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et de l'an v. Entre autres actions d'éclat, il prit à Storo, sur les bords du lac d'Iséo, avec un escadron de chasseurs, huit pièces de canon et deux bataillons autrichiens. Il déploya la même valeur en Égypte, où il avait suivi le général Bonaparte; à l'affaire du 22 ventôse, il soutint avec succès, contre les Anglais, la retraite de l'infanterie et de l'artillerie, et eut un cheval blessé et un autre tué sous lui. De retour en France, Bron, devenu général, fut de nouveau employé en Italie. Il fit les campagnes de Prusse en 1807, d'Autriche en 1809, et d'Espagne en 1810 et 1811. Il mérita et obtint le titre de baron à la bataille d'Albufera. A l'affaire d'Arroyo-Molinos, qui eut lieu le 29 octobre 1811, il avait repoussé, à la tête de la compagnie d'élite du 20° régiment de dragons, les hussards hanovriens, et facilité ainsi la retraite de l'infanterie du général Girard, attaquée par des forces très-supérieures, lorsqu'il fut culbuté, blesse, fait prisonnier et conduit en Angleterre, où il resta jusqu'en 1814. En 1815, il fut mis à la retraite, et cessa, depuis cette époque, d'être en évidence.

BRONGNIART (Adolphe-Théodore), fils de M. Alexandre Brongniart, professeur au muséum d'histoire naturelle, l'un de nos plus savants botanistes, est auteur des ouvrages suivants: Essai d'une classification naturelle des champignons, Paris, 1825; Voyage autour du monde de la frégate la Coquille: Botanique, phanerogamie; Prodrome d'une histoire des végétaux fossiles, 1828, 1 v. in-8°; Histoire des végétaux fossiles, ou Recherches botaniques et géologiques sur les végétaux renfermés dans les diverses couches du globe, 2 vol. in-4°. M. Brongniart a en outre publié dans les Mémoires de l'Académie des sciences, dans les Annales du muséum, et dans plusieurs autres recueils scientifiques, un grand nombre de mémoires extrê mement importants sur les différentes parties de l'histoire naturelle. Il est, depuis 1834, membre de l'Institut (Académie des sciences).

BRONGNIART (Alexandre), fils d'Alexandre-Théodore, naquit à Paris, le 5 février 1770. Destiné à la carrière des arts, il se livra, par goût, à l'étude des sciences naturelles, et s'y distingua bientôt.Nommé, en 1794, ingénieur des mines, il est parvenu récemment, par son rang d'ancienneté, au grade d'ingénieur en chef de première classe. Appelé, en 1796, à la chaire d'histoire naturelle de l'école centrale des quatre nations, il devint, en 1800, directeur de la manufacture de porcelaine de Sèvres; fut élu, en 1815, membre de l'Institut (Académie des sciences), et succéda, en 1822, dans la chaire de minéralogie du muséum d'histoire naturelle, au célèbre Haüy, qu'il remplaçait déjà depuis longtemps à la faculté des sciences. Les travaux de M. Brongniart ont puissamment contribué aux progrès qu'ont faits, dans ces derniers temps, les sciences physiques et naturelles. Nous regrettons de ne pouvoir mentionner ici tous ceux qu'il a publiés. Les principaux sont : Traité élémentaire de minéralogie, avec des appli cations aux arts, Paris, 1807, 2 volumes in-8°; Description géologique des environs de Paris, par MM. Cuvier et Brongniart, Paris, in-4o, 1822; Histoire naturelle des crustacés fossiles sous les rapports zoologiques et géologiques, savoir les Trilobites, par M. Al. Brongniart; les Crustacés proprement dits, par M. Desmarest, Paris, in-4°, 1822; Mémoire sur les terrains de sédiment supérieur calcaire trappéen du Vicentin, et sur quelques terrains d'Italie, de France, d'Allemagne, etc., qui peuvent se rapporter à la même époque, Paris, in-4°, 1823; Classification et caractères minéralogiques des roches homogènes et hétérogènes, Paris, in-8°, 1827; Tableau des terrains qui composent l'écorce du globe, ou Essai sur la structure de la partie connue de la terre, 1 volume in-8°; avec tableaux. M. Brongniart à en outre publié, dans les Annales du muséum, dans le Journal des mines, dans les Annales de l'industrie, dans celles des Sciences naturelles et dans beaucoup d'au

