Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

près du rivage. Onze d'entre eux sautèrent depuis dix heures et demie du soir jusqu'à quatre heures du matin. Ces brûlots étaient de trois espèces différentes; les premiers étaient des sloops, des cutters et autres bâtiments; les seconds, des espèces de coffres longs de vingt pieds et larges de trois, sans mâture; leur peu d'élévation au-dessus de l'eau les rendait très-difficiles à apercevoir dans l'obscurité; et les troisièmes étaient des barils remplis d'artifices, posés verticalement à l'aide d'une mécanique, et s'enflammant aussitôt que le bralot touchait un corps qui lui offrait de la résistance. Chacun de ces brûlots était rempli de différentes sortes d'artifices; ils lançaient une grande quantité de morceaux de bois creusés et chargés d'une composition inflammable, qui s'allumait à l'aide d'une mêche semblable à celle des bombes. A dix heures et demie le premier brûlot éclata visà-vis la batterie des grenadiers; il produisit une gerbe immense de feu; ses débris portèrent jusque sur la côte, mais personne n'en fut atteint. Trois autres éclatèrent successivement entre le fort de la Croix et celui de la Crèche, et vers la batterie des bombardiers, sans produire plus d'effet. Après ces premières explosions, le feu se ralentit pendant une demi-heure. Le contreamiral Lacrosse en profita pour parcourir la ligne, et faire prendre leur rang à quelques bâtiments qui avaient filé leurs câbles. Il était à la hauteur des dunes, avec plusieurs officiers de l'état-major de l'amiral Brueix, lorsqu'il aperçut un brick dont la voilure lui parut suspecte; il fit immédiatement tirer dessus. A peine était-il éloigné d'une demi-portée de pistolet, que le bâtiment sauta et produisit une explosion beaucoup plus forte que toutes les précédentes, mais dont heureusement il n'y eut que peu de personnes blessées. L'attaque se porta ensuite vers la droite; trois brûlots sautèrent à la hauteur du port de Vimereux, deux à la gauche de la Crèche, deux entre le Châtillon et le fort de l'Heurt, et enfin le dernier, beaucoup

plus près de la batterie impériale. Celui-ci, qui était d'un volume bien plus considérable, produisit une commotion tellement forte, qu'elle fut sentie à Boulogne et à plus d'une demi-lieue dans les terres. A trois heures et demie, le feu cessa entièrement; tous les bâtiments rentrèrent en ligne, et chacun se porta à son poste; de manière que les Anglais purent voir que l'on était disposé à combattre, et qu'il n'existait dans les rangs aucun vide; aussi n'osèrent-ils pas attaquer.

Telle fut l'issue de cette tentative que les Anglais méditaient depuis longtemps, mais qui tourna à leur déshonneur et dans laquelle ils perdirent beaucoup de monde. « Je la nomme horrible « et lâche,» dit dans son rapport le maréchal Soult (qui depuis a singulièrement modifié ses opinions sur le compte des Anglais), « je la nomme horrible et lâche, « parce que c'est un attentat horrible « contre les lois de la guerre, que de cher«< cher à faire périr une armée par des « moyens qui n'exposent à aucun dan«ger; parce qu'on ne peut voir qu'une in« signe lâcheté dans une attaque pareille « de la part d'une croisière, ayant trois a fois plus de canons que la partie de << flottille française qui était en rade. Pourquoi Keith n'a-t-il pas imité la «conduite de Nelson? et n'a-t-il pas « voulu combattre la flottille française « corps à corps? Cette entreprise,

«

α

[ocr errors]

α

[ocr errors]

quel qu'en eût été le succès, aurait << mérité notre estime s'attaquer ca« nons contre canons, baïonnettes contre baïonnettes, tel est le droit a de la guerre. Mais une nation qui n'emploie, pour sa défense, que des « poignards, des complots, des bru « lots, est déjà déchue du rang qu'elle prétend occuper. L'histoire nous apprend que, lorsque les nations << sont capables et dignes d'obtenir la << victoire, elles méprisent, comme Fabricius, les offres des médecins « de Pyrrhus, tandis qu'au moment de leur décadence les moyens les plus perfides leur sont bons. >> L'Angleterre aurait été cruellement punie de ce nouvel attentat si la partie secrète du plan de Napoléon avait

