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il publia, sous les auspices du ministre de l'intérieur, un rapport très-détaillé, indiquant les moyens de perfectionnements que ses nombreuses expériences lui avaient fait reconnaître, en répétant et en variant les procédés employés par Achard, chimiste de Berlin, pour extraire du sucre de la betterave. M. Bouillon - Lagrange a fait un travail très-curieux sur le blanchiment par la méthode de Berthollet, et il est parvenu à rendre facile à filer, le chanvre, converti en une espèce de coton très-blanc. Il a publié un grand nombre d'ouvrages justement estimés, sur les différentes parties de la chimie, et sur les applications de cette science à la pharmacie et aux arts industriels.

BOUILLY (Jean-Nicolas), né à Tours en 1761, étudia le droit à l'université d'Orléans, et se fit ensuite recevoir avocat au parlement de Paris; mais il quitta le barreau pour se livrer entièrement à la littérature, lorsque le siége de cette cour fut transporté à Troyes par le gouvernement. C'est alors qu'il fit la connaissance de Mirabeau, qui encouragea ses premiers essais. Après avoir exercé à Tours, en 1793, des fonctions publiques, où il se fit remarquer par la modération de sa conduite, il fut nommé membre de la commission chargée de rédiger un plan d'éducation pour la jeunesse française; mais il donna sa démission lorsqu'il fut question de soumettre cette commission aux investigations de la police. C'est alors qu'il débuta dans la carrière dramatique. Les ouvrages de Bouilly sont trop nombreux pour que nous entreprenions de les citer ici; nous dirons seulement que la plupart eurent à leur apparition un succès de vogue, dû à l'intérêt et à la sagesse du plan qui en fait le principal mérite. Bouilly ne fut pas moins heureux dans un autre genre; on trouve dans tout ce qu'il a écrit pour la jeunesse une douceur et une pureté que l'on cherche en vain chez le plus grand nombre des moralistes. Les Contes à ma fille, 2 vol. in-12; les Conseils à ma fille, 2 vol. in-12; les Jeunes

femmes, 2 vol. in-12, et les Mères de famille; les Contes aux enfants de France, 2 vol. in-12, sont des ouvrages que les mères peuvent sans crainte mettre entre les mains de leurs jeunes enfants. Il est fâcheux, toutefois, que le style de Bouilly soit, en général, recherché et prétentieux, et qu'il tombe trop souvent dans la sensiblerie, défaut qui l'a fait surnommer le poëte lacrymal. Ce littérateur estimable est mort à Paris en 1840.

BOUJU (Jacques), président au parlement de Bretagne, né à Châteauneuf en Anjou, en 1515, mort à Angers en 1578, avait composé, outre plusieurs ouvrages, le Royal discours des choses mémorables faites par les rois de France, jusqu'à Henri III. Cet ouvrage est mentionné dans la Bibliothèque historique de la France; mais il n'a point été imprimé, et l'on ignore s'il existe encore.

BOULAINVILLERS (le comte Henri de) naquit à Saint-Saire, en Normandie (aujourd'hui département de la Seine-Inférieure), en 1658, fit ses études au collége de Juilly, et entra dans la carrière militaire, qu'il quitta bientôt pour s'occuper uniquement des affaires de sa famille. La recherche qu'il fut obligé de faire des anciens titres de sa maison, lui donna du goût pour les études historiques, et après avoir étudié l'histoire de ses ancêtres, il s'occupa de celle de son pays. Il mourut à Paris, en 1722. Il avait composé un grand nombre d'ouvrages, mais n'en avait publié aucun. Ceux qui ont été imprimés, le furent par le soin de ses amis. Ce sont : Mémoires présentés au duc d'Orléans, régent de France, etc., la Haye, 1727, in-12; Histoire de l'ancien gouvernement de France, avec quatorze lettres historiques sur les parlements ou états généraux, la Haye, 1727, 3 vol. in-8° plusieurs fois réimprimés depuis; État de la France, etc., extraits des mémoires dressés par ordre de Louis XIV, par les intendants du royaume, pour le duc de Bourgogne, avec des mémoires sur l'ancien gou

