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jer. mars.

n'a présenté que six mille affaires, dans lesquelles huit mille six cents prévenus se sont trouvés intéressés. En 1801, huit mille prévenus ont été condamnés; en 1811, cinq mille cinq cents. En 1801, il y a eu huit cent quatre-vingt-deux condamnations à mort; en 1811, seulement trois cent quatre-vingt-douze.

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L'armée de terre comprend la garde impériale, se composant de vingt régimens d'infanterie et de quarante-quatre escadrons; cent cinquante-deux régimens de ligne et trente-sept d'infanterie légère, faisant neuf cent quarante-cinq bataillons français; quinze régimens d'artillerie; trente bataillons du train; quatre-vingt-dix régimens de cavalerie, à huit compagnies chacun, indépendamment de quatre régimens suisses, de six régimens étrangers et de plusieurs bataillons coloniaux.

La marine militaire compte, au 1er. janvier 1813, cent deux vaisseaux de haut bord, et cinquante frégate's.

La sixième coalition continentale se forme contre la France. Un traité d'alliance entre la Russie et la Prusse est signé à Kalisck.

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La politique prussienne se montre ici toujours semblable à elle-même : versatile comme l'occasion, dissimulée comme la faiblesse.

En effet, dès 1792, la France, agitée par une révolution générale, menacée par plusieurs grandes puissances, semble près de succomber; aussitôt la Prusse se donne l'initiative de la guerre, quoiqu'elle ne soit ni provoquée, ni insultée.

A la troisième campagne, la France ayant triomphé des armées coalisées, la Prusse retire la sienne. La Prusse donne le signal de sauve qui peut, ainsi qu'elle

avait donné celui de marche en avant, et, par le traité de Bâle (5 avril 1795), qui renverse le traité de Pilnitz (27 août 1791), qui rend plus dérisoire l'insolent manifeste de son général (V. 25 juillet 1792), elle reconnaît et courtise ces républicains qui la bafouèrent et la noyèrent dans l'opprobre.

En 1799, la France voit la fortune changer, la Prusse va changer aussi. Mais la victoire se rattachant aux drapeaux du directoire, le cabinet de Berlin accable de protestations amicales les cinq membres du cabinet du Luxembourg.

En 1805, l'Autriche armé tout à coup. Sa réunion à deux grandes puissances, et leurs immenses préparatifs, ne semblent présager que des défaites à la France; la Prusse arme alors, et signe un traité d'alliance sur le tombeau même de Frédéric II (V. 1er octobre, 3 novembre 1805). Mais son ministre Haugwitz est spectateur de la journée d'Austerlitz (V. 4 décembre 1805). Le cabinet de Berlin déchirant précipitamment le traité de Potsdam, rejetant dans l'oubli le serment fait aux mânes du grand roi, vire de bord par la plus rapide des manoeuvres, et contracte avec la France des engagemens nuisibles à l'Angleterre, avec laquelle cette même Prusse était toute prête à s'unir (V. 15 décembre 1805).

Ces oscillations irrégulières amènent sur les eaux de la Sprée la confusion et les tempêtes. Les Brandebourgeois, qui s'appellent avantageusement les Macédoniens de l'Allemagne (dont, disent-ils, les Saxons sont les Athéniens, et les Autrichiens sont les Béotiens), vain's, et non pas fiers de cet éclair de gloire que fit briller le seul grand homme de leur adolescente monarchie, se croyant inexpugnables comme lorsqu'il était à leur tête, forceront, en 1806, leur gouverne

ment d'improviser les hostilités contre la France. Cette fois, l'inconsidération de leurs hommes d'état si vantés reçoit, ainsi que l'inhabileté de leurs généraux, dont presque tous furent obscurs jusqu'à Iéna (14 octobre 1806), un châtiment à jamais mémorable. FrédéricGuillaume III recouvre pourtant à Tilsit (V. 9 juillet 1807) la moitié de son royaume, grâce à sa soumission, à sa complète résignation, ainsi qu'à l'instance de l'empereur Alexandre, son allié.

En 1809 la guerre d'Autriche éclate. La Prusse fait des vœux pour le succès de ses armes; elle favorise, mais avec mystère, les courses du major Schill et du duc de Brunswick-Oels. Les événemens trompent encore l'attente du cabinet de Berlin; il se replie aussitôt dans les obscurs détours de sa politique nourricière.