[ocr errors]
[ocr errors]

pu se réaliser. En effet, cette flottille de chaloupes canonnières, ces coquilles de noix contre lesquelles la bravoure anglaise ne trouvait que des brûlots à lancer, c'était bien moins une arme offensive qu'une manière de gagner du temps, et qu'une ruse adroite qui servait à masquer un coup plus savamment combiné. Pendant que les manœuvres du camp de Boulogne tenaient en haleine les soldats français, le vice-amiral Villeneuve recevait l'ordre de sortir de Toulon, et, après avoir rallié l'escadre espagnole, de cingler vers les Antilles, où la flotte anglaise ne manquerait pas de le suivre. Les vaisseaux anglais une fois écartés des mers de l'Europe par cette diversion, il devait revenir en toute hâte sur Brest, où le vice-amiral Gantheaume n'attendait que son arrivée pour faire voile vers l'Angleterre. Villeneuve exécuta avec succès une partie de ces instructions. Ayant échappé aux croisières qui bloquaient Toulon, il opéra sa jonction avec les Espagnols, et attira une partie des forces navales des Anglais dans les parages de l'Amérique. Mais, à son retour, moins heureux ou moins habile, il perdit un temps précieux, pendant lequel les ennemis rassemblèrent des forces supérieures; et enfin, non-seulement il se laissa rejoindre par Nelson, qu'il avait d'abord si bien trompé, mais il accepta le combat dans les conditions les plus défavorables. La défaite de Trafalgar fut la suite de cette imprudence.

D'un autre côté, le cabinet de SaintJames, toujours avec son même plan de diversion, avait de nouveau rallumé la guerre en Europe, et, pour victime expiatoire, jeté l'Autriche sous les pas de l'armée française. Quelques jours avant le combat de Trafalgar eut lieu la capitulation d'Ulm, et moins d'un mois après la victoire de Nelson, l'empereur était à Vienne. Voyant qu'il n'éprouvait que des désastres sur les flots, tandis que tout cédait à ses armes sur le continent, Napoléon changea dès lors de système, Au lieu de consumer ses ef

forts contre une puissance aussi difficile à atteindre, il résolut de soumettre d'abord le continent, pour l'opposer ensuite à cette puissance: c'était non pas renoncer à sa première pensée, mais seulement en suspendre l'exécution. En ce sens, on peut regarder le non succès de l'expédition de Boulogne comme la cause de ce fameux blocus continental (voyez ce mot), qui devint effectivement, dès 1806, la loi suprême de l'Europe.

Bien qu'il ait échoué, le plan de descente en Angleterre conçu par Napoléon est, sans contredit, une des plus heureuses inspirations de ce grand homme de guerre. Voici comment il en parle lui même dans une note adressée en septembre 1805 au ministre de la marine : « Quel a été « mon but dans la création de la flot« tille de Boulogne? Je voulais réu

«

[ocr errors]

α

nir quarante ou cinquante vaisseaux « de guerre dans le port de la Martianique, par des opérations combi<< nées de Toulon, de Cadix, du Fer« rol et de Brest; les faire revenir << tout d'un coup sur Boulogne; me << trouver pendant quinze jours mat«tre de la mer; avoir cent cinquante << mille hommes et dix mille chevaux << campés sur cette côte, trois ou quatre « mille bâtiments de flottille, et aussi<< tôt le signal de l'arrivée de mon « escadre, débarquer en Angleterre, m'emparer de Londres et de la Tamise. Ce projet a manqué de réus« sir. Si l'amiral Villeneuve, au lieu << d'entrer au Ferrol, se fût contenté « de rallier l'escadre espagnole, et eût « fait voile sur Brest pour se réunir « avec l'amiral Gantheaume, mon ar« mée débarquait, et c'en était fait << de l'Angleterre. Pour faire réussir « ce projet, il fallait réunir cent cin« quante mille hommes à Boulogne, << y avoir quatre mille bâtiments de « flottille, un immense matériel, embarquer tout cela, et pourtant em« pêcher l'ennemi de se douter de « mon projet; cela paraissait impos«sible. Si j'y ai réussi, c'est en faisant <«<l'inverse de ce qu'il semblait qu'il « fallait faire. Si cinquante vaisseaux

[ocr errors]

