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quelle il fut fait adjudant général, puis Chef de brigade. En 1794, il servit sous les ordres de Pichegru. En 1795, il se trouvait à Paris lors de la révolte des sections, et contribua à la victoire de la Convention. Il se distingua de nouveau pendant la campagne de 1799 en Italie. Nommé, en 1804, officier de la Légion d'honneur, il se retira, en 1806, à Clerval, près de Beaumeles-Dames, sa ville natale, et y mourut le 8 mai 1825.

BLONDEAU (Charles), avocat au Mans, mort en 1680. On a de lui un ouvrage estimé, sous le titre de : Portraits des hommes illustres de la province du Maine, le Mans, 1666, in-4°.

BLONDEAU (Claude), avocat au parlement de Paris, commença en 1672, avec Guéret, le Journal du Palais, dont il composa seul, après la mort de celui-ci, les tomes XI et XII. Le soin et la clarté qui ont présidé à la rédaction de cette utile collection font l'éloge des deux auteurs. Blondeau a encore publié, en 1689, sous le titre de Bibliothèque canonique, une nouvelle édition de la Somme bénéficiaire, de Laurent Bouchel, enrichie de nombreuses notes.

BLONDEAU DE CHARNAGE (ClaudeFrançois) naquit en Franche-Comté le 12 mai 1710, et mourut à Paris le 20 octobre 1776. Après avoir servi quelque temps dans les milices comme lieutenant, il obtint sa retraite avec une pension, et vint se fixer à Paris, où il composa un grand nombre de brochures, qui ont été recueillies en partie sous le titre d'OEuvres du chevalier Blondeau, et publiées en 2 vol. in-12, Avignon, 1745. Le principal ouvrage de Blondeau de Charnage est un Dictionnaire de titres originaux, en 5 vol. in-12, Paris, 1764 et années suivantes, où l'on trouve des renseignements curieux pour l'histoire de l'ancienne noblesse.

BLONDEAU (Jean-Baptiste-AntoineHyacinthe), né à Namur (Belgique) le 20 août 1784, après avoir fait ses humanités au collége de cette ville, commença à l'école centrale de Bruxelles, et ensuite à celle d'Anvers, l'étude de

la philosophie et de la législation. Il vint à Paris au commencement de 1802 (ventôse an x), et fut admis, comme élève d'élite du département des DeuxNethes, à suivre les cours de l'Académie de législation. Reçu avocat en 1805, il fut nommé la même année professeur suppléant à l'école de droit de Strasbourg; trois ans après, il passa, avec le même titre, à celle de Paris. On lui offrit, en 1811, une place de procureur impérial au chef-lieu de l'un des départements de la Hollande ; mais il refusa cette place, et fut chargé, en 1812, de l'enseignement du droit romain à la Faculté de droit de Paris. Il fut nommé définitivement à cette chaire en 1819. Enfin, le 4 août 1830, il fut nommé doyen de la Faculté de droit, fonctions qu'il exerce encore aujour d'hui.

M. Blondeau avait fondé, en 1820, un recueil périodique, intitulé: Thémis, ou Bibliothèque du jurisconsulte, qui a longtemps exercé sur les progrès de l'étude du droit une heureuse influence. Il a en outre publié, avec M. Du Caurroy, trois éditions du Juris civilis Ecloga, dans lequel on a réuni aux Institutes de Justinien les principaux textes du droit antéjustinien; et, avec M. Bonjean, une traduction des Institutes accompagnée d'un Corpus juris civilis antejustinianei, où (à l'exception des codes Théodosien, Grégorien et Hermogénien) se trouvent réunis tous les documents juridiques antérieurs à Justinien, qui concernent spécialement le droit privé. Des articles plus ou moins étendus sur les méthodes philosophiques, sur la légis lation ou sur le droit, ont été donnés par M. Blondeau à divers recueils pé riodiques, et notamment à la Décade philosophique, au Magasin encyclopédique, à la Bibliothèque du bar reau et à la Revue de législation et de jurisprudence..

