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<< Dans toute l'étendue de la France actuelle, pas une ville importante qui n'ait eu sa loi propre et sa juridiction municipale; pas un bourg ou simple village qui n'ait eu ses chartes de franchise et ses priviléges communaux; et, parmi cette foule de constitutions d'origine diverse, produit de la lutte ou du bon accord entre les seigneurs et les sujets, de l'insurrection populaire ou de la médiation royale, d'une politique généreuse ou de calculs d'intérêts, d'antiques usages rajeunis ou d'une création neuve et spontanée (car il y a de tout cela dans l'histoire des communes), quelle infinie, j'allais dire quelle admirable variété d'inventions, de moyens de précautions, d'expédients politiques! Si quelque chose peut faire éclater la puissance de l'esprit français, c'est la prodigieuse activité de combinaison qui, durant quatre siècles, du douzième au seizième, n'a cessé de s'exercer pour créer, perfectionner, modifier, réformer partout les gouvernements municipaux, passant du simple au complexe, de l'aristocratie à la démocratie, ou marchant en sens contraire, selon le besoin des circonstances et le mouvement de l'opinion. Voilà quel spectacle digne d'intérêt et de méditation m'ont présenté les deux mille pièces ou sommaires de pièces authentiques dont j'ai déjà pris connaissance. J'y ai vu la bourgeoisie francaise non-seulement ferme et intelligente dans la gestion de ses affaires locales, mais, ce que l'on a trop oublié depuis, honorée par les chefs de l'État comme un pouvoir politique, appelée en garantie dans les traités conclus avec les puissances étrangères, complimentée et même flattée par les rois et les régents du royaume (*). › On ne saurait méconnaître ce qu'il y a de grand et de patriotique dans cette entreprise commencée et poursuivie avec un zèle infatigable. Ce n'est l'œuvre d'aucun parti, mais, comme le dit M. Augustin Thierry, une face obscure et négligée de notre

Aug. Thierry, Rapport au ministre.

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histoire que l'on doit mettre en 1 mière. Aujourd'hui seulement on pe rappeler le passé de l'ancienne bou geoisie sans prévention et sans hair car il n'y a plus en France ni nobles: ni clergé, ni tiers état, mais une agr gation d'individus qui, ayant ind tinctement les mêmes devoirs, peuve revendiquer les mêmes droits, et qu bien qu'isolés en apparence par d intérêts particuliers, tiennent cepe dant par un lien commun à une seu et même famille, la nation.

BOURGEOIS, monnaie. (Voyez Bou GES (monnaie de).)

BOURGEOIS (Louise), dite Boursie accoucheuse de Marie de Médicis, publié, outre plusieurs ouvrages est més sur sa profession, le Récit vér table de la naissance de messeigneur et dames les enfants de France, Pa ris, 1625, in-12. Ce petit livre con tient des anecdotes d'une curieus naïveté.

BOURGEOIS (Nicolas), maréchal de logis au 12 dragons. Les troupes fran çaises qui couvraient Maubeuge ayan été repoussées par l'armée autrichienn et forcées de rentrer dans la place, le représentants du peuple résolurent d faire connaître aux chefs de notre ar mée la situation de cette ville, qui bloquée par des forces supérieures pouvait d'un instant à l'autre tombe au pouvoir de l'ennemi. Douze dra gons, ayant à leur tête le marécha des logis Bourgeois, vinrent sollicite l'honneur de s'acquitter de cette mis sion qui était des plus périlleuses. Ces treize braves sortent pendant la nuit, traversent le camp ennemi, passent la Sambre à la nage, et se faisant jour à travers la cavalerie autrichienne qui ne cesse de les poursuivre, ils se di rigent sur Philippeville, où ils entrent avant le jour. Sans mettre pied à terre, Bourgeois fait tirer le canon, pour que la garnison de Maubeuge soit avertie qu'ils ont réussi dans leur entreprise; ils repartent sur-le-champ pour Givet, remettent des dépêches au général commandant la place, et arrivent auprès du représentant Perrin des Vosges, qui réunit à la hâte son corps

d'armée, vole au secours de Maubeuge, et en fait lever le blocus.