« de ligne devaient venir protéger le « passage de l'armée en Angleterre, «< il n'y avait besoin d'avoir à Boulo«gne que des bâtiments de transport, « et ce luxe de prames, de chaloupes «< canonnières, de bateaux plats, de péniches, etc., tous bâtiments ar« més, était parfaitement inutile. Si « j'eusse ainsi réuni quatre mille bâ«<timents de transport, nul doute que << l'ennemi n'eût vu que j'attendais la << présence de mon escadre pour tenter « le passage; mais en construisant des << prames et des bateaux canonniers, en «armant tous ces bâtiments, c'étaient « des canons opposés à des canons, « des bâtiments de guerre à des bâti«ments de guerre, et l'ennemi a été dupe: il a cru que je me proposais « de passer de vive force, par la seule « force militaire de la flottille. L'idée << de mon véritable plan ne lui est pas «< venue; et lorsque les mouvements « de mes escadres ayant manqué, il << s'est aperçu du danger qu'il avait « couru, l'effroi a été dans les con«seils de Londres, et tous les gens <«< sensés ont avoué que jamais l'Angleterre n'avait été si près de sa perte. »>

[ocr errors]

Quel malheur que la fortune ait déjoué un pareil plan! Que de grandes choses Napoléon aurait pu faire ensuite, sans prodiguer le sang des peuples dans ces luttes gigantesques où il a fini par succomber! Sans l'appui, sans l'or de l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie n'auraient jamais pu prévaloir sur la révolution française; c'en était fait de la vieille aristocratie et de l'ancien régime; le monde, purifié et rajeuni, allait entrer dans une ère nouvelle. Les projets du camp de Boulogne sont donc un des plus beaux titres de gloire de Napoléon. Malheureusement il se découragea trop tôt. Même après la défaite de Trafalgar, l'Angleterre pouvait encore être vaincue sur son propre sol : ces phalanges invincibles, que la flotte française avait vainement essayé de transporter à Londres, Fulton offrait un moyen nouveau de les y conduire; ce moyen, c'était la vapeur, puissance

encore inconnue, et qui venait, pour ainsi dire, se mettre d'elle-même au service des nouveaux principes. Il est difficile de savoir si c'est par ignorance ou par dédain que Napoléon n'en fit pas usage; dans un cas comme dans l'autre, la chose est également regret. table, car l'occasion perdue ne s'est plus représentée, et Napoléon a pu croire que la conquête de l'Europe était une des nécessités de sa position. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'à aucune époque de la révolution, le pacte secret qui unissait les cours absolutistes à l'aristocratie anglaise ne fut rompu, et qu'au moment où l'expédition de Boulogne paraissait devoir commencer, l'Autriche et la Russie entrèrent en campagne, tant les défenseurs des vieux priviléges et des abus du passé ont toujours senti le besoin de se soutenir mutuellement, pour retarder la régénération du monde moderne.

Le camp de Boulogne, formé en 1803, fut levé en 1805; mais, dès 1801, comme on l'a vu, les hostilités avaient commencé sur ce point, et elles ne furent suspendues qu'un moment par la paix d'Amiens. On a vu également que si Boulogne fut le prin cipal théâtre des préparatifs, et le rendez-vous général, d'autres villes cependant furent aussi garnies de troupes; de Bordeaux à Ostende, toute la côte de la France avait pris une attitude menaçante.

BOULOGNE (Comité de), Boulenais, ou Boulonnais, en latin Gesoriacus, puis Bononiensis pagus. Ce pays faisait partie du territoire des Morins, à l'époque de la conquête des Gaules par César. A la fin du quatrième siè cle, il était compris dans la deuxième Belgique, dont il formait, sous le nom de civitas Bononiensium, le douzième diocèse. Lorsque après la première invasion de Clodion, les diverses tribus des Francs se partagè rent les cités qu'ils avaient conquises, Boulogne, comme Térouenne, Cambray et Tournay, eut un roi particu lier. On sait comment Clovis, qui régnait à Tournay, s'empara de toutes

ces petites royautés, et étendit sa domination sur la plus grande partie des Gaules. Le Boulonnais suivit alors les destinées de la Neustrie puis il fit partie du Ponthieu jusque vers le milieu du neuvième siècle. A cette époque, Helgaud Ier, titulaire de ce comté, le donna comme dot de Berthe, sa fille, à Hernequin, neveu de Baudouin le Chauve, comte de Flandre. Hernequin fut donc le premier comte de Boulogne. Il mourut en 882, et eut pour successeurs :

2o Regnier, Raginaire ou Vaginaire, son fils, assassiné vers l'an

900.

