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stitutiones regias anno 1539 editas. Ce dernier commentaire est son meilleur ouvrage. En 1606, Fontanon le traduisit en français; l'édition la plus estimée est celle de Paris, 1628, in-8°. Gilles Bourdin vécut sous le règne de quatre rois François Ier, Henri II, François I et Charles IX. Il possédait à fond l'hébreu, l'arabe, le grec et le latin; sa science et son intégrité lui avaient attiré une grande considération dans la magistrature.

BOURDIN (Jacques), seigneur de Vilaines, prit part au maniement des affaires sous Henri II, François II et Charles IX. Secrétaire d'État d'abord, puis secrétaire des finances en 1549, il fut ensuite mis à la tête du département des affaires d'Italie. De sa plume sortirent en grande partie les instructions et les mémoires à l'aide desquels furent défendus les droits de L'Église gallicane et de la couronne de France, au concile de Trente. On trouve beaucoup de ces pièces dans le Recueil des actes du concile de Trente, publié par Jacques Dupuy, Paris, 1654, in-4°. En 1553, Jacques Bourdin figura dans les négociations de Troyes, qui avaient pour objet la conclusion de la paix avec l'Angleterre. Les affaires d'Allemagne lui donnèrent aussi beaucoup d'occupations. Un volume manuscrit in-folio, de la bibliothèque de Legendre de Darmini, contenait le Recueil complet des mémoires, instructions et dépêches de Bourdin, depuis 1553 jusqu'en 1566, pour les affaires d'Allemagne. Jacques Bourdin mourut le 6 juillet 1567. On l'a soupçonné d'attachement aux opinions réformistes; ce qui tendrait à le faire croire, c'est qu'il voulut être enterré sans pompe, et que ses dépouilles mortelles fussent déposées dans la fosse publique.

BOURDIN (Maurice), antipape, connu sous le nom de Grégoire VII, était né dans le Limousin, d'où il suivit, en 1095, Bernard, archevêque de Tolède, qui le fit son archiprêtre, et lui donna ensuite l'évêché de Coïmbre. Il succéda, en 1110, à saint Géraud, archevêque de Braga, vint ensuite à Rome, où Pascal II lui conféra le pal

lium, et le chargea, en qualité de légat, de terminer les différends qui existaient entre lui et l'empereur Henri V. Mais ce dernier sut mettre le légat dans ses intérêts, et se fit couronner par lui, quoique le clergé de Rome eût refusé de le reconnaître comme empereur en l'absence du pape. Cette démarche de Maurice irrita Pascal, qui le fit excommunier au concile de Bénévent. Ce pontife étant mort peu de temps après, et le conclave lui ayant donné Gélase II pour successeur, Henri, de son côté, fit élire Maurice, qui prit, ainsi que nous l'avons dit, le nom de Grégoire VII, parvint à se rendre maître de Rome, et à en chasser Gélase. Mais son élection, qu'il espérait d'abord faire approuver par toute la chrétienté, fut déclarée nulle par le plus grand nombre des évé ques, et, quelque temps après, abandonné par l'empereur, qui fit sa paix avec Gélase, il fut obligé de s'enfuir à Sutri, où des troupes envoyées par son compétiteur s'emparèrent de sa personne, et le ramenèrent ignominieusement à Rome. Il termina ses jours dans une prison, à Fumone, près d'Alatri, en 1122.

BOURDON (Isidore), savant méde cin, né à Trun, près d'Argentan, le 26 août 1796, a publié un assez grand nombre d'ouvrages justement estimés, Nous citons seulement les principaux: De l'influence de la pesanteur sur quelques phénomènes de la vie, Paris, 1819, in-8°, 2e édit., 1822; Mémoire sur le vomissement, Paris, 1819, in-8°; Nouvelles recherches sur la circulation du sang et sur le mécanisme de la respiration chez l'hom me, Paris, 1820, in-8°; Recherches sur les maladies de l'estomac, Paris, 1824, in-8°, en commun avec M. le docteur Fouquier; Physiologie médi cale, Paris, 1828, 2 vol. in-8°; Physiologie comparée, ou Histoire des phénomènes de la vie dans tous les etres qui en sont doués, depuis les plantes jusqu'aux animaux les plus complexes, 1830, 2 vol. in-8° avec planches, ouvrage neuf, le premier qu'on ait fait depuis celui des Ani

aux d'Aristote, lequel d'ailleurs ne irle ni des plantes, ni de tous les imaux.

