23, à Abouqyr, et annonçait des vues hostiles contre Alexandrie. Peut-être cette nouvelle sauva-t-elle Mourad - Bey, car il était au village de Dachour. Bonaparte fut très-contrarié d'abandonner sa poursuite. Mais toute son attention devait se porter alors vers la mer.

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A l'apparition de la flotte turque, Marmont jeta dans le fort d'Abouqyr les secours de toute espèce nécessaires pour le mettre dans une situation respectable. Il craignait que les Turcs, au lieu de venir sur Alexandrie, ne se portassent sur Rosette, le tiers de leurs bâtimens étant de nature à entrer dans le Nil.

Il écrivit au général Destaing, qui était dans les déserts, à la poursuite des Arabes, de se rendre en toute hâte à Alexandrie, pour marcher ensemble avec 1000 ou 1100 hommes vers l'ennemi, et s'opposer à son débarquement. Il écrivit aussi à l'adjudant-général Jullien, commandant à Rosette, de jeter dans le fort Julien une garnison de 150 hommes, et de venir le rejoindre avec le reste de sa troupe .

Le 24 (12 juillet), la flotte turque mouilla dans la rade d'Abouqyr.

Bonaparte avait alors à contenir Mourad-Bey qui était sur la frontière de Gizeh, et Ibrahim-Bey qui avait, à Gaza, une attitude menaçante; mais c'était sur la côte qu'était l'ennemi le plus redoutable. Il n'hésita donc pas un instant à marcher sur Alexandrie. Toutes ses dispositions furent faites dans la nuit.

Il envoya, à Rahmanieh, le général Murat avec sa cavalerie, les grenadiers des 69°., 18°. 32°., les éclaireurs et un bataillon de la 13., une partie de la division Lannes, de la division Rampon

1 Lettre de Marmont à Bonaparte, du 24 messidor.

et le parc de l'armée. Il expédia l'ordre au général Menou, qui était parti avec une colonne mobile pour les lacs Natron, de rejoindre l'armée à Rahmanich, après avoir laissé 200 Grecs avec une pièce de canon, pour tenir garnison dans les

couvens.

Il écrivit au général Kléber d'opérer, s'il ne l'avait pas déjà fait, et si aucune force imposante n'avait paru devant Damiette, son mouvement sur Rosette, en se portant, avec la majeure partie de ses troupes, à l'extrémité de sa province, afin de pouvoir, dans le moins de temps possible, combiner ses opérations avec le reste, et de livrer El-Arych et Qatieh à leurs propres forces'.

Il écrivit à Desaix de s'approcher de BenySoueyf, de réunir toutes ses troupes en échelons, de manière à pouvoir, en peu de jours, être au Kaire avec la première colonne, et les suivantes à 36 heures d'intervalle les unes des autres; de tenir à Qosseïr 100 hommes, autant dans le fort de Qéné. « Si le débarquement, lui mandait-il, est une chose sérieuse, il faudra évacuer la HauteÉgypte, laissant vos dépôts en garnison dans vos forts; s'il n'est composé que de 5 ou 6000 hommes, alors il faut que vous envoyiez une colonne pour contenir Mourad-Bey, le suivre partout où il descendra dans le Bahyreh, le Delta, le Charqyeh, ou dans la province de Gizeh. Pour ce moment,

'Lettre du 24 messidor.

mon intention est que vous vous prépariez à un grand mouvement, et que vous vous contentiez de faire partir de suite une colonne pour poursuivre Mourad-Bey. Vous la dirigerez sur Gizeh.

Je pense que vous aurez fait partir tous les hommes des 7. de hussards, 13., 14°. et 15°. de dragons nous en avons bien besoin. Je vais me porter dans le Bahyreh avec 100 hommes de mes guides pour toute cavalerie. Je suis fâché que Destrée ne soit pas parti avec son régiment '. »

Il autorisa le général Dugua, dans le cas où il se passerait des événemens majeurs, à faire venir Desaix au Kaire, et le chargea d'envoyer à l'armée tous les dromadaires et toute la cavalerie qui viendraient de la Haute-Égypte ou du général Lagrange.

Quant aux généraux Reynier et Lagrange, Bonaparte, dans ce premier moment, ne décida rien sur leur destination; il les prévint seulement de se tenir prêts à faire un mouvement sur lui.

En attendant, Reynier fut chargé de faire surveiller les approvisionnemens des forts d'El-Arych, Qatieh, Salieh et Belbeis; de s'opposer, autant qu'il le pourrait, avec la 85°. et le corps de cavalerie sous ses ordres, à tous les mouvemens des fellâh ou des Arabes révoltés, d'Ibrahim-Bey et des troupes de Djezzar; enfin, en cas de forces supérieures, d'ordonner aux garnisons de se ren

2 Lettre du 27 messidor.

fermer dans les forts, tandis que lui et ses troupes rentreraient au Kaire".

Il écrivit à Poussielgue :

«Je m'éloigne pour quelques jours, citoyen administrateur; je vous prie de me donner trèssouvent des nouvelles de ce qui se passera au Kaire. Je ne doute pas que vous ne contribuiez, par votre activité et votre esprit conciliateur, y maintenir la tranquillité, comme vous l'avez fait précédemment pendant mon incursion en Sy→ rie. »

à

Bonaparte, avec le quartier-général, partit de Gizeh le 28, et arriva, le 29, à Terraneh. Pour diminuer le nombre de ses ennemis, il se fit précéder par une amnistie en faveur des habitans du Bahyreh, et montra de la confiance aux Arabes, ainsi qu'on va le voir par les deux pièces sui

vantes :

Proclamation.

<< Il n'y a d'autre dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète.

Aux cheyks, ulémas, schérifs, imans et fellâh de la province de Bahyreh.

Tous les habitans de la province de Bahyreh mériteraient d'être châtiés; car les gens éclairés et sages sont coupables, lorsqu'ils ne contiennent pas les ignorans et les méchans. Mais Dieu est clément et miséricordieux; le prophète a ordonné,

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