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lieu à une vive polémique avec Fromageot; il nous suffira de citer son remarquable commentaire sur les coutumes générales de Bourgogne, en 2 vol. in-fol. On trouve de lui une foule de lettres et de mémoires dans divers recueils, dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, le Journal de Trévoux, le Mercure, les Amoenitates litterariæ de Schelhorn, la Bibliothèque raisonnée, la Bibliothèque italique, etc. «Jurisprudence, philologie, criti« que, langues savantes et étrangères, <«< histoire ancienne et moderne, his<< toire littéraire, traductions, élo«quence et poésie, il remua tout, dit « d'Alembert, il embrassa tout; il fit « ses preuves dans tous les genres, et, « dans la plupart, il fit des preuves distinguées et dignes de lui. »

«

BOUHOURS (Dominique), né à Paris en 1638, entra à seize ans dans la compagnie de Jésus, professa avec succès les humanités à Paris et la rhétorique à Tours, fut chargé de l'éducation de plusieurs jeunes gens de familles nobles, puis se lança dans la carrière des lettres. Ses Entretiens d'Ariste et d'Eugène; imprimés en 1671, eurent un grand succès. Ce sont six dissertations en forme de dialogues sur autant de sujets détachés. La seconde renferme d'excellentes choses sur le caractère de notre idiome et l'histoire de sa formation. Quatre ans après, Bouhours fit paraître les Doules sur la langue française, proposés à MM. de l'Académie française par un gentilhomme de province. La pensée y est, en général, juste et le style piquant. Ménage dit de l'auteur, « qu'un homme qui doutait si raisonnablement était bien capable de décider. » On trouve des observations également judicieuses, mais moins de méthode, dans les Nouvelles remarques sur la langue française qui parurent l'année suivante. Elles portent, du reste, sur des difficultés grammaticales, dont la plupart ne font plus question aujour d'hui. Bouhours publia, en 1688, la Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit. On aimerait à trouver dans ce livre plus de fond, et surtout

des jugements mieux motivés. Il s'el faut, néanmoins, de beaucoup que le critiques aient eu raison de dire, comm ils l'ont fait, qu'il ne manquait à l'au teur, pour écrire parfaitement, que d savoir lui-même penser. En 1691, i donna au public, sous le titre de Pen sées ingénieuses des anciens et de modernes, la partie de ses matériau: qui n'avait pas trouvé place dans so précédent travail. Cette publicatio n'eut qu'un médiocre succès. Les Pen sées ingénieuses des Pères de l'Église qu'il fit paraître en 1700, pour pondre au reproche qu'on lui faisai de négliger, pour l'étude des auteur profanes, celle des écrivains sacrés ne firent que confirmer l'opinion éta blie. Ses adversaires qui, il faut ] dire, ne mettaient pas toujours le procédés de leur côté, renouvelèren leurs attaques quand parut la Tra duction du Nouveau Testament selo la Vulgate, qu'il avait faite en sociét avec ses confrères Letellier et Besnier Comme il voulait s'en venger: « Gar « dez-vous-en bien, lui dit Boileau; c << serait alors qu'ils auraient raison d << dire que vous n'avez pas entendu << sens de votre original qui ne prêch << partout que le pardon des ennemis.› Nous avons encore de Bouhours, outr les ouvrages que nous venons de citer une Histoire du grand maître d'Au busson, des Vies de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier où il compare l'un à César et l'autr à Alexandre, ainsi que divers opus cules. Ce jésuite, bel esprit et galant affectait de se partager entre le triple culte de Dieu, des lettres et des dames Aussi, tandis que d'un côté les cen sures hardies du littérateur et le tor d'autorité dont elles étaient pronon cées lui suscitaient de nombreux ennemis, de l'autre, la conduite parfois légère du prêtre donnait à la médi sance l'occasion de s'exercer largement à ses dépens. Madame de Sévigné fut l'objet particulier de ses soins. «L'esprit lui sort de tous côtés,» disait-elle. Voltaire a donné à cet écrivain une place dans son Temple du Goût, il le représente occupé à enregistrer

