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d'opposition, il n'usera pas de son pouvoir, et les députés Laîné, Raynouard, retourneront dans leurs foyers aussi libres que leurs collègues.

Le brave général Rapp ayant contenu, pendant 1. janv. près d'une année, les efforts des armées qui investissaient Dantzick, ainsi que l'impatience de quarante mille habitans; ayant perdu, seulement par des maladies épidémiques, plus de vingt mille hommes, c'està-dire les deux tiers de ses forces, a conclu, le 27 novembre, une convention d'évacuation, suivant laquelle la place sera rendue le 1er. janvier, si elle n'est pas secourue; la garnison sortant avec les honneurs de la guerre, avec de l'artillerie et tous ses bagages, pour rentrer en France, et sous condition de ne point servir, d'une année, contre les alliés. Mais voyant la faiblesse des assiégés, les Russes refusent d'exécuter la transaction et les retiennent prisonniers, le prince de Wirtemberg imitant ainsi le procédé déloyal, la perfidie punique du prince de Schwartzenberg envers la garnison de Dresde (V. 11 novembre 1813)! Si l'on joint à ces deux violations la rupture du traité d'ElArisch, par l'amiral Keith (V. 24 janvier, 20 mars 1800), on aura trois grands exemples d'infraction à la morale et à la promesse du guerrier, donnés, par Anglais, les Autrichiens, les Russes. Il est honorable pour les généraux français qui, durant vingt-deux années de guerre, firent tomber un si grand nombre de places et capituler en rase campagne des multitudes d'ennemis, de n'avoir jamais abusé de leur supériorité et de leurs avantages, en méconnaissant le droit des gens et les règles établies chez les peuples policés !

les

Le Fort-Louis (Bas-Rhin) est pris par les Russes, 2-3-4 janv. Montbelliard par les Autrichiens, Colmar

par les

6 janv.

6 janv.

8 janv.

10 janv.

11 janv.

Bavarois, Haguenau par les Russes. Le fort l'Écluse et Saint-Claude sont occupés par l'autrichien Bubna, de la grande armée.

Un décret impérial rend mobiles cent vingt-un bataillons de gardes nationales, lesquels seront licenciés dès que l'étranger sera chassé du territoire de l'empire. Cette levée doit servir à couvrir Paris, Lyon, et à former des réserves.

Une convention provisoire, conclue entre l'Angleterre et le roi de Naples, Joachim Murat, établit un armistice dont l'expiration sera notifiée trois mois d'avance. Cette transaction, et celle du 11, avec l'Autriche, entraîneront le sort de l'Italie, et doivent compter parmi les principales causes des revers de Napoléon.

A la Bourse de Paris, le cinq pour cent est coté à quarante-sept francs cinquante centimes.

Épinal est occupé par les Wirtembergeois.

Le prince Schwartzenberg, généralissime des alliés, porte son quartier général à Montbéliard.

Forbach (Moselle) est occupé par le prussien Yorck, de l'armée de Silésie.

Un traité d'alliance entre l'Autriche et le roi de Naples, Joachim Murat, porte garantie de ses états en Italie pour lui et ses héritiers : il agira contre la France avec trente mille hommes.

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Dès 1812, la cour de Vienne avait attiré ce roi vers la coalition (V.le 19). En 1813, il a pris des engagemens secrets dont elle recueillera de précieux avantages, tandis que s'il se concertait avec le vice - roi d'Italie, il tiendrait en échec les forces autrichiennes rassemblées sur la lisière septentrionale de la Croatie.

L'Autriche lui doit des égards et des démonstrations pour prix de sa trahison, de son ingratitude à l'égard de Napoléon; elle promettra beaucoup à ce souverain parvenu, jusqu'au jour où elle aura le prétexte de dissoudre ses engagemens.

Bourg (Ain) est occupé par les Autrichiens de la 12-16 janv. grande armée alliée cette ville est livrée au pillage.

:

Des troupes russes de l'armée de Silésie occupent
Nancy.

Langres et Dijon sont pris par les Autrichiens, Neuchâteau par les Bavarois ces troupes appartiennent à la grande armée alliée.

17-19 japv.

Rome est occupée par le général Lavauguyon, aide 19 janv. de camp de Joachim Murat, roi de Naples. Les troupes françaises se retirent dans le château Saint-Ange (V. 10 mars).