tres recueils, des mémoires du plus haut intérêt, parmi lesquels nous devons citer son Mémoire sur la peinture sur verre et sur son introduction dans la manufacture de porcelaine de Sèvres (Annales de l'industrie, 1828, tome II, pag. 8), et son article sur l'Art des poteries (300 pages avec table et planches, dans le Dictionnaire technologique de Thomine). Cet article, ou plutôt cet ouvrage, traite de toutes les parties de l'art céramique. Nous savons que M. Brongniart prépare, sur cet art, un grand ouvrage; espérons qu'il ne laissera pas trop longtemps attendre au public une production que ses connaissances spéciales doivent rendre si importante.

Il nous reste maintenant à dire ce que, pendant une administration de quarante ans, M. Brongniart a fait pour la manufacture de Sèvres : il a rétabli dans son ancienne splendeur un établissement qui était en ruine, et dont les produits actuels rivalisent avec ce que le vieux Sèvres et les manufactures étrangères peuvent offrir de plus beau. (Voyez SÈVRES (manufacture de), et PORCELAINE.) Il a, et c'est là un de ses plus beaux titres, fondé le musée céramique, présentant une collection complète, aussi intéressante pour l'industrie que pour la science, de tout ce qui a constitué l'art du potier dans tous les pays, dans tous les temps et daus tous les genres. (Voyez CERAMIQUE.) Il a établi un atelier de peinture sur verre, et, par la production d'un assez grand nombre d'admirables verrières, il a puissamment contribué à la renaissance d'un art qui depuis plus d'un siècle n'était plus cultivé chez nous. (Voy. VERRE (peinture sur). Enfin, en 1839, il a fait faire quelques essais de peinture sur émail, qui donnent l'espoir de voir bientôt prospérer de nouveau cet art si utile, dans le pays où il a pris naissance. (Voyez ÉMAIL (peinture sur.)

BRONGNIART (Alexandre-Théodore), architecte, naquit à Paris le 15 février 1739.

L'influenee des mœurs du dix-hui

tième siècle, en s'étendant sur l'architecture comme sur tous les arts, n'eut pas néanmoins pour elle des conséquences aussi fâcheuses que pour les autres arts du dessin. Les monuments de ce temps, sans avoir le caractère de grandeur que présentent ceux du siècle de Louis XIV, ont, sur ces derniers, l'avantage d'offrir plus d'élégance et souvent même plus de pureté. Enfin, la magnificence qui, au dix-septième siècle, n'avait pu appartenir qu'au grand roi, ayant fait place au luxe qui s'étendait à plus de membres de la société, l'architecture prit un plus large développement, et si les monuments eurent moins de grandeur, on en construisit un plus grand nombre, et les architectes eurent des occasions plus fréquentes de déployer leurs talents. D'ailleurs, dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, on étudia avec beaucoup de zèle les monuments de l'antiquité grecque, et bien que ces monuments ne soient pas, comme on le pensait alors, les types absolus et exclusifs du beau, leur pureté dut exercer une heureuse influence sur les idées des artistes de cette époque. (Voyez SOUFFLOT, BOULLÉE, etc.)

Théodore Brongniart avait été destiné par son père (*) à la carrière de la médecine; il acquit, dans une éducation conforme à ce dessein, un grand nombre de connaissances qui manquent à la plupart des architectes, et qui leur seraient cependant d'un grand secours: Il étudia ensuite l'architecture à l'école de Boullée; et, sous la direction d'un aussi bon maître, il put dé velopper toutes les heureuses qualités de son esprit. Les premiers édifices qu'il construisit, prouvèrent la simplicité et la pureté de son goût. Parmi eux nous citerons : le petit palais du

(*) Pharmacien, et non pas professeur de chimie au muséum, comme le disent toutes les biographies. C'est Autoine-Louis Brongniart, frère d'Alexandre-Théodore, qui a été administrateur et ensuite professeur de chimie appliquée aux arts au jardin du roi, où il a été remplacé par Vauquelin.

