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M. Walckenaer (*), y ont vu le Gesocribates des Romains. Quoi qu'il en soit, l'histoire ne commence à faire mention de Brest qu'en 1240, époque où Hervi, comte de Léon, céda cette ville à Jean Ier, duc de Bretagne.

En 1341, Jean de Montfort vint mettre le siége devant Brest, qui avait pour gouverneur Garnier de Clisson, Ce dernier périt victime de son courage et de son dévouement, et le château se rendit à Montfort. En 1372, Jean IV, duc de Bretagne, abandonna la ville et le château aux Anglais, à la charge par eux de les défendre et conserver pendant la guerre, et de les lui rendre à la paix. Il en recouvra la possession après la mort d'Édouard III, roi d'Angleterre. Mais la guerre ayant éclaté de nouveau entre la France et la Bretagne, il en confia derechef la défense à une garnison anglaise, qui y entra le 15 juin 1378, et refusa d'en sortir lorsque la paix fut conclue. Les Français, unis aux Bretons, l'assiégèrent vainement en 1382 et 1386. Toutefois, Richard II consentit à la rendre au duc de Bretagne (1397), moyennant une forte rancon. Dans le siècle suivant, les Anglais tentèrent souvent de la reprendre, et les Français s'en emparèrent sous la conduite du vicomte de Rohan. Enfin, Brest fut définitivement réunie à la France par le mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne. En 1591, elle eut encore à se défendre contre les Espagnols, et, en 1694 contre les Angiais qui tentèrent contre elle un dernier et vain effort.

Brest ne prit guère d'accroissement que vers 1670. En 1680 Vauban fit Construire une enceinte de fortifications qui se trouva insuffisante en 1773. Une seconde fut construite alors, et la ville atteignit bientôt la population et l'importance dont elle jouit aujourd'hui.

La rade de Brest est regardée comme une des plus belles du monde,

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du moins pour

sinon pour l'étendue, la sûreté, et son port, le premier de nos ports militaires, peut contenir plus de cinquante bâtiments.

Brest, dont la population est maintenant de vingt-neuf mille huit cent soixante habitants, possède une préfecture maritime, des tribunaux de première instance et de commerce, des consulats étrangers, une école de navigation de première classe, une école spéciale du génie maritime, une école secondaire de médecine, de chirurgie et de pharmacie, et une bibliothèque de vingt mille volumes. C'est la patrie de Lamothe-Piquet, de Kersaint et d'Orvilliers.

BRETAGNE. A l'époque des conquêtes de César, toute la Gaule était possédée par trois races principales, qui différaient entre elles de langage, de mœurs et d'institutions. C'étaient les Belges, qui s'étendaient depuis le Rhin jusqu'à la Seine; les Aquitains, qui habitaient entre la Garonne et les Pyrénées et les Galls ou Celtes, qui possédaient les pays situés entre la Seine, la Garonne et l'Océan. Les habitants de l'île de Bretagne parlaient la même langue et avaient les mêmes mœurs et les mêmes institutions que les Galls ou Celtes, avec lesquels ils ne formaient qu'un même peuple. On désignait en général, sous le nom d'Armorique, les pays baignés par l'Océan. Cependant cette denomination s'appliquait quelquefois, d'une manière plus particulière, à la pointe nord-est de la Gaule, qui finit par ne plus avoir d'autre nom.

Trois peuples principaux occupaient l'Armorique; c'étaient les Vénètes (Veneti), qui habitaient le territoire dont s'est formé depuis le diocèse de Vannes; les Osismiens (Osismii), qui habitaient la pointe occidentale de la péninsule; et les Curiosolites (Curiosolita), établis dans la contrée qui forme le diocèse actuel de SaintBrieux. De ces trois peuples, les Vénètes étaient les plus puissants, et ils exerçaient sur les deux autres une sorte de souveraineté.

