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gogne s'immisça dans les affaires de la Bretagne, et parvint à se faire décerner la régence dans l'assemblée des états de 1403. La duchesse Jeanne avait, l'année précédente, épousé en secondes noces Henri IV, roi d'Angleterre; mais le jeune prince fut heureusement soustrait à l'influence de cette alliance. Il fut amené, avec ses jeunes frères, à la cour de France, et le séjour qu'ils y firent décida l'attachement qu'ils montrèrent plus tard aux intérêts français. Le renouvellement de la lutte acharnée qui se poursuivait entre les deux puissances rivales les trouva disposés à soutenir la cause nationale. Le jeune duc, avant de s'éloigner de Paris, obtint la main de Jeanne de France, fille de Charles VI. Il fit hommage au roi pour son duché, en 1404, et fut, la même année, déclaré majeur. Il se réconcilia alors avec Cliş son, l'ennemi de son père, et s'entendit avec lui pour tenir tête aux Anglais. Il conduisit un corps de six mille cavaliers, qui, arrivé trop tard, joignit l'armée française à quatre lieues d'Azincourt. Les progrès de la domination anglaise en France commencèrent alors à effrayer le duc et ébranlèrent sa fidélité. Toutefois, il réussit, en inclinant tour à tour vers les deux partis, et en subissant, sans trop de résistance, la loi de la nécessité, à se maintenir assez tranquille au milieu des orages qui grondaient autour de lui; signant, d'une part, le traité de Troyes, qui dépouillait le dauphin de France, et de l'autre, autorisant son frère, le comte de Richemont, à combattre sous les drapeaux de ce prince. La vieille inimitié qui existait entre la maison de Bretagne et les Penthièvres fut fatale au duc Jean. Il se laissa surprendre et renfermer par eux dans le château de Clisson, et n'obtint sa liberté qu'au bout de cinq mois, et moyennant d'onéreuses et bizarres conditions. Il fut forcé de promettre de donner son pesant d'or à l'église de Notre-Dame de Nantes, et son pesant d'argent à l'église de Saint-Ived. La somme s'éleva

à trois cent vingt-six mille livres. Le duc Jean mourut en 1442. C'était le plus beau prince de l'Europe. Magnifique dans ses vêtements, dans ses meubles, dans sa dépense, juste et charitable, il ne pécha que par trop de facilité et de bonté. Il avait eu trois fils de son mariage avec Jeanne de France.

François Ier son fils, épousa, en 1442, et au moment de son avénement au duché de Bretagne, Isabeau, fille du roi d'Écosse, Jacques I. Il reconnut, en 1446, le roi Charles VII pour son suzerain, et secondant de tout son pouvoir l'œuvre d'affranchissement que ce prince poursuivait, il prit une part glorieuse à l'expulsion des Anglais de la province de Normandie, s'y jeta, en 1449, à la tête de six mille hommes, sous le commandement de son oncle le connétable, comte de Richemont, et reprit sur l'ennemi les villes de Coutances, Saint-Lô, Avranches et Carentan. Après la délivrance du Cotentin, il alla faire le siége de Fougères, dont les Anglais s'étaient rendus maîtres peu d'années auparavant. Les services mémorables qu'il rendit à la cause nationale dans ces grandes circonstances ne sauraient effacer la tache dont il couvrit son nom par la conduite barbare qu'il tint à l'égard de son frère, Gilles de Bretagne. Ce prince, mécontent de la part d'héritage qui lui était échue (il n'avait eu pour apanage que la terre de Chantocé), se jeta dans le parti anglais; son frère du moins l'en accusa. Il avait longtemps vécu en Angleterre, près de son aïeule la reine Jeanne, qui s'était efforcée de l'y retenir. « Comme l'exercice de l'arc était fort à la mode en Angleterre, dit un historien, et que les Anglais y excellaient, Gilles en avait amené plusieurs avec lui à son retour de Bretagne. Il les avait dans sa maison et prenait souvent avec eux ce divertissement. Cela même, et les grandes amitiés qu'on lui avait faites à la cour d'Angleterre, furent les prétextes que l'on prit pour le perdre. Le duc son frère l'accusa près du rọi d'avoir le

