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Bonnivet se vit alors contraint de passer lui-même la Sésia, pour essayer de rentrer en France par le val d'Aoste. Il fit en conséquence jete un pont entre Romagnano et Gatanera, et s'avança pendant la nuit sur les bords de la rivière. Les Impériaux, fatigués des marches et des contre-marches qu'ils ne cessaient de faire depuis quelque temps, auraient voulu passer cette nuit dans leur camp; mais le duc de Bourbon les engagea à se rapprocher de la Sésia, pour surveiller les mouvements des Français.

Dès la pointe du jour (30 avril 1524), l'amiral fit défiler son infanterie sur le pont; il s'était placé à l'arrière-garde, où il soutenait les efforts de l'armée ennemie, lorsqu'il fut mis hors de combat par un coup de mousquet dans le bras. Il confia alors à Bayard, à Saint-Pol, frere de la Palisse, et à Vandenesse, le sort de l'armée. «Sauvez-la, s'il est possible,» dit-il à Bayard. « Il est bien tard, répondit le héros; mais mon âme est à Dieu, ma vie à l'État; je sauverai l'armée aux dépens de mes jours. » Quelques instants après, Vandenesse fut tué d'un coup d'arquebuse à croc, et Bayard lui-même fut frappé dans les reins d'une balle qui lui rompit l'épine du dos. Nous avons, à l'article BAYARD, raconté la mort glorieuse du chevalier sans peur et sans reproche; nous avons cité sa noble réponse au duc de Bourbon; ajoutons seulement ici que, laissé, par a retraite des Français, entre les mains des Impériaux, il reçut de Pescaire les soins les plus généreux. Après sa mort, son corps fut embaumé et envoyé à sa famille; « famille héroïque, ajoute un historien, accoutumée à verser son sang pour la patrie. En effet le trisaïeul de Bayard était mort à la bataille de Poitiers, son bisaïeul à la bataille d'Azincourt, son aïeul à celle de Montlhéry, et son père avait été mis hors de combat à Guinegate.

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Le comte de Saint-Pol, resté seul chargé de couvrir la retraite de l'armée, s'en acquitta avec valeur, et fut bien secondé par Annebeau, le vidame de Chartres, Beauvais, dit le Brave, et

le comte de Lorges. Ce dernier fit faire si à propos une décharge de mousqueterie sur les Espagnols qui pressaient la gendarmerie, qu'ils furent forcés de reculer assez loin pour donner au reste de l'armée le temps de se mettre en sûreté.

Contents d'avoir vu les Suisses rentrer dans leur pays, et les Français se diriger vers le Pas de Suze et le Dauphiné les généraux ennemis ne songèrent plus à inquiéter la marche de l'armée. Le château de Crémone s'était rendu quelque temps auparavant, et il ne restait plus aux Français en Italie que Lodi et Alexandrie, qui, ne pouvant plus être secourus, ne tardèrent pas à se rendre.

BIARD (François), peintre de genre, né à Lyon, en 1800, est élève de l'école de cette ville. M. Biard a acquis une célébrité fort grande auprès du public parisien par ses travaux dans le genre comique; il est vrai de dire que ces futilités sont fort amusantes; ainsi, ses Comédiens ambulants, le Baptéme sous la ligne, le Bon gendarme, la Garde nationale de campagne, sont des tableaux d'un comique franc et légitime. Mais lorsque M. Biard reproduit les Suites d'un bal masqué, il fait un abus blâmable de son talent. M. Biard, depuis quelques années, a fait quelques tableaux de style; et nous ne pouvons qu'applaudir aux belles qualités que l'on trouve dans ces œuvres. Il a exposé, en 1836, un Branlebas de combat à bord d'une frégate; en 1837, Duquesne délivrant les captifs d'Alger; en 1838, Sacrifice de la veuve d'un bramine; le Désert; en 1839, Embarcation attaquée par des ours blancs.

