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qui s'étaient rangés sous les ordres de Samo. Exemptés du tribut, à cet effet, les Saxons ne remplirent que très-imparfaitement leur tâche.

Les Bohêmes ne jouirent pas de la même impunité sous la dynastie carlovingienne; nous disons les Bohêmes, car c'est, désormais, de ce nom qu'il faut appeler la nation qui résulta du mélange des Boïens, des Marcomans et des Tchèques, avec d'autres peuplades slaves et germaniques, nation qui resta fidèle à Samo, même après la dissolution de la confédération formée par ce chef, et continua d'être gouvernée par des princes de la même famille. De 805 à 806, Charlemagne porta la guerre chez les Bohêmes, et les contraignit à lui payer un tribut annuel en qualité de vassaux. Ils demeurèrent dans cette condition sous le règne du successeur de Charlemagne. En effet, Hostiwit, leur chef, sollicita de Louis le Débonnaire la confirmation de son titre ducal. Tou tefois, pendant les querelles du monarque franc avec ses fils, les Bohêmes levèrent plus d'une fois l'étendard de la révolte.

A l'époque du partage d'Aix-la-Chapelle (817), la Bohême entra dans le lot départi à Louis II, qui eut en outre à gouverner la Bavière, la Carinthie et les pays voisins du Danube, conquis sur les Slaves et sur les Avares. En 843, lors du partage de Verdun, ce même prince, qui prit alors le nom de Louis le Germanique, continua de régner sur les Bohêmes, ou du moins de les compter au nombre de ses vassaux. Mais, dès ce moment, ils commencèrent à être entraînés vers l'Allemagne; et, malgré l'espèce d'indépendance dont ils jouirent de 871 à 894, grâce à la protection de Svaitopluk le Grand, roi de Moravie, ils finirent par tomber complétement dans la sphère de l'Empire germanique, à la constitution duquel ils adhérèrent, à Ratisbonne, le 15 juillet 895. Alors ils devinrent de plus en plus étrangers à la France, dont le morcellement féodal diminuait et anéantissait presque l'influence extérieure.

Il y eut cependant, au quatorzième siècle, un moment où les relations de la France avec la Bohême furent trèsactives et très-amicales. Ce fut lorsque la Bohême eut passé dans la maison de Luxembourg, sous le règne de Jean et de son fils Charles Ier, qui prit le nom de Charles IV en devenant empereur d'Allemagne. Jean de Luxembourg, roi de Bohême, vécut dans l'intimité de Charles le Bel et de son successeur, Philippe de Valois. Désireux de renverser l'empereur Louis de Bavière, le roi de Bohême se rendit à la cour de France et promit à Charles le Bel l'appui des deux archevêques de Trèves et de Cologne et celui d'un grand nombre d'autres princes allemands. Avec Philippe - Auguste et Philippe le Bel, les rois de France étaient devenus prépondérants en Europe, et la couronne impériale était un appât qui flattait leur ambition. Charles le Bel, encouragé par le roi de Bohême, se mit donc sur les rangs des compétiteurs; suivi d'une cour nombreuse et brillante, il se rendit à Bar-sur-Aube pour mieux influencer l'élection; mais la vue des Français ayant réveillé les craintes qu'inspirait leur puissance, les Allemands déclarèrent qu'ils n'avaient pas besoin de princes étrangers pour les gouverner, et la candidature du roi de France échoua. Jean de Bohême ne se brouilla pas pour cela avec le gouvernement français, car, quelques années plus tard, il en obtint un corps de troupes auxiliaires qu'il mena en Italie, où la fortune lui fut défavorable.