En 1811, les états prussiens sont destinés à servir de champ de bataille aux deux grandes puissances; le cabinet prussien sollicite, intercède, presse, adjure, supplie, le plus humblement possible, la France de resserrer les nœuds de leur union.

Il reste fidèle aussi long-temps que les chances sont favorables à son allié. Dès l'heure où ce cabinet apprend la retraite de l'armée française de Moscou, il renoue ses liens avec la Russie, liens formés par les calculs de l'ambition, et relâchés aussi souvent que la Russie paraît la moins puissante. Le traité du 24 février 1812 avait été demandé par la frayeur; mais la déroute de la Bérézina donne des velléités courageuses aux conseillers de Berlin; elle leur révèle, à l'instant même, que le joug français est onéreux, humiliant; que l'humanité est outragée au nord comme au midi de l'Europe; que les droits les plus sacrés furent sans cesse méconnus par le cabinet des Tuileries; que le sentiment de l'honneur peut ne pas rester

absolument étranger aux inspirations de la diplomatie, et qu'en certaines conjonctures il doit se combiner avec un intérêt positif. La défaite complète, l'entière humiliation de Napoléon signalent, le même jour et comme par enchantement, toutes les calamités qu'a produites son ambition depuis dix années! La nécessité ramène les conseillers de Berlin au bon sens; et consentant enfin à devenir les auxiliaires des peuples justement révoltés, à favoriser l'influence des institutions secrètes qui travaillent avec un zèle infatigable à la délivrance de l'Allemagne, ils ont le mérite d'arriver quand l'Europe est persuadée qu'il ne reste plus que le coup mortel à donner à son tyran mortellement blessé.

On continúe cependant à feindre. La défection d'Yorck (V. 30 décembre 1812) est improuvée ; il est ostensiblement destitué et condamné par contumace. Napoléon se voit toujours assiégé par les protestations d'un sincère dévouement à sa cause, tandis qu'avant le commencement de cette année 1813, on a renoué avec Alexandre, que la fortune ramène à l'Occident. On a déjà mis sur pied une force effective de quatrevingt-dix mille fantassins, et de quinze mille cavaliers, tout prêts à la guerre active. Voilà de quelle manière la Prusse accède à la sixième coalition.

Dumouriez écrit à Wellington : << Milord, je » vous remercie de votre lettre du 2 février (V. cette » date) qui répond à ce que je vous ai mandé sur le >> duc d'Orléans : vous pouvez être très-sûr qu'il a été » ministériellement invité par la régence de Castanos, » que son départ a été un objet de négociation du mi>nistre espagnol, résidant à Palerme, avec le roi et » le duc, et que la frégate la Vengança a été envoyée

2 mars.

D

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» pour l'amener directement en Espagne ; j'ai vu toutes » les preuves écrites de ce fait. Quant à la bonne réception en Catalogne, je vous envoie le Diario de » Tarragona qui en donne le détail. A sou arrivée à >> Cadix. tout changea. Les cortès furent prévenues » contre lui, et la régence prit contre le prince des précautions aussi ridicules que malhonnêtes. Le mé>> rite que se fait Castanos des préparatifs qu'il a faits » ce jour là, pour protéger et faire obéir les ordres des » cortès, est une lâche forfanterie, puisque ce prince »sans appui ne pouvait ni ne voulait désobéir. Lais» sons le passé. Je crois que c'eût été un bien réel » pour le succès de cette guerre, et pour les vôtres >> propres, que ce prince fût resté en Catalogne comme » la province entière le désirait. J'en suis si persuadé, je crois même qu'il pourrait encore être si utile pour » vos opérations ultérieures, que je souhaiterais que >> vous vous fissiez autoriser par le ministre d'ici à permettre que le prince vînt joindre le plus tôt possible, comme volontaire, lord William Bentink, son » intime ami, pour que vous l'eussiez sous la main » pour former sur la frontière du Béarn un corps pour

>>

pénétrer le plus tôt possible dans la patrie du grand » Henri IV, son ancêtre en ligne directe. La présence » du duc d'Orléans dans ce canton, soutenue par le >> corps d'armée anglo-sicilien et par les Catalans, fe>> rait une grande sensation dans les provinces méri>> dionales de la France, et favoriserait l'insurrection

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générale en faveur des Bourbons, dont le succès >> peut seul assurer une paix solide. Mûrissez cette » idée dans votre tête; le moment est arrivé de porter des coups décisifs à Bonaparte pendant que les » Russes lui enlèvent l'Allemagne, détachent cette » confédération du Rhin qui lui soumettait le contin

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