BISOT OU BIZOT (J. L.), savant, né à Besançon en 1702, a construit, dans un des faubourgs de cette ville, un cadran solaire fort ingénieux, dont Lalande a donné la description dans le Journal des savants du mois de juin 1758. Un ange peint contre la muraille est abrité par un toit incliné sur lequel sont découpées à jour les heures et les demies, depuis onze jusqu'à cinq, et cet ange indique du doigt

un point sur lequel J'heure vient se dessiner en traits lumineux, lorsque le soleil donne sur le toit. Bisot a publié, dans le Journal encyclopédique, un mémoire sur les mesures de la Franche-Comté, et plusieurs observations fort curieuses sur la chimie et la météorologie. On lui doit en outre plusieurs brochures intéressantes, dont on peut voir les titres dans la Biographie universelle.

BLANDIN (Frédéric), chirurgien distingué, naquit le 2 décembre 1798, à Aubigny, département du Cher. Il fit ses études au lycée de Bourges, et vint à Paris pour étudier la médecine, où il devint bientôt un des plus brillants élèves de l'école. Il fut reçu successivement élève de l'école pratique, externe, puis interne dans les hôpitaux, aide d'anatomie, et enfin prosecteur à la faculté de médecine, à la suite de concours dans lesquels il fit preuve d'un talent remarquable. Reçu agrégé près la faculté de médecine, il fut bientôt nommé chirurgien du bureau central en 1825; en 1827, chirurgien de l'hôpital Beaujon, et plus tard chirurgien de l'Hôtel-Dieu. À la suite d'un concours ouvert devant la faculté de médecine de Paris, il obtint la place de chef des travaux anatomiques, lorsque déjà il était membre de l'Académie de médecine et de plusieurs sociétés savantes. Quoique se livrant avec le plus grand succès à l'enseignement public de l'anatomie et de la médecine opératoire, M. Blandin a encore trouvé le moyen de publier: 1o un Traité d'anatomie des régions; 2° un Traité d'anatomie descriptive; 3° une édition de l'Anatomie générale de Bichat, avec de nombreuses notes; 4o plusieurs articles dans le Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratique; 5o des Mémoires originaux dans le Journal hebdomadaire, dont il fut un des fondateurs, et dans la Bibliothèque médicale; 6o enfin plusieurs thèses de concours, outre sa thèse inaugurale qui fut soutenue le 9 décembre 1824.

BLONDEL (Merry-Joseph), peintre d'histoire, né à Paris en 1781, est élève

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de M. Regnault. Il a obtenu, en 1803, le grand prix de peinture sur le sujet d'Énée emportant son père Anchise. M. Blondel est auteur des tableaux suivants : Homère dans Athènes (1812), Zénobie sur les bords de l'Araxe (1812), Évanouissement d'Hécube (1814) (musée de Dijon), Louis XII à son lit de mort (1815) (musée de Toulouse), Philippe-Auguste à Bouvines (1819) (galerie du PalaisRoyal), l'Assomption de la Vierge (église de l'Assomption), le Christ enseveli par Joseph d' Arimathie; deux compartiments du grand escalier du musée, représentant la chute d'Icare et Eole déchaînant les vents contre la flotte troyenne; le plafond de la salle de Henri II au Louvre, représentant la dispute de Minerve et de Neptune, la Paix et la Guerre (1822); sainte Élisabeth de Hongrie déposant sa couronne aux pieds de l'image du Christ (1824) (église de Sainte-Elisabeth); Assomption de la Vierge pour Rodez. En 1827, M. Blondel a peint le plafond de la grande salle du conseil d'État au Louvre, représentant la France recevant la Charte; les voussures de cette salle offrent huit sujets de l'histoire nationale; savoir: Louis le Gros donnant les premières chartes de commune; saint Louis donnant la pragmatique sanction; Louis XVIII maintenant la liberté des cultes; la création du conseil d'État par Louis XIV; l'affranchissement des serfs par Louis le Gros; la création des chambres par Louis XVIII; l'installation des parlements par saint Louis; la cour des comptes créée par Philippe le Bel. Ce bel et grand ouvrage dû au pinceau de M. Blondel est l'une des plus belles peintures monumentales et nationales que renferme le Louvre. On lui doit encore le plafond de la première salle du conseil d'État, représentant la France victorieuse à Bouvines; la galerie de Diane à Fontainebleau; à la Bourse, la Juslice qui protége le Commerce, et six bas-reliefs en grisailles; la France qui a reconquis les trois couleurs aux journées de juillet 1830; le portrait de

Percier (1889). M. Blondel est membre de l'Académie des beaux-arts depuis 1832.

