Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

défaite néanmoins, ses bulletins en parleront comme d'un simple engagement d'arrière-garde.

4 février. Le prince Eugène Beauharnais, commandant l'armée franco-italienne, hors d'état de garder l'offensive avec les Autrichiens, depuis la défection de Murat (V. 6, 11 janvier), recule de l'Adige sur le Mincio. Au commencement de janvier, le prince Eugène envoie à Naples le général Gifflenga, son aide de camp, pour avoir parfaite connaissance des projets de Murat, qui lui apprend, sans nul détour, que son traité d'alliance avec l'Autriche est signé; dès ce moment le vice-roi d'Italie entre en négociation avec le roi de Naples, et ne s'occupe plus qu'à travailler pour son propre compte; il se met en intelligence avec les Autrichiens et les Anglais, et s'engage à faire cause commune avec Joachim contre Napoléon, à condition que les puissances alliées le reconnaîtront roi d'Italie, et que les frontières de ce royaume seront portées jusqu'aux Apennins. Des difficultés élevées à ce sujet, et surtout la marche rapide des événemens empêcheront le prince Eugène de se prononcer ouvertement, à l'exemple de Murat, contre Napoléon; mais il méditait sa défection et n'osait encore l'exécuter ostensiblement; dans un ordre du jour, il engage les Italiens à se prononcer pour la défense de leur propre cause et pousse la déloyauté jusqu'à inviter les troupes françaises à déserter..... Il envoie un plénipotentiaire au congrès de Châtillon pour y traiter de ses intérêts particuliers, ce qui annonce clairement l'intention de faire cause commune avec les puissances alliées, si elles consentent à reconnaître ses droits au royaume d'Italie; en attendant, l'armée française et italienne, commandée par le prince Eugène, se re

[ocr errors]

pliera sans cesse en livrant de continuels combats. Le vice-roi, qui ne néglige aucun moyen pour se créer un parti considérable dans le sénat italien et dans l'armée, a recours à toutes les séductions possibles, afin de se faire décerner la couronne par le sénat italien ! Retranché sur l'Adige, il continue à combattre avec des succès balancés, et remporte quelquefois des avantages toujours achetés bien cher et qui, dans l'état de dénûment où se trouve son armée, lui deviennent plus funestes qu'utiles. Enfin, le vice-roi, pour prix de son ambition et de son ingratitude envers son père adoptif, envers Napoléon, sera réduit à s'évader d'Italie en habit autrichien, et empruntera à un colonel autrichien (à Roveredo) son uniforme, ses gens, sa voiture et sa livrée !!!

[graphic]

a

Les cortès désavouent le traité de Valençay (11 dé- 5 février. cembre 1813), que Ferdinand VII leur a adressé le duc de San-Carlos (signataire dudit traité), afin par qu'elles le revêtent de leur ratification: Ferdinand écrit pour cet objet, le 18 décembre 1813, à la régence de Madrid, et le 23 du même mois, à la régence d'Espagne. Dans l'instruction donnée par le roi Ferdinand à don Joseph Palafox, il dit :....... «En consé» quence de cette note, la régence donnera ses ordres. » pour la suspension des hostilités, et nommera unt >> commissaire digne de sa confiance pour exécuter de » son côté les articles qui la concernent....... » Ferdinand a supplié Napoléon de l'adopter pour fils, et lui a demandé pour épouse une princesse de sa famille il a fait éclater, dans toutes les circonstances, son admiration pour Napoléon qui le retient, depuis quatre années, prisonnier à Valençay : il désavouera, en se cret, le traité du 11, et n'en exécutera aucune des

5 février.

7 février.

clauses, aussitôt qu'il aura recouvré sa liberté et son royaume : il cassera tous les actes de la régence et des cortès qu'il a sanctionnés et juré de maintenir, les traitera de rebelles et de traîtres, et fera poursuivre criminellement les membres les plus distingués de ces cortès, qui lui ont conservé son trône et reconquis ses états. (V. les Mémoires de Nellerto, etc., Llorente), où sont relatées toutes les pièces justificatives et officielles.)

Un congrès s'ouvre à Châtillon (Côte-d'Or), entre les quatre grandes puissances alliées et la France. Il est composé des comte Stadion, baron Humboldt, comte Rasumowski, plénipotentiaires de l'Autriche, de la Prusse, de la Russie. L'Angleterre y est représentée par les lords Aberdeen, Cathcart et le général Charles Stewart; en outre le lord Castlereagh, ministre, est présent. De Caulaincourt (duc de Vicence) est envoyé de la France. La défaite de Napoléon (V. le 1er.) le décide à traiter, conformément aux bases de Francfort (V: 1er. décembre 1813).