BLONDEAU (N.), soldat au 20° régiment de chasseurs à cheval, né à Catillon (Nord). En 1793, il s'élança à cheval dans l'Inn, et alla sur la rive opposée attaquer trois dragons de Latour, qu'il ramena prisonniers avec

leurs chevaux. Peu de temps après, dans une charge, il sauva la vie à un grenadier français, et le dégagea des mains de deux cavaliers, qui, à leur tour, furent obligés de se rendre. Pendant la campagne de 1796, Blondeau se trouvant à la découverte dans les environs d'Offenbourg, se mit avec le brigadier Desbordes à la poursuite de plusieurs vedettes qu'il poussa à travers un bois; à peine s'y fut-il enfoncé, qu'il aperçut devant lui vingt-cinq hommes d'infanterie. Sans hésiter, il les somme de se rendre; ceux-ci mettent bas les armes, et l'audacieux chasseur les dirige aussitôt vers son camarade, qu'il charge de les conduire au camp. A peine a-t-il terminé ce coup de main, qu'il part au galop, poursuit de nouveau les vedettes et ne revient qu'après avoir pris deux ca• valiers et leurs chevaux. On vit quelquefois Blondeau conduire à son régiment jusqu'à onze cavaliers montés et équipés.

BLONDEL (David), savant ministre protestant, historiographe de France, naquit à Châlons-sur-Marne, en 1591, et mourut à Amsterdam en 1655. Ses ouvrages les plus estimés sont : des Sibylles célèbres, Paris, 1649, in-4°; de Formula REGNANTE CHRISTO, in veterum monumentis, usu, Amsterdam, 1646, in-4°. C'est un traité curieux et plein d'érudition, où l'auteur réfute les historiens qui prétendaient que cette formule avait commencé sous les règnes de Philippe Ier et de Philippe II, pendant l'excommunication desquels elle aurait été substituée aux années de règne ; Assertio genealogiæ francicæ, Amsterdam, 2 vol. in-fol., ouvrage dont l'objet était de réfuter les livres publiés par Chifflet contre la France; enfin Barrum - CampanoFrancicum adversus commentarium lotharingicum, J. J. Chiffletii, Amsterdam, 1652, in-fol.

BLONDEL (François), architecte célebre, naquit à Ribemont, en Picardie, en 1617. Il étudia d'abord les belles-lettres, et fut choisi pour accompagner, dans ses voyages, le jeune comte de Brienne. Pendant trois ans

il parcourut l'Allemagne et l'Italie. A son retour, il fut employé dans diverses négociations, visita l'Égypte, et, en 1659, il se rendit à Constantinople, en qualité d'envoyé extraordinaire, au sujet de la détention de l'ambassadeur français. Le succès qu'il obtint dans cette affaire lui valut un brevet de conseiller d'État, et il fut chargé d'enseigner au premier dauphin les lettres et les mathématiques. Il professa même cette dernière science au Collége royal.

Ce n'est que vers l'année 1665 que Blondel dirigea son esprit vers l'architecture. Il rétablit un pont sur la Charente, à Saintes, et le décora d'un arc de triomphe. En 1669, il fut admis à l'Académie des sciences, et Louis XIV ordonna que les travaux publics qui se feraient à Paris seraient exécutés d'après ses plans. C'est alors que Blondel dirigea la restauration des portes Saint-Antoine et Saint-Bernard, et fit élever la porte Saint-Denis, que l'on regarde comme son chef-d'œuvre. Il en fut récompensé par la place de directeur et de professeur de l'Académie d'architecture. Il publia, sous le titre de Cours d'architecture, les leçons qu'il donnait à ses élèves. Son excellent traité intitulé: Nouvelle manière de fortifier les places, 1683, lui valut le grade de maréchal de camp. Ce savant artiste mourut le 21 janvier 1686, et non pas en février, comme le prétendent tous sés biographes.

BLONDEL (Jacques - François) était neveu de François Blondel; il fut comme lui architecte et membre de l'Académie d'architecture. Il mourut en 1756. Nous ne savons rien sur sa vie. Son fils, Jacques Blondel, né à Rouen, en 1705, fut son élève, et non pas, comme on l'avance souvent, celui de François. En 1739, il ouvrit une école d'architecture, et le mérite de ses lecons le fit recevoir à l'Académie d'architecture, en 1755. Les monuments qu'il éleva sont le palais archiepiscopal de Cambrai, le portail de la cathédrale de Metz, le palais épiscopal, l'hôtel de ville et les

casernes de cette ville. Il mourut le 9 janvier 1774. Il avait su se tenir en dehors du mauvais goût du dixhuitième siècle, et son école présente une grande sévérité de principes. On a de Jacques Blondel plusieurs ouvrages estimés; nous citerons, entre autres, son Architecture française, 1772, 4 vol. in-fol., et son Cours d'architecture civile, 9 vol. in-8°, terminé par M. Patte.