cœur tout anglais et conseilla de s'assurer de lui. » Le comte Gilles fut en effet arrêté par les troupes du roi, dans son château du Guildo, et détenu successivement dans plusieurs forteresses. Ses plus grands ennemis, à la garde desquels il fut abandonné, supposèrent, pour achever de le perdre, une corrrespondance entre lui et le roi d'Angleterre. Le duc son frère, soit qu'il eût été trompé, soit qu'il fût complice de cet odieux complot envoya les pièces accusatrices à la cour de France, et peu de temps après, Gilles de Bretagne fut trouvé mort dans son lit. Selon le dire du temps, il avait été étouffé par ses gardes entre deux matelas. On lit encore, à ce propos, qu'un cordelier qui l'avait confessé ajourna le duc son frère à comparaître dans l'année au tribunal de Dieu, comme le chef des templiers y avait assigné Philippe le Bel. Le duc François, quoi qu'il en soit, mourut la même année que son malheureux frère, en 1450, n'ayant point d'enfants mâles et laissant sa couronne ducale à son frère, Pierre de Bretagne.

Pierre II fit poursuivre avec rigueur les meurtriers de son frère, Gilles de Bretagne. Les plus compromis prirent la fuite et furent atteints sur les terrés de France. Il s'ensuivit un débat entre le duc et le roi, touchant le droit de juridiction. Le roi, comme suzerain, prétendait qu'il lui appartenait de prononcer sur le sort des coupables; le duc insista, et fit livrer au dernier supplice plusieurs des meurtriers. L'un d'eux, Arthur de Montauban, se sauva en se faisant moine, et devint archevêque de Bordeaux. Pierre II avait, du vivant de son père, porté les armes dans la guerre contre les Anglais; à son avénement, les affaires étaient arrangées et il n'eut point de guerre à soutenir. Il était fort pieux, et l'on raconte que, déjà atteint de la maladie de langueur qui le conduisit au tombeau, et dont les médecins ne pouvaient déterminer la nature, il fut question d'amener un sorcier pour détruire le charme dont on le supposait victime. Il s'y refusa

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en disant : « J'aime mieux mourir de « par Dieu que de vivre de par le dia«<ble. » Il avait épousé la fille du vicomte de Thouars, femme d'une grande beauté ; et l'on rapporte qu'il déclara en mourant qu'il laissait cette princesse telle qu'il l'avait reçue, et qu'ils avaient, d'un consentement mutuel, vécu dans une parfaite continence; dévotion singulière dans un prince héréditaire et souverain, ajoutent les auteurs de l'Art de vérifier les dates. Pierre II mourut en 1457.

Arthur III, comte de Richemont, oncle des deux princes qui précèdent, et fils de Jean V, fut entraîné d'abord dans le parti anglais; mais il se détacha assez vite du duc de Bedfort qu'il détestait; et Charles VII, instruit de ses dispositions, le tenta en lui offrant l'épée de connétable, qu'il accepta à Chinon, en 1425. Le premier soin du comte de Richemont fut de travailler au rapprochement du duc son frère et de son nouveau maître; il y réussit. Mais l'inimitié du connétable et de la Trémouille faillit être funeste à la cause pour laquelle ils combattaient. Toutefois, Arthur rendit d'importants services au jeune roi, et contribua à relever la fortune de la France. Les faits d'armes nombreux du connétable associent son nom à ceux de Jeanne d'Arc et de Dunois, à la suite desquels il mérite d'être immédiatement placé. Devenu souverain de Bretagne, il voulut garder sa charge de connétable de France, malgré ses nobles, qui la trouvaient inconciliable avec son nouveau rang. « Je veux, dit-il alors, << honorer dans mes vieux jours une

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charge qui m'a fait honneur dans <«<ma jeunesse. » Il refusa cependant l'hommage lige au roi, prétendant qu'il ne le devait que simple. Arthur ne porta qu'un an la couronne ducale; il mourut en 1458. La Bretagne perdit en lui le plus glorieux prince qu'elle ait possédé. Il ne laissait point d'enfants.

