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tion fût jugée convenable. Pendant la période révolutionnaire, désignée communément sous le nom de terreur, il s'effaça complétement; mais la veille du 9 thermidor il céda, après de longues hésitations, il est vrai, aux sollicitations de Tallien et de Barrère, et se joignit à eux pour renverser Robespierre. Cette condescendance, qui n'était que l'effet de la peur, décida du succès de cette journée. Deux mois après, Boissy-d'Anglas fut élu secrétaire de la Convention, et bientôt après membre du comité de salut public; il fit, en cette dernière qualité, de nombreux rapports sur les subsistances, et fut chargé spécialement de veiller à l'approvisionnement de Paris. A la fin de janvier, il prononça un discours sur les relations extérieures de la France; un mois plus tard, il fit décréter la liberté des cultes, fit un rapport sur les attroupements qui se formaient aux portes des boulangers, et les attribua à la inalveillance. La Convention décréta, sur son rapport, le mode de distribution des comestibles. Le 12 germinal an III (1er avril 1795), il commençait un rapport sur les approvisionnements, lorsqu'il fut interrompu par une invasion du peuple qui avait forcé la porte de la salle en demandant du pain et la constitution de 93. Boissy resta impassible à la tribune, et lorsque le calme fut rétabli, il reprit son rapport au point où il l'avait laissé. Mais ce fut surtout dans la journée du 1er prairial (20 mai) qu'il montra, comme président de la Convention, un courage admirable. (Voyez les ANNALES et l'art. PRAIRIAL [Journées du 1er].) Quel que soit le jugement que l'on porte sur les événements de cette journée, quelque opinion que l'on ait du parti auquel appartenait alors Boissy-d'Anglas, on est forcé d'admirer l'héroïsme de sa conduite dans cette circonstance. La gloire qu'il acquit alors appartient à la France, et ce serait faire œuvre de mauvais citoyen que de ne pas le reconnaître. Le lendemain de cette séance, la Convention lui vota des remercîments.

Nommé ensuite membre de la commission chargée de présenter un projet de constitution, il fit, le 13 juin, un premier rapport, démentit le bruit que la république devait abandonner Fes places fortes de la Hollande au roi de Prusse, et parla des colonies, qu'il fit déclarer partie intégrante du terri toire français. Le 27 août, il prononça un discours sur la situation politique de l'Europe, et proposa d'enlever aux lois révolutionnaires une partie de leur sévérité. Le 2 septembre, il demanda que le comité d'instruction publique présentât une liste des Français auxquels il était juste d'élever des statues; deux jours après, il appuya la proposition de rappeler de l'émigration Talleyrand-Périgord, et vota la réunion de la Belgique à la France. Le 15 octobre, il fut obligé de s'expliquer sur les éloges que lui avaient donnés les sections de Paris, ameutées contre la Convention par des agents royalistes. Boissy fut encore compromis dans la correspondance d'un intrigant royaliste nommé Lemaire, et fut, à juste titre, depuis cette époque, considéré comme dévoué à la contre-révolution. La constitution de l'an III est son ouvrage; aussi les démocrates la nommaient-ils la constitution Babebibobu, à cause du bégaiement de Boissy, et parce que Daunou y avait coopéré. Devenu membre du Conseil des Cinq-Cents, il en fut, dès la première séance, élu secrétaire. Le 4 décembre, il appuya la demande des femmes de Billaud-Varennes et de Collot-d'Herbois, qui réclamaient la mise en liberté de leurs maris; le 10, il fit une motion en faveur de la liberté de la presse; le 30 août 1796, il combattit l'amnistie proposée pour les délits révolutionnaires; le 23 septembre, il engagea le Corps législatif à formuler un vœu pour le rétablissement de la paix, et se déclara contre la loi qui excluait les parents d'émigrés de toute fonction publique; le 9 novembre, il dépeignit les abus des maisons de jeu et dénonça le Directoire comme fauteur de vices et de corruption. En avril 1797, il fut nommé député de Paris au Conseil des