vernement de cette monarchie jusqu'à Hugues Capet: cet ouvrage a eu un grand nombre d'éditions; la meilleure est celle de Londres, 1752, 8 vol. in12; Abrégé chronologique de l'histoire de France, la Haye (Paris), 1733, 3 vol. in-12; Mémoires pour la noblesse de France, contre les ducs et pairs, in-12, sans date; Histoire de la pairie de France et du parlement de Paris, Londres, 1753, 2 vol. in-12. On peut voir, dans la Biographie universelle, les titres de ceux de ses ouvrages qui sont restés manuscrits.

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Le comte de Boulainvillers étant le représentant d'un système important sur l'histoire de France, nous devons entrer ici dans quelques détails sur les idées qu'il a émises dans ses ouvrages, et qu'il a cherché à faire prévaloir. Partisan passionné de la noblesse et des priviléges qu'elle s'attribuait, il déplore partout, dans ses écrits, la ruine du régime féodal. Mais c'est surtout dans son Histoire de l'ancien gouvernement de la France qu'il a formulé son système : « La conquête « des Gaules, dit-il dans ce livre, est << le fondement de l'État français dans lequel nous vivons; c'est à elle qu'il << faut rapporter l'ordre politique suivi depuis par la nation; c'est de là que << nous avons reçu tous notre droit primordial. » C'est, en effet, de la conquête des Gaules par les Francs qu'il fait découler la domination et les priviléges des seigneurs féodaux et des nobles, descendants des vainqueurs, la servitude et le misérable état du peuple composé des descendants des Gaulois. Il attribue la ruine du régime féodal à deux causes la première est l'affranchissement des serfs; la seconde, le progrès par lequel ces serfs s'élevèrent, contre tout droit, dit-il, à la condition de leurs anciens maîtres. Depuis six cents ans les roturiers esclaves, d'abord affranchis, puis anoblis par les rois, ont usurpé les emplois et les dignités de l'État, tandis que la noblesse, héritière des priviléges de la conquête, les perdait

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un à un, et allait se dégradant de siècle en siècle... Tous les rois de la troisième race ont voulu son abais sement, et travaillé, comme sur un plan formé d'avance, à la ruine des lois primitives, et de l'ancienne constitution de l'État; ce fut pour eux une idée commune d'anéantir les grands seigneurs, de subjuguer la nation, de rendre leur autorité absolue et le gouvernement despotique... Philippe - Auguste commença la destruction de la police des fiets et des droits originels du baronnage; Philippe le Bel poursuivit ce projet par la ruse et par la violence; Louis XI l'avança près de son terme..... Leur postérité est parvenue au but qu'ils s'étaient proposé; mais, pour l'atteindre pleinement, l'administra tion du cardinal de Richelieu et le règne de Louis XIV ont plus fait, en un demi-siècle, que toutes les entre prises des rois antérieurs n'avaient pu faire en douze cents ans. >>

Tel est le système historique du comte de Boulainvillers: ce système est vrai; mais il est incomplet, et devait l'être. En effet, lorsqu'il parut, la question de l'origine des Francs n'était pas, comme aujourd'hui, une question scientifique, c'était une ques tion toute politique qui se transfor mait en celle-ci : D'où vient la différence de condition de la noblesse et du tiers état? Boulainvillers répondit hardiment: De la conquête ; et il prétendit que la conquête était un droit: l'aristocratie accueillit cette solution avec enthousiasme; le tiers état l'ac cepta aussi, mais en niant le droit, qui n'était autre que celui du plus fort, et qui, par conséquent, avait dû s'é vanouir avec la force qui l'avait donné, tandis que, de leur côté, les rotu riers, descendants des anciens Gaulois, avaient recouvré, avec le pouvoir, le droit de réclamer l'héritage de leurs pères, et de chasser vers les forêts, d'où ils étaient sortis, les descendants des ravisseurs. Cette opinion sur la conquête des Francs et sur ses conséquences, acceptée par tous, nobles et roturiers, servit de base à tous les

