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Partout on célébra en vers et en prose Roberjot, Bonnier et Jean Debry, " dont les noms doivent être aussi respectables aux races présentes et futures que ceux des François II et des Charles sont et seront en exécration dans la postérité la plus reculée. » Un poëte encore enfant, interprète de la jeunesse française, envoya aux magistrats une ode sur la mort des plénipotentiaires. On y remarque cette strophe:

Ils ne sont plus, en vain ma douleur les rappelle,
Ces hommes généreux, dignes d'un autre sort;
Mais la patrie en pleurs fait marcher devant elle
Nemésis et la mort (a).

Pour le jour de la fête funèbre, on avait fermé les spectales, les boutiques, les magasins, les ateliers; toute vente de marchandises autres que des comestibles, tout travail dans les ports, furent défendus (b). La loi du 22 floréal donna à la veuve de Roberjot, aux orphelins laissés par Bonnier, des gages de l'intérêt que la nation avait pris à leur perte; elle versa le baume de la consolation sur les plaies encore saignantes de Jean Debry (c).» Le meurtre de Rastadt devint le signe de ralliement pour une nouvello croisade politique. Le corps législatif vota une subvention de guerre d'un décimne par franc, et la remise du tiers des traitements (au-dessus de 3,000 livres) de tous les fonctionnaires publics. Le peuple était dans la désolation et aussi dans l'exaspération. Il en voulait aux dilapidateurs. « Guerre, oui, guerre aux fripons qui ont volé les deniers publics! s'était écrié en pleine séance du conseil des Cinq-Cents le représentant Dubois-Dubay, -que ce soit notre cri, comme celui de vengeance contre le pouvoir autrichien ! » Par malheur, l'anarchie existe dans le pouvoir. Le directeur Rewbell a regardé comme une allusion à lui-même les paroles de Dubois, il s'en excuse, et Sieyes le remplace au directoire pour combattre Barras. L'entrée du nouveau tiers au corps législatif est le produit d'élections républicaines, comme l'année précédente. Treilhard, dont la nomination a été déclarée inconstitutionnelle et nulle, est remplacé par Gohier; La Réveillère par le général Moulin, et Merlin par Roger Ducos. A nouveau directoire, nouveau ministère, et l'on ne tarde pas à s'apercevoir qu'il n'y a dans tous ces changements qu'une question de personnes, et rien de plus.

Telle fut la révolution du 30 prairial. Les uns ne valaient guère mieux que les autres, et n'étaient pas moins des rois fainéants. Les royalistes profitèrent de ces misérables discussions pour jeter dans le public l'épigramme suivante :

(a) Pièce manuscrite, par un élève du citoyen Savouré, instituteur, rue de la Clé, n. 7.
(b) Circulaire du ministre de la justice aux administrations centrales et municipales.
(e) POLICE de la fète funéraire du 20 prairial an VII. (Imprimé du temps.)

T. II.

10

Dans un certain palais...

Un ambe, un terne sont sortis (a);
Tous les Français sont avertis

Qu'au tirage prochain, la justice divine,

En remplacant l'extrait, fera sortir le quine.

Comme le directoire précédent avait été la cause, disait-on, des revers de nos armées, il fallut que les nouveaux arrivés fissent mine de vouloir réparer ses torts. Ils envoyèrent au corps législatif un message sur la situation de la France. « Les plaies de la république sont profondes; de grands dangers l'environnent... Il est trop vrai que, cessant d'être frappés de la terreur salutaire des lois..., qu'enhardis par la faiblesse ou la complicité des fonctionnaires publics, les brigands qui infestent la république ont reparu avec une nouvelle audace; qu'au signal donné par les assassins de Rastadt, ils ont relevé la sanglante bannière de la révolte. Réunis aujourd'hui par bandes, ils infestent et désolent plusieurs départements de l'ouest et du midi; les acquéreurs des biens nationaux sont attaqués; les voyageurs et les voitures publiques le sont sur les chemins; les produits des contributions sont pillés dans les caisses et sur les routes, et les citoyens signalés par leur attachement à la république sont massacrés dans leurs propres maisons, et tous ces forfaits sont toujours commis au nom de l'autel et du trône (b). » — - Tableau exagéré : les gouvernants s'étendaient d'autant plus sur les maux de la France, qu'ils avaient moins la ferme volonté de les guérir.