Cinq-Cents, et s'éleva contre la mise hors la loi des émigrés qui rentraient en France; le 11 juillet, il fit un long discours en faveur des prêtres déportés et de la liberté des cultes; le 20, il demanda la réorganisation de la garde nationale et accusa le Directoire de destituer les ministres favorables à la majorité des conseils qui était royaliste. Ses sympathies pour les Bourbons, connues depuis longtemps, le firent envelopper dans le décret de proscription du 18 fructidor. Cependant, il parvint à s'y soustraire, et s'enfuit en Angleterre. Rappelé en France, après le 18 brumaire, il ne tarda pas à s'accommoder au nouveau système de gouvernement, et en 1801, il devint membre du Tribunat, qui le choisit pour son président en décembre 1802. L'année suivante, il fit partie du nouveau consistoire de l'Église réformée de Paris, fut décoré de la croix de la Légion d'honneur en 1804, entra au sénat en 1805, et fut nommé commandant de la Légion d'honneur le même jour. Lors de l'invasion de la France par les alliés, il fut chargé par Napoléon des fonctions de commissaire dans la 12 division militaire. C'est alors qu'il apprit la déchéance de l'empereur par le senat, acte honteux auquel il se hâta de donner une adhésion formelle. Louis XVIII l'en récompensa en l'élevant à la pairie. Au retour de l'île d'Elbe, Bonaparte, qui oublia la trahison de l'ancien sénateur, le chargea d'organiser les départements du Midi; il remplit avec zèle cette mission, et fut une seconde fois nommé pair. Après la bataille de Waterloo, il combattit la proposition de proclamer Napoléon II. Au retour du roi, il fut éliminé de la chambre des pairs; mais bientôt une ordonnance royale vint l'y réintégrer pour la troisième fois. Boissy-d'Anglas, dont la conduite politique avait été si variable pendant la révolu tion, sembla, sous la restauration, vouloir revenir aux principes qu'il avait défendus à l'Assemblée constituante, et fut, à la chambre des pairs, un des intrépides défenseurs des li

bertés publiques. Il est mort à Paris le 20 octobre 1826. Boissy-d'Anglas faisait partie de l'Institut depuis la formation de ce corps. Lors de la réorganisation de 1816, il fut nommé membre de l'Académie des inscriptions et belleslettres. On a de lui, outre un grand nombre de discours, de rapports et de brochures politiques, un Essai sur la vie de Malhesherbes, 3 parties in-8°, 1819 et 1821, et 6 vol. in-12 d'Études littéraires, publiées en 1825.

Le fils aîné de Boissy-d'Anglas lui a succédé dans son titre de comte et à la pairie. Son second fils, après avoir occupé un poste distingué dans l'intendance militaire, est venu ensuite siéger dans la chambre élective.

BOISTE (Pierre-Claude-Victoire), le plus laborieux de nos lexicographes, était né à Paris, en 1765. Ses premières études eurent pour but la connaissance des lois; mais il quitta bientôt le barreau pour se livrer tout entier aux travaux littéraires et surtout à l'investigation des éléments du vocabulaire de notre langue. Il donna, en 1800, la première édition de son Dictionnaire, œuvre gigantesque qui lui assigne chez nous le rang qu'a obtenu Johnson chez les Anglais. Comme ce savant, Boiste voulut prouver qu'il était en état d'employer les matériaux qu'il avait le mérite d'avoir réunis. Il publia, en 1801, une narration épique, en vingt-cinq livres, sorte de poëme en prose, intitulé l'Univers délivré. Les mystères de la création, les premiers événements de l'histoire sacrée, l'établissement du dogme de l'immortalité, telle est, en quelques mots, l'analyse de cet ouvrage, qu'un style souvent brillant n'a pu préserver de l'oubli complet dans lequel il est tombé. Boiste fit paraître, en 1806, un Dictionnaire de géographie, et en 1820, ses Principes de grammaire. Ce dernier volume, qu'il appelait dans son épigraphe un cours de bon sens appliqué à la grammaire, se compose principalement d'une suite de solutions de questions et de difficultés. L'auteur n'eut pas le temps de terminer le Dictionnaire de la littérature