Les Armoricains ne furent point des

derniers à voler au secours de la patrie commune, quand le bruit de l'invasion romaine se répandit dans les Gaules. Le contingent qu'ils fournirent pour la guerre qui se termina par la prise d'Alise, s'éleva à trente-six mille hommes. C'était le septième de l'armée entière des Gaulois. Cependant, découragée sans doute par le peu de succès des efforts qu'elle avait faits pour l'indépendance, l'Armorique se soumit presque sans résistance, lorsqu'elle vit tous les autres peuples gaulois domptés par les armées de César. Une seule légion suffit pour lui faire mettre bas les armes, et la forcer à donner des otages. Mais les Vénètes ne purent supporter longtemps le joug nouveau qui pesait sur eux. Des officiers romains ayant été envoyés par Crassus, lieutenant de César, pour lever chez eux la part de contribution à laquelle ils avaient été taxés, ils s'en emparèrent, et, les retenant prisonniers, ils déclarèrent qu'ils ne les lâcheraient que lorsqu'on leur aurait rendu leurs otages. César allait partir pour l'Ilyrie, quand on lui annonça la révolte des Vénètes. Il revint en toute hâte sur ses pas, et se prépara à punir, d'une manière terrible, une tentative qui, si elle n'était promptement réprimée, pouvait avoir, chez un peuple comme les Gaulois, de nombreux imitateurs.

De leur côté, les Vénètes firent aussi des préparatifs; ils appelèrent à leur secours leurs frères de l'île de Bretagne, recrutèrent des guerriers et des matelots sur toute la côte septentrionale de la Gaule, et rassemblèrent une flotte formidable.

Le récit que César nous a laissé de son expédition contre les Vénètes est la première et la plus ancienne page de l'histoire de la Bretagne. Nous croyons donc devoir donner ici une traduction de ce passage des Commentaires, qui contient d'ailleurs sur la marine de ce peuple des détails d'un grand intérêt.

« César, prêt à entrer en campagne, donne au jeune D. Brutus le commandement de la flotte et des vaisseaux gaulois qu'il a exigés des Pic

tons, des Santons et autres pays pacifiés, et lui ordonne de se rendre au plus tôt chez les Vénètes. Il y marche lui-même avec les troupes de terre. La plupart des villes de cette côte sont situées à l'extrémité de langues de terre et sur des promontoires; elles n'offrent d'accès, ni aux gens de pied, quand la mer est haute (ce qui arrive constamment deux fois en. vingt-quatre heures), ni aux vaisseaux que le reflux laisse à sec sur le sable. On ne pouvait donc aisément les assiéger. Si, après de pénibles travaux, on parvenait à contenir la mer par des digues, et à élever une terrasse jusqu'à la hauteur des murs, les assiégés, lorsqu'ils désespéraient de leur fortune, rassemblaient leurs nombreux vaisseaux y transportaient tous leurs biens, et se retiraient dans d'autres villes voisines, où la nature leur offrait les mêmes moyens de défense. Durant une grande partie de l'été, cette manoeuvre leur fut d'autant plus facile, que notre flotte était retenue par les vents contraires, et pouvait à peine naviguer sur une mer vaste, ouverte, sujette à de hautes marées, et presque entièrement dépourvue de ports.

« Les vaisseaux des ennemis étaient construits et armés de manière à lutter contre ces obstacles. Ils ont la carène plus plate que les nôtres; aussi redoutent-ils moins les bas fonds et le reflux. Les proues sont très-hautes, et les poupes plus propres à résister aux vagues et aux tempêtes; les navires sont tout entiers de chêne, et peuvent soutenir le choc le plus rude. Les bancs, faits de poutres d'un pied d'épaisseur, sont attachés par des clous en fer de la grosseur d'un pouce; les ancres sont retenues par des chaînes de fer au lieu de cordages; les voiles sont de peaux molles amincies, bien apprêtées, soit qu'ils manquent de lin, ou ne sachent pas l'employer, ou plutôt qu'ils croient impossible de diriger avec nos voiles des vaisseaux aussi pesants, à travers les tempêtes et les vents impétueux de l'Océan. Dans l'action, notre seul avantage

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est de les surpasser en agilité et en vitesse; du reste, ils sont bien plus en état de lutter contre les mers orageuses et contre la violence des tempêtes. Les nôtres, avec leurs éperons, ne pouvaient entamer des masses aussi solides, et la hauteur de leur construction les mettait à l'abri des traits aussi craignent-ils moins les écueils. Si le vent vient à s'élever, ils s'v abandonnent avec moins de périls, et ne redoutent ni la tempête, ni les bas-fonds, ni, dans le reflux, les pointes et les rochers. Tous ces dangers étaient à craindre pour nous.

