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l'Europe retentit de cet illustre hyménée, de' ce »gage assuré de la paix, de cette auguste alliance qui » semble porter avec elle toutes ses destinées ! Il est glorieux, sire, de pouvoir commander aux fureurs » de la guerre, et de faire cesser les rivalités des na>>tions; mais qu'il est heureux de jouir de cette gloire auprès d'une jeune princesse...... qui promet tant » de bonheur à V. M. et au peuple qu'elle vient d'adopter! Oui, sire, nous verrons les plus doux sen» timens de la nature inspirer votre génie, l'esprit » de famille s'unir à l'amour de la patrie, et la France >> recevoir de nouveaux bienfaits de la tendresse pa>>ternelle..... »

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Les colonies espagnoles commencent leur révolu- 19 avril. tion les provinces de Caracas, Cumana, Barinas, Margarita, Barcelone, Merida et Truxillo, dans l'Amérique espagnole du sud, forment un gouvernement fédératif, désigné sous le nom de confédération américaine de Venezuela, mais sans annoncer l'intention de se séparer de la métropole, quoique ce premier pas doive conduire à ce résultat. De semblables révolutions auront successivement lieu dans plusieurs colonies de la même nation, au Nouveau-Monde (V. 9 juillet 1816, 1er. janvier 1818).

Dans un ouvrage intitulé: L'an mil sept cent quatrevingt-quinze, ou Conjectures sur les suites de la révolution française, par le comte de Montgaillard, ouvrage publié à Londres et à Hambourg, en janvier 1795, on lit, pages 169 et 170 : « Les gouver>> nemens ont, comme les individus, un bonheur qui » fait souvent la gloire des ministres; car le bonheur » se mêle des réputations comme des fortunes. Sans >> entrer dans l'examen des causes qui doivent opérer

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» bientôt la séparation totale de l'Amérique et de l'Europe, il n'en est pas moins évident pour l'homme >> qui suit, avec quelque attention, les circonstances » que la politique a développées depuis vingt ans, » que les nations européennes, et en premier lieu » l'Espagne et le Portugal, seront forcées de ne voir » dans leurs colonies, peut-être avant un terme moins long, que des alliées de la métropole. La révolution française en a opéré une totale dans les rapports politiques et commerciaux qui liaient l'Amérique et l'Europe; elle hâte l'époque de l'entière indépen>> dance des colonies, ou de leur union avec le conti» nent septentrional de l'Amérique. On doit regarder aujourd'hui le Nouveau - Monde comme séparé de » l'Ancien. Il n'est pas d'événemens (poussât-on les >> efforts de la politique jusqu'à supposer une alliance » entre la France et l'Angleterre, entre l'Angleterre » et l'Espagne) qui puissent prévenir un pareil ordre » de choses, qui puissent s'opposer avec succès à ce » résultat inévitable. L'Amérique va bientôt montrer » son propre génie; elle va être déchirée par les di>> visions intestines et les guerres; et les puissances » de l'Europe, avant trente ans, auront renoncé à >> leurs possessions dans cette partie du globe. Elles y >> porteront des marchandises, mais elles n'y donne»ront plus de lois. L'Espagne sera obligée de rendre » libre le commerce des Indes, car il ne lui restera >> bientôt que ce seul moyen de le conserver à ses sujets. La nation la plus sage sera, bien incontesta» blement, celle qui ouvrira la première aux vaisseaux » étrangers les ports de ses colonies, qui leur assu» rera une entière indépendance, et qui acquerra >> ainsi la liberté entière du commerce avec le vaste » continent de l'Amérique méridionale...... »

Un sénatus-consulte organique porte réunion à l'em- 24 avril. pire français de tous les pays situés sur la rive gauche du Rhin, depuis les limites des départemens de la Roër et de la Meuse-Inférieure, en suivant le thalweg du Rhin jusqu'à la mer. Ces pays formeront le département entier des Bouches-du-Rhin (Bois-le-Duc), et augmenteront le département des Deux-Nètkes.

Un acte du congrès des États-Unis d'Amérique in- 1or. mai. terdit l'entrée des ports américains aux vaisseaux de guerre français et anglais.