Francois II était fils de Richard, comte d'Étampes, et petit-fils du duc Jean le Conquérant. Les trois princes qui précèdent étant morts sans descen

dants mâles, François fut appelé à la succession, et fit au roi l'hommage simple, debout, l'épée au côté, sans s'incliner et sans prêter serment. Il reçut Louis XI dans sa ville de Nantes, en 1462. Le but de ce voyage était de contraindre la veuve de Pierre, la duchesse Françoise, d'épouser le duc de Savoie. Le roi, ayant vu échouer tous ses moyens de persuasion, voulut employer la force et enlever la princesse; mais le duc François ne se prêta point à cet acte de violence, et fit manquer l'entreprise de Louis XI, qui ne le lui pardonna pas. Le duc de Bretagne, pour se mettre à l'abri du ressentiment royal, entra dans la ligue du bien public. Il s'entendit avec le comte de Charolais, et se mit en marche pour le joindre, à la tête de dix mille hommes. Cette armée, richement équipée, donna aux princes alliés une haute idée des ressources et de l'état florissant de la Bretagne; car, comme le dit Commines, toute cette compagnie vivoit sur ses coffres. Mais l'armée du roi lui barra le chemin près de Chartres, et le duc de Bretagne ne put se réunir aux alliés qu'après la bataille de Montlhéry. Il obtint des conditions avantageuses dans le traité de Conflans. Il fut indemnisé de ses armements, recouvra le comté de Montfort, qui avait été confisqué, et füt déclaré lieutenant général du roi en Anjou, dans le Maineet dans la Touraine. Mais Louis XI n'attendait que l'occasion de se relever de la dure extrémité où il s'était vu réduit. Il saisit le moment où l'allié du duc de Bretagne, Charles de Bourgogne, avait sur les bras une révolte des Liégeois, pour se jeter en Bretagne et s'emparer de places importantes. Le duc, se reposant en toute sécurité sur ses alliances, était alors plus occupé d'amour que de gouvernement; il était tout entier à sa passion pour Antoinette de Maignelais, et se laissa prendre au dépourvu. Louis XI le força de souscrire à de dures conditions, le menaçant de tout mettre à feu et à sang s'il tardait de prendre son parti. Le duc, épouvanté, consentit à tout

ce qu'exigea le roi. Il renonça à ses alliances par le traité de Nantes (1468). Deux ans plus tard, Louis XI put juger des dispositions secrètes du duc de Bretagne, par le refus qu'il fit du collier de Saint-Michel qu'il lui avait adressé. On expliqua ce refus en disant que le duc avait déjà reçu l'ordre de la Toison-d'Or du duc de Bourgogne. Plus tard une correspondance du prince breton avec le roi d'Angleterre, et dans laquelle, concertant entre eux les moyens de faire résistance au roi, ils s'engageaient à agir de concert, tomba entre les mains de Louis XI. Un traité qui existe encore au trésor des chartres, dit l'historien Daniel, stipulait le mariage du prince de Galles avec Anne de Bretagne, héritière du duc, et une alliance de tous leurs enfants nés et à naître. Se voyant ainsi démasqué, le duc n'eut d'autre ressource que de se soumettre et prêta au roi un nouveau serment sur la croix de saint Lô. Après la mort de Louis XI, il prit part aux intrigues qui contrarièrent la régence d'Anne de Beaujeu. Il accueillit le duc d'Orléans, et vit son armée détruite à Saint-Aubin du Cormier, ой le prince fut fait prisonnier. Il mourut peu de temps après, dans la douleur que ce revers et tous les ravages qui s'y joignirent lui occasionnèrent. Mêlé à toutes les intrigues et à toutes les guerres d'ambition de cette époque, il n'était guère plus fidèle à la foi des traités que Louis XI, son contemporain. Négligent et oublieux au milieu des intrigues, il eut pour principal ministre un insolent parvenu nommé Landois, ancien tailleur d'habits, qui se fit détester par ses déprédations, et finit par être pendu dans une révolte. Francois II laissa deux filles Anne, qui lui succéda, et Isabelle, qui mourut en 1490 (Voyez ANne de BRETAGNE).

