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à la fortifier. On occupa de penser seulement les points qui la dominent. On tira le parti le plus ingénieux de l'ancien château ; et du chaos de ces vieilles constructions s'éleva une citadelle susceptible d'être défendue par un petit nombre de troupes, et de contenir les habitans. Les forts Dupuis, Sulkowsky, de l'Institut, Muireur et Camin furent construits autour de la ville, vers les quartiers éloignés de la citadelle, pour défendre, avec de petites garnisons, différens établissemens contre l'ennemi extérieur et les soulèvemens des habitans.

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Le fort Camin, celui de l'Institut, et l'ouvrage à corne construit à la ferme d'Ibrahim-Bey, défendaient les avenues de Boulaq et le pont de nication avec l'île de Roudah, défendue elle-mênie naturellement par le fleuve, et en outre par des batteries. Gizeh, que Mourad-Bey avait fait environner de murs, fournit à peu de frais une bonne place forte pour les ateliers et magasins de l'artillerie. Ses tours furent remplies de terre et transformées en batteries. Un pont volant fut établi pour la communication avec le Vieux-Kaire. Des postes retranchés à 5 ou 6 lieues sud du Kaire, le fort de Torrah sur la rive droite du Nil et le couvent d'Abou-Seïféni sur la rive gauche, protégé rent la navigation de ce fleuve.

Le point le plus intéressant peut-être, pour l'armée française, était le port de mer qui contenait sa marine, presque tous ses magasins, et par lequel elle pouvait recevoir des secours. L'influence militaire d'Alexandrie, comme place de

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guerre, était à peu près nulle. L'Égypte n'a absolument besoin de cette, ville, tandis qu'Alexandrie ne peut que difficilement exister sans l'eau du Nil et les vivres de l'Égypte. Mais, comme port de mer, excellent sous le rapport des opérations maritimes et du commerce, c'était le seul qui existât sur la côte. Ces raisons déterminèrent donc à le fortifier. Ces fortifications exigeaient de grands travaux, beaucoup de temps et de maind'oeuvre. La défense de la ville et du port embrassait un développement considérable; tout le terrain environnant était couvert d'anciennes constructions et de montagnes de décombres.

On tira parti d'une portion de l'enceinte construite par les anciens Arabes, du Phare, etc., etc. Une vieille mosquée, bâtie sur l'île ou rocher du Marabou, fut convertie en fort pour défendre l'anse où l'armée avait débarqué, et la passe occidentale du Port-Vieux.

Le vieux château d'Abouqyr fut réparé et armé, et servit de batterie de côte.

On s'occupa de la défense des deux bouches du Nil; les villes de Rosette et de Damiette étaient trop grandes et trop peuplées pour être converties en postes militaires, et trop éloignées des embouchures pour en défendre l'entrée; les bâtimens de guerre, situés en dedans du Bogaz, ne pouvaient non plus le défendre sans être protégés par des feux de terre. L'ancien château de Raschid, situé à une demi-lieue au-dessous de Rosette, fut réparé, armé et nommé fort Julien. Un

ancien caravanserail, appelé la maison carrée, situé entre le fort Julien et Abouqyr, fut converti. en position militaire pour protéger la communication avec Alexandrie, défendre la bouche du lac d'Edkou et augmenter la surveillance sur la côte la plus menacée.

Au-dessous de Damiette, dans l'endroit le plus resserré de la langue de terre qui sépare le Nil du lac Menzaleh, sur l'emplacement du village de Lesbeh, on construisit un fort, auquel on donna ce nom. Il commandait le Nil, et aurait arrêté l'ennemi, si après avoir débarqué sur la plage, à l'est de l'embouchure, il avait voulu marcher sur Damiette. Il était cependant trop éloigné du Bogaz pour protéger les bâtimens chargés d'en défendre l'entrée. Deux tours, anciennement construites sur les deux rives, furent réparées et

armées.

Les lacs Madieh ou d'Abouqyr, Bourlos et Menzaleh furent occupés par des chaloupes canon

nières.

Rahmanieh fut choisi comme centre d'action pour les opérations de l'armée sur la côte et pour dépôt de vivres et de munitions. On y construisit une redoute, et on y forma des magasins. Cette fortification et quelques travaux faits à Damanhour protégeaient en outre le canal d'Alexandrie contre les incursions des Arabes.

Sur la frontière de Syrie, Belbeïs et Salhieh furent choisis pour postes extrêmes on voulut d'abord en faire de grandes places; mais la dif

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ficulté d'exécuter des travaux aussi considérables fit renoncer. On en forma des postes de dépôts. Dans l'intérieur, à Menouf, Mit-Gamar, Mansourah, Alqam, on construisit des postes pour protéger la navigation du Nil, contenir les habitans du pays, et servir de dépôts.

Quant au poste établi à Suez, la difficulté des transports par le désert ne permit pas d'exécuter tous les travaux projetés. Les fortifications de Suez suffirent pour protéger contre les Arabes les établissemens qu'on voulait y former.

On aurait une idée très-fausse de ces fortifications, si on les assimilait à celles de l'Europe. On dut créer un système applicable au pays, aux matériaux, et approprié aux diverses attaques dont on pouvait être menacé; des maisons ou d'anciennes constructions armées de quelques pièces de canon et crénelées; de petites tours aussi crénelées et surmontées d'une terrasse avec une ou deux pièces de canon, tels étaient la plupart des postes où une vingtaine de Français attendait sans crainte et repoussait toutes les attaques de la cavalerie ennemie ou d'une multitude soulevée, et n'y redoutait pas même une vingtaine de pièces d'artillerie mal servies. Les vivres et les munitions pour la garnison et en dépôt pour l'armée étaient dans des magasins construits dans l'intérieur ou bien adossés extérieurement à ces forts.

Afin de les metttre un peu à l'abri du feu de l'artillerie, on éleva autour de quelques-uns de ces postes des parapets ou des chemins couverts,

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Ces fortifications étaient bonnes contre des armées turques, inhabiles aux attaques régulières, et qui savent à peine se servir de leur artillerie ; elles n'auraient opposé qu'une faible résistance aux attaques de troupes européennes. Mais, considérées comme dépôt, destinées à fournir aux besoins de l'armée dans tous les lieux où elle vait se porter, elles remplissaient leur but. C'était sur l'armée que reposait la défense de l'Égypte; elle devait toujours être prête à marcher à l'ennemi.

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Après avoir assuré les moyens de la nourrir sur tous les points, des routes étaient nécessaires pour faciliter ses marches dans toutes les saisons. Les communications par eau furent organisées sur le Nil, et protégées par des barques armées. Des reconnaissances furent ordonnées pour les communications par terre. Les routes qu'il importait particulièrement d'établir étaient celles d'Alexandrie à Damiette, en suivant la côte, de Rahmanieh à Damiette, de Rahmanieh à Salhieh, de Damiette à Salhieh, du Kaire à Damiette, du Kaire à Alexandrie et Rosette par Rahmanieh, du Kaire à Belbeis et Salhieh.

Pour être praticables pendant l'inondation, ces routes devaient être élevées au-dessus du niveau des eaux; on pouvait profiter de plusieurs digues et ponts qui existaient déjà. Les nouvelles levées et les ponts à faire devaient se rattacher au système général d'irrigation, et concourir à son perfectionnement. Ce travail indispensable pour compléter le système de défense, exigeait de grandes

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