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DE

LA RESTAURATION.

LIVRE SEIZIÈME.

Son voyage.

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Sa ren

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Napoléon à son départ de Fontainebleau. contre avec Augereau. Accueil des populations à son passage. Son débarquement à l'île d'Elbe. - Aspect de l'ile. — Vie de Napoléon à Porto-Ferrajo. — Ses intrigues. — Ses pensées. — Ouvertures de Murat à Napoléon. Son entrevue avec Fleury de Chaboulon.Il se décide à rentrer en France. ·Ses préparatifs. — Son départ de l'ile d'Elbe. Traversée. Ses travaux en mer.

proclamations à l'armée et au peuple. dicte l'adresse de la garde à l'armée.

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- Il dicte ses

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Juan le 1 mars 1815. Il passe devant Antibes.
Cannes, Grasse, Digne et Gap. Sa halte à la Mure.

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au pont de Vizille. — Il entraîne un bataillon de l'armée royale. Défection de Labédoyère. Entrée de Napoléon à Grenoble. thousiasme des campagnes. Marche sur Lyon. Louis XVIII apprend le débarquement de Napoléon. - Préparatifs de défense. Départ des princes pour l'armée. —Situation équivoque du duc d'Orléans. Convocation des deux Chambres. Proclamation de Louis XVIII. - Ordre du jour du maréchal Soult. - Protestations du maréchal Ney.

I.

Retournons à Napoléon.

Nous l'avons laissé le 20 avril à midi au moment

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où il se jetait dans sa voiture, les yeux humides, le cœur brisé, après avoir adressé son simple et sublime adieu à sa garde. Il partait pour cet exil encore royal de l'ile d'Elbe, que l'imprévoyance des cabinets européens lui avait assigné, comme une observation rapprochée des côtes de France et d'Italie, d'où il entendrait le moindre murmure et d'où il répondrait au moindre appel de la fortune et de ses partisans.

Il ne partait pas comme Dioclétien ou CharlesQuint, comme ces princes assouvis de l'empire et lassés des grandeurs humaines, qui n'abandonnent le trône que par l'irrémédiable dégoût de l'ambition, et qui ne regardent en arrière que pour déplorer les années qu'ils ont perdues à chercher le bonheur dans la domination sur les hommes. Il n'allait pas chercher, avec une seconde illusion comme eux, la paix dans les jardins de Salone ou la sainteté dans un monastère. Il partait vaincu, humilié, trahi, abandonné, irrité, aigri, feignant à peine et feignant mal une résignation forcée à l'ingratitude et à la lâcheté de ses lieutenants, accusant son peuple, maudissant ses frères, regrettant sa femme, son fils, ses palais, ses couronnes, incapable de se plier à une condition privée quelque splendide qu'elle fût encore, et ayant si jeune et depuis si longtemps contracté une telle habitude de la toute-puissance, que vivre pour lui c'était régner, et que ne plus régner c'était

plus que mourir. Aussi ne partait-il pas sans espoir de retour, et sans avoir ourdi déjà dans sa pensée, avec lui-même et avec ses rares partisans, les premiers fils de la trame qu'il espérait un jour ou l'autre jeter de son île sur le continent. Les princes de sang royal et nés sur le trône abdiquent quelquefois avec sincérité, parce qu'ils emportent et qu'ils retrouvent pour ainsi dire leur grandeur dans leur nom et dans leur sang. Les princes parvenus à l'empire, même par la gloire, n'abdiquent jamais sans retour, parce qu'en descendant du trône ils ne retrouvent que leur humble condition, et qu'ils la regardent comme une humiliation de leur orgueil. Tel était Napoléon. L'immense renommée qu'il apportait dans l'exil et qui devait suivre son nom dans la postérité ne lui suffisait pas. Il voulait vivre dans la toute-puissance et mourir à la hauteur du trône où il était monté. La douleur et la honte de sa déchéance étaient déjà en lui une involontaire et perpétuelle conspiration.

II.

Il avait envoyé devant lui, d'étape en étape, pour le protéger sur son passage et pour s'embarquer avec lui, la colonne de sa garde qu'il emmenait à l'île d'Elbe, comme une garde d'honneur selon l'esprit du traité, comme une avant-garde de guerre dans

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