BLONDEL (Jean), président à la cour impériale de Paris et l'un des rédacteurs du Code criminel, naquit à Reims, en 1733. Après avoir débuté d'une manière brillante dans la carrière du barreau, il fut nommé, en 1787, secrétaire du sceau, place qu'il Occupa jusqu'à la déchéance de Louis XVI. Arrêté à cette époque, il subit une longue détention. C'est en 1803 qu'il fut appelé à la cour impériale. Il mourut en 1810. Il a publié un assez grand nombre d'ouvrages qui ont eu du succès à l'époque où ils ont paru.

BLONDEL (N.), sous-lieutenant de carabiniers. Atteint d'une blessure grave à la bataille d'Arlon, en 1793, il attendait du secours; près de lui se trouvait un Autrichien plus maltraité encore un chirurgien se présente pour le panser, « Non, non, mon camarade, s'écrie Blondel; ce n'est pas moi qu'il faut secourir, c'est ce brave Autrichien qui est plus blessé que moi! »

BLONDEL OU BLONDIEUS, poëte célèbre du douzième siècle, naquit à Nesle, en Picardie, et s'attacha Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, devint son ́favori, et le suivit dans toutes ses expéditions. On connaît l'anecdote très-peu authentique, qui a fourni à Sedaine le sujet de son opéra de Richard Coeur de Lion. C'est à cet opéra que le nom de Blondel doit toute sa popularité. Quant à ses chansons, dont vingt-neuf se trouvent dans les manuscrits de la bibliothèque royale et de celle de l'Arsenal, elles n'ont rien de bien remarquable, et ne justifient Ipoint la grande célébrité dont a joui

eur auteur.

BLONDIN (Pierre), botaniste, né à

Audricourt, en Picardie, le 18 décembre 1682, fut reçu à l'Académie des sciences, en 1712, et mourut l'année suivante. Tournefort avait une telle confiance dans son savoir, qu'il le chargeait de remplir sa place au Jardin royal lorsqu'il était indisposé.

BLOT LE ROCHER, terre et seigneurie d'Auvergne, à seize lieues ouest de Gannat.

BLOT, baron de Chauvigny, gentilhomme de Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, contribua à l'élévation du cardinal Mazarin, en l'indiquant à Richelieu, qui cherchait à remplacer le P. Joseph. Mazarin, parvenu au ministère, oublia Blot, qui s'en vengea par des épigrammes et par des couplets satiriques. Il prit parti contre le cardinal dans la guerre de la fronde, et s'y distingua par ses bons mots et son inépuisable gaieté. En 1651, le parlement ayant mis à prix la tête du cardinal, Blot et Marigny, l'un de ses amis, firent une répartition de la somme de cent cinquante mille francs promise par le parlement: tant pour le nez, tant pour un œil, tant pour une oreille. Ce ridicule, dit Voltaire, fut tout l'effet de la proscription contre le ministre. » Blot, dans les sociétés, était surnommé l'Esprit, et madame de Sévigné dit de quelques-uns de ses couplets, qu'ils avaient le Diable au corps. Il mourut à Blois, en 1655, au moment où arrivaient en cette ville Bachaumont et son compagnon de voyage, Chapelle, qui a laissé son éloge funéraire dans les vers suivants :

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Ce que fit en mourant notre pauvre ami Blot,
Et ses moindres discours, et ses moindres pensées,
La douleur nous défend d'en dire plus d'un mot;
Il fit tout ce qu'il fit d'une âme bien sensée.

