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DE

NAPOLÉON BONAPARTE,

GUERRE D'ÉGYPTE.

CHAPITRE VIII.

Desaix marche contre Mourad-Bey dans la Moyenne-Égypte.Bataille de Sédiman.-Combat de Medineh-Fayoum.-Les Anglais tentent une descente à Abouqyr et sont repoussés.-L'eau du Nil arrive à Alexandrie.-Bonaparte envoie des parlementaires aux Anglais ét tente des négociations avec la Porte et ses agens. Politique fautive du Directoire. La Porte déclare la guerre à la France.

L'Italien Rosetti, consul d'Autriche au Kaire, chargé par Bonaparte de négocier un arrangement avec Mourad-Bey, dont il avait toute la confiance, était allé le trouver à Minieh, et en fut assez bien accueilli. Il donna même l'espérance qu'il reviendrait au Kaire avec le ministre de ce bey. Cependant la négociation n'eut aucun résultat. On ignore les causes qui la firent échouer. Il fallut donc s'occuper de le réduire par les armes. Le camp retranché que Bonaparte avait projeté à deux lieues du Kaire en remontant le Nil, avait été établi sur la rive droite en avant de Torrah, où il y

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avait un vieux château. Rampon l'occupait avec une partie de la division Desaix; il poussa des détachemens le long du Nil jusqu'à Atfyh; les habitans parurent d'abord les bien accueillir, et prirent ensuite les armes; les détachemens retournèrent dans leur camp. Desaix allait entrer en campagne. Alors Rampon se trouvant couvert, pouvait, sans inconvénient, reprendre la position d'Atfyh pour punir cette ville de la conduite perfide qu'elle avait tenue. C'était l'intention du général en chef, qui lui écrivit : « Je connais trop l'esprit des trois bataillons que vous commandez pour n'être pas persuadé qu'ils seraient fâchés que je donnasse à d'autres le soin de les venger de la trahison infâme des habitans d'Atfyh ».

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Mourad-Bey qu'on avait laissé tranquille depuis la bataille des Pyramides, en avait profité pour rallier ses Mamlouks, une grande quantité d'Arabes, et former un rassemblement considérable au village de Behneseh, sur le canal Joseph, à 50 lieues du Kaire.

Desaix partit, le 8 fructidor an vi (25 août 1798), de son camp retranché de Torrah. Il embarqua sa division forte d'environ 3,000 hommes, et composée des demi-brigades 21°. légère, 61°. et 88°. de ligne. Le convoi était escorté par un chebeck, un aviso et deux demi-galères, armés en guerre. Il remonta le Nil et arriva le 13 à Beny-Soueyf, il y resta quatre jours pour assurer ses subsistances. Bonaparte lui donna une leçon d'étiquette qui

Lettre du 29 thermidor an vI ( 16 août ).

prouve que dès lors il voulait tenir ses subordonnés à distance, et ne souffrait pas que par négligence ou familiarité on s'écartât des formes. L'adjudant- général Donzelot avait signé plusieurs lettres pour le général Desaix au général en chef.

Il écrivit à Desaix : « Votre état-major doit correspondre avec le chef de l'état-major de l'armée. Il n'est pas d'usage que je reçoive des lettres des adjudans-généraux, à moins que ce ne soit pour des réclamations qui leur sont particulières

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Le général en chef lui expédia la Cisalpine avec le 3. bataillon de la 21°., 40,000' rations de biscuit, 2 pièces de canon et 50,000 cartouches. Il espérait que Desaix trouverait le moyen de sé porter directement à Behnesel et d'atteindre Mourad-Bey. Ce projet lui paraissait le plus simple: s'il n'était pas exécutable, il désirait que Desaix remontât le Nil jusqu'à Melaoui pour entrer dans le canal Joseph, et redescendre sur Behneseh. « Vous savez, lui mandait-il, qu'en général je n'aime pas les attaques combinées. Arrivez devant Mourad-Bey par où vous pourrez et avec toutes vos forces. Là, sur le champ de bataille, vous ferez vos dispositions pour lui faire le plus de mal possible ».

Le général en chef attendait, pour envoyer des troupes dans le Fayoum, de savoir définitivement ce que ferait Mourad-Bey'.

Le 18 fructidor (4 septembre), Desaix se rembarqua sur la flottille, à Beny-Soueyf, et arriva

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le soir à Abou-Girgel, après un trajet de 15 lieues. Il apprit qu'un convoi de l'ennemi, embarqué sur le Nil, se dirigeait sur le canal Joseph pour se rendre à Behneseh; le 20, au matin, il débarqua un bataillon, et après avoir traversé un pays inondé par les crues du Nil, et passé à gué huit canaux, il arriva dans les plaines cultivées où Danville place le lac Bathen. Il atteignit le convoi au moment où il entrait dans le canal Joseph. Il était escorté par un grand nombre d'Arabes et 150 Mamlouks commandés par trois beys. Desaix les dispersa et s'empara de 12 djermes; l'une d'elles portait 7 pièces de eanon; les autres étaient chargées de munitions et de vivres.

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Lorsque Desaix était parti de Torrah pour remonter le Nil, Mourad-Bey n'avait point marché à sa rencontre, il l'avait laissé s'engager dans la Haute-Égypte, éparpiller sa division en plaçant des postes dans toutes les villes où il passait, espérant pouvoir ensuite l'attaquer en queue, l'isoler du Kaire et le battre en détail. Dans ce dessein, il descendit vers le Fayoum, en suivant la limite du désert, et se contenta de laisser sur le Nil, dans la province de Syout, un corps de Mamlouks pour inquiéter les Français, lever de l'argent, et protéger sa flottille. Le but de Mourad-Bey était trop évident pour échapper à la pénétration de Desaix. De son côté, il laissait descendre tous les Mamlouks, espérant bientôt revenir sur ses pas, marcher à leur poursuite, les couper entièrement de la Haute-Égypte, et les traquer dans le Fayoum. Il jugea nécessaire de se

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