les négligences qui échappent au génie. Bouhours mourut à Paris, en 1702. C'est à lui qu'on a attribué ce mot original et sans doute apocryphe d'un agonisant qui veut mourir en grammairien « Je m'en vas ou je m'en « vais; car l'un et l'autre se disent. » Les jésuites se montrèrent trèsfiers de l'avoir dans leurs rangs : les jansénistes écrivirent contre lui et ne laissèrent passer aucun de ses défauts. Il est jugé sévèrement, mais justement, par Barbier d'Aucour dans les Sentiments de Cléanthe, ouvrage qui servit de réponse aux Entretiens d'Ariste et d'Eugène, et que font remarquer le goût, le bon sens et le bon style. BOUILLART (dom Jacques), bénédictin de la congrégation de SaintMaur, né à Meulan, diocèse de Chartres, en 1669, mort à Paris, en 1726, est auteur d'une savante Histoire de l'abbaye de Saint-Germain des Prés, 1724, in-fol.

nemi. Bouillé, nommé alors colonel, acheva la campagne en cette qualité, et battit, près d'Eimbuck, l'arrièregarde du général Luckner, qui passa plus tard au service de France. Il se distingua à l'affaire de Quedlinbourg; mais, atteint dans une charge d'un coup de sabre à la tête, il fut renversé de cheval et fait prisonnier. Échangé peu de mois après, il fut pourvu du régiment de Vaston, qui prit son nom et le porta jusqu'à la paix. Nommé gouverneur de la Guadeloupe, cn 1768, et brigadier d'infanterie en 1770, il obtint, en 1777, le gouvernement général des Iles-du-Vent. La guerre de l'indépendance éclata bientôt après; il y prit part, se signala d'abord en surprenant la Dominique; concourut aussi aux tentatives faites sur Sainte-Lucie, et recueillit les débris des colonnes que l'on y avait si imprudemment engagées. Il fut plus heureux dans l'attaque de Tabago. Promu au grade de maréchal de camp, le 27 octobre 1778, il s'avança sur cette île à la tête de quatre mille hommes, culbuta les Anglais, et leur enleva cinquante-neuf pièces de canon. Il marcha ensuite sur Saint-Eustache, s'en empara, et restitua aux Hollandais trois millions de francs que leur retenait l'amiral Rodney. L'année suivante, il attaqua_Saint-Christophe, emporta Briston-Hill, que l'ennemi regardait comme imprenable; remit ensuite à la voile, descendit à Nevis, à Montserrat, se rendit maître de ces îles, et triompha de tous les obstacles qu'on lui opposa. Ces services lui valurent le grade de lieutenant général et l'ordre du Saint-Esprit, dont il fut décoré le 1er janvier 1784. Le roi désirait acquitter les dettes qu'il avait contractées pendant la guerre: Bouillé s'y refusa, ne voulant pas faire peser de nouvelles charges sur l'État. Mais cet homme si désintéressé, si généreux, tenait avec obstination aux priviléges de sa caste; il devint intraitable dès qu'on les attaqua. Nommé à l'assemblée des notables, il fut inflexible sur ce qu'il appelait les lois fondamentales de la monarchie. De ces fonctions, il

BOUILLAUD (Jean), professeur de clinique à la faculté de médecine de Paris, né dans les environs d'Angoulême, en 1796, a publié des Éléments de philosophie médicale, 1 vol. in-8°; un Traité du rhumatisme, 2 vol. in8°; la Clinique de la Charité, etc., 3 vol. in-8°; et un grand nombre d'articles dans les Archives de médecine, dans la Bibliothèque médicale, et dans la Revue médicale. Il a été l'éditeur du Traité des maladies du cœur et des gros vaisseaux, de R. J. Bertin. BOUILLÉ (François-Claude-Amour, marquis de), né à Člusel en Auvergne, en 1739, entra au service dès 1753. Il fit ses premières armes dans le régiment de Rohan-Rochefort, passa ensuite dans les mousquetaires noirs, et fut nommé, à l'âge de seize ans, capitaine de dragons. C'est en cette qualité qu'il partit pour la guerre de sept ans. Il assista à la prise de Rhinfeld, combattit à Bergheim, à Wildengen et à Langen-Salsa, où il fut blessé. II contribua ensuite au gain de la bataille de Grunberg, et fut chargé, en récompense des services qu'il avait rendus dans cette rencontre, d'aller présenter au roi les drapeaux enlevés à l'enT. II. 12° Livraison. (DICT. ENCYCLOP, ETC.)

