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risés à en employer les revenus à l'acquittement de leurs dépenses.

Le général en chef chargea l'administrateurgénéral des finances de faire à Kléber un acte de donation de la maison qu'il occupait à Damiette '.

ver,

Le fameux Hassan-Thoubar, ayant vu échouer toutes les révoltes qu'il avait excitées dans cette province, et craignant de finir par tomber dans les piéges qui lui étaient tendus, était allé trouà Damas, ses femmes et ses trésors. Après la campagne de Syrie, quoique Bonaparte ne se fût pas emparé d'Acre, ce cheyk, jugeant que la domination des Français en Égypte ne serait pas de sitôt ébranlée, chercha à se rapprocher d'eux, à faire sa paix et à recouvrer ses biens qui étaient séquestrés. Il vint au Kaire. Bonaparte hésita sur le parti qu'il prendrait; le reçut cependant; le trouva un peu instruit par le malheur;. crut qu'Hassan serait utile pour l'organisation de la province, les communications avec El-Arych et l'espionnage en Syrie; lui restitua ses biens patrimoniaux, et lui permit d'aller habiter Damiette. Pour gage de sa fidélité, Hassan laissa en otage son fils, âgé de 30 ans.

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Du reste, les otages étaient une garantie que le général en chef voulait exiger de toutes les tribus arabes; et il regardait comme rompus tous les traités conclus avec elles ".

'Lettre du 10 messidor.

Lettre de Bonaparte à Kléber, des 5 et 13 messidor.

Il y avait, à la citadelle du Kaire, des détenus de toute espèce qui y avaient été amenés pendant l'expédition de Syrie; c'étaient des Maugrabins et des Mekkains arrêtes dans la Haute-Égypte et qui avaient porté les armes; des Mamlouks qui s'étaient introduits au Kaire sans passeports, au mépris des ordonnances de police qui le leur défendaient; des individus qui avaient tenu des propos contre les Français et provoqué à la révolte; un des assassins du général Dupuis; un derviche indien, et des aventuriers de tous les pays, du fond de la Mer-Noire et de l'Inde. Le général en. chef, après s'être fait rendre compte de la situation de ces individus, donna l'ordre au général Dugua d'en faire fusiller un certain nombre. Il y avait parmi eux un seul homme de marque, Abdallah-Aga, ancien gouverneur de Jaffa, fait prisonnier dans le sac de cette ville. « Vous lui ferez trancher la tête, écrivit Bonaparte à Dugua; d'après ce que m'ont dit les habitans de la Syrie, c'est un monstre dont il faut délivrer la terre 1. >>

Dans une visite à l'hôpital de la maison d'Ibrahim - Bey, Bonaparte vit avec mécontentement qu'il y manquait de médicamens essentiels, et surtout de pierre infernale; que les pharmaciens n'étaient pas à leur poste; qu'il y avait des plaintes sur les chirurgiens, pénurie de draps, et que les chemises étaient plus sales qu'elles ne l'auraient été à l'ambulance devant Acre. Il

Lettre du 20 messidor ( 18 juillet ).

écrivit à l'ordonnateur en chef de remédier promptement à tous ces abus . Il alloua aux malades une livre de viande au lieu de trois quarterons qu'ils recevaient 2.

Pour prévenir les maladies dans les principales villes, le général en chef ordonna aux commandans du Kaire, d'Alexandrie, de Rosette et de Damiette, de faire des règlemens afin que les immondices de ces villes ne fussent pas portées sur les différens monticules qui les environnaient, mais déposés dans des lieux d'où leurs exhalaisons ne pussent pas nuire à la salubrité de l'air.

Le médecin en chef Desgenettes fonda, sur un besoin réel de famille, une demande de retourner en France. Le général en chef invita le Directoire à le remplacer, et ne consentit à son départ que lorsque son remplaçant serait arrivé 3. La cause de cette démarche de Desgenettes fut, dit-on, au contraire, une scène violente qui eut lieu entre eux à une séance de l'institut au sujet des malades de Jaffa, et où le docteur et le général se livrèrent à des explications dont le résultat était que la science des médecins et celle des conquérans avaient des points de ressemblance.

L'esprit de parti s'est avidement emparé de cette séance; cependant elle n'altéra point les sentimens d'estime et la juste mesure d'égards que

Lettre du 7 messidor.

2 Arrêté du 23.

3 Lettre de Bonaparte à l'ordonnateur en chef, du 20 messidor.

se devaient Desgenettes et Bonaparte. Le médecin en chef resta en Égypte jusqu'à l'évacuation; servit ensuite à la grande armée et reçut de l'empereur la récompense de ses services.

Bonaparte demanda à l'ordonnateur en chef un. travail pour réduire le nombre des employés des administrations et les remplacer par des officiers et des sous-officiers, blessés de manière à ne pouvoir servir. Un grand nombre de jeunes gens qui pouvaient porter le mousquet entra dans les

corps 1.

Plusieurs individus de l'armée, dans la vue d'éviter les fatigues et les dangers des marches, s'étaient attachés à des officiers comme domestiques. Le général en chef défendit à tous ceux des officiers et administrateurs qui n'avaient point amené des domestiques d'Europe, de prendre en cette qualité d'autres individus que des naturels du pays, ordonna à tous les Européens qui avaient fait partie de l'armée d'y rentrer, et condamna à une amende de six francs par jour de retard, et même à l'emprisonnement au bout de dix jours, les maîtres qui négligeraient d'exécuter et de faire exécuter cet ordre par leurs domestiques européens.

Le général en chef accorda une solde aux prisonniers turcs, dont on avait assimilé les grades à ceux de l'armée française; savoir par jour aux capitaines, 28 parahıs ( 1 franc); aux lieutenans

Lettre du 3 messidor.

et sous-lieutenans, 21; aux sergens, 6, et aux soldats, 3, outre une ration de pain.

On a vu que des Darfouriens caravanistes s'étaient trouvés dans le rassemblement de Mamlouks et d'Arabes battu par Davoust à Beny-Adyn', le 29 germinal, et que dans le butin fait par les soldats il se trouva des filles esclaves de la caravane de Darfour, Fidèle à son système de favoriser le commerce et de maintenir des relations pacifiques avec les pays voisins, Bonaparte pardonna à cette caravane ses sentimens hostiles et sa mauvaise conduite. Il chargea même Desaix de faire rendre à Krabino, un des chefs darfouriens, sa propre fille qui avait été enlevée à Beny-Adyn, et qui était demeurée entre les mains d'un des chirurgiens de l'armée 1.

arri

De toutes les caravanes qui venaient en Égypte, celle de Darfour était peut-être la plus importante. Elle se composait d'environ 5,000 chameaux, et mettait ordinairement de 40 à 50 jours pour ver à Syout. Le tiers des chameaux était employé au transport de l'eau pendant la route, où l'on n'en trouvait pas pendant quatre ou cinq jours de marche, un quart au transport des autres provisions de bouche, un huitième pour les marchandises proprement dites, le reste pour porter les malades, et pour suppléer aux chameaux blessés ou qui mouraient. La caravane apportait du tamarin, des peaux de tigre, des plumes d'autruche, 4,000 paires d'outres, de la gomme, la charge de

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