BOURDON (Sébastien), l'un des plus meux peintres de l'école française, quit à Montpellier en 1616, et vint Paris, en 1623. Son père, mauvais intre sur verre, et un autre artiste rt médiocre de Paris, furent ses preiers maîtres. Malgré l'insuffisance de tte éducation, ses dispositions étaient heureuses, qu'il devint bientôt un tiste distingué. A l'âge de 14 ans, il la peindre à fresque les plafonds d'un âteau dans les environs de Boraux. De là il se rendit à Toulouse, le besoin le contraignit de s'enrô. Mais son capitaine, amateur disgue, jugeant, par ses dessins, qu'il uvait devenir un jour un grand intre, lui donna son congé. Bourn, qui avait alors 18 ans, profita de liberté pour aller en Italie, où il ssa trois ans, et prit surtout pour odèles Claude Lorrain, André Sari et le Caravage. C'est p t peu de temps après son retour France qu'il composa son tableau crucifiement de saint Pierre. Ce bleau, que l'on regarde comme le ef-d'œuvre de Bourdon, fut longmps un des plus remarquables de tre-Dame de Paris; il se trouve intenant au musée du Louvre. Les guerres civiles qui signalèrent régence d'Anne d'Autriche et le mitère du cardinal de Mazarin forcè it Bourdon, en le privant d'ouge, de s'expatrier. Il se rendit, en 52, en Suède, où la reine Christine nomma son premier peintre. Bour1 était protestant; c'était une des sons qui l'avaient engagé à faire le age de Suède. Quand Christine, renonçant au trône, eut embrassé catholicisme, cet artiste, dont le actère était d'ailleurs d'une grande bilité, se prit à regretter sa patrie evint en France.La paix s'y était rélie, et avec elle les arts commenent à refleurir. Les commandes ndèrent, et Bourdon put mettre à fit son talent et sa prodigieuse fa

té.

Il fut un des douze premiers membres de l'académie de peinture, qui le choisit pour son recteur. Il mourut à Paris, en 1671, à l'âge de 55 ans. Voici le jugement qu'un juge éclairé et d'un goût sûr a porté sur les ouvrages de cet artiste : « Les dessins de Bourdon sont pleins de feu et d'une liberté qui enchante. Ses paysages à la gouache sont très-heurtés, mais ils font un grand effet. On reconnaît aisément ce peintre à ses caractères de têtes, à leurs coiffures singulières et aux extrémités lourdes et négligées de ses figures. » On a aussi de Bourdon une quarantaine de gravures à l'eauforte, assez estimées. Ses élèves furent Monier, Friquet de Vaurose et Guillerot, qui s'est fait un nom comme paysagiste.

en

BOURDON DE LA CROSNIÈRE (Léonard-Jean-Joseph), plus connu sous le nom de Léonard Bourdon, né, en 1758, à Longny-au-Perche (Orne), avocat au conseil du roi, dirigeait à Paris, 1789, une maison d'éducation. Connu dès le 14 juillet comme l'un des plus ardents défenseurs de la liberté, il contribua puissamment à la journée du 10 août, et fut nommé, en 1792, député du département du Loiret à la Convention nationale. La commune de Paris, avant l'ouverture de la session, l'avait envoyé à Orléans, où la nouvelle des événements du 10 août excitait des troubles. Il avait ordre de faire adhérer cette ville à toutes les mesures prises par l'Assemblée législative, et de faire transférer à Saumur les prisonniers de la haute cour nationale. On sait qu'il conduisit ces prisonniers à Versailles, où leur présence causa une émeute, et où ils furent massacrés. Bourdon fut accusé, à tort peut-être, d'avoir été la cause de ce funeste événement. Il déclara ensuite à la Convention que toutes les lois qu'elle voterait resteraient sans exécution, tant que toutes les administiations ne seraient point composées d'hommes à la hauteur des circons tances. Lorsque Louis XVI fut détenu au Temple, ce fut lui qui proposa de lui interdire toute communication avec