BOURGEOIS (N.), né à la Rochelle, en 1710, a fait de nombreuses recherches sur des sujets historiques, et s'est particulièrement occupé de l'histoire du Poitou. On a de lui: Dissertation sur l'origine des Poitevins et sur la position de l'Augustoritum ou Limonum de Ptolémée; Dissertation sur le lieu où s'est livrée la bataille dite de Poitiers, en 1356, insérée dans le Journal de Trévoux (septembre 1743): Bourgeois place le champ de bataille entre Maupertuis et Beaumont, près de la route de Poitiers à Châtelleraut, contrairement à l'opinion générale, d'après laquelle l'action eut lieu sur la ligne de Poitiers à Limoges, auprès de Beauvoir et de Noaillé; Relation de la prise de Hambourg par les Anglais; Éloge historique de la Rochelle; Fragment sur les premiers temps de l'histoire du Poitou; Notices biographiques sur les frères Girouard, de Poitiers, sculpteurs; Recherches historiques sur l'empereur Othon IV, où l'on examine si ce prince a joui du duché d'Aquitaine et du comté de Poitou, en qualité de propriétaire ou de simple administrateur, avec l'abrégé de sa vie, ouvrage qui répand un grand jour sur une partie de notre histoire; Amsterdam (Paris), 1775, in-8°: il résulte des recherches de l'auteur que c'est à titre de gouverneur et non pas comme propriétaire que l'empereur Othon IV a administré les deux provinces en question; Éloge historique du chancelier de l'Hôpital; Réflexions sur le champ de bataille entre Clovis et Alaric: selon lui, cette bataille, dite de Vouillé, aurait été livrée à Civaux ou dans les environs; Lettre sur une charte de Clovis. Il paraît que les manuscrits de Bourgeois sont perdus depuis longtemps; c'est une perte réelle pour l'histoire. Il fit en Amérique une longue résidence, pendant laquelle il composa sur Christophe Colomb un poëme en vingt-quatre chants. Bourgeois était savant, mais ne possedait aucun des dons du poëte; aussi est-il convenu avec une fran

chise qui l'honore, que l'ennui fut son seul Apollon. Il mourut à la Rochelle, en juillet 1776, à l'âge de soixante-six ans.

BOURGERY (J. M.), né à Orléans en 1797, entra, en 1811, à l'école de médecine de Paris. Reçu élève externe des hôpitaux en novembre 1815, il obtint, l'année suivante, au concours, le titre d'élève interne. En 1817 et 1818, il obtint les prix de l'école pratique; et, en 1819, la médaille d'or des hôpitaux. A l'expiration de son internat, M. Bourgery fut employé comme médecin aux fonderies de cuivre de Romilly-sur-Andille. Mais le pays n'offrant aucune ressource pour l'exercice de la médecine, il ajouta à ses fonctions celle de chimiste pour les analyses des métaux, et fonda, dans l'établissement, une fabrique de sulfate de cuivre qui a continué de prospérer. Revenu à Paris en 1827, il se fit recevoir docteur la même année, et soutint, pour obtenir ce grade, une thèse intitulée: Quelques faits sur l'emploi des ligatures circulaires des membres. Cette thèse, considérablement amplifiée, parut deux mois plus tard, comme un mémoire original, dans le Journal des progrès. Livré dès lors à la littérature scientifique, M. Bourgery publia, en 1828, un Traité de petite chirurgie, qui a été traduit en anglais et en allemand. Il commença, en 1829, avec M. Jacob, la publication du Traité complet de l'anatomie de l'homme, renfermant la médecine opératoire; et, en 1834, l'Anatomie élémentaire. Déjà il a été parlé de cet ouvrage important à l'article ANATOMIE (Voyez ce mot). Qu'il nous suffise de dire ici que l'ouvrage de M. Bourgery est un des plus beaux dont se glorifiera notre siècle. A tous les faits que pouvaient lui révéler les connaissances historiques les plus approfondies, l'auteur y joint des découvertes qui lui sont propres ; et il a eu le talent de ramener l'attention des anatomistes sur des particularités entrevues par d'anciens auteurs, mais oubliées, ou même rejetées, par des observateurs moins attentifs que lui.