Quoique Murat dût toute sa fortune militaire, son élévation et sa couronne à la prédilection de Napoléon, humilié d'être traité en vassal, il avait conçu de bonne heure le dessein de s'affranchir. Enivré des serviles hommages de la noblesse napolitaine, il voyait impatiemment la dignité des Français qui l'avaient accompagné : en juin 1810, il avait voulu leur imposer l'obligation de se naturaliser Napolitains, sous peine de perdre leurs emplois ; mais ils restèrent à Naples d'après un décret impérial qui déclarait nulle et comme non avenue l'injonction du roi, attendu qu'il est prince français, n'a été placé et n'est maintenu sur son trône que par les efforts des Français. Murat concentre ses ressentimens ; il a envoyé son ordre de chevalerie à Napoléon, qui l'a rejeté avec dédain, ne voulant pas, dit-il, porter la décoration instituée par

un de ses sujets (fait raconté par Junot, duc d'Abrantès). Napoléon, ne soupçonnant pas que l'extrême vanité de Murat l'amène jusqu'à la trahison, l'a rapproché de sa personne : après les désastres de Russie, il a laissé les débris de l'armée à ses soins, avec le titre de son lieutenant-général (V. 5 décembre 1812); mais ayant beaucoup à s'en plaindre, l'empereur le déclare officiellement incapable d'un grand commandement, et le remplace par le prince Eugène (V. 8 janvier 1813). Murat revient à Naples, l'aiguillon de la vengeance dans le cœur; il se met en correspondance suivie avec les ennemis de Napoléon, il traite avec eux de sa défection, lorsqu'il se voit rappelé à la grande armée. Forcé de suspendre ses manœuvres diplomatiques et de rentrer dans la subordination de l'état militaire, il se fait remarquer dans les plaines de la Saxe par cette rare bravoure qui le signala toujours, et par les apparences de son ancien zèle. Les revers de l'armée française le ramènent à ses desseins secrets. Se jugeant alors en mesure de rendre la péninsule italique indépendante de toute puissance étrangère, il renoue ses négociations avec l'Autriche contre la France, et se flattant d'abuser l'Autriche elle-même, et de la surpasser en perfidies, il court aux armes en appelant les Italiens à la liberté ; il s'empare d'Ancône (V. 9 décembre 1813) enfin il complète sa trahison par deux traités avec l'Angleterre et l'Autriche, le 6 et le 11 de ce mois. Dans sa conduite, modèle achevé d'ingratitude et de perfidie, il s'est appuyé sur les conseils de l'ex-ministre Fouché (tombé depuis quelque temps en disgrâce auprès de Napoléon) lequel se trouve en Italie. L'astucieux jacobin, dont l'âme est remplie de fiel, a su nourrir le ressentiment et flatter la vanité d'un roi d'hier, dont la sagacité est aussi faible

:

que le cœur est faux (V. le 22) et la vanité extrême.
Toul est pris par les Russes de l'armée de Silésie. Le 20 janv.
mauvais état des ouvrages n'a pas permis de défendre

'cette place.

Chambéry est occupé par des troupes autrichien- 20-21-22 janv. nes de la grande armée; Châlons-sur-Saône par l'Autrichien Bubna, de la grande armée alliée : il est maître de tout le pays entre la Saôue et l'Ain. L'armée de Silésie effectue le passage de la Meuse, à Vaucouleurs, Commercy, Saint-Mihiel.

Joachim Murat fait une entrée triomphale dans 22 janv. Rome (V. le 19); mais tandis que les soldats napolitains applaudissent et saluent de leurs acclamations ce roi de théâtre, que Napoléon a parfaitement caractérisé, en l'appelant Franconi 1er., les soldats français de la garnison, rangés sur les remparts du château Saint-Ange, le couvrent de huées, en criant : « A >> bas le traître ! »

Le pape Pie VII, captif à Fontainebleau, est con- 24 janv. duit vers l'Italie par Orléans et Limoges.

L'armée de Silésie s'établit sur la Marne, à Saint- 25 janv. Dizier et à Joinville.

Toujours persuadé qu'il rétablira ses affaires dans une seule bataille, Napoléon est resté aux Tuileries, méditant, combinant, retravaillant ses gigantesques projets. Pendant que les ennemis s'avancent, il passe des revues, il reçoit des adresses sur un trône qu'ébranlent déjà l'incertitude et l'incohérence de ses mouvemens. Il traite les Parisiens d'enfans effrayés; il plaisante avec ses courtisans; et les journalistes expliquant, comme des journalistes, les motifs d'un

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