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C'est ainsi que fut signée, le 8 septembre 1757, la convention de Closterseven. Il y est dit que les troupes auxiliaires de l'armée du duc de Cumberland; savoir: celles de Hesse, de Brunswick-Wolfenbüttel, de Saxe-Gotha et de LippeBückebourg seront renvoyées dans leur pays, où elles seront placées et dispersées suivant ce qui sera arrêté entre le roi de France et leurs souverains respectifs; que le duc de Cumberland se retirera, dans vingt-quatre heures, au-delà de l'Elbe, avec toute son armée, excepté la garnison de Stade, qui ne pourra être que de quatre a six mille hommes ; que les hostilités cesseront entre les deux armées; que le duc de Richelieu restera maître, jusqu'à l'entière réconciliation des souverains, de tout ce qu'il avoit occupé dans l'électorat et les duchés de Bremen et de Verden, à l'exception de Stade, dont le rayon sera déterminé par des commissaires qui s'assembleront à Bremervoerden.

Ce fut dans cette ville qu'on conclut, le 10 septembre, une seconde convention interprétative de la première, mais plus favorable au général hanovrien que la première. Le duc de Richelieu y déclara qu'il ne regardoit pas les troupes renvoyées comme prisonnières de guerre, ce qui annulloit la condition tacite de leur désarmement ; et, comme le duc de Cum~ berland prétendoit que le duché de Lauenbourg, où il avoit dû retirer son armée ne pouvoit pas la contenir en entier, il fut convenu que dix

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bataillons et vingt-huit escadrons seroient placés à Stade et dans les environs, suivant des limites qui seroient réglées par les commissaires. Il fut encore convenu que les troupes hanovriennes se mettroient en mouvement dans vingt-quatre heures, et que le temps qui paroîtroit nécessaire pour qu'elles arrivassent à leur destination seroit déterminé d'un commun accord.

Cette convention déplut à toutes les parties; le roi de Prusse s'en plaignit, comme d'une violation des engagemens qui existoient entre lui et le roi de la Grande-Bretagne ; celui-ci déclara que c'étoit sans sa participation qu'elle avoit été conclue; ce qui annonçoit qu'il n'avoit pas l'intention de l'observer. Enfin le conseil du roi de France l'improuva unanimement, surtout par le motif que le duc de Richelieu avoit négligé de déterminer la durée de la suspension d'armes, et de stipuler que les troupes hanovriennes et auxiliaires n'auroient pas la faculté de servir contre Marie-Thérèse. Ce fut à la demande de la France que le comte de Lynar proposa au duc de Cumberland un nouveau projet d'explication, dans lequel ces omissions étoient réparées; mais la cour de Londres le rejeta, et en prit occasion d'avancerque la France elle-même avoit donné atteinte à l'essence de la convention.

Le roi de Prusse s'étoit porté dans la Bohème au mois d'avril 1757; une division de son armée, commandée par le prince de Bevern, repoussa, le 24 avril, le comte de Koenigseck au combat

de Reichenberg; et le roi en personne, à la tête de ses principales forces, marcha contre le prince Charles de Lorraine et le maréchal de Browne, qui s'étoient postés derrière Prague et la Moldau, en attendant des renforts que leur amenoit le feld-maréchal de Daun. Le roi, voulant prévenir cette jonction, attaqua, le 6 mai, l'armée autrichienne, dans sa belle position sous Prague. La bataille dura depuis neuf heures du matin jusqu'à huit heures du soir. La perte fut prodigieuse de part et d'autre; celle des Autrichiens monta à 24,000 hommes, celle des Prussiens à 18,000 tués, blessés ou prisonniers. La victoire demeura aux Prussiens, qui s'emparèrent du camp et de la caisse militaire de l'ennemi, et de soixante pièces de canon. Le vieux feld-maréchal de Schwerin, un des meilleurs généraux du roi de Prusse, fut tué dans l'action, ainsi que le feld-maréchal autrichien Browne 1.

Après cette victoire, le roi investit Prague, où le prince de Lorraine s'étoit jeté avec 40,000 hommes. Il en forma le blocus, et es

Voy. Hist. de la guerre de sept ans, dans les œuvres posthumes du roi de Prusse. Histoire de la guerre de sept ans, par le général LLOYD, en anglois, avec des plans, et l'excellente traduction allemande du général TEMPELHOFF, avec les additions qui en font un nouvel ouvrage, en 6 vol. in-4°. Tableau des guerres de Frédéricle-Grand, par MULLER, avec planset figures. ARCHENHOLZ, Gesch. des siebenj, Kriegs, Berlin, 2 vol. in-8°.

saya de réduire la garnison par la famine; mais le maréchal de Daun s'étant approché, à la tête d'une armée de soixante mille hommes, pour dégager la ville, le roi alla à sa rencontre, avec une partie de ses troupes, et l'attaqua auprès de Kolin ou Chozemitz. La bataille du 18 juin fut sanglante. Les Autrichiens furent victorieux, et le roi fut forcé de faire sa retraite, après avoir perdu près de onze mille hommes; il leva le blocus de Prague, et se retira en Silésie 1.

Les Russes qui, sous les ordres du maréchal d'Apraxin, étoient entrés en Prusse avec une armée de cent mille hommes, prirent Mémel, et vainquirent, le 30 août, à Jægerndorff, les Prussiens commandés par le maréchal Lehwald. Apraxin ne tira aucun parti de sa victoire; il se replia vers la Pologne et la Courlande, et fit prendre à ses troupes des quartiers d'hiver.

Les Suédois, sous les ordres du général Stiernberg, envahirent la Poméranie et l'Ukermark, et s'emparèrent de plusieurs places, au mois de septembre. Le général autrichien Haddick poussa jusqu'à Berlin, et mit cette ville à contribution.

L'armée d'exécution s'étoit rassemblée en Franconie. Réunie à un corps françois, com

1 Ce fut à l'occasion de cette bataille que l'impératrice-reine fonda l'ordre militaire de Marie-Thérèse.

mandé par le prince de Soubise, qui étoit venu par Strasbourg et Francfort la joindre à Erfurt, elle entra, au mois de septembre, en Saxe, pour faire une diversion en faveur de l'impératrice-reine. Elle fut battue par le roi de Prusse, le 5 novembre, près de Rosbach, et mise dans une déroute complète. Les Prussiens firent sept mille prisonniers et prirent soixante-douze canons.

Frédéric II se tourna alors de nouveau contre les Autrichiens, qui, dans l'intervalle, avoient envahi la Silésie, avoient pris Schweidnitz, le 12 novembre, et, après avoir battu, à Breslau, le 22 du même mois, le prince de Bévern, s'étoient rendus maîtres de cette ville le 24 suivant. Le roi n'eut pas sitôt joint les ennemis qui étoient commandés par le prince Charles et le maréchal de Daun, qu'il les attaqua le 5 décembre, auprès de Lissa ou de Leuthen, et y remporta une victoire complète. Il reprit Breslau le 19 du même mois.

dres du 11 avril

Les Hanovriens, encouragés par la victoire Traité de Londes Prussiens à Rosbach, déclarèrent, le 15 dé- 1758. cembre 1757, qu'ils se regardoient comme dégagés de l'engagement pris à Closterseven. Cette résolution fut une suite immédiate du changement qui s'étoit fait dans le ministère britannique. William Pitt, depuis lord Chatham, parvenu de nouveau au timon des affaires, crut devoir annuller, le 26 novembre, une convention qu'il considéroit comme l'opprobre

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