Toujours par voie et par chemin, le roi de Bohême fit de fréquents voyages en France, où il résida deux années consécutives sous le règne de Philippe de Valois, avec lequel il était encore mieux qu'avec son prédécesseur. On peut même dire qu'il devint Français, puisqu'il fut chargé du com mandement du Languedoc. On lit, ce sujet, dans l'histoire de ce pays: « Par des lettres données à Estrépilli « vers Mantes, le dernier de novem«bre 1338, Philippe de Valois établit << son très-cher cousin et féal Jean,

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« roi de Bohême, capitaine général, et «son lieutenant sur tous autres en « tout le Languedoc, avec pouvoir de prendre, recevoir, retenir, faire garnir, garder et établir, comme bon lui semblera, les château, ville et appartenances de Penne, en Agé«nois, et de faire en ce cas et en tout « ce qui en dépend, en tous autres qui le touchent, en toute ladite Languedoc, tout ce qu'il pourrait y faire << lui-même s'il y était présent. » On voit par ces lettres, dit dom Vaissette, quelle était l'étendue de l'autonté du roi de Bohême dans la province. En effet, il accorda par lui-même divers anoblissements dans le pays, et on voit des rémissions et des grâces données par Guillaume de Villars, en qualité de commissaire député par ce prince, dans les parties du Languedoc.

C'est donc en qualité de vassal de Philippe de Valois que le roi de Bohême, devenu aveugle, figura dans les rangs des chevaliers français à la bataille de Crécy; mais ce qu'il y a de plus étonnant, c'est que son fils Charles, cependant déjà empereur d'Allemagne, se trouva aussi à la même bataille. Au fort de la mêlée, Jean l'Aveugle (tel était le nom que l'on donnait alors au roi de Bohême), apprenant que la victoire penchait du côté des Anglais, dit aux chevaliers de son entourage de le mener à l'endroit où combattait son fils Charles. Comme on lui représentait qu'étant privé de la vue, c'était se précipiter inutilement dans le danger: N'importe, dit-il, je veux faire un coup d'épée; et il ne sera pas dit que je serai venu ici pour rien. Sire, reprirent les chevaliers, nous vous accompagnerons partout. Alors ils attachérent son cheval aux leurs, et le conduisirent à l'ennemi. Jean périt victime de sa témérité, ainsi que tous ses compagnons d'armes; plus heureux, son fils en fut quitte pour aes blessures (*).

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Charles IV était pour la France un

(*) Voir l'ALLEMAGNE, t. II, p. 32 et suivantes.

allié très-précieux, d'abord à cause de sa qualité de chef de l'Empire germanique, et ensuite parce qu'il avait su se rendre populaire parmi les habitants de la Bohême, aux intérêts desquels il sacrifiait les intérêts de l'Allemagne; tandis que Jean avait toujours fait peu de cas de la Bohême et avait même essayé de l'abandonner, en échange du palatinat voisin de son duché de Luxembourg.

La politique de Charles IV, peu faite pour plaire aux Allemands, convenait parfaitement à la France, dont l'amitié était indispensable au roi de Bohême pour la réalisation de ses desseins ambitieux avec un autre empereur, au contraire, la France aurait pu redouter une nouvelle alliance de l'Allemagne et de l'Angleterre, ce qui aurait encore aggravé les dangers de sa situation. Aussi Charles le Sage, diplomate habile, s'appliqua-t-il à entretenir la bonne harmonie entre la France et la Bohême, et il dut une partie de ses succès à ce système. Élevé à la cour de France, ayant fait ses premières armes avec les chevaliers français, ne pouvant réussir qu'avec le concours de la France, le roi de Bohême se montra sensible aux bons procédés de Charles le Sage, et, en 1377, il vint lui-même à Paris resserrer les noeuds d'une amitié commune. Nous ne parlerons pas ici des fêtes auxquelles donna lieu son voyage en France (*): nous nous bornerons à rappeler que Charles IV, pour reconnaître les honneurs dont l'avait entouré le roi de France, nomma, en 1378, le dauphin Charles vicaire général de l'Empire dans le royaume d'Arles et le Dauphiné; nomination qui prépara la réunion successive du Dauphiné et de la Provence à la monarchie française. Malheureusement la mort de Charles IV, qui eut lieu dans le mois de décembre de la même année, vint rompre l'alliance des deux princes au moment où elle allait avoir les résultats les plus utiles. Charles le

(*) On peut en voir un récit curieux dans le second volume de l'ALLEMAGNE, pages 37 et suivantes.

Sage lui-même mourut trois ans plus tard.