travaux historiques qui précédèrent la révolution. Sans doute, le système du comte de Boulainvillers est aujourd'hui incomplet, puisqu'il ne tient compte que de l'élément germanique, parmi ceux dont s'est formée la nationalité française; sans doute, cet historien ne rend point un compte exact de la marche qu'a suivie la société française; mais il faut prendre son livre pour ce qu'il est, pour une protestation maladroite de la noblesse sentant sa fin prochaine, et croyant raviver sa puissance en arguant de son origine.

Les Quatorze lettres historiques sur les parlements sont moins systématiques que l'Histoire de l'ancien gouvernement. L'auteur y a, par conséquent, mieux rempli son cadre. Il y donne d'une manière complète l'his toire des états généraux des quatorzième et quinzième siècles. « Ce travail, dit M. Aug. Thierry, entièrement neuf pour l'époque, a depuis servi de base à beaucoup d'essais du même genre; il n'a jamais été refait sur les sources avec un pareil développe ment (*). »

BOULANGER (Jean), graveur, né à Amiens en 1607, peut être regardé, avec Morin, comme l'inventeur de la gravure au pointillé, genre bâtard que les Anglais ont adopté depuis, et qui faillit faire tomber l'école française, dans le siècle dernier. Ses estampes sont des reproductions des tableaux de Raphaël, Léonard de Vinci, Champagne, Mignard, etc.

BOULANGER (Nicolas -Antoine), auteur de l'Antiquité dévoilée, ouvrage posthume publié par le baron d'Holbach, en 1766, et qui fit beaucoup de bruit à la fin du dix-huitième siècle, naquit à Paris, en 1722, et y mourut en 1759. Boulanger avait aussi composé d'autres ouvrages qui, pu bliés successivement, furent tous réunis avec le précédent, en 1790, et réimprimés en 8 vol. in-8°, ou 10 vol.

(*) Voyez les Considérations sur l'histoire de France, en tête des Récits des temps mérovingiens.

in-12. C'est à tort qu'on a attribué à cet auteur le Christianisme dévoilé. BOULANGERS. Nous avons vu la corporation des boarii ou bouchers survivre dans Paris à la puissance romaine, s'adapter aux mœurs nouvelles créées par l'invasion des populations barbares, et subsister longtemps encore après l'avénement des temps modernes. Il n'en fut pas de même de la corporation des pistores ou boulangers; nombreux sous l'administration romaine, ils ne disparurent pas complétement après la conquête des Francs, mais ils cessèrent de former une corporation. En effet, dans l'état de la civilisation, ils n'étaient plus nécessaires; les produits de leur art étaient devenus des objets de luxe, dont les riches seuls pouvaient se permettre l'usage. Quant aux pauvres, les fours banaux étaient là, et ils devaient, après avoir payé au seigneur du lieu un droit assez élevé, aller y cuire le pain nécessaire à la nourriture de leurs familles,

C'est seulement sous Philippe-Auguste que l'on voit apparaître, pour la première fois, la corporation des boulangers, alors connus sous le nom dẹ talemeliers (*). Depuis longtemps, ceux de ces artisans qui étaient établis à Paris payaient au roi, pour l'exercice de leur profession, un droit nommé hautban, auquel n'étaient point assujettis ceux qui avaient été s'établir hors des murs de Paris, sur les terres des seigneurs ou des abbayes. En revanche, ceux-ci ne pouvaient vendre leur pain dans la ville que sur les étaux de Ia halle, au marché du samedi. Mais Philippe-Auguste ayant considérablement agrandi la ville, et compris dans son enceinte une partie des faubourgs, un grand nombre de boulangers forains se trouvèrent ainsi de droit et de