Six cents Français, presque tous officiers, 1éte- 15 mai. nus sur le ponton la Castille, dans la baie de Cad, osent entreprendre de s'échapper et de rejoindre les troupes de leur nation. Une mauvaise carcasse de navire, dépouillée de tous ses agrès, conduite par des militaires sans armes et sans expérience de la mer, aborde le rivage, malgré la surveillance de deux escadres anglaise et espagnole, sous le feu de plusieurs chaloupes canonnières, et celui de la batterie de Puntalès. Un officier du dixième de dragons, le chevalier Faurax, passe à la nage un intervalle de deux mille toises, afin de mettre en communication ses malheureux camarades du ponton avec le corps du maréchal Victor, posté sur la terre ferme, et retourne, aussi à la nage, pour les prévenir des dispositions de secours. Le succès de cette tentative étonne moins encore que l'audace qui la fit entreprendre. Ce coup de main est un des plus admirables qu'ait inspirés l'amour de la liberté, et le plus hardi peut-être de tous ces nombreux exemples de résolution et d'intrépidité que les Français ont donné pendant vingt-cinq ans de guerre.

21 mai.

18 juin.

Le chevalier ou la chevalière d'Éon, personnage diplomatique du cabinet Pompadour, meurt à Londres. Le sexe équivoque on déguisé, les missions secrètes de cet aventurier ou de cette aventurière, ses discussions scandaleuses dans des fonctions publiques, représentent, comme un miroir fidèle, la cour de Versailles, la politique de la France dégénérée et la physionomie morale de Louis XV.

Un décet impérial prescrit l'usage exclusif du sucre de raisin cans tous les établissemens publics.

26 juin. Josph Montgolfier, mécanicien distingué par plusiers inventions utiles, entre autres celle du belier lydraulique, invention d'une grande utilité pour les arts, meurt. Cette machine, par la seule impulsion d'une très-médiocre chute d'eau, la porte à soixante pieds d'élévation. Terme moyen, la dépense d'eau est, au produit de cette machine, dans le rapport de cent à cinquante-quatre, tandis que, dans l'énorme machine de Marly, la dépense est, au produit, comme soixante est à un. Montgolfier est encore cité pour la perfection qu'il a donnée à la fabrication du papier. On lui doit (et à son frère Étienne, car les travaux se firent en commun jusqu'en 1795, année où mourut celui-ci d'avoir le premier, en France, fabriqué ces papiers vélins qui ont donné tant de supériorité à la typographie française, et qui, avant lui, n'étaient produits que par les seuls ateliers des Hollandais. D'autres ont pu ou pourront employer pour les aéros→ tats des gaz plus légers que l'air atmosphérique, sans inventer autre chose qu'une nouvelle méthode applicable à une découverte déjà faite. Il est assez remarquable que les frères Montgolfier ne reçurent de l'an

cien gouvernement d'autre récompense que ce ruban subalterne qu'il distribuait aux artistes de toute profession, l'ordre de Saint-Michel institué par Louis XI, de superstitieuse et sanglante mémoire, ordre dont Champfort disait que l'inconvénient était de le porter. (Champfort avait sans doute tort de s'exprimer ainsi, mais il voulait dire un mot épigrammatique.) Les frères Montgolfier avaient consumé une grande partie de leur fortune dans leurs essais, et ne purent seulement obtenir les moyens de les continuer, seule chose qu'ils ambitionnaient. Cet abandon les suivit sous la république, et la victoire de Fleurus elle-même ( V. 26 juillet 1794), si favorisée par l'usage inusité de l'aérostat, ne les retira pas de l'oubli.

Dès le commencement de cette année, Napoléon v.-9 juillet. avait fait une déclaration contre l'administration de la Hollande, accusée de faire des ports bataves les entrepôts du commerce anglais. Louis Bonaparte, administrateur de la Hollande sous le nom de roi (V. 5 juin 1806), désapprouvant les mesures violentes et si défavorables au commerce maritime de ce pays que prescrit l'empereur Napoléon, son frère, a long-temps essayé de s'y soustraire et de les éluder; mais à l'approche d'un corps français, Louis abdique en faveur de son fils. Le maréchal Oudinot s'empare d'Amsterdam. L'abdication est rejetée. Un décret impériał ordonne l'incorporation de la Hollande à l'empire français, attendu que «la réunion de la Belgique à la » France ayant détruit l'indépendance de la Hollande, » le système de la Hollande est devenu nécessairement » celui de la France, comme si elle était une de ses provinces.... Le peuple y gémit sous le poids de vingt-trois contributions et d'une dette énorme......

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TOME VII.

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