BOURGES, Avaricum, puis Bituri

ges, ancienne capitale du Berri, aujourd'hui chef-lieu du département du Cher, à 24 myriamètres de Paris.

Cent trente-neuf ans avant la fondation de Rome, six cent quinze ans avant notre ère, Bourges ou Avaricum était déjà une ville importante. Ambigat, qui y régnait, avait étendu sa domination sur toute la Gaule; c'est de Bourges que partirent alors, sous la conduite de BeHovèse et de Sigovèse, ces deux grandes émigrations de Gaulois, qui allèrent s'établir en Italie et dans la forêt Hercinienne. (Voyez AMBIGAT, BELLOVÈSE, BoHÊME et SIGOVESE.)

Depuis cette époque jusqu'à la conquête de la Gaule par César, nous ne trouvons plus dans les historiens romains, les seules sources de l'histoire ancienne de notre patrie, aucun fait concernant la ville de Bourges. Mais à cette dernière époque, Avaricum joue de nouveau un grand rôle parmi les cités de la Gaule.

Vercingétorix, vaincu par les Romains à Villodaunum, à Genabum et à Noviodunum, avait pris le parti de brûler toutes les places que leur position ou la faiblesse de leurs fortifications ne pouvaient préserver d'une attaque. Il craignait que les traîtres n'y trouvassent un refuge, et qu'elles ne servissent de places d'armes aux Romains. Plus de vingt villes des Bi`turiges furent ainsi livrées aux flammes dans un même jour, et l'on délibérait sur l'opportunité de faire subir le même sort à Avaricum, lorsque les Bituriges demandèrent avec instance qu'on ne les forçât point à brûler de leurs mains l'une des plus belles villes de la Gaule, qui, d'ailleurs, située au milieu des marais, et entourée presque de tous côtés par une rivière profonde, était d'une défense facile. Vercingétorix, cédant aux prières des habitants, épargna cette ville, et en confia la défense à des hommes d'élite. César ne tarda pas à se présenter devant la place; il vint asseoir son camp dans l'endroit où la rivière et les marais laissaient une étroite avenue. Il y fit élever une terrasse dresser

des mantelets et construire deux tours. Ce fut en vain que les Gaulois opposérent la plus vive résistance. En vain détruisirent-ils, à plusieurs reprises, les ouvrages des Romains; ils ne firent que retarder leur propre ruine; la tactique et l'habileté triomphèrent encore une fois du courage; les soldats de César pénétrèrent dans la ville, et en massacrèrent tous les habitants, sans distinction d'âge ni de sexe. De plus de quarante mille combattants qui s'y étaient enfermés, à peine en échappa-t-il huit cents.

Bourges fut, depuis cette époque, soumise aux Romains. Sous Auguste, elle prit le titre de métropole de l'Aquitaine, et fut constamment la résidence du préfet de cette province. Lors de la division de l'Aquitaine en trois parties, sous Honorius, elle devint la capitale de la première Aquitaine. Les Visigoths s'en emparerenten 475; mais après la bataille de Vouillé, elle se soumit volontairement à Clovis.

Bourges, devenue alors la capitale de la province, désignée depuis sous le nom de Berri, suivit les destinées de cette province. (Voyez les articles BERRI et BOURGES) (comtes et vicomtes de).

Cette ville soutint plusieurs siéges remarquables, et fut plusieurs fois prise et reprise. Les habitants du Poitou, de l'Angoumois et de la Touraine s'en emparèrent en 585, et la détruisirent en partie. Pepin le Bref s'en rendit maître après un long siége, en 762. Prise et pillée par les Normands en 878, elle fut encore assiégée, mais en vain, par le duc de Bourgogne en 1412.