et de l'éloquence, 'dont il publia les premiers volumes l'année suivante, et qui formait le complément de ses autres productions lexicographiques. La mort le surprit à l'âge de cinquanteneuf ans. Le Dictionnaire universel de la langue française, << véritable pan-lexique, a dit M. Nodier, à qui la dernière édition est redevable de notables améliorations, est à la fois un traité de grammaire et d'orthographe, et un manuel de vieux langage et de néologie. On y trouve l'analyse et la critique des dictionnaires de l'Académie, de Furetière, de Trévoux, etc., avec des traités séparés des synonymes, des tropes, de la versification, des difficultés de la langue. On peut reprocher à l'auteur de n'être pas toujours assez sévère dans le choix de ses autorités. C'est même ce qui lui valut les censures de la police, et le fait est assez plaisant pour être rapporté. Parmi les exemples, à la suite du mot spoliateur, se trouvait celui-ci lois spoliatrices, locution pour l'emploi de laquelle le premier consul était cité comme autorité. On força Boiste à changer son exemple. Peut-être y avait-il en effet chez lui une intention maligne. Il y substitua les mots nation spoliatrice, avec Frédéric le Grand pour autorité.

BOISY, voyez BONNIVET.

BOITARD (Pierre), né à Mâcon en 1789, a publié un grand nombre d'ouvrages fort estimés sur l'histoire naturelle et sur l'économie rurale. Les * principaux sont : Histoire naturelle des oiseaux de proie d'Europe, 1 vol. in-4°, avec fig.; Histoire naturelle des pigeons de volière et de colombier, 1 vol. in-8°, avec fig. Ces deux ouvrages sont regardés comme des monographies excellentes. Traité des prairies naturelles et artificielles, 1 vol. in-8°, avec figures coloriées; Traité de la composition de l'ornement des jardins, 1 vol. in-4°, avec cent planches; il en a été publié quatre éditions.

BOÎTE A PErrette. « Un singulier procès s'engagea, le 4 octobre 1778, relativement au testament de M. Rouillé des Filletières. Cet inci

ap

dent de la longue querelle des jansénistes et des jésuites n'a d'importance que parce qu'il révéla les ressources et fes moyens d'une caisse connue, dans le public, sous le nom de la Boite à Perrette. On croit qu'elle fut ainsi pelée du nom de la gouvernante du célèbre Nicole, qui laissa à cette fille les premiers fonds de cet établissement. D'autres personnes ont prétendu que le savant écrivain de Port-Royal avait confié ces fonds à trois légataires, ou plutôt à trois fidéicommis, qui furent le P. Fouquet, de l'Oratoire, l'abbé Couet et du Charmet. Nicole leur expliqua, dit-on, ses intentions dans deux mémoires joints à son testament.

Il y disait que le revenu de ces biens devait être dépensé en œuvres de piété, et il recommandait instamment de faire en sorte << qu'ils ne passassent jamais, par voie de succession, à des parents ou à des héritiers, et qu'ils fussent transmis, successivement et à perpétuité, à des personnes sûres et désintéressées. » L'obligation imposée par cette dernière clause engagea les héritiers de Nicole à plaider la nullité de la disposition; mais une transaction termina le procès, et le legs presque entier resta au P. Fouquet, qui se conforma aux intentions du testateur. Nous ne suivrons pas les auteurs du factum publié relativement au testament de M. Rouilié des Filletières, lequel appela une seconde fois l'attention de la justice sur ce fideicommis; ils passent en revue la gestion des dépositaires de cette caisse, depuis le P. Fouquet jusqu'à M. Rouillé des Filletières. On assure, dans cet écrit, que le legs primitif de Nicole, qui n'était d'abord que de quarante inille livres, s'était grossi, jusqu'en 1778, d'environ onze cent mille livres, par les générosités de diverses personnes qui avaient voulu s'associer à cette fondation pieuse (le célèbre Rollin fut du nombre). Pendant l'espace d un siècle, la Boîte à Perrette fut successivement remise en plusieurs mains, qui toutes, à ce qu'il paraît, s'acquitfèrent fidèlement des obligations im