3o Erkenger, qui, après avoir combattu pour Charles le Simple, se rangea, en 896, parmi les partisans d'Eudes, rival de ce prince.

4° Après la mort d'Erkenger, Baudouin le Chauve, comte de Flandre, s'empara du comté de Boulogne.

5o Il le laissa, en mourant, à Adolfe ou Adalolfe, le second de ses fils.

6o Celui-ci mourut en 933, et eut pour successeur son frère aîné, Arnoul, comte de Flandre.

[ocr errors]

7 A la mort d'Arnoul, en 965 Guillaume, comte de Ponthieu, s'emJara du Boulonnais, et le donna à son fils Ernicule, auquel succédèrent : 8 Gui à la Barbe Blanche, 9° Baudouin II, fils de Gui, qui fut tué en 1033 par

10° Enguerrand, comte de Ponthieu, qui se rendit ensuite maître du Boulonnais, mais à la mort duquel ce comté retourna à

11° Eustache Ier, dit à l'Oil, fils de Baudouin II.

12° Son fils Eustache II, surnommé aux Grenons, lui succéda, et ajouta à ses Etats une grande partie de l'Artois. Veuf en premieres noces de Goda, fille d'Ethelred II, roi d'Angleterre, il épousa, en 1057, à son retour de Rome, où il avait été chargé de reconduire le pape Victor II, après le concile de Cologne, Ide, fille du duc Godefroi de Bouillon, dit le Barbu, et recut pour dot le château de Bouillon. Il suivit, en 1066, Guillaume, duc de Normandie, dans son expédition

d'Angleterre, et combattit à la bataille d'Hastings, où il fut blessé. Il reçut en récompense des domaines considérables dans ce pays. Mais bientôt après, à la sollicitation du roi de France, il prit parti contre Guillaume, et chercha à lui enlever le trône qu'il avait contribué à lui donner. Ces tentatives n'ayant eu aucun succès, il fit la paix avec son ancien allié. Il mourut en 1093, laissant d'Ide, sa seconde femme, Godefroi, créé, en 1076, marquis d'Anvers, par l'empereur Henri IV, puis duc de Bouillon et de la basse Lorraine, et enfin élu roi de Jérusalem en 1099; Eustache, qui suit, et Baudouin, qui, après avoir été comte d'Edesse, succéda à son frère sur le trône de Jérusalem.

13° Eustache III épouse, en 1102, Marie, fille de Malcome III, roi d'Ecosse, et sœur de Mathilde, femme de Henri Ier, roi d'Angleterre. Il meurt en 1125, ne laissant qu'une fille,

14° Mahaut ou Mathilde, épouse d'Étienne, troisième fils d'Étienne, comte de Blois. Ce prince s'empare, en 1135, du trône d'Angleterre, au détriment de sa cousine l'impératrice Mathilde, et cède, en 1150, le comté de Boulogne à son fils

15° Eustache IV. Celui-ci avait épousé, en 1140, Constance, fille de Louis le Gros; mais il mourut en 1153, sans postérité.

16 Guillaume II, son frère, reçut, après lui, l'investiture du comté de Boulogne; mais, quoiqu'il fût le seul héritier mâle de son père, il n'eut point après lui le trône d'Angleterre, ce prince ayant adopté pour son successeur Henri, fils de Mathilde. Guillaume meurt en 1159, sans postérité.

17° Marie, dernier enfant d'Étienne et de Mahaut, était abbesse de Ramsei, en Angleterre, lorsque son frère mourut. Elle épousa, malgré ses vœux, Mathieu d'Alsace, fils puîné du comte de Flandre. Celui-ci, après s'être distingué tantôt comme allié du roi de France, tantôt parmi les partisans du roi d'Angleterre, dans les guerres que se firent ces deux princes, mourut assassiné en 1173.