C'est à Bourges que Charles VII transporta, au commencement de son règne, pendant que les Anglais étaient maîtres de la capitale, le siége de son gouvernement. Les protestants, commandés par le duc de Montgommery, s'emparèrent de cette ville en 1562, et y commirent les plus grands excès. Mais quelques mois après, une armée royale vint les y assiéger; ils furent forcés de se rendre après une résis

tance de quinze jours, et, quelques jours après la Saint-Barthélemy," les catholiques se livrèrent contre eux aux plus horribles réactions. La Châtre, qui y commandait pour la ligue, se soumit, en 1594, à Henri IV, et lui rendit la ville et la Grosse Tour. La ville de Bourges fut encore prise, en 1615, par les protestants, et reprise, l'année suivante, par le maréchal de Montigny. Le prince de Condé, en guerre contre le parti de la cour, chercha inutilement à attirer les habitants de Bourges dans son parti. Louis XIV y fit, la même année, son entrée solennelle, et, sur la demande des habitants, ordonna la destruction de la forteresse dite la Grosse Tour.

Bourges fut plusieurs fois ravagée par des incendies; celui de 1487, entre autres, détruisit plus de trois mille maisons, et porta au commerce de cette ville, alors florissant, un coup funeste, dont il ne s'est jamais relevé depuis. Les fabricants de draps, dont le nombre était considérable, quittèrent alors cette ville, et allèrent s'établir dans d'autres lieux. Lyon fut une des villes qui profitèrent le plus du désastre de Bourges.

Il s'est tenu, dans cette ville, sept conciles, sans compter l'assemblée du clergé, réunie en 1438, par ordre de Charles VII, et où fut décrétée la pragmatique sanction.

L'université de Bourges, fondée par Louis XI, en 1463, jouit longtemps d'une grande célébrité, qu'elle dut au mérite de ses professeurs, et surtout du plus illustré d'entre eux, le fameux Cujas.

Le monument le plus remarquable de Bourges est sa cathédrale, « que l'on met avec raison, dit un juge compétent (*), au nombre des plus belles de France, parmi lesquelles même aucune ne pourrait lui être comparée, si cet immense édifice eût été achevé assez rapidement pour éviter des différences de style qui nuisent aujourd'hui à l'effet de l'en

(*) Notes d'un voyage en Auvergne et dans le Limousin, par M. Mérimée, p. 4.

semble.» Après leur cathédrale, les habitants de Bourges montrent aussi avec orgueil la maison de Jacques Coeur, qui leur tient lieu maintenant d'hôtel de ville et de palais de justice.

Bourges est le siége d'un archevêché, d'une cour royale, d'une division militaire et d'une académie universitaire. Elle possède un collége royal et un séminaire diocésain; sa bibliothèque publique, où l'on remarque plusieurs manuscrits précieux, compte vingt mille volumes. Enfin, sa population s'élève à dix-neuf mille sept cent trente habitants.

BOURGES (Comtes et vicomtes de).
Comtes de Bourges.

Sous la domination des rois franks, le Berri fut gouverné par des comtes, qui finirent par le convertir en fief héréditaire. Ces comtes, qui étaient dans la mouvance des ducs d'Aquitaine, sont inconnus jusqu'à

1° Chunibert, établi comte de Berri par Waiffre, duc d'Aquitaine, dépossédé ensuite, et fait prisonnier par Pepin le Bref.

2o Charlemagne lui donna Humbert pour successeur.

3° Sture succéda à celui-ci.

4° Wifred, Egfrid ou Acfred, gouvernait en 828; il mourut vers 838.

5° Gérard, fut dépossédé, en 867, par Charles le Chauve, qui donna le comté à Egfrid. Cependant Gérard parvint à se maintenir contre son compétiteur, qu'il tua en 868. Charles, pour le punir de sa résistance, ravagea le Berri; mais la royauté était alors si faible que le comte de Bourges se maintint dans son fief jusqu'en 872.

6° Boson, comte de Provence, remplaça alors Gérard, dont le roi Charles lui avait donné les dignités; mais, plus tard, il se révolta contre Louis le Bègue, et fut renversé en 878 par

7° Bernard Ier, marquis de Septimanie, puis comte de Poitiers, parent de cet Egfrid tué par Gérard. Bernard avait revendiqué sur Boson l'héritage d'Egfrid; et, soutenu par Gotfrid, comte du Maine, et par Gauslin, évêque de Paris, ses oncles, il s'était emparé de Bourges. Maître de cette ville, il

en défendit l'entrée à l'archevêque Frotaire, s'empara des biens de l'église, et exigea des habitants un serment de fidélité contraire à celui qu'il devait lui-même au roi. Mais aussitôt il fut excommunié par le concile de Troyes, et attaqué, en 879, par une armée que Louis le Bègue avait donnée à Boson.