« César avait déjà pris plusieurs villes; mais sentant que sa peine était inutile, et qu'il ne pouvait ni empêcher la retraite des ennemis, ni leur faire le moindre mal, il résolut d'attendre sa flotte. Dès qu'elle parut, et que l'ennemi la découvrit, deux cent vingt de leurs vaisseaux environ, parfaitement armés et équipés, sortirent du port et vinrent se placer devant elle. Brutus, qui en était le chef, et les tribuns et centurions qui commandaient chaque vaisseau, étaient indécis sur ce qu'ils avaient à faire et sur la manière d'engager le combat. Ils savaient que l'éperon de nos galères était impuissant; les tours de nos vaisseaux n'étaient pas assez hautes pour atteindre la poupe de ceux des barbares; nos traits, lancés d'en bas, seraient sans effet, tandis que les Gaulois nous en accableraient. Une seule invention fut d'un grand secours; c'était une espèce de faux extrêmement tranchante, emmanchée de longues perches, assez semblables à celles qu'on emploie dans les siéges. Avec ces faux, on accrochait et l'on tirait à soi les cordages qui attachent les vergues aux mâts; on les rompait en faisant force de rames; les vergues tombaient nécessairement, et les vaisseaux gaulois, en perdant les voiles et les agrès qui faisaient toute leur force, étaient réduits à l'impuissance. Alors le succès ne dépendait plus que du courage, et en cela le soldat romain avait aisément l'avantage, surtout dans une bataille livrée sous les yeux

de César et de toute l'armée : aucune belle action ne pouvait rester inconnue; l'armée occupait toutes les collines et les hauteurs d'alentour, d'où la vue s'étendait sur la mer.

« Dès qu'un vaisseau était ainsi privé de ses voiles, deux ou trois des nôtres l'entouraient, et nos soldats sautaient à l'abordage. Les barbares, ayant perdu une partie de leurs navi. res, et ne sachant que faire contre cette manœuvre, cherchèrent leur salut dans la fuite; et déjà ils se disposaient à profiter des vents, lorsque tout à coup il survint un calme plat qui leur rendit tout mouvement impossible. Cette circonstance compléta la victoire : les nôtres les attaquèrent, et les prirent l'un après l'autre; un bien petit nombre put regagner la terre à la faveur de la nuit. Le combat avait duré depuis la quatrième heure du jour jusqu'au coucher du soleil.

« Cette bataille mit fin à la guerre des Vénètes et de tous les États maritimes de cette côte; car toute la jeunesse, et même tous les hommes d'un âge mur, distingués par leur rang ou leur caractère, s'étaient empressés de prendre les armes. Ils avaient rassemblé tout ce qu'ils avaient de vaisseaux, et cette perte ne leur laissait aucun moyen de retraite ou de défense. Dans cette extrémité, ils remirent à César leurs personnes et leurs biens. César crut devoir en faire un exemple sévère, qui apprît aux barbares à respecter désormais le droit sacré des ambassadeurs. Il fit mourir tout le sénat, et vendit les autres à l'encan. »

L'anéantissement de la nation des Vénètes consterna les Armoricains. Depuis cette époque, ils ne firent, pour recouvrer leur indépendance, aucune tentative dont l'histoire ait conservé le souvenir. Lorsque ensuite Rome établit dans les Gaules des divisions administratives, ils furent compris dans la Gaule lyonnaise; et quand cette province fut de nouveau partagée, ils firent partie de la troisième de ses subdivisions.