Sous Charles VI et Venceslas VI, successeur de Charles IV à la couronne de Bohême et à la dignité impériale, l'alliance existait encore, et ces deux monarques eurent une conférence à Reims; mais bientôt les troubles qui survinrent en même temps en deçà et au delà du Rhin mirent un terme à l'union de la Bohême et de la France.

Venceslas, de plus en plus odieux aux Bohêmes, n'eut plus de point d'appui contre la rivalité des autres Etats allemands, principalement de la Bavière et de l'Autriche, et les querelles religieuses des Hussites vinrent ensanglanter encore la fin de son règne et celui de Sigismond son successeur. Albert d'Autriche, fils d'Albert IV, duc d'Autriche, et de Jeanne de Bavière, monta sur le trône de la Bohême, qui ne tarda pas à perdre son indépendance et à devenir un fief de l'Autriche. Dès lors, elle n'eut plus de rapports directs avec aucun peuple.

Ainsi donc, descendants d'une peuplade gauloise, les Bohêmes sont pendant quelque temps vassaux des Mérovingiens et des Carlovingiens, puis deviennent membres de l'Empire germanique, et enfin entrent en relations d'amitié avec la France. A vrai dire, l'alliance de la France et de la Bohême au quatorzième siècle fut un événement fortuit plutôt que le résultat d'un système politique. Sans le droit de succession, qui porta les princes de la maison de Luxembourg sur le trône de Bohême, il est douteux que les rois de France eussent songé ou fussent parvenus à se ménager l'alliance de la Bohême, qui leur permit un moment de paralyser les mavaises dispositions de l'Autriche, de la Bavière, de la Confédération germanique enfin, plaçant tous les princes allemands entre deux feux. Le principal mérite de Charles le Bel, de Philippe de Valois et de Charles le Sage, c'est d'avoir su tirer parti de l'occasion lorsqu'elle s'est présentée. Si l'on veut trouver la cause première de cette alliance, il faut remonter jusqu'à saint Louis. En 1268,

en

ayant été choisi pour arbitre dans une querelle qui divisait Thibaut, comte de Bar, et Henri III, comte de Luxembourg, le monarque français rendit une sentence favorable à ce dernier. Dès lors la maison de Luxembourg témoigna à la France un attachement qui ne se démentit jamais. En 1294, le comte Henri V de Luxembourg signa un traité avec Philippe le Bel, contre Édouard d'Angleterre, moyennant une rente de 500 livres tournois et une somme de 600 livres, et marcha en personne contre les Anglais. Pendant presque toute la durée de la guerre de cent ans que nous fit l'Angleterre, les Luxembourgeois furent nos auxiliaires; de même que l'on voit Jean-l'Aveugle et son fils Charles IV à la bataille de Crécy, ainsi l'on retrouve à la bataille d'Azincourt, en 1415, un autre duc de Luxembourg, Antoine de Bourgogne, qui périt dans les rangs de l'armée française. En 1402, Josse s'était démis du gouvernement du Luxembourg en faveur de Louis, duc d'Or léans, frère de Charles VI, qu'une mort précoce empêcha de profiter longtemps de cet avantage; mais ce serait anticiper sur l'article qui sera consacré aux relations de la France avec le Luxembourg, que de pousser plus loin et d'énumérer d'autres preuves à l'appui de cette vérité. Qu'il suffise d'ajouter que, vers la fin de la guerre de trente ans, Richelieu fut d'autant mieux inspiré en recherchant l'alliance de la Bavière, que le malheureux état où les divisions religieuses et les armées autrichiennes avaient réduit la Bohême ne permettait plus de s'ap puyer sur ce pays. C'est ainsi que ministre-roi, qui semble avoir été le précurseur de Louis XIV en toutes choses, jeta les bases de l'union de la France et de la Bavière, union naturelle qui devait, dans plusieurs circonstances, être d'une si grande utilité aux deux pays contre les empiétements de la maison d'Autriche. Pour en revenir à l'alliance de la France avec la Bohême, nous dirons, en terminant, qu'elle a eu pour les Bohêmes des suites d'autant plus heureuses, que Jean