sa famille; et lors du procès de ce prince, il vota la mort sans appel, et pressa avec vigueur l'exécution. Envoyé en mission à Orléans, en mars 1793, il fut assailli par un piquet de gardes nationaux, et couvert de blessures sous les yeux de la municipalité, qui ne prit point sa défense, ce qui motiva de la part de la Convention un décret qui déclara la ville d'Orléans en état de rébellion. Le 8 août de la même année, Bourdon fut élu secrétaire de la Convention, et peu de temps après, président des jacobins. Il sollicita la formation d'une armée révolutionnaire dans chaque département, et fit décréter, conjointement avec Bourdon de l'Oise, queles biens des détenus qui se suicideraient, ainsi que ceux des condamnés, appartiendraient à la république. Léonard ayant défendu Vincent et Ronsin, le 28 janvier 1794, et proposé leur mise en liberté, Robespierre fit rejeter cette proposition par le comité de salut public, et ces deux scélérats furent guillotinés le 4 ventôse suivant. Mais dès ce moment, Bourdon voua une haine implacable à Robespierre. Quand celui-ci lui eut reproché quelque temps après d'avoir participé à la conspiration d'Hébert qui venait d'être exécuté, effrayé de cette sortie, il ne garda plus aucune mesure, et prit la part la plus active à la journée du 9 thermidor, qui le délivra du juge dont l'œil percant menaçait sa conduite d'une sévère investigation. Adjoint à Barras pour commander la garde nationale, il pénétra, à la tête de la force armée, dans la maison commune, où Robespierre s'était renfermé avec les chefs du parti de la Montagne, s'empara d'eux, et rendit compte lui-même à la Convention de ce siége de l'hôtel de ville. Quelque temps après, il fit décréter la translation du corps de Marat au Panthéon, et dirigea luimême cette cérémonie. Traité hautement d'assassin à la Convention par Legendre, et aux applaudissements universels des tribunes, il se mit à la tête de la conspiration qui éclata le 1er avril 1795, fut arrêté, conduit au château de Ham, et ne dut la liberté

et la vie qu'à l'amnistie du 25 octobre 1795. Il fit partie du Conseil des CinqCents, où Boissy-d'Anglas le traita d'assassin révolutionnaire, et se plaignit de ne pouvoir faire un pas dans Paris sans être effrayé de sa présence. Il fut ensuite l'agent du Directoire à Hambourg, d'où il fit partir les émigrés. Il avait fondé, en 1793, l'école des Élèves de la Patrie. Il dirigeait encore à Paris, en 1803, et quelque temps avant sa mort, une école primaire. Il a publié un Mémoire sur l'instruction et l'éducation nationale, 1789, in-8°; Recueil des actions civiques des républicains français, 4 numéros, 1794, in-8°; le Tableau des imposteurs, ou l'Inauguration du temple de la Liberté, sans-culottide dramatique en 5 actes.

BOURDON DE L'OISE (FrançoisLouis), fils d'un cultivateur du village de Remy, près de Compiègne, et ancien procureur au parlement de Paris, fut un des partisans les plus exaltés de la révolution, et se signala dans une foule de circonstances par la violence de son caractère. Le 10 août 1792, à l'attaque du château des Tuileries, il paya de sa personne, mais fut loin de rester pur de tout excès. La manière dont il entra, dit-on, à l'Assemblée conventionnelle, ne lui fait pas honneur. Léonard Bourdon de la Crosnière, son concurrent, ayant été nommé tout à la fois par le collége électoral de l'Oise et par celui du Loiret, opta pour la députation de ce dernier. François-Louis Bourdon, candidat de l'Oise, profita de la conformité du nom (sans être de la même famille), se présenta, et fut admis à la Convention comme s'il eût été nommé, et sans qu'aucune réclamation s'élevât contre cette supercherie. Bourdon de l'Oise ne se contenta pas de voter la mort du roi, il demanda que les hommes mutilés en combattant pour la cause de l'égalité sur la place du Carrousel, fussent confrontés avec Louis XVI, lorsque ce prince fut traduit à la barre de l'Assemblée, et provoqua en duel son collègue Cambon qui, suivant lui, s'était conduit d'une