(*) « Talemeliers, qu'on écrivait aussi tallemelliers ou taillemeiliers, paraît être la plus ancienne dénomination qu'on ait employée en France, pour désigner les boulangers; dès le quatorzième siècle ce dernier terme remplaça l'ancien, dont il serait difficile de découvrir l'origine.» Depping, Livre des métiers, page 4, note,

fait les égaux de leurs anciens collègues de la cité. Ceux-ci crurent voir là une atteinte portée à leurs droits; ils réclamèrent, et Philippe-Auguste se contenta de diminuer le hautban qu'ils lui devaient. Mais cette faveur ne leur suffit pas; ils réclamèrent de nouveau, et demandèrent des statuts qui les distinguassent d'une manière bien tranchée des anciens boulangers forains. Ces statuts leur furent enfin donnés sous le règne de saint Louis, et ils sont au nombre de ceux qui composent le livre des métiers d'Étienne Boileau. Nous croyons devoir en citer ici quelques articles, dont les dispositions sont assez curieuses :

<< Nuz ne puet estre talemeliers de << dans la banliue de Paris, se il n'a« chate li mestiers du roi...

<< Haubans est uns propres nons « d'une coustume asise, par laquele il «< fu establi ancienement que quicon«<ques seroit haubaniers, qui seroit

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plus frans, et paieroit mains de droi«<tures et de coustumes de la marchan<< dise de son mestiers que cil qui ne << seroit pas haubaniers. Haubanier « furent ancienement establi à un mui << de vin paier, et puis mist li bons << rois Phelippe cel mui de vin à vj sols parisis.....

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«Li talemelier qui sont haubanier <«< sont quite du tonliu (*) des pors qu'il achatent, et de ceus qu'il reven<< dent por tant qu'il aient une fois mangié de leur bren (**); et si sont quite li « talemelier du tonliu du tout li blé qu'il achatent por leur cuire, et du «< pain qui vendent, fors que trois de«mies de pain que chascun taleme<< liers noviax et viez doit chascune << semaine au roy de tonliu. »

Vient ensuite l'énumération des droits qui étaient dus par les nouveaux talemeliers pendant les quatre pre

(*) Tonlieu, teloneum, et dans la basse latinité tonlegium. C'était l'impôt payé par les marchands pour stationner dans les marchés. Cependant le mot tonlieu a quelquefois une signification plus générale.

(**) Son; ce mot est encore usité dans ce sens en Normandie.

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les (*), et venra à la meson au mestre « des talemelier, et ara avec lui li ⚫ coustumiers et touz li talemelier, << et li mestres vallet que l'on apele « joindres, et doit cil noviax talemeliers « livrer son pot et ses nois au mestre, « et dire: Mestre, je ai fait et accompli mes quatre années; et li mestre doit demander au coustumiers se ce est voirs; et se il dit que ce est voirs, ali mestre doit baillier au noviax ta<< lemeliers son pot et ses nois, et com«mander li qu'il les jète au mur, et lors li noviax talemeliers doit jeter son pot et ses nois et ses nieules au mur de la meson le mestre, au dehors, et lors doivent li mestre, li « coustumiers, li noviax talemeliers, << touz li autre talemelier et li vallet en<< trer en la meson au mestre, et li mes<< tre leur doit livrer feu et vin, et chas << cun des talemelier, et li noviax, et

li mestre vallet doivent chacun un << deniers au mestre des talemelier « pour li vin et pour li feu qu'il livre.

«Li mestre des talemelier doit « faire à savoir au coustumiers, aus << talemelier, aus joindres, que il « viegnent à ce jour à sa meson, et il << i doivent venir ou envoier leur de << niers au mestre des talemelier pour << li vin devant dit. »

Cet article est d'autant plus remarquable, que la coutume qu'il nous fait connaître est exceptionnelle, et n'a point d'analogue dans les différents statuts que nous a conservés le livre des métiers. En effet, la corporation des talemeliers était la seule qui eût un cérémonial particulier pour la maîtrise. Il se pourrait, suivant M. Depping, que cet usage fût d'une haute antiquité, et remontât assez

(*) Oublies ou feuilles légères de pain non levé; nebulæ, dans la basse latinité.

