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perbe diamant, et reçut du corps-législatif, une pension de 600 francs, à titre de récompense nationale.

Aux armées, le changement de gouvernement avait été fort approuvé, il est facile de le croire.

En Italie, Championnet dit aux soldats: « Le héros de l'Italie, de l'Égypte et de la France, connaît vos besoins et vos souffrances; il s'occupe de les faire cesser. » En Hollande, Brune dit aux soldats : « L'armée verra avec contentement parmi les consuls, l'illustre héros qui l'a souvent conduite à la victoire, etc. » Les émigrés se réjouissaient; ils espéraient revenir en France. Bonaparte, disait-on, voulait joindre à ses glorieux titres celui de pacificateur de l'Europe. Les consuls rappelèrent quarante déportés, parmi lesquels on remarquait Carnot, Barthélemy, Boissy-d'Anglas, Noailles, Doumerc, Dumolard, Barbé Marbois, Vaublanc, Quatremère de Quincy, Lafond-Ladebat, Pastoret, Villaret - Joyeuse, Dumas, Barrère et Vadier. Ils promirent une amnistie entière et absolue pour le passé à tous les habitants qui avaient pris les armes dans l'ouest (a), mais, en revanche, ils ordonnèrent au général Hédouville de déclarer hors la constitution tous les chouans qui persisteraient dans leur rébellion. Ils exigèrent un serment constitutionnel (b; de tous les fonctionnaires publics, ministres des cultes, instituteurs, etc. Ils autorisèrent les prêtres catholiques à disposer pour l'exercice de leur culte, des édifices qui y étaient originairement consacrés, et, pour montrer leur bonne volonté à l'égard de la religion, ils veillèrent à ce qu'on fit de dignes funérailles au pape Pie VI, mort à Valence, en Dauphiné, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.

En succombant, le directoire ne fit qu'accomplir sa destinée. Il était, on peut le dire, né pour mourir. Gouvernement tout à fait provisoire, il ne lui fut pas donné d'achever de grandes choses, justement parce que tout le monde l'en croyait incapable, et que la confiance publique n'approcha jamais de lui. Ses principes politiques, il était bien difficile, impossible-même, de les apprécier. D'aucuns assurent que la bonne raison en est qu'il en manquait totalement. Le directoire, n'avait guère de volonté. Cinq hommes, assis l'un à côté de l'autre, tenaient en main le pouvoir. Chacun voulait dominer, et le temps se passait en querelles personnelles. Au point de vue politique, le directoire, comme tous les gouvernements de transition, ébaucha cent institutions, sans en fonder une seule de stable. La pire chose de toutes, ce fut que personne ne prît les directeurs au sérieux, et que du jour où Bonaparte voulut le devenir, il comprit qu'il valait mieux renverser ce pouvoir, et établir le consulat sur ses ruines. On avait gravé des médailles à l'avance pour la cinquième session des conseils.

(a) Arrêté publié à la suite d'une proclamation aux habitants de l'Ouest

by Arrêté du 7 nivôse an VIII.

T. II.

11

COMMISSION
DU CONSEIL
DES
ANCIENS.

LOI
DU 19
BRUMAIRE

AN VIII.

COMMISSION

DU CONSEIL

DES
CING CENTS

(a)

Le 18 brumaire empêcha de les employer. L'avers de la médaille servit à celle donnée aux cinquante membres des commissions des conseils.

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Pour ennemis implacables, le directoire eut les deux conseils, qui ressentaient l'influence des opinions qui avaient encore cours dans le public. Mais la lutte ne put pas même aboutir à une leçon pour le gouvernement. Le directoire avait juste assez de puissance pour fermer la bouche aux représentants du peuple; les conseils avaient juste assez de puissance pour entraver les résolutions du directoire. La force de ces derniers était d'ailleurs toute négative; aucun parti formidable ne donnait l'impulsion. Tout s'y réduisait encore aux questions de personnes.

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Vis-à-vis des puissances étrangères, le gouvernement directorial conserva quelque dignité. Seulement,-était-ce effet d'une fatalité, était-ce défaut d'habileté de sa part? il ne sut point empêcher le mal, et ne s'occupa que de le réparer. Sous son régime, la coalition des rois prit de l'accroissement, à cause de sa jalousie de toute gloire et de toute popularité, qui, ainsi que nous l'avons déjà dit plus haut, lui fit commettre de nombreuses injustices. Il s'était aliéné les généraux les plus fameux, à commencer par Bonaparte.

Quelques lois bienfaisantes et utiles au pays datent de l'époque du directoire. Par compensation, la loterie, le divorce mal organisé, firent maudire son administration.

(a) I cinquième session devait commencer le 21 mai 1800.

S'il faut parler, en outre, de la constitution de l'an III, la plus prônée, et aussi la plus nulle de toutes celles qui ont régi la France pendant la révolution, un mot nous suffira pour faire comprendre combien son action avait peu de force. D'un côté, elle reconnaissait quelques principes écrits en 1793; de l'autre, elle réagissait sur eux. et servait ainsi, avec un égal faux-semblant de raison, les intérêts des révolutionnaires et des contre-révolutionnaires. Elle avait horreur du passé, mais ne secouait pas complétement son joug, et se ressentait du temps de tourmente où elle avait pris naissance.

Bonaparte, en arrivant d'Egypte, ne s'abusa pas sur la situation des affaires politiques.

Au lieu de nous répandre en conjectures sur ses intentions, lorsqu'il conspira pour la révolution du 18 brumaire, au lieu de critiquer les moyens qu'il employa pour parvenir à son but, il nous semble beaucoup plus rationnel d'examiner la conduite qu'il va tenir, étant consul, et de voir comment il fallait s'y prendre, selon lui, pour veiller aux destinées de la patrie.

Ses ennemis ne manquèrent pas de suspecter ses intentions, autant que ses amis se plûrent à les exalter. Par exemple, les premiers l'accusèrent de vouloir porter atteinte au maintien de la République, parce qu'il avait fait déplacer un arbre de la liberté dans le jardin des Tuileries, tandis que les seconds le louèrent sans restriction d'avoir fait écrire le mot république, en lettres d'or, à côté des trous de boulets, souvenirs du 10 août.

Un poëte, un de ses admirateurs, célébra la révolution du 18 brumaire, par le jeu de mots suivant :

Je me disais l'autre jour, a parte,

Quand, de nos maux verrons-nous donc le terme?

Lors un esprit me répond, a parte,

Bientôt... bientôt... un héros juste et ferme,

Viendra chasser hors de votre cité

Tous les brigands, les loups qu'elle renferme,

Et vous rendra votre tranquillité.

Ah! vive Dieu! c'est un Bon a parte.

En Italie, et en Egypte, il s'était identifié avec les soldats confiés à son commandement, en leur distribuant des récompenses glorieuses, des sabres d'honneur (a), des grenades en or, des baguettes, des trompettes et des fusils garnis en argent. Le premier consul ne se fit pas faute, comme on pense, de tout ce qui pouvait lui assurer des dévouements exclusifs à sa personne. Sacrifiant tout aux militaires, à ses camarades, il fit rendre un arrêté consulaire sur les récompenses à leur accorder.

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Son premier soin fut de se concilier les généraux républicains. Moreau se

En Italie, il avait distribué, assure-t-on, plus de soixante-quinze sabres d'honneur.

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