BLOUSE GAULOISE. Voyez SAYE. BLUTEL (Charles-Auguste- EspritRose), né à Caen, le 29 mars 1757, était avocat à Rouen lorsqu'il fut nommé député du département de la Seine-Inférieure à la Convention nationale; il se plaça au Marais, et, dans le procès de Louis XVI, il vota pour la détention et le bannissement. A la fin de 1794, il fut envoyé dans les

villes de Rochefort, Bordeaux et Bayonne; il rendit compte à la Convention des prises faites sur les ennemis, et dénonça les commissaires qui abusaient des réquisitions. Après la journée du 13 vendémiaire an Iv, il fit décréter la destitution des employés de la Convention qui avaient quitté leur poste pendant cette journée. Membre du Conseil des Cinq-Cents, il y fit partie de l'opposition patriotique, et chercha surtout à faire maintenir les lois de la Convention, portant prohibition des marchandises anglaises. Il fit, en février 1797, un rapport remarquable sur l'organisation des douanes, et donna, aŭ mois de mars suivant, sa démission, motivée sur des affaires de famille. Il mourut à Rouen, le 1er novembre 1806.

Bo (Jean-Baptiste) exerçait la profession de médecin à Mur de Barrez, département de l'Aveyron, lorsqu'il fut nommé, en 1789, procureur syndic du district de cette ville, puis député du département de l'Aveyron à l'Assemblée législative. Il fit partie de plusieurs comités dans cette assemblée, mais il s'y fit peu remarquer. Après la session, il fut envoyé par le même département à la Convention nationale. Là, il se rangea parmi les députés qui formèrent le parti de la Montagne, vota la mort de Louis XVI, et fut envoyé en mission dans la Corse et dans la Vendée. Emprisonné à Marseille par les fédéralistes, il fut délivré par l'armée de Cartaux, et revint à la Convention, qui l'envoya de nouveau dans les départements des Ardennes, de l'Aube et de la Marne, pour y organiser révolutionnairement l'administration. C'est dans le cours de cette mission qu'il faillit être tué à Aurillac, d'un coup de fusil qu'on tira sur lui. Envoyé ensuite à Nantes, il fit arrêter et conduire à Paris les membres du comité révolutionnaire, qui, sous la présidence de l'infâme Carrier, avaient commis tant d'horreurs dans cette ville. Mais, à son retour à la Convention, il fut accusé lui-même de terrorisme, parce qu'il ne voulait point approuver les sanglants excès des ther

midoriens; on lui prêta des paroles atroces; on l'accusa d'avoir supposé des correspondances entre des émigrés et des citoyens, afin d'avoir des motifs pour traduire ces derniers devant les tribunaux révolutionnaires. Aucune de ces imputations ne put être prouvér, et toutefois Tallien, Legendre et quelques autres auteurs des réactions, insisterent pour obtenir un décret d'arrestation, qui fut enfin rendu le 8 août 1795; mais Bo profita de l'amnistie du 4 brumaire de la même année, et fut ensuite employé comme chef de bureau au ministère de la police. Au 18 brumaire, ses opinions républicaines lui firent perdre sa place. Il vint habiter Fontainebleau, et y reprit son ancienne profession de médecin. Il y mourut en 1812, regretté de tous ceux qui eurent des relations avec lui.

BOCAGE, pays de la basse Normandie, dont Vire est le chef-lieu. Il forme aujourd'hui le département du Calvados.

BOCAGE, pays du Poitou, forme aujourd'hui une partie du département de la Vendée.

BOCHART DE SARON (Jean-BaptisteGaspard), premier président au parlement de Paris, naquit dans cette ville en 1730, d'une famille distinguée dans la magistrature, et à laquelle avait appartenu le savant ministre protestant Samuel Bochart. Habile mathématicien et astronome distingué, il soupçonna le premier que le nouvel astre que Herschell venait de découvrir pouvait bien être une planète et non une comète, comme on l'avait cru d'abord. Il avait reconnu, en effet, que sa marche était beaucoup mieux représentée par une orbite circulaire que par une orbite parabolique. Reçu membre de l'Académie des sciences en 1779, il consacra à l'astronomie son temps et sa fortune. Il se composa un cabinet renommé par le nombre et la perfection des instruments d'observation, et qu'il mettait avec empressement à la disposition des astronomes. Il fit imprimer à ses frais le bel ouvrage de la Place, la Théorie du mouvement elliptique et de la figure de la terre. Son amour

T. III. 4° Livraison (DICT. ENCYCL., ETC.)

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pour la science ne lui fit cependant pas négliger ses hautes fonctions dans la magistrature; malheureusement ces mêmes fonctions, qu'il avait toujours remplies avec zèle et dévouement, le conduisirent à l'échafaud, où il fut envoyé le 20 avril 1794, avec les autres membres de la chambre des vacations du parlement.