loin dans les fastes de la talemelerie en France ou en Gaule. Dans la suite, il tomba en désuétude; cependant les boulangers de Paris n'en perdirent pas le souvenir, et, lorsqu'au dixseptième siècle ils proposèrent un règlement à l'autorité publique, ils n'y omirent pas le pot d'installation des temps féodaux. Voici l'article de ce règlement qui contient cette disposition:

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<< Seront tenus tous les nouveaux << maistres, dans les trois premières « années après leur réception, payer «< chacune des dites années vingt-cinq « deniers de compte au grand pane« tier, à l'Épiphanie, qui est le premier « dimanche d'après les Roys, et à Pâques, vingt-deux deniers, et à la «Saint Jean-Baptiste, cinq deniers « obole; et au bout des dites trois « années, est tenu ledit nouveau « maistre boulanger, d'apporter, ledit jour premier dimanche d'après les « Roys, un pot neuf de terre verte ou « de fayence, dans lequel il y aura un « romarin ayant sa racine entière, ⚫ aux branches duquel romarin y aura « des pois sucrez, oranges et autres « fruits convenables, suivant le temps, « et ledit pot remply de pois sucrez, << et sera ledit nouveau maistre as«sisté des jurez et anciens et des au«tres maistres dudit mestier. Ce fait, « dira audit grand panetier : Maistre, j'ay accomply mon temps; et ledit grand panetier doit demander aux jurez s'il est vray; ce fait, prendra «l'avis des jurez et des anciens maistres, si ledit pot est en la forme qu'il doit estre, et s'il est recevable; « et s'ils disent qu'ouy, ledit grand panetier doit recevoir iceluy, et luy en donner acte, et de là en avant « n'est sujet que de payer chacun an « le bon denier, ainsi que les autres « maistres. >>

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Mais le temps où de semblables formalités pouvaient encore être observées était irrévocablement passé ; le parlement, en ratifiant le règlement proposé, laissa de côté la disposition que nous venons de rapporter, et, quoiqu'elle eût déjà été observée vo

lontairement par quelques aspirants à la maîtrise, elle tomba bientôt de nouveau en désuétude. Toutefois suivant Delamarre (*), le principe qui avait dicté cette disposition subsista, et le pot de romarín fut converti en un louis d'or, que les nouveaux maîtres continuèrent à payer à titre d'hommage au maître du métier.

Nous avons dit, dans l'article que nous avons consacré à la corporation des bouchers, que, dès le commencement de la troisième race, les rois avaient inféodé, en faveur des grands officiers de leur couronne, la plupart des justices des corporations. Les talmeliers ou boulangers dépendaient du grand panetier. « Li rois, disent les statuts recueil<< lis par Étienne Boileau, a donné « à son mestre panetiers la mestrise « des talmelier, tant come il li plaira, a et la petite justice et les amendes

des talemelier et des joindres et « des vallet, si come des entrepresure « de leur mestiers et des bateure sanz << sanc, et des clameur, hors mise la cla<< meurs de propriété. » Cette juridiction subsista fort longtemps, malgré le conflit qui ne tarda pas à s'élever entre elle et la prévôté de Paris, et elle ne fut abolie qu'à l'époque où la charge de grand panetier fut définitivement supprimée.

Les talemeliers de Paris ne pouvaient cuire tous les jours de l'année; on peut voir dans les statuts de leur communauté la liste des jours où il leur était interdit d'exercer leur industrie. Cette liste comprend tous les jours de fêtes reconnues par l'Église, et les veilles de ces mêmes jours, qui devaient être consacrées au jeûne et à l'abstinence; en sorte que, pendant une grande partie de l'année, les habitants de Paris étaient privés de pain frais. C'était peut-être pour cette raison que, le samedi, le marché au gros pain se tenait aux halles, où les marchands forains pouvaient, ainsi que nous l'avons dit, venir vendre leur pain aussi bien que les talemeliers de Paris; ceux de Gonesse occupaient

(*) Traité de police, liv. v, tit, 12, ch. 5.

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