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ses Épitres morales et familières. Son style, en général, ne manque pas d'énergie; mais du reste il a tous les défauts de l'époque, la prolixité, l'absence de méthode, et quelquefois l'affectation.

BOUCHET (Jean du), né en 1599, mort en 1684, est auteur des ouvrages suivants Féritable origine de la seconde et troisième lignées de la maison de France, Paris, 1646 et 61, in-fol.; Histoire généalogique de la maison de Courtenay, Paris, 1661, in-fol.; Preuves de l'histoire généalogique de la maison de Coligny, Paris, 1662, in-fol.; Table généalogique des comtes d'Auvergne, 1665, in-fol.; Table généalogique des anciens vicomtes de la Marche, Paris, 1682, in-folio; enfin, une édition avec des notes et des additions de l'Histoire de Louis de Bourbon, premier duc de Montpensier, par Coustureau, Rouen, 1642, in-4°. Tous ces ouvrages sont précieux à cause des recherches qu'ils contiennent, et des pièces nombreuses qu'on y trouve.

BOUCHETEL ou BOCHETEL (Guillaume), né dans la province de Berry, secrétaire du roi François Ier, fut chargé par ce prince, et par Henri II, de plusieurs missions importantes; il mourut en 1558. On lui a attribué l'Ordre et forme de l'entrée de la reine Eléonore d'Autriche en la ville de Paris, et de son sacre et couronnement à Saint-Denis, le 5 mars 1510. Cet ouvrage a été publié en 1532.

BOUCHOTTE (*) (Jean-Baptiste-Noël) naquit à Metz en 1754. Entré, à l'âge de seize ans, dans la carrière militaire, il était lentement arrivé au grade de capitaine de cavalerie lorsque la révolution éclata. Il ne tarda pas à être élevé au grade de colonel. La réputation d'ordre, de probité et de désintéressement qu'il s'était acquise, appelait déjà l'attention sur lui. Après la trahison de Dumouriez et de son état-major, il se signala de nouveau en empêchant la ville de Cour

(*) Cet article est extrait de la notice nécrologique publiée sur ce grand citoyen, dans le National, numéro du 20 juin :840.

trai de tomber au pouvoir des Autrichiens dont les traîtres guidaient les drapeaux. Cet éminent service fut apprécié par la Convention; et, dans la séance du 4 avril 1793, elle l'appela par un vote unanime à remplacer, comme ministre de la guerre, Beurnonville, que Dumouriez venait de livrer à l'ennemi.

Jamais administration de la guerre ne fut aux prises avec des circonstances plus solennelles et plus périlleuses. Tous les services étaient désorganisés; on manquait d'armes et de munitions; les frontières étaient entamées sur tous les points; l'insurrection de la Vendée menaçait de déborder la France: Bouchotte, par son zèle, par son activité, aida puissamment le comité de salut public à improviser, organiser et approvisionner nos armées; et c'est le nom modeste de Bouchotte qu'on lisait au bas des promotions accordées à des noms illustres Masséna, Kléber, Moreau, Dugommier, Marceau, Augereau, Lefèvre, Pérignon, Serrurier, Desaix, Abatucci, Bernadotte, Bonaparte luimême, et plus de quatre-vingts géné raux, dont la plupart occupent une place si brillante dans les fastes militaires. C'est dans les situations difficiles que s'éprouvent la capacité et le courage Bouchotte conserva le ministère de la guerre au milieu des circonstances les plus graves où jamais nation se soit trouvée; il l'exerça avec fermeté,prudence et dévouement, un an entier, jusqu'au 1er avril 1794, époque à laquelle, dans le but de concentrer davantage l'action gouvernementale, les différents ministères furent supprimés, et remplacés par des commissions exécutives.

Bouchotte avait pris une part trop active à la grande lutte de 1793, pour ne pas devenir l'objet de la haine et de la calomnie. Les accusations contradictoires auxquelles il fut en butte peuvent faire juger de la justice de ses ennemis. Pendant la terreur, Bouchotte fut accusé d'avoir fait crier : Vive le roi, et de favoriser la contrerévolution. Plus tard, après le 9 ther

midor, les réacteurs persécutèrent Bouchotte comme terroriste; il pouvait se consoler de partager cette infortune avec Carnot, Robert Lindet, Prieur, etc... Il fut arrêté, détenu pendant treize mois, et remis en liberté sur une lettre de l'accusateur public près le tribunal criminel d'Eureet-Loire « Je fais observer, disait ce magistrat, que nulle pièce à charge << ne m'est parvenue, et que je ne puis << mettre en jugement un citoyen con« tre lequel il est impossible de baser « un acte d'accusation. » On poussa l'acharnement contre Bouchotte jusqu'à jeter des doutes sur sa probité, et à l'accuser d'être reliquataire de plusieurs centaines de millions envers I'Etat. Mais le désintéressement de Bouchotte se révélait par des faits trop éclatants pour que de pareilles accusations pussent porter atteinte à sa renommée. Colonel à son entrée au ministère, il quitta ses fonctions avec le même grade. Jamais ministre ne fit de plus nombreuses promotions d'officiers généraux et ne songea moins à lui-même.