duc d'Orléans à la Chaussée-d'Antin; rhotel Monaco, rue Saint-Dominique; l'hotel de Sainte-Foy, rue Basse-duRempart, aujourd'hui remanié, mais alors l'un des plus jolis morceaux d'architecture de la capitale; les bains antiques du baron de Besenval; le palais de mademoiselle de Condé, rue Monsieur, etc. En 1781, il fut chargé, de construire un couvent de capucins à la Chaussée-d'Antin, et remplaça le cloître à arcades ogivales par un péristyle d'ordre dorique. Cette substitution de l'architecture grecque à l'architecture gothique, contre laquelle nous nous sommes si souvent prononcés, se trouvait ici justifiée par la prétention des pères capucins, qui se vantaient d'avoir conservé le costume des philosophes du Portique, et qui purent ainsi se promener sous un portique semblable à celui d'Athènes. Cette même année, l'académie d'architecture admit Brongniart au nombre de ses membres. Il bâtit la salle du théâtre Louvois en 1791 (*). Lorsque Napoléon eut décidé la construction d'une bourse à Paris, Brongniart présenta son plan comme tous les autres architectes. On dit que Napoléon, frappé de la majesté de son projet, le fit appeler et lui dit : « M. Brongniart, « voilà de belles lignes ! A l'exécution! << mettez les ouvriers!» « La première pensée de M. Brongniart, dit M. Artaud (**), ne réunissait pas dans la même enceinte la bourse et le tribunal de commerce. Ce fut celui qui avait admiré de près les Pyramides, et qui ouvrit si majestueusement le mont Cenis et le Simplon, ce fut Napoléon qui corrigea de sa main le plan primitif. Nous l'avons en ce moment sous les yeux de larges lignes noires, jetées brusquement, indiquent l'intention du maître qui n'a pas de temps à perdre, la force de sa volonté et son amour du grand et du sublime. » M. Brongniart refit son plan. Le monument tel qu'il

(*) Cette salle a été démolie en 1825. (**) Histoire d'Italie, de l'Univers pitto

resque.

l'avait conçu devait être un édifice périptère d'ordre ionique. Du côté de la place, au lieu des fenêtres du premier étage, que l'on voit aujourd'hui, un basrelief, dont le modèle avait été composé par Chaudet, devait représenter l'histoire et les attributs du commerce (*). Plus tard on voulut placer le tribunal de commerce dans le même bâtiment, ce qui força l'architecte à donner plus d'élévation au monument. Brongniart fut donc obligé de faire un premier étage, et comme les bases des colonnes étaient déjà en place, il dut adopter un ordre qui eût plus de hauteur avec les mêmes distances pour l'entre-colonnement. L'édifice a été achevé sur ce dernier plan, et M. Labarre, qui l'a terminé, a suivi entièrement les dessins de Brongniart, sauf quelques changements dans les distributions intérieures. Le parc de Maupertuis est aussi l'une des œuvres les plus remarquables de Brongniart: ce fut la dernière; il mourut le 6 juin 1813, sans avoir vu achever le monument auquel il avait attaché son nom et sans avoir appartenu à l'Institut.

BROSSARD (Sébastien de), maître de musique de la cathédrale de Strasbourg, ensuite de celle de Meaux, et chanoine de cette église, mort en 1730, âgé de plus de soixante-dix ans, a été un des plus savants musiciens de France sous le rapport de la théorie et de la pratique. Son Dictionnaire de musique, deuxième édition, 1705, 1 vol. in-8°, a fourni à celui de J. J. Rousseau un très-grand nombre d'articles. Brossard avait rassemblé une nombreuse bibliothèque de musique qu'il donna à Louis XIV.