« C'est alors que Charles VIII imposa au duché cette union que devait consommer plus tard le mariage de François I avec Claude, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, Province de France, depuis cette épo

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que, la Bretagne avait cependant conservé son antique constitution; mais elle succomba en 1790, sous les décrets de la constituante.

« Cette assemblée, tirant une ligne artificielle de l'une à l'autre mer, enferma les anciens diocèses de la Bretagne dans un même département; ainsi le comté de Cornouaille, séparé de celui de Léon par des remparts de granit, fut soudé à ce dernier, malgré les immenses inconvénients qui en résultaient pour l'administration: tout fut changé; les Bretons que la guerre avait conduits sur un autre hémisphère ne reconnurent plus le pays à leur

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(*) Ce passage, emprunté au livre déjà cité de M. de Courson, nous a paru l'expression exacte des sentiments d'une partie des habitants de la Bretagne. Nous avons cru devoir le citer. Ces regrets inspirès par la perte d'une ancienne nationalité, sont un trait de moeurs qu'il est utile de constater. Mais en même temps, au nom de la grande patrie, au nom de la France, dont les Bretons sont comme nous les enfants, nous devons protester contre ces sentiments étroits, qui, confondant l'indépendance nationale avec les priviléges et les franchises de la municipalité, et prenant pour du patriotisme, l'amour instinctif que l'on porte au sol natal, ne peuvent s'élever jusqu'aux grandes idées de patrie et de liberté. Au reste, il y a longtemps que ces sentiments ne sont plus ceux du plus grand nombre des Bretons; quand, sous Louis XIV, Duguay-Trouin s'illustrait à la tête de nos armées navales et, dans ces derniers temps, lorsque le premier grenadier de France mourait au champ d'honneur, en donnant à nos soldats l'exemple de la bravoure et du patriotisme, ces grands hommes croyaient bien verser leur sang pour leur patrie, et non pour les ènvahisseurs et les tyrans de la Bretagne,

La langue des Bretons a donné lieu à de nombreuses discussions; les uns y ont vu un dialecte de la langue des anciens Gaulois; suivant d'autres, ce n'est qu'un simple jargon, produit par le mélange de tout les idiomes parlés successivement dans les Gaules. La première de ces deux opinions est celle qui trouve maintenant les plus nombreux partisans, et les nouvelles recherches de la critique semblent tendre à la confirmer encore.

La langue bretonne forme trois dialectes principaux; le cornique et le gallois, qui se parlent dans le pays de Galles et dans la Cornouaille anglaise, et l'armoricain, qui se divise luimême en quatre dialectes secondaires : cornouaille, tréguier, vannetais et briochin.

Cette langue possède une littérature, qui n'est pas aussi pauvre qu'on pourrait le penser. « Sans parler des chants populaires (*), dont le fond doit être ancien, mais qui, par les modifications de formes qui s'y indroduisent sans cesse, ne peuvent faire autorité en philologie, elle possède des dictionnaires composés à la fin du quinzième siècle, des casuistes et des livres d'église encore plus anciens, enfin de nombreuses pièces de théâtre dont les manuscrits, écrits aux quatorzième et quinzième siècles, nous montrent la littérature cultivée en Bretagne, à une époque où l'influence française devait y être bien faible, puisque alors cette province était encore séparée de la France, dont la plupart des Bretons ignoraient la langue (**). »

Nous n'essaierons point ici de donner une analyse de la grammaire bretonne; cette analyse serait nécessairement fort incomplète, et ne pourrait donner qu'une idée fausse de la langue des Bretons. Nous nous contenterons d'ajouter que, dans un savant mémoire couronné récemment par l'Académie des inscriptions et belles lettres,

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(*) Les chants populaires de la Bretagne ont été récemment réunis et publiés par M. de la Villemarqué.