18° Ide, sa fille, lui succéda, et épousa successivement Mathieu II, Gérard de Gueldre, Berthold de Zeringhen et Renaud de Dammartin. Celui-ci, à la suite de démêlés qu'il avait eus avec Philippe-Auguste, entra dans la ligue formée contre ce prince par Othon IV, empereur d'Allemagne, Ferrand, comte de Flandre, et Jean sans Terre, roi d'Angleterre. I attaqua, en 1213, à la tête de la flotte anglaise, celle de la France, qui était mouillée auprès de Dam. Il fut vainqueur, coula cent navires français, et en prit trois cents. Mais il ¿choua dans son attaque contre la ville de Dam. Il se trouva ensuite à la bataille de Bouvines, et y fut fait prisonnier. Philippe-Auguste le fit d'abord garder à Bapaume; mais ayant appris qu'il continuait d'avoir des intelligences avec le comte de Flandre, le fit enfermer au château de Péronne, où il mourut de désespoir en 1227. Pendant sa captivité, Louis, depuis Louis VIII, fils de Philippe-Auguste, administra le comté de Boulogne.

il

19° Cependant, dès l'année 1201, Philippe, dit Hurepel, autre fils de Philippe-Auguste, à peine âgé d'un an, avait été fiancé avec Mahaut, fille d'Ide et de Renaud. Le mariage se fit en 1216, et Philippe prit le titre de comte de Boulogne. En 1226, il accompagna son frère dans la guerre contre les Albigeois; et, la même année, il assista au sacre de son neveu, Louis IX. Mais, jaloux de voir la régence aux mains de Blanche de Castille, et désirant s'emparer du pouvoir, il se mit à la tête de toutes les ligues qui se formèrent contre cette princesse. On sait avec quelle habileté elle triompha de tous ces obstacles. Philippe ne fut pas plus heureux dans ses attaques contre Thibaut, comte de Champagne, qu'il haïssait pour avoir pris le parti de la reine. Il fut tué à Corbie, dans un tournoi, en 1234. Mahaut, sa veuve, épousa, en 1238, Alphonse, neveu de Blanche de Castille, et frère de Sanche II, roi de Portugal. Mais ce prince la quitta en 1245, pour retourner dans sa patrie,

où il fut proclamé roi en 1248, et où il épousa, en 1249, Béatrix de Cusange, fille naturelle d'Alphonse X, roi de Castille. Mahaut mourut à Boulogne en 1258, sans laisser de postérité.

20° Henri III, duc de Brabant, lui succéda, et vendit le comté de Boulogne à

21° Robert V, comte d'Auvergne, auquel succédèrent ses deux fils,

22° Guillaume XII, d'Auvergne, en 1277, et son frère

23 Robert VI, d'Auvergne, en 1279,

24° Robert VII, d'Auvergne, dit le Grand, succéda à Robert VI, en 1314.

25° Guillaume XIII, d'Auvergne, fils de Robert VII, ne laissa qu'une fille,

26° Jeanne, qui épousa en secondes noces, en 1350, le duc de Normandie, qui fut depuis le roi Jean.

27° Elle n'en eut qu'un fils, Philippe de Rouvre, qui mourut sans postérité en 1361.

28° et 29° Jean Ier lui succéda dans les comtés d'Auvergne et de Boulogne, qu'il laissa, en 1394, à Jeanne II, sa fille. Celle-ci avait épousé, en 1389, Jean, duc de Berri, fils du roi Jean. Ce fut elle qui, en 1393, sauva la vie à Charles VI, dans un bal où ce prince, déguisé en sauvage, faillit périr par le feu qui avait pris à ses vêtements enduits de poix.

30° Jeanne mourut en 1422, sans postérité, mais après avoir adopté Marie, sa cousine.

31°, 32° et 33° Celle-ci ne fut pas longtemps en possession du comté de Boulogne. En effet, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, s'en empara vers 1430, et se le fit céder, en 1435, par le traité d'Arras. Charles le Téméraire, son fils, le posséda après lui; mais, à la mort de ce prince, en 1477, Louis XI le reprit, et le rendit au petit-fils de Marie, Bertrand II, comte d'Auvergne, qui le lui céda l'année suivante, en échange du duché de Lauraguais. Maître du comté de Boulogne, Louis XI imagina un singulier expédient pour l'affranchir de la suzeraineté

« ZurückWeiter »