BROSSE (Jean de), connu sous le nom de maréchal de Boussac, né vers 1375, fut un de ces vils et orgueilleux courtisans qui dominèrent si longtemps l'esprit du faible et in

(*) M. Alexandre Brongniart possède encore le modèle en plâtre du premier projet de son père, et celui du bas-relief de Chaudet. On ne peut voir ces monuments sans déplorer les modifications faites au premier plan de l'architecte.

dolent Charles VII. Ce fut lui qui, avec la reine Yolande de Sicile, pressa Je connétable de Richemont de tuer le Camus de Beaulieu, favori du roi. Ce fut lui qui choisit les deux meurtriers. Dans la suite cependant il rendit au roi des services plus honorables. Il se signala en plusieurs occasions. contre les Anglais, auxquels il fit lever les siéges de Compiègne et de Lagny. Il mourut en 1433.

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BROSSE (Jacques de). - On ne connaît ni la date de la naissance de cet architecte, ni le nom de son maître. Son premier ouvrage fut le palais du Luxembourg, construit de 1615 à 1620. On a dit que Marie de Médicis avait fait examiner par les plus célèbres architectes italiens les plans de ce palais, qu'elle avait fait dresser sur le modèle du palais Pitti. Cependant le Luxembourg est très-inférieur au monument florentin; il n'a pas son aspect imposant; l'emploi malhabile de l'ordre toscan dans un bâtiment aussi considérable, et l'abus des bossages alternatifs lui donnent une lourdeur que ses petites proportions ne font que rendre plus évidente. Au reste, depuis 1839, on y a fait des additions qui rendent ces défauts plus sensibles encore, et font de ce monument un véritable monceau de pierres. Les autres ouvrages de Jacques de Brosse sont: le portail de Saint-Gervais, qui sera une grande et belle oeuvre lorsqu'on pourra le voir; le château de Monceaux près de Meaux ; la salle des PasPerdus (1622), au Palais de Justice; le temple protestant de Charenton (1623), détruit en 1685, et l'aqueduc d'Arcueil (1624). Nous ne pouvons, pour l'appréciation des travaux de cet artiste, que renvoyer à ce que nous avons dit à l'article BEAUX-ARTS, sur l'état de l'architecture de l'époque de Sully.

BROSSE (dom Louis-Gabriel), bénédictin de la congrégation de SaintMaur, né à Auxerre, en 1619, fut du petit nombre des religieux de son ordre qui cultivèrent la poésie. Il mourut le 1er août 1685, à l'abbaye de Saint-Denis, où il avait rempli l'office

d'infirmier avec une humanité rare. On a de lui, entre autres ouvrages Les Tombeaux et Mausolées des rois inhumés dans l'église Saint- Denys, depuis le roi Dagobert jusqu'à Louis XIII, avec un abrégé des choses les plus notables arrivées pendant leur règne, en vers, Paris, 1656, in-8°. Dom Brosse avait composé une Vie des saints de l'ordre de Saint-Benoît, pour tous les jours de l'année; mais sa modestie l'empêcha de publier ce travail. Son manuscrit se trouvait à l'abbaye de Saint-Germain des Prés.

BROSSES (Charles de) naquit à Dijon en 1709, et fut le camarade d'enfance de celui qui devait plus tard immortaliser le nom de Buffon. De Brosses entra de bonne heure dans la magistrature; il s'y distingua par son zèle infatigable, surtout lorsqu'il exerça les pénibles fonctions de premier président au parlement de Bourgogne. Toutefois, ce n'était point assez pour l'activité de son esprit; de nombreux et savants écrits attestent qu'il mettait à profit jusqu'aux moindres instants de loisir. Ses lettres sur l'état actuel de la ville d'Herculanum, son premier ouvrage, furent en France le premier appel à la curiosité des voyageurs, sur un sujet exploité depuis par tant d'autres, dignes ou indignes. Il parut en 1750. Quelques années après, de Brosses donna une Histoire des navigations aux terres australes, dont les découvertes de Wallis, de Carteret, de Bougainville, et surtout du capitaine Cook, ont rendu sans valeur la partie systématique, mais qui ne mérite point l'oubli où elle est tombée, et qui contient d'intéressants détails. Les découvertes de nos contemporains dans le monde de l'histoire et de la philosophie ont fait oublier aussi la dissertation sur le Culte des dieux fétiches, le Traité de la formation mécanique des langues, etc.; mais les Lettres historiques et critiques, écrites en Italie, seront toujours lues avec plaisir, et le chef-d'œuvre du président de Brosses, Histoire du septième siècle de la ré