posées à ces dépositaires. En 1778, la gestion de cette caisse était confiée à M. des Filletières. Le 18 novembre 1777, il fit un testament par lequel il instituait l'abbé de Majainville son légataire universel. Il faisait aussi un legs de cent dix mille livres au sieur Defays, autant au sieur Desprez de Boissy, auteur des Lettres sur les spectacles, et soixante-quatre mille livres à l'abbé Clément, trésorier de l'église d'Auxerre, et depuis évêque constitutionnel de Versailles. M. des Filletières mourut le 4 octobre 1778. Les héritiers du défunt, frustrés d'une succession sur laquelle ils comptaient, s'élevèrent contre les dispositions du testament: c'est un fideicommis, disaient-ils. Ils citaient même, à cet égard, des aveux qu'auraient faits les légataires, quoique ceux-ci eussent fait depuis un serment contraire. Les héritiers ne négligèrent rien pour faire casser le testament. Ils alléguaient qu'on ne devait point tolérer ces dispositions exorbitantes; que le parlement de Paris avait cassé plusieurs fois des testaments de cette nature; que le cas actuel était plus condamnable encore; que cette association mystérieuse, ces fidéicommis furtifs, ces prodigalités exclusives étaient pernicieuses pour la société et préjudiciables aux familles. Ils rapportaient le double registre de M. des Filletières, l'un sur lequel il écrivait sa recette et sa dépense pour ses biens patrimoniaux, et l'autre qui marquait ce qu'il avait reçu et dépensé sur les fonds dont il était dépositaire.

Celui des héritiers qui paraît s'être donné le plus de mouvement dans cette affaire, fut le président Rolland. Ce magistrat avait joué un rôle lors de la destruction des jésuites; et il pensait qu'à ce titre il devait obtenir la bienveillance de ses juges. Ses prétentions sont expliquées dans une lettre du 8 octobre 1778, qu'il écrivit à l'abbé de Majainville. Cette lettre, fort curieuse, a été imprimée avec les pièces du procès. Il y dit que « le testament lui fait tort de deux cent mille livres; que l'affaire seule des jésuites et des col

léges lui coûtait, de son argent, plus de soixante mille livres, et qu'en vérité, les travaux qu'il avait faits, et surtout relativement aux jésuites, qui n'auraient pas été éteints s'il n'eût consacré à cette œuvre son temps, sa santé et son argent, ne devaient pas lui attirer une exhérédation de son oncle. » Il ajoutait, dans un autre endroit : « L'affaire des jésuites, qui me « coûte de mon argent plus de soixante << mille livres, me coûte de plus la suc«< cession de mon oncle. » Les adversaires du président Rolland l'accusèrent de mensonge, et prétendirent qu'il ne cherchait à donner à ce procès une couleur de parti qu'afin d'avoir plus d'espoir de gagner sa cause. Quand l'affaire fut engagée, les héritiers de M. des Filletières déclarèrent qu'ils consentaient à ce que l'abbé de Majainville gardât les quatre cent cinquante mille livres qui provenaient du legs de l'abbé d'Eaubonne (dépositaire, avant M. des Filletières, de la caisse fondée par Nicole), et ne demandaient que le reste de la succession, c'est-à-dire, sept cent cinquante mille livres. Ils disaient qu'on devait séparer ce que le défunt avait en propre de ce qu'il avait reçu. L'abbé de Majainville, qui avait pour avocat le célèbre Gerbier, gagna son procès. Les mémoires sur l'histoire ecclésiastique, auxquels nous empruntons ces détails, ajoutent : « Si on demande actuellement à quoi servaient des biens détournés ainsi de leur destination naturelle, nous répondrons qu'ils étaient employés à soutenir la gazette du parti (janséniste); à faire imprimer et à distribuer pour rien des brochures contre le pape et les évêques; à entretenir des moines et des religieuses échappés de leur cloître; à fournir aux frais des voyages des agents qu'on envoyait en différents lieux; à se concilier des partisans. » L'ouvrage que nous venons de citer n'est pas assez désintéressé dans la question pour qu'on adopte, sans autre preuve, l'emploi qu'il assigne à une fondation qu'un zèle pieux a seul inspirée à des hommes honorables, et qui n'aurait pu être dénaturée que par

l'exaltation des passions religieuses qui régnaient au commencement du dix-huitième siècle. Dans ce cas, bien certainement, les plus curieux articles de dépenses auraient été ceux des fonds employés pour solder les acteurs des scènes burlesques du cimetière de Saint-Médard; mais les héritiers de M. des Filletières ont avoué qu'ils n'avaient trouvé aucune trace de ce bordereau dans les papiers du défunt (*). »

BOITRON, terre et seigneurie située en Normandie (Orne), à quinze kilomètres nord-est d'Alençon, et érigée en comté en 1720.