Châlons, (Marne) est occupé par le Prussien Yorck, de l'armée de Silésie. Conformément aux plans déterminés par les souverains alliés, depuis la bataille du 1er., cette armée doit côtoyer la Marne et marcher sur Paris par les deux routes qui y conduisent de Châlons, tandis que la grande armée s'avancera par l'une et l'autre rive de la Seine; la liaison des deux masses se fera par des corps détachés dans plusieurs positions intermédiaires.

Troyes est occupée par des corps de la grande armée alliée l'empereur a évacué cette ville pour suivre l'armée de Blucher, agissant isolément sur la Marne. A Troyes se déclarent, mais en petit nombre,

les premiers vœux des royalistes, car l'évacuation de Nancy (16 janvier), celle de Dijon (19 janvier), villes où résident les principales familles de l'ancienne noblesse de la Bourgogne et de la Lorraine, n'ont amené aucune démonstration en faveur des princes Bourbons.

La bataille du Mincio est livrée sur la rive droite de 8 février. cette rivière, à Velleggio et Pozzolo (trois lieues ouest de Mantoue). L'armée de Bellegarde compte cinquante mille vieux soldats, le prince Eugène Beauharnais ne dispose que de trente mille hommes, dont la moitié consiste en nouvelles levées. L'action dure tout le jour, et finit au désavantage des Autrichiens qui ont cinq mille hommes hors de combat et deux mille prisonniers ; la perte des Franco-Italiens ne s'élève pas à quatre mille hommes. Malgré les démonstrations des troupes napolitaines sur la rive droite du Pô, malgré sa supériorité numérique, l'ennemi intimidé gardera la défensive; concentrant ses forces, il restera dans l'inaction jusqu'à la fin de la guerre. Le cabinet de Vienne, fidèle à son système de temporisation, compte sur les efforts de ses alliés plus que sur les siens propres ; il ménage ses troupes et prodigue les petits artifices de sa diplomatie: il négocie avec le prince Eugène, qui se flatte toujours d'obtenir des alliés le trône d'Italie,

Le Russe Winzingerode, de l'armée alliée du Nord, 9 février. prend, sans coup férir, Avesnes, petite forteresse du Nord, dépourvue de tous moyens de défense.

L'incurie et la timidité manoeuvrière de Blucher, to févries. dans l'exécution du grand plan de marche sur Paris (V. le 5), offrent à Napoléon la facilité d'entamer son flanc gauche. Le corps russe d'Alsufiew, n'ayant que

six mille hommes, est laissé isolément vers Sézanne pour entretenir la communication des deux armées alliées : c'est sur ce corps que l'empereur, abandonnant la rive droite de la Seine, vient se jeter par un mouvement des plus rapides : à peine quinze cents Russes parviennent-ils à s'échapper; Alsufiew, deux autres généraux, quarante-cinq officiers, dix-huit cents soldats et vingt-une pièces sont les trophées de la journée de Champaubert, La perte des Français est peu considérable.

11 février. A Montmirail (Marne), l'empereur atteint le Russe Sacken, de l'armée de Silésie, au moment où il s'efforce d'opérer sa jonction avec le Prussien Yorck : ces généraux abandonnent neuf cents prisonniers, vingtcinq canons, presque tous les bagages, et laissent trois mille morts ou blessés ; la perte des Français est évaluée à deux mille hommes. Les maréchaux Ney, Mortier, Lefebvre, les généraux Friant, Nansouty, Ricard, se distinguent par l'opiniâtreté de leurs attaques. La défaite de trois lieutenans de Blucher, ce jour et le précédent, prouvent sa médiocrité manœu

II février.

vrière.

Le duc d'Angoulême (neveu de Louis XVI) adresse aux Français une proclamation datée de Saint-Jeande-Luz (Basses-Pyrénées), où ce prince est arrivé avec l'armée anglaise. Cette proclamation semblerait annoncer que le ministère anglais agit en faveur de la maison de Bourbon: mais les actes du général en chef Wellington ne permettent pas même de le supposer; il prend possession, au nom de son souverain, de chaque parcelle de territoire, et il défend qu'on reconnaisse le jeune prince en sa qualité de lieutenant du roi son oncle (V. 12 mars).

« ZurückWeiter »