<< Français disait avec entraînement Français de Nantes, vos frontières sont menacées d'une prochaine invasion. Des hommes, de l'argent, des armes! voilà ce qui est nécessaire, ce qui est indispensable pour vous sauver. » Quelques gens ajoutaient, bien sûr Et Bonaparte! et le héros de l'Italie et des Pyramides!

Il avait bien les yeux sur la France. Les lauriers d'El-Arich et de Gazah l'avaient fait considérer par les Mahométans comme un ange exterminateur. Sa conduite à Jaffa leur avait fait croire en lui comme en un prophête. La bataille du Mont-Thabor leur rappelait les combats des croisades. Bonaparte était rentré triomphalement au Caire par la porte de la Victoire. et s'était complétement, donné des airs d'inspiré par la proclamation suivante : « Il est arrivé au Caire, le bien gardé, le chef de l'armée française, le général Bonaparte, qui aime la religion de Mahomet... Il est entré au Caire par la porte de la Victoire. Ce jour est un grand jour; on n'en a jamais vu de pareil... Il fut à Gasah et à Jaffa; il a protégé les habitants de Gasah; mais ceux de Jaffa, égarés, n'ayant pas voulu se rendre, il les livra tous, dans sa colère, au pil

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Né à Strasbourg en 1754, mort au Caire en 1800.

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Dinz rien en plus ? - K. Si : c'ist que Wasingthon it fins so gloriame entreprise, qu'il in avoit calouté laturin par des moyen qui y storms proportionnes, of you lou qu'l l'eut obtene, il s'en fut point encore; mifin que the entreprise toit louable tou com les rapporto politiquer, que sonne de la philosophie puisquithe womit pour objet non des conquitter, des pillage A das Divistations, mais l'indépendan iske bonheur de sa notion.

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lage et à la mort. Il a détruit tous les remparts et fait périr tout ce qui s'y trouvait. Il se trouva à Jaffa environ cinq mille hommes des troupes de Diésar; il les a tous détruits. >>

A la bataille d'Aboukir, avec neuf mille combattants, il a culbuté dix mille Turcs, à l'endroit même où, une année auparavant, la flotte républicaine avait été détruite. Il a repris le fort d'Aboukir, en exterminant les cinq mille Turcs qui s'y sont réfugiés.

Un soldat qui a des ruses politiques aussi adroites! - Un homme politique qui marche en croupe de la victoire! Que va-t-il faire? est-ce qu'il restera dans son exil? repassera-t-il la Méditerranée? voudra-t-il s'occuper des affaires de France?

L'Égypte, d'ailleurs, n'offre plus au vainqueur des Pyramides l'attrait qu'elle lui avait offert dans les premiers temps. On y avait improvisé une civilisation, dont les peuples n'avaient pu comprendre les bienfaits. Des révoltes. se succédèrent. et Bonaparte craignit de voir s'éclipser sa gloire. Il n'avait plus rien à faire en Orient. En Europe, en France, c'était autre chose. Aussi bien avait-il reçu de France un message ainsi conçu : « Les efforts extraordinaires, citoyen général, que l'Autriche et la Russie viennent de déployer, la tournure sérieuse et presque alarmante que la guerre a prise, exigent que la république concentre ses forces. Le directoire vient, en conséquence, d'ordonner à l'amiral commandant la flotte française, d'employer tous les moyens qui sont en son pouvoir pour se rendre maître de la Méditerranée, et pour se porter en Égypte, à l'effet d'en ramener l'armée que vous commandez. Il est chargé de s'entendre avec vous sur les moyens à prendre pour l'embarquement et le transport. Vous jugerez, citoyen général, si vous pouvez, avec sé curité, laisser en Égypte une partie de vos forces, et le directoire vous autorise, dans ce cas, à en confier le commandement à qui vous jugerez convenable. Le Directoire vous verrait avec plaisir à la tête des armées républicaines, que vous avez jusqu'à présent si glorieusement commandées. » (a) - On allait au-devant des vœux de Bonaparte.

La tournure sérieuse et presque alarmante que la guerre a prise, dit le message. Le 15 août, le général Suwarow gagna la bataille de Novi sur le général Joubert. La perte des Français pouvait être évaluée à vingt mille hommes. C'était peut-être à tort qu'on plaisantait sur le général russe, dont on traça ainsi le portrait :

Vous qui riez de Suwarow,
Savez-vous que sa seigneurie
Se drape, des pieds jusqu'au cou,
Avec la peau d'un loup-garou

(a) Lettre écrite par Barras, Laréveillère et Treilhard.

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