Les Romains, une fois paisibles possesseurs de la Gaule, l'histoire, qui s'était plu à raconter les efforts que leur avait coûtés la conquête de cette contrée, se tait de nouveau sur elle; et, jusqu'à la fin du troisième siècle, il n'est plus question de l'Armorique. A cette époque, un certain nombre de familles des côtes de l'île de Breta gne y passèrent pour échapper aux ravages des pirates saxons. Dioclétien, qui tenait alors le sceptre impérial, leur permit de s'y établir, et leur assigna des terres dans le pays des Curiosolites et des Vénètes. A cette colonie s'en joignit une autre, en 364; mais, vingt ans après, une troisième émigration, plus considérable, vint renouveler presque entièrement la population de l'Armorique, et lui donner une existence indépendante.

Maxime, gouverneur de la Bretagne, avait pris dans cette province la pourpre impériale. Maître de l'île entière, il passa dans les Gaules avec une armée dont faisait partie un corps de Bretons commandés par Conan Mériadec, fils d'un prince du pays. Ce chef, après les premiers succès de Maxime, fut chargé du commandement de l'Armorique, et il alla s'établir au centre de son gouvernement. Les triomphes de l'usurpateur ne furent pas de longue durée. On sait qu'il fut vaincu et tué près d'Aquilée par Valentinien. Mais le vainqueur se montra clément envers les soldats du vaincu. Les Bretons qui se trouvaient parmi eux eurent la permission d'aller rejoindre Mériadec et de se fixer auprès de lui. Il est probable que Conan fut alors confirmé par Valentinien dans le commandement qu'il avait reçu de Maxime. Mais bientôt de nouvelles émigrations d'insulaires étant venues augmenter sa puissance, il se déclara indépendant, et se fit proclamer roi de la petite Bretagne, ou Bretagne armoricaine.

C'est ainsi que l'on appelait la péninsule occidentale de la Gaule, depuis que les insulaires étaient venus s'y établir en foule. D'ailleurs, le nom

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d'Armorique avait depuis longtemps repris son ancienne acception, qui s'était même considérablement étendue. On comprenait en effet, sous cette dénomination, depuis la fin du troisième siècle, toutes les contrées placées sous le commandement de l'officier chargé de la défense des côtes de la Gaule, c'est-à-dire toutes les provinces situées entre la Seine et la Loire. Cet officier, qui portait le titre de duc de l'Armorique, avait une cohorte sous ses ordres, et résidait à Guérande. Telles étaient les fonctions que Maxime avait confiées à Conan, et que ce chef exerçait lorsqu'il se rendit índépendant.

Afin de ne point interrompre plus tard le récit des événements dont l'Armorique fut le théâtre, nous dirons ici quelques mots des diverses dénominations qui lui furent successivement appliquées. Les écrivains du septième siècle la désiguent par les mots: Cornu Galliæ, dont plus tard on a fait Cornouaille, nom qui est resté à l'un des évêchés de la Bretagne (*). Les Bretons eux-mêmes donnaient antérieurement au pays qu'ils habitaient le nom de Lydaw, que les écrivains du moyen âge ont rendu en latin par Lætavia; plus tard, ils l'appelèrent Domnonia, Domnonée. Lorsque les Francs, sous Clotaire Ier, se furent rendus maîtres des territoires de Rennes et de Nantes, les chefs qui régnaient sur le reste de la péninsule prirent le titre de rois de la Domnonée, et ce nom resta longtemps à la Bretagne indépendante, c'est-àdire, aux évêchés de Vannes, de Cornouaille, de Léon, de Tréguier, de Saint-Brieux, et à une partie de celui de Saint-Malo.

(*) Dans la langue des Bretons le nom de la Cornouaille est Kernaw. N'aurait-on pas fait de ce mot Cornu-Galliæ, comme de Lidaw on fit Lætavia, qu'un savant traduit par pays des Letes ou Lites?Les Latins comme les Grecs, et cette manie fut poussée fort loin, donnaient à presque tous les noms étrangers une signification dans leur propre langue.