BOIVIN (Jacques-Denis) naquit à Paris, le 28 septembre 1756, entra comme simple dragon dans le régiment du roi, le 12 mars 1771, et en sortit après huit ans de service, sans avoir obtenu aucun avancement. Mais, en 1792, il s'engagea dans l'armée du Nord, et cette fois, les barrières que les priviléges opposaient au mérite étant levées, il obtint un avancement si rapide, qu'en moins d'un an il était parvenu au grade d'adjudant général. Lorsque l'insurrection éciata dans la Vendée, en 1793, il y fut envoyé, et signala son courage dans diverses affaires devant Saumur, au Pont-deCé, à Vic et à Parthenay. A la fin de l'année, il fut élevé au grade de général de brigade, et nommé commandant de la ville de Nantes; mais il ne prit aucune part aux crimes de l'infâme Carrier, et s'y opposa même de tout son pouvoir. Après le 9 thermidor, Boivin alla servir sur le Rhin. En 1798, il passa à l'armée d'Helvétie et se couvrit de gloire à l'affaire de Schwitz, où, à la tête de sa brigade, il enleva aux Russes quatre canons, un drapeau et mille prisonniers. Il était à Paris au 18 brumaire; il se déclara pour Bonaparte, et le suivit à Saint-Cloud. Bientôt après, sa conduite à la bataille de Neu-Issembourg, près de Francfort, lui valut les éloges du général en chef. Il fit encore avec honneur les campagnes de 1801 à 1803, et celles de 1803 (*) Michaud, continuation de l'abrégé chronologique de l'histoire de France par le président Hénault, année 1778.

à 1805, dans l'armée d'Augereau. Il fut ensuite chargé du commandement de la place de Bordeaux, et continua de servir jusqu'à la chute de l'empire. Il mourut, âgé de soixante et seize ans, au mois de juillet 1832; il n'avait d'autres moyens d'existence que sa pension de retraite.

BOIVIN (Jean) de Villeneuve, célèbre érudit, naquit à Montreuil-l'Argilé en 1663. Après de brillantes études sous la direction de son frère, Louis Boivin, qui s'était fait aussi une grande réputation comme érudit, et était membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il fut nommé, en 1692, garde de la bibliothèque du roi. En 1705, l'Académie des inscriptions et belles-lettres l'admit au nombre de ses membres, et trois mois après, il fut nommé professeur de grec au collége royal; enfin il entra, en 1721, à l'Académie française, à la place du célèbre Huet, évêque d'Avranches. Il mourut à Paris, le 29 octobre 1726, dans sa soixante-quatrième année. Il avait été lié avec Racine, Boileau, et tous les grands écrivains du dix-huitième siècle. C'est à Boivin que l'on doit la publication de la belle édition in-fol. des Mathematici veteres, laissée imparfaite par Thévenot, et celle de Nicéphore Gregoras, en 2 vol. in-fol., qui fait partie de la Byzantine. Il a aussi publié quelques ouvrages de poésie qui ont eu quelques succès dans le temps, mais qui sont complétement oubliés maintenant. Les sept premiers volumes du recueil de l'Académie des inscriptions et belles-lettres contiennent de lui plusieurs dissertations fort savantes.

BOIZOT (Louis-Simon), fils d'Antoine Boizot, peintre, membre de l'Académie et dessinateur à la manufacture des Gobelins, naquit en 1748. A l'âge de dix-neuf ans, il remporta le premier prix de sculpture. Les connaisseurs, tout en admirant les créations de son habile ciseau, trouvent peu de dessin dans ses ouvrages. Cependant il fut chargé de travailler à plusieurs monuments publics. La belle statue qui couronne la fontaine de la place du Châtelet fut exécutée par lui, de même

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