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vision de frégates et corvettes, lorsqu'il fut atteint, le 1er. messidor an 7, par la flotte ennemie qui le poursuivait depuis 28 heures. Après s'être vaillamment défendu, accablé par des forces supérieures, il fut fait prisonnier. Le Directoire se hâta de l'échanger, mais il ne retourna plus en Égypte.

Ainsi que Bonaparte l'écrivait au Directoire, il avait en effet essayé plusieurs fois de se mettre en relation avec les Indes; mais il ne paraît pas que ses tentatives eussent réussi ni produit aucun résultat. Il écrivit encore au commandant des Ilesde-France et de la Réunion, que l'établissement solide que la République avait fait en Égypte serait une source de prospérité pour ces colonies; que les ports de Suez et de Qosseïr étaient occupés

par des garnisons françaises, et armés, et que les avisos qu'il enverrait pour correspondre avec l'Égypte, seraient sûrs d'y être protégés; de lui transmettre toutes les nouvelles qu'il pourrait avoir des Indes; de faire payer au schérif de la Mekke la somme de 94,000 fr., que le payeur de l'armée tirait en trois lettres de change sur le payeur de l'Ile-de-France, et dont la trésorerie nationale tiendrait compte '.

Le général en chef écrivit au schérif de la Mekke:

« Au nom de Dieu clément et miséricordieux : il n'y a pas d'autre dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète.

Lettre du 12 messidor.

J'ai reçu votre lettre, et j'en ai compris le

contenu.

J'ai donné des ordres pour que tout ce qui peut vous persuader de l'estime et de l'amitié pour vous soit fait.

que j'ai J'espère qu'à la saison prochaine, vous ferez partir une grande quantité de bâtimens chargés de café et de marchandises des Indes : ils seront toujours protégés.

Je vous remercie de ce que vous avez fait passer mes lettres aux Indes et à l'Ile-de-France. Faitesy passer celles-ci, et envoyez-moi la réponse.

Croyez à l'estime que j'ai pour vous, et au cas que je fais de votre amitié 1».

1 Lettre du 12 messidor.

CHAPITRE XIV.

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Mouvemens des Arabes dans le Bahyrch. - Les Mamlouks descendent vers la Basse-Égypte.-Mourad-Bey échappe aux expéditions dirigées contre lui. Une armée turque débarque à Abouqyr et s'empare du fort. Bonaparte dispose son armée pour aller la combattre. -Bataille d'Abouqyr. Siége et prise du fort d'Abouqyr.- Échange des prisonniers turcs et français. Situation intérieure de l'Égypte..

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Les mouvemens des Arabes dans le Bahyreh semblaient annoncer quelque projet de débarquement sur la côte, et mettaient obstacle à la levée des contributions. Le général Marmont demandait donc des troupes pour défendre Alexandrie et réprimer les Arabes. Bonaparte y envoya le général Destaing avec un bataillon de la 61., qui fut bientôt suivi de deux bataillons de la 4., du 15o. de dragons, du corps de dromadaires et d'une bonne partie de la cavalerie. Ces forces et Destaing étaient sous les ordres de Marmont. Le général en chef les trouvait suffisantes pour dissoudre les rassemblemens et faire payer les impositions. Il pensait même qu'avec une partie de ces troupes, ce général pouvait se porter sur la petite ville de Marïout et détruire ces maudits Arabes; que, d'ailleurs, les projets de l'ennemi avaient été tellement déconcertés par la campagne

imprévue et prématurée de Syrie, que s'il tentait quelque chose, cela serait découvert et facile à repousser. «L'ennemi se présentant devant Alexandrie, écrivait-il, ne descendra pas au milieu de la place; ainsi vous auriez le temps de rappeler les détachemens que vous enverriez pour soutenir le général Destaing. >>

Ce n'était pas le seul point sur lequel, dans la correspondance de Bonaparte avec ce général, on remarquait quelque aigreur. Il ne concevait pas, par exemple, comment un brick anglais, croisant seul devant Alexandrie, était maître de la mer; pourquoi Dumanoir ne faisait pas sortir, ainsi qu'il y était autorisé, des bricks et une frégate? Il reprochait à Marmont d'avoir laissé embarquer pour la France, sans permission, une grande quantité d'employés et d'officiers de santé; et lui donnait tort dans des discussions mal entendues et impolitiques d'autorité qu'il avait eues avec l'ordonnateur Laigle, et dont le résultat avait été de nuire aux approvisionnemens d'Alexandrie.

Quant à des intrigues de Sidney Smith, « c'est un jeune fou, répondit Bonaparte, qui veut faire sa fortune, et cherche à se mettre souvent en évidence. La meilleure manière de le punir est de ne jamais lui répondre. Il faut le traiter comme un capitaine de brûlot. C'est, au reste, un homme capable de toutes les folies, et auquel il ne faut jamais prêter un projet profond et raisonné. Ainsi, par exemple, il serait capable de faire faire une descente avec 800 hommes. Il se vante d'être entré

déguisé à Alexandrie. Je ne sais si ce fait ést vrai, mais il est très-possible qu'il profite d'un parlementaire pour entrer dans la ville, déguisé en matelot ») :

I

Bonaparte envoya encore Murat avec 300 hommes de cavalerie, trois compagnies de grenadiers de la 69. et deux pièces d'artillerie, pour aider, pendant huit ou dix jours, le général Destaing à soumettre le Bahyreh. Trois cents Arabes Ouadis se réunirent à Murat; la tribu envoya des députés au général en chef; ils prétendaient n'être entrés pour rien dans les troubles de cette province. « Quoique ces scélérats, écrivit-il à Marmont eussent bien mérité que je les fisse fusiller, j'ai pensé qu'il était bon de s'en servir contre la nouvelle tribu qui paraît décidément être leur enne

mie .2 »

Quoique Bonaparte n'eût pas paru croire à une entreprise sérieuse de l'ennemi sur les côtes, un concours de circonstances lui fit changer d'opinion. Les Mamlouks, par des mouvemens qui semblaient combinés et tenir à un plan, cherchaient à gagner la Basse-Égypte, pour se réunir aux Arabes rassemblés dans le Bahyreh, et favoriser un débarquement.

Le 12 messidor, Friant, qui poursuivait sans relâche Mourad-Bey, écrivit, de Beny-Soueyf, à

Lettres de Bonaparte à Destaing et Marmont, des 29 prairial et 8 messidor.

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