publique romaine, est un monument impérissable d'érudition, de patience, et surtout de sagacité. Salluste avait écrit cette histoire; mais il ne reste de son livre que des fragments. De Brosses conçut l'idée de réunir ces fragments épars, de les coordonner, de combler toutes les lacunes, et pardessus tout, de donner la vie à cette singulière composition. Il s'occupa de ce travail pendant quarante années, et parvint, à force d'études, à force d'essais, par une sorte d'intuition du passé, à former un récit suivi où tous les fragments de Salluste et jusqu'aux moindres mots épars trouvent si naturellement leur place, qu'on ne saurait s'imaginer qu'ils aient eté placés ailleurs dans la narration de l'historien latin. Telle est la profonde connaissance que de Brosses avait acquise de l'histoire, qu'il semble avoir vécu avec ceux dont il parle, et être entré dans tous les secrets de la vie et du gouvernement politique du peuple romain. Il mourut en 1777, l'année même où paraissait cet admirable ouvrage. L'histoire restaurée par de Brosses a été dignement appréciée par la Harpe, et surtout par M. Villemain, dans la partie récemment publiée du Cours de littérature du dix-huitième siècle.

BROSSETTE (Claude), seigneur de Varennes-Rappetour, né à Lyon en 1671, mort dans la même ville en 1743, a écrit quelques ouvrages de 'droit et d'histoire, et nous a laissé des commentaires et de curieux renseignements sur Régnier et sur Boileau. Il tenait chez lui une assemblée de gens de lettres et de savants, qui fut autorisée, en 1700, à prendre le titre d'académie de Lyon, et qui le choisit pour son secrétaire perpétuel. L'avocat Aubert ayant donné, en 1741, sa collection de livres à la ville de Lyon, à la condition qu'elle serait mise à la disposition du public, Brossette accepta la direction de cette bibliothèque, qu'il enrichit lui-même d'un grand nombre de volumes. On a de lui une Histoire abrégée ou éloge his

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horique de la ville de Lyon, 1711, in-4°.

C'est de Boileau lui-même, avec lequel il entretint une longue correspondance, que Brossette tenait la plupart des particularités qu'il a données dans son édition des OEuvres de Boileau, avec des éclaircissements historiques, 1716, 2 vol. in-4°. Le voyant absorbé dans des recherches sur sa personne, Boileau lui dit un jour : « A l'air dont vous y allez, vous << saurez mieux votre Boileau que moi<< même.» Brossette a également donné une édition des OEuvres de Régnier, avec des éclaircissements historiques, Londres, chez Voodman, et Lyon, 1729, in-4° et in-8°. Il avait fait aussi un commentaire sur Molière. Il est d'autant plus regrettable que cet ouvrage ait été perdu, que la plupart des renseignements avaient été fournis à Brossette par Despréaux, par Baron, et d'autres personnes qui avaient vécu familièrement avec notre grand comique. Le recueil des Lettres de J. B. Rousseau sur dif férents sujets de littérature, publié par Louis Racine, avait été préparé par Brossette. Il était né commentateur, et poussait même jusqu'à l'excès l'amour du commentaire, ajoutant une importance extrême aux moindres détails; mais il savait bien son antiquité, et, malgré sa diffusion, c'est un auteur bon à consulter quelquefois.

BROSSIER (Marthe), fille d'un tisserand, née en 1547, à Romorantin, en Sologne, atteinte, à l'âge de vingtdeux ans, d'une maladie extraordinaire, se fit exorciser comme possédée. A cette époque, où l'on était encore tenu de croire aux possédés, on prétendit que cette fille était de mauvaise foi, et qu'elle servait d'instrument à la ligue pour exciter des troubles. Le médecin Duret qui avait assuré qu'il y avait en elle quelque chose de surnaturel, passa pour avoir été gagné. Ce qu'il y a de certain, c'est que des capucins promenaient Marthe Brossier de ville en ville, disant qu'elle entendait parfaitement le grec, le latin, l'anglais et

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