8 Boson pour la seconde fois. Maître de Bourges, Boson le fut bientôt de tout le pays. Cependant il fit la paix avec Bernard, et lui donna en fief, dans son nouveau royaume de Provence, le comté de Mâcon. Il comptait s'en faire ainsi un appui contre les deux rois Louis et Carloman. Mais ceux-ci assiégèrent Bernard dans Mâcon vers la fin de 879; et probablement, après s'être rendus maîtres de sa personne, ils le firent mettre à mort.

9° Guillaume Ier, le Pieux, comte d'Auvergne, devint comte de Bourges en 886.

10o Guillaume II, le Jeune, qui lui succéda, fut toujours en guerre avec Raoul, roi de France, qui, à sa mort, en 927, supprima le comté de Bourges, donna la propriété de Bourges au vicomte de cette ville, et décida qu'à l'avenir, ce vicomte, le seigneur de Bourbon, le prince de Déols, et les autres seigneurs du Berri, relèveraient immédiatement de la couronne.

Vicomtes de Bourges.

1° Geoffroi, dit Papabos, fut, ainsi que nous l'avons dit, nommé par Raoul vicomte héréditaire de Bourges. C'est pendant son gouvernement que les Hongrois ravagèrent le Berri en 935. Ses successeurs furent

2° Geoffroi II, dit Bosbebas. 3° Geoffroi III, le Noble, en 1012. 4° Geoffroi IV, le Meschin. 5° Etienne, fils de Geoffroi IV, était vicomte de Bourges en 1061; il mourut sans postérité.

Eudes-Arpin, époux de Mahaut, nièce d'Étienne, lui succéda dans la vicomté de Bourges, avec son beaupère, Gilon, seigneur de Sully. Mais, à la mort de celui-ci, il resta seul maître de la vicomté. En 1101, se disposant à partir pour la terre sainte avec le duc d'Aquitaine, il vendit au roi Phi

lippe ler sa vicomté pour soixante mille sous d'or. Il se distingua pendant la croisade, fut pris à la bataille de Rama (27 mai 1102). Remis plus tard en liberté, il revint en France; mais, d'après les conseils du pape Pascal II, il alla se faire moine à Cluny, où il était profès en 1109.

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BOURGES (États de). — La ville de Bourges a été plusieurs fois le lieu de réunion des états généraux. Philippe le Long y assembla, en 1316, les procureurs des principales villes du royaume; mais M. Beugnot (*) ne compte pas cette assemblée au nombre des états généraux, parce que, dans ses lettres adressées aux justiciers du royaume, le roi ne parle ni du clergé, ni de la noblesse, dont la présence était nécessaire pour constituer une véritable assemblée d'états généraux.

On peut en dire autant des états qui y furent tenus, en 1422, par Charles VII. Ce prince était alors maître d'une trop faible étendue de territoire pour que les députés des provinces qui reconnaissaient son autorité pussent constituer légalement des états généraux.

Les historiens font mention d'une troisième assemblée tenue à Bourges en 1435, où se trouvèrent le dauphin, les princes du sang, tous les grands du royaume, et à laquelle les envoyés du concile de Bâle présentèrent les canons décrétés par ce concile. On a confondu cette assemblée avec une autre tenue la même année, on ne sait pas précisément dans quelle ville, mais où les trois états consentirent au rétablissement des aides que le roi avait supprimées depuis son départ de

Paris.

BOURGES (monnaies de). Bourges était, dès l'époque gauloise, en pos session d'un atelier monétaire; on remarque en effet, dans les cabinets des curieux, de petites pièces de bronze représentant d'un côté un sanglier, avec la légende AVARICO, et de

(*) Chronologie des états généraux, dans l'Annuaire de la Société de l'histoire de France pour 1840, p. 100.

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