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passa à celles de gouverneur des provinces d'Alsace, de Franche-Comté, puis fut nommé général en chef de l'armée de Meuse, Sarre et Moselle. Ce fut pendant ce commandement qu'eut lieu, par ses ordres, le massacre des soldats du régiment de Château-Vieux et des habitants de Nancy qui avaient pris parti pour eux. Après cette exécution, Louis XVI lui offrit le bâton de maréchal de France, que Bouillé eut assez de pudeur pour refuser. Initié ensuite aux projets d'évasion de Louis XVI, il disposa ses cantonnements en conséquence, et attendait l'arrivée du roi à Dun-sur-Meuse, lorsqu'il reçut la nouvelle de son arrestation. Il rassembla aussitôt ce qu'il avait de troupes sous la main, et s'avança sur Varennes; mais il n'arriva pas à temps; Louis était parti depuis une heure, lorsqu'il atteignit cette ville. Il ne lui resta plus dès lors qu'à chercher son salut dans la fuite; il se retira à Luxembourg, d'où il écrivit à l'Assemblée une lettre remplie de menaces ridicules. Il se rendit ensuite à Coblentz, puis à Pilnitz, à Prague, où il eut diverses conférences avec les souverains étrangers. Revenu à Aixla-Chapelle, il eut dans cette ville une entrevue avec le roi de Suède, qui lui offrit de commander sous ses ordres l'expédition qu'il voulait tenter en faveur de Louis XVI. Bouillé accepta, fournit les plans, les instructions pour opérer un débarquement sur les côtes de Normandie; mais Gustave périt, l'expédition fut abandonnée, et le marquis déçu n'eut plus qu'à rejoindre l'armée de Condé, d'où il passa à celle du duc d'York, avec laquelle il fit la campagne de 1793. Il se réfugia l'année suivante à Londres, où il mourut le 14 décembre 1800. Bouillé a laissé des mémoires sur la révolution française, qui furent d'abord imprimés en anglais, Londres, 1797, in-8°; traduits en allemand, Luxembourg, 1798, in-8°, imprimés en français sous ce titre : Mémoires sur la révolution française, depuis son origine jusqu'à la retraite dú duc de Brunswick, etc., Paris, 1801, 2 vol. in-12, et réimprimés dans

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la collection des Mémoires sur la révolution publiée par MM. Berville et Barrière.

BOUILLET (Jean), savant médecin, né à Servian, près de Béziers, en 1690, mort dans cette ville, en 1777, a publié un grand nombre d'ouvrages, où fon reconnaît surtout un excellent praticien. Il fut, avec de Mairan, l'un des fondateurs de l'Académie de Béziers, dont, en qualité de secrétaire, il publia les Mémoires, sous le titre de: Recueil de lettres, mémoires et autres pièces, pour servir à l'histoire de l'Académie de Béziers. Béziers, 1736, in-4°. Il était membre correspondant de l'Académie des sciences, et l'on trouve de lui, dans le Recueil de cette société, plusieurs travaux fort remarquables.

BOUILLIARD (Jacques), graveur cé lèbre, naquit à Versailles en 1744. Il s'adonna d'abord à la peinture; mais une infirmité qui ne lui permettait pas de se tenir longtemps debout l'engagea à se livrer tout entier à la gravure. Il se fit principalement connaître par la publication de la fameuse collection du Palais-Royal. Plus tard il fut reçu à l'Académie, et acquit, par ses travaux, une fortune honorable. C'est un des artistes qui ont le plus contribué à la restauration de la gravure en France. Ses ouvrages les plus estimés sont: Borée et Orythie, d'après Vincent: Apollon et Daphné, d'après Michel Vanloo, et quelques portraits. Cet artiste estimable est mort en 1806.