(**) M, de Courson, ouvrage cité, p. 131,

M. Pictet vient de démontrer l'étroite parenté qui existe entre cette langue, le grec, le latin et la langue d'où paraissent dérivés tous les idiomes indo-germaniques, le sanscrit. Le lecteur trouvera, au reste, des détails plus étendus sur ce sujet intéressant dans la savante Grammaire celto-bretonne du vénérable Lugonidec, Paris, 1807, in-8°, et dans l'ouvrage déjà cité de M. de Courson. Il existe d'ailleurs sur la Bretagne des ouvrages assez étendus et fort estimés; nous nous contenterons de citer les histoires de cette provincede dom Lobineau et dom Morice; celle de M. Daru, Paris, 1826, 3 volumes in-8°; et l'Histoire des rois = et des ducs de Bretagne, de Roujoux, 1829, 2 volumes in-8°, auxquelles nous pourrions ajouter encore les Monuments celtiques, de Cambry, 1805, =in-8°, les Origines gauloises de la Tour d'Auvergne, 1801, in-8°; les nombreux ouvrages de le Brigant, et une foule de curieux Mémoires publiés dans le recueil de l'Académie celtique.

BRETAGNE (monnaies de). Les monnaies frappées en Bretagne sont trèsnombreuses; mais nous en parlerons en détail dans les articles que nous nous proposons de consacrer aux villes où elles ont été fabriquées; ici, nous devons nous borner à jeter un coup d'œil d'ensemble sur l'histoire monétaire de cette province. La Bretagne, outre les monnaies gauloises qu'on lui attribue à tort ou à raison, a fourni, sous les rois de la première et de la seconde race, une quantité assez considérable de deniers et de tiers de sols. Si l'on en croit un manuscrit de l'abbaye du mont Saint-Michel, ses ducs avaient, dès le règne de Charles le Chauve, obtenu le droit de fabriquer des espèces à leur nom. Le texte de ce manus

crit a,
il est vrai, été regardé par
quelques érudits comme supposé; ce-
pendant, un passage des capitulaires
de Charles le Chauve semble confirmer
l'assertion que nous venons de rap-
porter; on y voit en effet que ce
prince avait accordé à Salomon le droit
de revêtir les insignes de la royauté,
droit qui fut retiré à ses fils lorsque
ce malheureux eut été massacré. Quoi

qu'il en soit, les monnaies bretonnes disparaissent à partir de la période carlovingienne, et c'est seulement au commencement du douzième siècle qu'on les voit reparaître. On connaît de cette époque des pièces fabriquées à Rennes et à Vannes, au nom d'Alain et de Conan; d'autres, anonymes, frappées à Nantes. (Voyez les articles relatifs aux monnaies de ces localités.) La première monnaie générale de Bretagne est peut-être celle que fit fabriquer le duc Geoffroy. Cette monnaie portait d'un côté une fleur (que nous croyons être la fleur de lis primitive), cantonnée de quatre annelets, avec la légende BRITONVM DVX, et au revers, autour d'une croix, le mot GAVFRIDVS. Il ne paraît cependant pas qu'on ait renoncé dès cette époque à l'usage d'insérer dans les légendes les noms des lieux où étaient établis les ateliers monétaires. Sous saint Louis, il existait encore des nantais qui, par une permission spéciale du roi, devaient circuler pendant un certain temps dans toute l'étenduedu royaume. Il existe, d'ailleurs, des espèces frappées à Rennes, au nom de Philippe II, pendant l'occupation momentanée de la Bretagne par ce prince. Les monnaies bretonnes ne commencèrent done à devenir générales que sous les ducs de la maison de France. Elles portèrent alors l'échiquier, blason de la famille ducale, avec un franc quartier d'hermine et la légende Johannes ou Petrus dux Britannicus. Le roi de France et le duc eurent souvent, pour le règlement de leurs monnaies, des conférences, dont le détail dépasserait les limites de cet article. Dom Morice les a insérées parmi les pièces justificatives de son Histoire de Bretagne, et nous-même nous aurons occasion de revenir sur ce sujet à propos des monnaies locales de cette province. Ncus devons cependant mentionner ici l'ordonnance de 1315, par laquelle Louis X, voulant empêcher la falsification des monnaies, par les évêques et par les barons, décida que celles qu'ils frapperaient, n'auraient plus cours désormais que dans les terres de chacun d'eux. Cette ordonnance ne fut pas longtemps

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