BOCHART (Samuel) naquit à Rouen en 1599. Après avoir fait à Rouen ses humanités de la manière la plus distinguée, il alla étudier la philosophie et la théologie à Sedan, puis à Saumur et à Leyde. A son retour en France, en 1628, il fut nommé pasteur de l'église réformée de Caen. C'est à cette époque qu'il eut avec le jésuite Véron ces céfèbres conférences où assista le duc de Longueville. Sa Géographie sacrée, qu'il publia ensuite, lui fit une grande réputation de savoir, et attira sur lui l'attention de Christine, reine de Suède, qui, par une lettre autographe, l'engagea se rendre auprès d'elle. Bochart fit ce voyage en 1652, fut parfaitement accueilli de la reine, et après un assez long séjour en Suède, revint à Caen reprendre ses fonctious de ministre. Il y mourut le 16 mai 1667. Bochart est l'un des érudits dont les travaux font le plus d'honneur à la France. Ses œuvres ont été publiées Leyde en 2 vol. in-fol., 1675, et en 3 vol. in-fol., 1692-1712. Le principal de ses ouvrages est sa Géographie sacrée. Il savait toutes les langues orientales que l'on apprenait alors, l'hébreu, le syriaque, le chaldéen et l'arabe; il voulut même dans un âge déjà fort avancé apprendre l'éthiopien.

à

BOCK (le baron Jean-Nicolas-Étienne de), l'un de nos plus féconds écrivains, naquit à Thionville en 1747. Il fut successivement capitaine de cavalerie et lieutenant des maréchaux de France. Il émigra au commencement de la révolution, rentra en France en 1800, et fut nommé conseiller de préfecture à Luxembourg. Il mourut à Arlon en 1809. Il avait été l'ami de Goethe, de Wieland et de Buffon, qui le cite quelque part avec éloge. On peut voir dans le supplément de la Biographie univer

selle la liste complète des ouvrages du baron de Bock.

BODARD DE TEZAI (Nicolas-MarieFélix), né à Bayeux au mois d'août 1757, se livra d'abord tout entier à la poésie, puis entra dans la carrière des emplois publics, et devint, en 1792, chef de division à la caisse de l'extraordinaire; dénoncé bientôt comme modéré, il fut mis en prison, et n'en sortit qu'au 9 thermidor. Quand M. Laumond fut nommé consul général à Smyrne, Bodard l'y suivit en qualité de vice-consul. Chargé par lui d'aller à Constantinople demander réparation des vexations que notre commerce éprouvait à Smyrne de la part des sujets mêmes du Grand Seigneur, il s'acquitta de cette mission avec succès, et profita de son retour pour visiter la Grèce. En 1799, il fut envoyé à Naples en qualité de commissaire ou administrateur civil, fonctions qu'il ne remplit que pendant le peu de mois que les Français occupèrent ce royaume. Vers la fin de la même année, le gouvernement consulaire le fit passer à Gênes, en qualité de consul général et de chargé d'affaires; il se trouva bloqué dans cette résidence lors du siége si glorieusement soutenu par Masséna. Sa mission ne cessa qu'avec l'existence de la république ligurienne. A cette époque, il obtint sa retraite. Bodard est mort à Paris le 13 janvier 1823. Il est auteur d'un assez grand nombre de comédies qui ont eu quelque succès, mais qui sont aujourd'hui complétement oubliées.

BODEL (Jehan), trouvère artésien, se croisa pendant la première croisade de saint Louis, et, en 1269, allait suivre ce roi dans sa seconde expédition d'outre-mer, lorsqu'il fut atteint de la lèpre, et réduit à renoncer à vivre avec ses semblables. Il s'ensevelit alors dans une retraite profonde, après avoir adressé de touchants adieux à ses concitoyens. A cette époque, dit M. Monmerqué, qui a publié une savante dissertation sur Jehan Bodel, à cette époque la langue romane du Nord se divisait en trois principaux dialec tes. A la cour de nos rois, à Paris et

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