BLOUET (Guillaume-Abel), architecte, né à Passy en 1795, fut élève de Delespine, et a obtenu, en 1817, le second grand prix et le premier en 1822. Il envoya d'Italie, en 1825, à l'école des beaux-arts, la restauration des Thermes de Caracalla, en dix planches. Ce beau travail, qui a été publié en 1830, le fit admettre parmi les membres de la commission de Morée, et c'est à lui que l'on doit le plus grand nombre des planches de l'ouvrage publié par cette commission. Il fut chargé, en 1833, de terminer l'Arc de triomphe de l'Etoile, et on ne saurait qu'applaudir à la manière dont il s'est acquitté de cette honorable mission.

BOBÊCHE. (Voy. SALTIMBANQUES.) BOICHOT (Guillaume), sculpteur, né en 1738, à Châlons-sur-Saône, alla étudier son art en Italie, et s'attacha de préférence à dessiner d'après l'antique. A son retour, il exécuta pour sa ville natale deux anges destinés à soutenir la châsse de saint Marcel, dans l'église de ce nom. Peu après il alla à Dijon, et fit, pour le réfectoire de l'abbaye de Sainte-Bénigne, une suite de bas-reliefs qui ont été malheureusement détruits. On peut encore voir, à la salle de l'Académie, trois bas-reliefs de cet artiste, dont la pureté de dessin et la simplicité de composition sont audessus de tout éloge. Boichot vint enfin à Paris, et se fit connaître par l'admirable bas-relief qui forme le retable du maître-autel de l'église de Montmartre. Reçu agrégé à l'Académie de peinture et de sculpture en 1789, il exposa la même année trois sujets, parmi lesquels était sa statue de Télèphe arrachant de sa cuisse une flèche lancée par Achille, et huit dessins; en 1791, Diomède enlevant le palladium, et une urne cinéraire ornée d'un bas-relief d'une belle composition; en 1801, les bustes de Denon et de Bernardin de Saint-Pierre; en 1806, les bustes de Michel-Ange et du général Watrin. Boizot avait con

couru, en 1793, pour la statue colossale du peuple, et avait été récompensé; cependant le gouvernement ne l'employa pas; aussi fut-il obligé pour vivre d'aller à Autun professer le dessin, à l'école centrale de cette ville. Lorsque l'Institut fut créé, Boichot en fut aussitôt nommé correspondant. Il ne revint à Paris que vers 1801. Cette absence de la capitale à une pareille époque, et plus encore son extrême modestie, ont empêché que son nom ait obtenu la célébrité que ses ouvrages doivent lui assurer; pour nous, nous n'hésitons pas à dire que Boichot est l'un des meilleurs sculpteurs français. Il mourut le 9 décembre 1814. On possède à Paris plusieurs ouvrages de cet artiste, entre autres un Hercule assis, qui était autrefois placé au portique du Panthéon, le grand bas-relief du porche de SainteGeneviève, la statue de saint Roch à l'église de ce nom, les fleurs du grand portique de l'arc du Carrousel, dont le dessin et le goût sont si parfaits. Il a dessiné les vignettes du Théocrite, de l'Hérodote, du Thucydide et du Xénophon, publiés par Gail.

BOISFREMONT (Charles de), peintre d'histoire et de portraits, ancien chevalier de Malte et page de Louis XVI. De Boisfremont fut obligé, par les événements, de passer en Amerique; la nécessité le fit peintre. Secondé par d'heureuses dispositions, il n'eut point de maître; mais à son retour en France, il se mit à imiter la manière de Prud'hon. On a de cet artiste La mort d'Abel (1803), les reproches d'Hector à Paris, la Descente d'Orphée aux enfers, la Clémence de Napoléon envers la princesse de Hatzfeld, exécuté en tapisserie aux Gobelins; Virgile lisant son Enéide devant Auguste et Octavie, l'Éducation de Jupiter sur le mont Ida, plafond du pavillon de Marsan; Ulysse déguisé en mendiant, Vénus et Ascagne, Psyché et l'Amour, la Samaritaine, la Mort de Cléopâtre (ces deux derniers au musée de Rouen). C'est à Boisfremont que l'on est redevable des procédés à l'aide desquels on est

parvenu à conserver et a rétablir les peintures du château de Versailles, qui étaient dans un état de dégradation extrême. Cet artiste distingué est mort en 1838.