de Luxembourg et son fils Charles IV imitèrent souvent la politique des rois de France, et, à leur exemple, favorisèrent l'affranchissement des communes autant que les résistances des seigneurs féodaux le leur permirent. BOHÉMIENS, nom que l'on donne, en France, à des troupes de vagabonds à demi sauvages, qui, depuis le quinzième siècle, parcourent l'Europe sans se mêler aux autres peuples, dont ils savent exploiter la crédulité et les passions. Toutes les langues de l'Europe ont, pour les désigner, une dénomination particulière; c'est ainsi qu'on les appelle Heidenen (idolâtres) en Hollande; Tartares, en Suède et en Danemark; Pharaohites, en Hongrie; Egyptiens (Gypsies) en Angleterre; Gitanos, en Espagne; Zingari, en Italie et en Dalmatie; Tchinganes, en Turquie; Cigaies, en Valachie et en Moldavie. Ils se donnent à eux-mêmes le nom de Zigeuner, et c'est celui sous lequel ils sont maintenant le plus généralement désignés.

C'est en 1427 que l'on vit arriver à Paris les premières troupes de Bohémiens. Ils se disaient originaires de la petite Egypte, convertis une première fois à la foi chrétienne, puis retombés dans le mahométisme, et enfin reçus à résipiscence par le pape Martin V, qui leur avait ordonné, disaient-ils, de courir le monde pendant sept ans, sans se coucher sur un lit, la terre étant la seule couche qui leur fût permise. Ils firent leur entrée à Paris, le dimanche 17 août, au nombre de douze; un duc, un comte, et dix hommes à cheval. Le reste de la troupe, qui était de cent vingt personnes, en y comprenant les femmes et les enfants, n'arriva que douze jours après. Mais on leur défendit d'entrer dans la ville, et ils s'établirent à la Chapelle Saint-Denis. Les hommes avaient le teint noir, les cheveux crépus, les oreilles percées et garnies de boucles d'argent. Les femmes, outre leur visage noir, avaient deux longues tresses de cheveux qui retombaient sur leurs épaules. Leur vêtement était une robe liée d'une corde, et, par-dessus, une espèce de

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corset d'une étoffe grossière. L'arrivée de ces singuliers personnages excita au plus haut point la curiosité du peuple de Paris; et comme les femmes avaient la prétention de découvrir les secrets de l'avenir dans les lignes de la main, une foule de gens aliaient leur demander leur bonne aventure, et perdaient le plus souvent auprès d'eux leur bourse et leurs bijoux. Cependant l'évêque de Paris, instruit de ces désordres, se rendit enfin lui-même au village de la Chapelle, y fit faire un sermon par un religieux, et excommunia tous les curieux qui avaient été consulter les Bohémiens. Dès lors les pauvres nomades ne recurent plus aucune visite, et ne gagnant plus rien, ils furent forcés de quitter le pays.

D'où venaient-ils ? D'où venaient les bandes beaucoup plus nombreuses qui se répandirent, à là même époque, dans les autres contrées de l'Europe (*)? Les savants qui se sont posé ces questions les ont résolues de différentes manières; mais l'opinion la plus générale aujourd'hui donne aux Zigeuner une origine indienne. Suivant Grellmann (**), ils auraient fait partie de la caste des sudra ou paria, et auraient quitté l'Inde à l'époque des conquêtes de Timour, vers la fin du quatorzième siècle ou au commencement du quinzième. D'autres savants (***) font remonter à une époque beaucoup plus ancienne les premières migrations des Zigeuner. Ils s'appuient sur ce qu'un peuple de ce nom est signalé

(*) Il en vint, dit-on, en Suisse, plus de quatorze mille, vers 1418. On évalue à sept cent mille le nombre des Bohémiens actuellement en Europe. Sur ce nombre, il y en a environ dix-huit mille en Angleterre ; la Hongrie, la Moldavie et la Valachie en possèdent près de deux cent mille. Enfin, c'est dans la Turquie, la Bessarabie, la Crimée, qu'il s'en trouve le plus.

(**) Histoire des Bohémiens, p. 284 et suiv. de la traduction française. Voyez aussi l'Océanie de l'Univers pittoresque, tom. I,

p. 263.