BOUILLIE. Le goût de la bouillie a été autrefois beaucoup plus répandu qu'il ne l'est aujourd'hui. On servait ce mets comme un régal sur les meilleures tables et même dans les monastères. Une charte de Charles le Chauve, de l'année 862, accorde annuellemeut aux religieux de l'abbaye de Saint-Denis cinq muids de pur froment, pour faire de la bouillie aux fêtes de Noël et de Pâques. Fastrade, troisième abbé de Citeaux, écrivant au supérieur de l'une des maisons de son ordre, pour lui faire des reproches sur son goût pour la bonne chère, lui dit: « J'ai vu notre saint fondateur ne man

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ger qu'avec scrupule une bouillie au << miel et à l'huile qu'on lui avait servie « pour restaurer son estomac délabré.» Le goût que les Normands avaient pour la bouillie leur valut autrefois le sobriquet de boulieux. La Bruyère Champier, médecin attaché à François Ier, qui a publié en 1560 un traité de Re cibaria, nous apprend que de son temps la bouillie avait pris à la cour une grande faveur auprès des dames et auprès des hommes mêmes, lesquels, selon l'expression de l'auteur, redevenaient enfants par gourmandise. La bouillie était encore servie au dix-septième siècle sur les tables royales. Mademoiselle de Montpensier en fournit dans ses Mémoires une preuve qui contient sur l'enfance de Louis XIV une anecdote assez singulière: Monsieur, dit-elle, vint un jour dans la chambre de la reine, comme elle allait dîner avec le roi. Il trouva un poëlon de bouillie; il en prit sur une assiette et l'alla montrer au roi, qui lui dit de n'en point manger, Monsieur dit qu'il en mangerait; le roi répondit : Gage que non. » La dispute s'émut; le roi voulut lui arracher l'assiette, la poussa, et jeta quelques gouttes de bouillie Monsieur, qui a la tête fort belle et aime extrêmement sa chevelure. Cela le dépita; il ne fut pas maître du premier mouvement, et jeta l'assiette au nez du roi. »>

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Quoique la bouillie ait été de tout temps un mets recherché, il paraît que ce fut seulement vers le milieu du quinzième siècle que l'on commença à l'employer comme aliment pour les enfants en bas âge. Un certain Jacobus de partibus, qui vivait en 1464, écrivant contre les abus que les mères avaient introduits dans l'éducation de leurs enfants, signale comme tel cet usage de la bouillie, qu'il dit être tout nouveau, et particulièrement inconnu à toute l'antiquité. Gui Patin, qui avait aussi de la prévention contre cet aliment, le dénonce, en 1644, dans une lettre à Spon, comme une nourriture visqueuse et grossière, qui fait de la colle dans l'estomac des enfants. etc.

Malgré cet anathème, et l'impression non encore effacée qu'il a laissée chez quelques mères, les nourrices de village continuent encore à donner de la bouillie aux petits enfants, sans qu'il en résulte aucun des inconvénients signalés par Gui Patin.

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Dans plusieurs provinces de France, notamment en Franche-Comté, Bresse et en Bourgogne, on fait avec de la farine de maïs une bouillie un peu épaisse que l'on appelle des gaudes, et qui entre pour un tiers et quelquefois pour moitié dans la nourriture des gens de la campagne. En Bretagne c'est avec le sarrasin ou blé noir que l'on prépare la bouillie, l'un des principaux aliments des classes pauvres.

BOUILLON, Bullio, ancienne ville de France, capitale d'un duché du même nom, qui fait aujourd'hui partie du duché de Luxembourg. Son château, situé sur un roc inaccessible, était devenu une prison d'état pendant le règne de Napoléon.

BOUILLON (première maison de). Voyez LA MARK.

BOUILLON (deuxième maison de). Voyez LA TOUR (maison de).

BOUILLON (Marie-Anne Mancini, duchesse de), était la plus jeune des nièces de Mazarin. Elle naquit à Rome, en 1649, de Michel-Laurent Mancini, baron romain, et de Hiéronyme Ma zarini, sœur puînée du cardinal. Elle vint à Paris fort jeune; et avant l'âge de quatorze ans, en 1662, elle épousa Godefroi de la Tour, duc de Bouillon. Cette noble alliance, ou même l'honneur de s'être distinguée par l'originalité et le tour naif de son esprit dans un siècle où l'esprit était chose presque vulgaire et à peine remarquée, n'eussent pas suffi pour lui conquérir une place parmi les femmes illustres de notre pays; mais elle se présente à nous avec un titre qui a bien plus de valeur : elle fut la protectrice des gens de lettres; elle devina, elle encouragea le talent de la Fontaine. La société, au dix-septième siècle, était ainsi faite: un auteur, quel que fut d'ailleurs son mérite, avait besoin d'un appui étranger; par lui seul il ne pouvait à peu