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BOIZOT (Simon-Louis), sculpteur, naquit en 1743, à Paris; il étudia la sculpture sous la direction de MichelAnge Slodtz, et à dix-neuf ans, 1762, il emporta le grand prix sur le sujet de la Mort de Germanicus, et alla en Italie. A son retour, il fut reçu agrégé à l'Académie en 1773, et exposa la statue en pied de Louis XV pour Brest; en 1775, Prométhée formant l'homme du limon de la terre; les bustes de Louis XV et de Hallé; le 28 novembre 1778, il devint membre de l'Académie sur sa figure de Méléagre, qu'il exposa en 1779, ainsi que le buste de Racine; en 1781, le buste de Marie-Antoinette; le Baptême de Jésus, bas-relief de seize pieds sur huit, à la chapelle des Fonts à SaintSulpice; en 1785, le buste de Louis XVI; une statue de Racine (à l'Institut), et un Mercure; en 1789, le buste de Necker; deux statuettes représentant l'Amitié et la Tendresse ; en 1793, un Républicain maintenant l'union et l'égalité; le modèle de la statue colossale du peuple, pour le Pont-Neuf; le Génie des arts réveillé de son assoupissement par la Sagesse; en l'an v, une Bacchante; en l'an vi, le médail lon de Bonaparte et le buste de Daubenton; en l'an VII, quatre bas-relief's pour un salon du Luxembourg, alors palais directorial ; en l'an vIII, le Génie de la France victorieux offrant la paix; en l'an Ix, le buste du général Joubert; en 1806, le buste de Jos. Vernet. Boizot a exécuté les figures allégoriques de la colonne de la place du Châtelet, et la Victoire dorée qui couronne ce monument est regardée comme son chef-d'oeuvre. Il a fait aussi les modèles de vingt-cinq panneaux de la colonne Vendôme. Championnet l'avait chargé d'élever le monument que l'armée de Sambre-etMeuse avait voté à son général, Hoche; mais ce mausolée n'a pas été achevé. On voit à Versailles deux bus

tes de Boizot; l'un représente Joseph II, et l'autre Racine. Boizot, adjoint à professeur à l'ancienne académie en 1785, fut nommé professeur à l'école impériale en 1806; il fut aussi attaché à la manufacture de Sèvres et à celle des Gobelins comme dessinateur; cependant, son dessin n'était pas toujours pur, et se ressentait du goût trop facile du dix-huitième siècle.

BONET (J.-P.-Fr., comte), pair de France, lieutenant général, grand-croix de l'ordre royal de la Légion d'honneur, est né à Alençon en 1768. Au moment de la révolution, il servait comme soldat dans le régiment de Boulonnais (soixante-dix-neuvième d'infanterie). Nommé sergent dans un bataillon de volontaires de son département, il passa par tous les grades inférieurs, et il était parvenu à celui d'adjudant général, lorsqu'il fut nommé général de brigade en 1794. Il fit, en cette qualité, à l'armée de Sambre-etMeuse, sous les ordres du général Jourdan, les campagnes de 1794 et 1795, et se signala au combat de la Chartreuse, en Belgique, le 16 septembre 1794, et à toutes les affaires auxquelles il prit part. Il fit ensuite, avec la même distinction, les guerres d'Allemagne et d'Italie, de 1796 à 1799. Ses brillants faits d'armes pendant la campagne d'Allemagne de 1800, notamment à la bataille de Hohenlinden, où il commanda une division, sous les ordres du général Grenier, attirèrent sur lui l'attention du premier consul. Devenu général de division le 27 août 1803, il alla prendre le commandement de la vingt-sixième division militaire à Aix-la-Chapelle, et fut envoyé, en 1804, au camp de Brest, sous les ordres du maréchal Augereau. Il resta ensuite en non-activité, depuis le 30 thermidor an XIII jusqu'à la fin de 1807.