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Conan sut éloigner de la Bretagne le fléau des barbares; il sut également résister à toutes les entreprises que firent les Romains pour le réduire à leur obéissance. Il mourut en 421, après un règne glorieux. Il était chrétien, et on lui attribue la fondation des évêchés de Dol, de Vannes et de Quimper.

Salomon 1, son petit-fils, lui succéda, et fut tué dans une révolte, en 434, après un règne de treize ans.

Grallan, comte de Cornouaille, qui fut soupçonné d'avoir pris part au meurtre de Salomon, lui succéda. Vaincu en 439 par Letorius, général romain, il s'empara de Tours en 445; mais cette ville lui fut reprise la même année par Aétius. Il mourut bientôt après.

Audren, fils de Salomon Ier, monta sur le trôné en 446. Ayant envoyé son frère au secours des Bretons insulaires révoltés contre les Alains, il attira sur lui la vengeance de ces derniers, et ne dut la paix qu'à l'intervention de saint Germain. İl mourut en 464, laissant quatre fils.

Erech, l'un d'eux, fut son successeur. Défait en 470 par les Visigoths, il fut obligé de se réfugier en Bourgogne; de retour dans ses États, il gouverna sagement jusqu'à sa mort, qui arriva en 478.

L'usurpateur Eusèbe, que les chroniqueurs représentent comme un tyran barbare, régna après Erech; il

mourut en 490.

Budic, fils d'Audren, monta alors sur le trône. Il mourut en 509, après un règne glorieux, mais en laissant ses peuples aux prises avec les Frisons.

Hoël Ier, son fils, était alors dans l'île de Bretagne. Il revint, en 513, faire valoir ses droits au trône de son père, chassa les Frisons, et mourut en 545 après un règne paisible.

Les fils de Hoël Ier se partagèrent ses Etats et en firent trois grandes principautés : Hoël II cut en partage la Bretagne orientale, c'est-à-dire, Rennes et le pays qui s'étend au nord

jusqu'à la mer; Canao eut le pays de Nantes, et Macliauc le pays de Vannes. La Bretagne occidentale formait alors deux comtés indépendants : l'un ( celui de Léon ), qui reconnaissait la suzeraineté du roi des Francs, ne fut réuni au reste de la Domnonée qu'à la fin du sixième siècle; l'autre (la Cornouaille) était possédé par un frère de Hoël Ier, nommé Budic.

<< Cependant Conmor, l'un des fils de Hoël, avait réuni dans ses mains l'héritage de plusieurs de ses frères assassinés par son ordre. Mais un enfant avait échappé au massacre. Réfugié à la cour du roi des Francs, ce jeune prince attira bientôt sur sa patrie tous les malheurs qu'entraîne le patronage de l'étranger. Les rois se montrent rarement généreux envers ceux qui perdent un trône; mais comme en cette circonstance il s'agissait d'obtenir, sans courir les chances de la guerre, des avantages que, jusque-là, les Bretons avaient disputés avec une incroyable énergie, Clotaire promit des secours au jeune Judual. La révolte de Chramne décida le roi des Francs à brusquer l'attaque qu'il méditait contre l'Armorique. On sait que le prince rebelle s'était réfugié chez le comte de Bretagne, qui avait épousé, lui aussi, une fille de Williachaire, duc d'Aquitaine. La péninsule fut envahie par deux armées à la fois l'une s'empara du comté de Nantes; l'autre alla livrer bataille à Chramne, entre Châteauneuf et SaintMalo. Cette bataille fut décisive. Désormais les Francs victorieux ne quitteront pas le pays de Nantes, ni celui de Rennes; il faudra l'épée de Nominoë pour les en expulser.

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Réfugiés au milieu de l'immense forêt Brekilien, ou retranchés derrière leurs marécages, les Bretons de la Domnonée, malgré les dissensions civiles qui désolaient leur patrie, virent cependant encore briller quelques jours glorieux. Plus d'une fois le roi des Francs apprit avec surprise que ses ar mées, un instant maîtresses du pays, avaient été taillées en pièces au passage de la Vilaine, par des bandes rassemblées de la veille. Parmi les chefs

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