manière trop modérée; enfin il se prononça contre le sursis et contre l'appel, et appela toute la colère du peuple sur les députés qui parleraient en sens contraire. I prit une grande part à la révolution du 31 mai 1793, défendit chaudement le régime de la terreur, blâma Grégoire de chercher à christianiser la révolution, et dénonça les fermiers généraux, qui furent arrêtés, traduits au tribunal révolutionnaire et exécutés. Cependant, s'étant brouillé avec Robespierre à cause des 'insultes qu'il prodiguait au ministre de la guerre Bouchotte, il fut l'un des plus ardents coryphées de la réaction thermidorienne, et se réunit à Tallien, Legendre, Léonard Bourdon et Lecointre de Versailles. Dès ce moment, sans renoncer à son système de proscription, il se déclara l'ennemi le plus implacable des sociétés populaires, et le protecteur des prêtres et des nobles. Toutefois, il n'en demanda pas moins, vers le mois de décembre 1794, le rapport de la loi qui ordonnait aux ex-nobles de se tenir éloignés de Paris, et provoqua celle qui portait que les biens des pères et mères d'émigrés seraient confisqués au profit de la nation. Il insista pour la déportation de ses anciens complices, Collot-d'Herbois, Barrère et Billaud-Varennes ; il s'était vivement prononcé contre les insurrections du 12 germinal et du 1er prairial, qui coûtèrent la vie aux représentants Duroy, Goujon, Duquesnoy, Soubrany, Romme et Bourbotte, ainsi qu'au député Ferraud, qui fut massacré dans la salle de la Convention. Bourdon se montra le défenseur de Carrier, s'opposa à l'arrestation de Joseph Lebon, et demanda la mort du général Rossignol. Il fut envoyé à Chartres pour rechercher ceux qui avaient participé à l'insurrection du 13 vendémiaire contre la Convention, et s'acquitta de cette mission avec la plus excessive rigueur. Il fut du nombre des conventionnels qui passèrent au conseil des Cinq-Cents, et augmenta sa fortune d'une manière considérable, en spéculant sur les assignats et sur les biens nationaux.

Se rangeant toujours du côté du plus fort, il s'enrôla sous la bannière des clichiens, et fut un des plus mortels ennemis de tout ce qui avait été républicain; aussi le Directoire, qui avait à se venger de ses violentes diatribes, après le 18 fructidor, l'inscrivit sur la liste des déportés qui furent envoyés à Cayenne, et quelque temps après son arrivée à Sinamari, il mourut, accablé de regrets et de remords.

Un jour, en répondant à Brival qui se plaignait de ce qu'au milieu de tant de crimes inutiles, on n'avait pas encore affermi la république, Bourdon de l'Oise s'écria : « Il n'y a point de « crimes utiles; » belles paroles, mais déplacées dans la bouche de Bourdon de l'Oise, qui, soit pendant la terreur, soit pendant l'époque réactionnaire qui suivit le 9 thermidor, n'avait reculé devant aucun excès.

BOURDON DE SIGRAIS (ClaudeGuillaume), de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, né en 1715, près de Lons-le-Saunier, mort à Parisen 1791, a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons seulement sa traduction des institutions militaires de Végèce, Paris, 1749, in-12; ses Considérations sur l'esprit militaire des Gaulois , pour servir d'éclaircissement préliminaire aux mémes recherches chez les Français, et d'introduction à l'histoire de France, 1774, in-12; ses Considérations sur l'esprit militaire des Francs et des Francais, depuis le commencement du règne de Clovis, en 482, jusqu'à la fin de celui de Henri IV, en 1610, Paris, 1786, in-12; et enfin ses Considérations sur l'esprit militaire des Germains, depuis l'an de Rome 640, jusqu'en 176 de l'ère vulgaire, Paris, 1781, in-12.