Appelé alors au commandement d'Aranda, il se fit particulièrement remarquer pendant la campagne d'Es pagne de 1808. Employé sur la côte septentrionale de la Péninsule, contre les insurgés de Galice, il battit, dans diverses rencontres, les généraux Ba

lesteros et Marquesito. En novembre 1809, au moment où il venait d'être appelé au commandement de la troisième division du deuxième corps de l'armée d'Espagne, il fit éprouver à ces deux généraux un échec considérable à l'affaire de Saint-Ander.

En 1810, le général Bonet, qui venait de quitter le commandement de Saint-Ander pour prendre celui d'une division isolée de l'armée d'Espagne, pénètre dans les Asturies avec les faibles troupes placées sous ses ordres, pousse l'ennemi devant lui, se porte sur la Déba pour y recevoir les munitions dont il avait besoin, et retourne à Oviedo, chef-lieu de son commandement. Les difficultés qu'il éprouvait pour alimenter sa division le déterminèrent à tenter de passer sur la rive gauche de la Corneillana pour y étendre ses troupes. Ce projet, exécuté le 25 mars, avec autant d'audace que d'habileté, réussit au delà de toute espé

rance.

Le 14 juillet 1811, un corps espagnol, descendu des montagnes de VillaFranca, en Biscaye, se disposait à pénétrer dans les vallées environnantes; le comte Bonet marche avec résolution à sa rencontre, le disperse, et préserve la partie du littoral occupée par ses troupes d'une invasion d'autant plus dangereuse qu'elle pouvait compromettre les corps qui appuyaient sa droite et sa gauche. Le mois suivant, il se trouva opposé à l'armée de Galice, la tint longtemps en échec et parvint, par ses savantes manoeuvres, à la défaire entièrement, les 5 et 6 novembre suivant. Il se signala d'une manière brillante à l'attaque de Celdessajoras, parvint, dans le mois de décembre, à se rendre maître des Asturies, et à s'emparer de soixante bâtiments anglais et espagnols en station dans le port de Gijon et dans les ports environnants.

Pendant la retraite que l'armée de Portugal, commandée par le maréchal Marmont, exécutait sur le Duero, le général Bonet fit encore preuve de talents et d'intrépidité. Il s'opposa vivement, avec le général Clauzel, à ce

que Marmont livrât la bataille des Arapiles n'ayant pu vaincre l'obstination du maréchal, il dut céder et combattre. Le 22 juillet 1812, jour de la bataille, sa division, qui était à l'avant-garde, s'empare d'un des mamelons des Arapiles, au moment où y montait une colonne de troupes portugaises. Il la culbuta et allait s'emparer d'un second mamelon lorsqu'il fut prévenu par une division anglaise. Il se maintint dans sa première position, où Marmont fit établir une batterie. On connaît le résultat déplorable de cette bataille. Le lendemain, le général Bonet se signala par sa bravoure et son habileté au combat de Penaranda, où il reçut une blessure assez grave.

L'empereur, au commencement de 1813, fui confia le commandement d'une division de la grande armée, sous les ordres du maréchal Marmont. Le 2 mai, Bonet prit une part active à la bataille de Lutzen, où il soutint avec fermeté plusieurs charges de cavalerie, dans lesquelles l'ennemi éprouva de grandes pertes. Il se distingua le 20 à la bataille de Rautzen, le 8 sur les hauteurs de Dohna, et le 10 dans la plaine de Toeplitz. Il se battit avec la plus grande valeur contre des forces supérieures, et n'abandonna le champ de bataille que lorsqu'il reconnut l'impossibilité de résister plus longtemps à un ennemi supérieur en nombre.

La restauration ne répudia pas, du moins en apparence, les services du général Bonet. Le 20 mars 1815, Napoléon, qui connaissait son patriotisme, lui confia le commandement de la place de Dunkerque, menacée par l'ennemi qui réunissait toutes ses forces sur cette ligne de nos frontières.

Après le désastre de Waterloo, Bonet se condamna à la retraite, et ne reparut un moment que sous le ministère du maréchal Gouvion-Saint-Cyr. Le pouvoir royal, plus éclairé, semblait alors vouloir marcher dans les voies de la charte qui promettait la liberté, et le comte Bonet fut appelé au commandement de la treizième division à Rennes.

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