(***) Voyez Malte-Brun, Précis de géographie universelle, t. VI, première édit.

même par les historiens de l'antiquité, comme habitant les bords de la mer Noire; et ils expliquent, par l'existence d'une ville nommée Aigypsos, dans le delta du Danube (*), l'origine égyptienne que se donnaient les premiers Bohémiens qui vinrent dans l'Europe occidentale.

Quoi qu'il en soit de l'origine de ces nomades, et de l'époque précise de leur première apparition en Europe, le séjour qu'une de leurs bandes avait fait à Paris, en 1427, avait été trop lucratif pour qu'ils ne cherchassent pas à y revenir bientôt. Ils parvinrent même à pénétrer dans l'enceinte de la cité; mais, cette fois, l'autorité ecclésiastique ne fut plus la seule à s'inquiéter de leur voisinage; et une ordonnance des états généraux tenus à Orléans, en 1560, prescrivit aux gouverneurs des provinces de les exterminer par le fer et le feu. Cependant il paraît que cette ordonnance fut mal exécutée, ou qu'ils parvinrent à se soustraire aux poursuites de l'autorité, puisqu'en 1612 on fut obligé de lancer contre eux un nouvel édit d'expulsion, en prononçant la peine des galères contre ceux qui seraient, à l'avenir, trouvés sur le territoire du royaume.

Ces édits contribuèrent, sans doute, à diminuer, en France, le nombre des Bohémiens ; mais ils ne purent les expulser entièrement. Les forêts et les pays de montagnes en recélèrent toujours quelques troupes plus ou moins considérables. Suivant Greellmann (**), vers le milieu du dix - huitième siècle, on en rencontrait beaucoup en Alsace et en Lorraine. On en trouve encore actuellement quelques-uns dans cette dernière province, où le peuple leur donne indifféremment les noms de Hüngar, Hongres, Honcks, Hnidns et Zigenners.

«(***) Cette race, complétement diffé

(*) Strabon, après lui, Étienne de Byzance, font mention de cette ville.

(**) Histoire des Bohémiens, p. 40. (***) Le passage suivant, où l'on trouve des détails curieux sur ces Bohémiens de France, est extrait de l'Essai sur les inva

rente de celle qui habite la Lorraine, et dont le langage, inintelligible pour les gens du pays, indique l'origine étrangère, est répandue dans les villages de Berenthal, Philipsbourg et VerrieSophie (canton de Bitche). Elle compte une quarantaine d'individus. Avant 1803, ils vivaient dans les bois, sous la domination de l'un d'eux, qui était leur chef, et qui avait sur ses subor donnés le droit de vie et de mort. Plu sieurs d'entre eux ayant commis des crimes, leurs compagnons n'attendirent pas les recherches de la justice, ils les fusillèrent eux-mêmes. En 1803, les agents forestiers les forcèrent à rentrer dans les villages. Ces hommes vivent du produit de leur chasse, leurs vols et de quelques aumônes. Quelques-uns jouent de certains instruments dans les fêtes de villages; d'autres se sont faits colporteurs, et vendent de la menue verroterie et de la faïence fabriquée dans les environs. Ils ont une danse extrêmement bizarre et tout à fait caractérisée. La peau des Hnidns est basanée; dès leur plus tendre enfance, ils s'enduisent le corps de lard, et s'exposent nus à l'ardeur du soleil.

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« Les Hnidns sont agiles et robustes; les hommes sont trapus, ils ont les yeux et les cheveux très-noirs, et quelquefois les traits distingués. Les jeunes filles de dix-huit ou vingt ans offrent, sous leurs haillons, une perfection de formes qu'il est rare de rencontrer chez des gens adonnés à un travail pénible. Elles sont très-belles, leur nez est légèrement aquilin, leurs yeux sont noirs, leurs sourcils arqués, leurs cheveux noirs sont d'une longueur démesurée. Une teinte de mélancolie est répandue sur la physionomie de toutes les femmes, sans exception, ce qui leur donne un caractère de tête analogue à celui des femmes de Léopold Robert, dans son tableau des pêcheurs et de la madone de l'arc. »

D'autres parties de la France contiennent encore quelques débris des

sions des Hongrois en Europe, par M. Dussieux, p. 73 et 74.

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