BOURDON DE VATRY (Marc-Antoine), frère de Bourdon de la Crosnière, naquit à Paris en 1761. A l'âge de dixneuf ans, il suivit, en qualité de secrétaire, l'amiral de Grasse, qui prit une part si active à la guerre d'Amérique.De retour en France, au commencement de la révolution, il entra dans les bu

reaux du ministère de la marine, et devint, en 1795, chef du bureau des colonies, place qu'il quitta trois ans après, pour aller résider à Anvers en qualité d'agent maritime du Directoire. Il y organisa le service avec une grande habileté, et sut concilier l'intérêt local avec l'intérêt français. En revenant de Berlin pour aller occuper la présidence du Directoire, Sieyès conçut une si haute opinion de Bourdon, qu'à son arrivée à Paris, il lui fit donner le ministère de la marine, en remplacement de l'amiral Bruix, qui allait prendre le commandement de la flotte combinée des Français et des Espagnols. Après le 18 brumaire considéré par le premier consul comme une créature de Sieyès, il partagea la disgrâce de celui-ci, et ne tarda pas à offrir sa démission, qui fut acceptée. On le renvoya alors à Anvers avec le titre d'ordonnateur général des mers du Nord; mais, après avoir travaillé avec succès au rétablissement du commerce de l'Escaut, il fut destitué et envoyé quelque temps après à Lorient comme chef maritime de ce port, d'où il passa à la préfecture maritime du Havre. Il fut supprimé de nouveau pour avoir prédit les suites de l'expédition de Saint-Domingue qui se préparait alors. Cependant il fut encore appelé à la préfecture de Vaucluse, puis à celle de Maine-et-Loire. On lui doit les ponts de la Durance et du Rhône, la réparation de la levée de la Loire, celle des ponts de Cérémis, le lycée d'Avignon, et des routes nombreuses faites à neuf dans ces deux départements. Cet habile administrateur avait entrepris d'autres travaux non moins importants, lorsqu'il reçut l'ordre de partir pour Gênes, qui lui fut rédevable d'un grand nombre d'établissements publics, de routes nouvelles, de beaux ponts sur la Serivia et sur le Pô. Les Génois lui élevèrent un buste en marbre en reconnaissance de ses services. Malouet, ministre de la marine, en 1814, le fit appeler en qualité de directeur du personnel de ce ministère et d'intendant des armées navales. Napoléon, à son retour de

l'île d'Elbe, le nomma commissaire extraordinaire près de la dix-septième division militaire, et ensuite préfet de l'Isère. Mais, à la seconde restauration, Bourdon de Vatry quitta l'administra tion pour n'y plus rentrer. Il est mort à Paris, en 1828.

BOURDONNAIS (la), terre et seigneurie de Bretagne, érigée en marquisat en 1717.

BOURDONNAIS (la). Voy. LA BOUR. DONNAIS.

BOURES. Ce terme, dérivé de l'allemand Bauer (paysan), était le nom par lequel les auteurs français du seizième siècle désignaient les hordes de paysans allemands insurgés, qui, en 1525, menacèrent d'envahir la France, et furent vaincus par le duc Antoine de Lorraine. Luther venait de proclamer ses doctrines innovatrices; le clergé, la noblesse et la bourgeoisie les avaient embrassées avec enthousiasme parce qu'ils y trouvaient leur avantage. Mais les serfs de la glèbe devaient, comme auparavant, rester courbés sous le joug. Eux aussi voulurent s'affranchir, et bientôt une insurrection terrible éclata dans les campagnes de la Souabe et de la Thuringe. Grandissant à mesure qu'elle s'avancait, comme une effroyable avalanche, cette insurrection franchit le Rhin et pénétra en Alsace. Les insurgés, en qualité de chrétiens et d'enfants de Dieu, demandaient la liberté et l'égalité évangéliques, la destruction de toute tyrannie, la communauté des biens, etc. Marchant comme des hordes nomades avec leurs familles, leurs troupeaux et leur butin, pillant, sur leur passage, les châteaux et les monastères, ils s'étaient réunis en Alsace au nombre de plus de quarante mille, et n'attendaient que de nouveaux renforts, qui devaient leur arriver d'Allemagne, pour tomber sur la France, dont le roi était prisonnier de CharlesQuint. Le duc Antoine de Lorraine, craignant pour ses sujets la contagion de l'exemple, se hâta d'appeler à son secours son frère Claude de Lorraine, prince de Guise, alors gouverneur de Champagne. Lui-même rassembla tou

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