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près rien. Nous devons donc quelque reconnaissance à ceux qui ont aidé à l'enfantement de tant de chefs-d'œuvre; qui n'ont pas permis que le génie s'éteignît dans la souffrance et le désespoir; à ceux-là surtout qui savaient, comme la duchesse de Bouillon, mettre dans leurs bienfaits cette délicatesse qui ne laisse à l'obligé qu'un doux sentiment de gratitude respectueuse. La duchesse de Bouillon fut pour la Fontaine bien plus qu'une protectrice; elle fut son amie dévouée. C'est elle qui lui donna la première ce charmant surnom de Fablier, mal à propos attribué à madame de la Sablière. La Fontaine avait pour elle une affection toute paternelle : « Elle « porte la joie partout, écrivait-il à « l'ambassadeur d'Angleterre; c'est « un plaisir de la voir disputant, grondant, jouant et parlant de tout << avec tant d'esprit, que l'on ne sau<< roit s'en imaginer davantage. » Un père ne dirait pas mieux de son enfant préféré. Il paraît que la duchesse de Bouillon prit parti pour Pradon dans la lutte des Phedres; ce ne fut pas injustice, mais erreur; une erreur de goût que partagèrent longtemps la plupart de ses contemporains. Bayle, le grand critique, n'a-t-il pas écrit que les deux Phèdres étaient deux belles tragedies. Une curiosité irréfléchie faillit devenìr fatale à la duchesse de Bouillon; elle avait eu le malheur d'entretenir quelques rapports avec la Brinvilliers, et fut décrétée par la chambre ardente, en 1680. On pense bien qu'elle n'eut pas de peine à démontrer qu'elle n'avait rien de commun avec les empoisonneurs. Louis XIV ne l'en exila pas moins pour quelque temps à Nérac. On la voit, en 1687, faire un voyage en Angleterre auprès de sa sœur, la fameuse duchesse de Mazarin; puis, en 1690, un autre voyage à Rome où son fils, le prince de Turenne, avait accompagné le cardinal de Bouillon. Depuis lors elle vécut dans une retraite studieuse, au milieu de sa famille et de ses amis, jusqu'à sa mort, en 1714. Le seul écrit que nous ayons

de la duchesse de Bouillon est un rondeau contre les Métamorphoses de Benserade. On le trouve dans le commentaire de Saint-Marc sur Boileau.

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BOUILLON (G.), peintre et graveur, ancien pensionnaire de l'académie de France à Rome, né à Thiviers (Dordogne), en 1775, a publié, de 1810 à 1825, une magnifique collection de Gravures du musée des antiques, formant 3 vol. in-fol.

BOUILLON (Rose), l'une de ces héroïnes auxquelles la révolution fit oublier la faiblesse et la timidité ordinaire à leur sexe, entra, comme volontaire, avec Julien Henri, son mari, dans le sixième bataillon de la HauteSaône. Elle supporta toutes les fatigues et tous les dangers de la guerre, jusqu'à la mort de son époux, qui perdit la vie à ses côtés à la bataille de Limbach. La vue de Henri, baigné dans son sang, loin de la distraire de ses devoirs de soldat, sembla au contraire avoir doublé son courage, et on ne cessa de la voir, tant que dura l'affaire, parmi les plus acharnés à poursuivre l'ennemi. Après cette journée, elle obtint la permission de se retirer auprès de sa vieille mère qu'elle avait chargée du soin de ses deux enfants. Le gouvernement récompensa la conduite héroïque de cette femme par une pension de trois cents francs réver sible sur sa famille.

BOUILLON-LAGRANGE (Edme-JeanBaptiste), né à Paris en 1764, commença de bonne heure à étudier la pharmacie et la chimie, et, après avoir dirigé pendant quelques années une des meilleures pharmacies de la capitale, fut attaché comme pharmacien à la maison de l'empereur. Il fit en cette qualité les mémorables campagnes d'Autriche et de Prusse, et se fit recevoir docteur en médecine pendant qu'il remplissait ces importantes fonctions. Il rédigea, en 1808, un rapport sur les travaux annuels de la société de pharmacie, et rendit compte d'un procédé nouveau pour les préparations de l'éthiops martial (oxyde noir de fer). En 1813,

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