Rendu à la vie privée, Bouchotte se retira à Metz, sa ville natale, et ses concitoyens purent juger, par la simplicité de sa vie et par la médiocrité de sa fortune, si, durant son ministère, il fut plus préoccupé du soin d'augmenter son patrimoine que de s'avancer dans la carrière militaire. Nous doutons que l'homme qui fut jugé digne par la Convention d'être à la tête de l'administration de la guerre, au moment des plus grands périls de la patrie, ait réuni les conditions de fortune exigées depuis pour être électeur. Bouchotte mourut à Metz, en 1840. Souvent persécuté, méconnu, oublié, il supporta tout avec la résignation d'un sage, et ne varia, à aucune époque de sa vie, dans son attachement aux principes de la révolution. Bouchotte a joué un rôle important au milieu de la génération forte et héroïque à laquelle nous devons notre civilisation et notre puissance. Il mérite d'avoir une place dans les souvenirs de la patrie.

BOUCICAUT. Jean le Maingre Boucicaut naquit à Tours, en 1364. Son père, qui s'appelait aussi Jean le Maingre, fut le premier de la famille qui porta le nom de Boucicaut. Il était maréchal de France lorsqu'il fut choisi comme un des négociateurs du traité de Brétigny. Le jeune Boucicaut n'avait que trois ans au moment où son père mourut. Charles V, vers la fin de son règne, l'appela tout jeune encore pour le placer auprès de son fils, le dauphin, qui fut depuis Charles VI. Il était âgé de douze ans à peine lorsqu'il fit sa première campagne. Le duc de Bourbon lui donna des armes et l'emmena à sa suite en Normandie où il allait faire la guerre aux Anglais. Il servit alors sous Duguesclin, le duc de Bourbon et le duc de Bourgogne. Boucicaut, qui avait étudié autant qu'un jeune homme de bonne famille pouvait le faire à cette époque, employa les loisirs de la paix à composer des poésies légères. C'étaient des ballades, rondeaux ơu virelets qu'il faisait pour Antoinette de Turenne, dame qu'il aimait éperdument et que plus tard il épousa. En 1382, il suivit le roi Charles VI en Flandre, et il assista à la bataille de Rosebecq. Dans cette bataille i poignarda, dit-on, de sa propre main, un ennemi qui se distinguait de tous les autres par sa force et sa haute stature. Sa passion pour les armes l'entraîna bientôt hors de France, et il alla au secours des chevaliers de l'ordre teutonique qui combattaient contre les barbares du Nord. Puis, il rentra dans son pays où il accompagna dans le Poitou et la Guienne le duc de Bourbon qui l'avait fait son lieutenant. Il se distingua alors dans plusieurs combats singuliers qu'il soutint contre des Anglais. Charles VI lui donna d'abord une compagnie de cent hommes d'armes, et le fit ensuite maréchal de France. Boucicaut n'avait que vingt-cinq ans. Dans l'année 1396, il fit partie de cette troupe de chevaliers français qui allaient défendre le roi de Hongrie contre les attaques du sultan Bajazet. Ses compa

douze cents hommes environ, dans Brescia. Les Autrichiens le forcèrent de capituler, et il fut fait prisonnier avec sa troupe. Nous ignorons ce que Boucret devint depuis cette époque.

BOUDET (Antoine), né à Lyon, imprimeur-libraire à Paris, mort en 1789. On lui a attribué un Recueil des sceaux du moyen âge, avec des éclaircissements, publié en 1779, in-4°. Il fonda, en 1745, une nouvelle collection des Affiches de Paris, des provinces et des pays étrangers.

gnons, parmi lesquels se trouvait le comte de Nevers, qui fut depuis Jean sans Peur, duc de Bourgogne, le choisirent pour chef de l'expédition. Dans la désastreuse journée de Nicopolis, il devint prisonnier de Bajazet. Il se racheta, et contribua puissamment à rendre la liberté au comte de Nevers en réduisant, par ses habiles négociations, la somme qui devait servir de rançon à l'illustre prisonnier. En 1400, Boucicaut revint en Orient pour défendre, encore contre Bajazet, l'empire de Constantinople. Mais l'invasion de Tamerlan délivra l'empereur Manuel de son plus redoutable ennemi, et le maréchal rentra en France. Il arriva, vers cette époque, qu'après une longue série de dissensions la ville de Gênes se donna au roi Charles VI. En 1401, Boucicaut fut envoyé pour la gouverner. Son administration fut habile; il donna à Gênes la paix au dedans et la gloire au dehors; il assura son commerce par ses victoires sur les flottes vénitiennes et par la crainte qu'il inspira aux corsaires infidèles. Il était gouverneur de Gênes depuis dix ans lorsqu'il repassa, les Alpes. En 1415, Boucicaut assista à la bataille d'Azincourt. Fait prisonnier, il fut conduit en Angleterre où il mourut en 1421. Son corps fut rapporté au lieu où il avait pris naissance et placé derrière le choeur de l'église de Saint-Martin de Tours.

BOUCRET (N.), général de division de l'armée républicaine, fut employé en 1793 dans la Vendée, et combattit à Antraim et à Angers. Le général Boucret commandait à Belle-Ile-enMer en 1795. L'amiral anglais Waren le somma de rendre la place, en l'assurant qu'il était autorisé, par Louis XVIII, à lui promettre protection et récompense, s'il voulait la livrer. J'ai des vivres et de l'artillerie, répondit-il; plutôt que de remettre Belle-Ile je m'ensevelirai sous ses ruines. Waren, frappé de cette réponse énergique, se retira. Le général Boucret, qui fit la campagne de 1799, en Italie, se trouvait, le 20 juin, avec

BOUDEVILLE, caporal à la 14o de ligne, né dans le département de Seine-et-Oise. L'armée française attendait sous les armes le choc d'une colonne ennemie, le 7 germinal an vII, quand un boulet vient emporter une cuisse à ce brave sous- officier : il tombe; mais bientôt, apercevant les troupes autrichiennes à peu de distance de nos rangs, il se redresse, fait deux décharges de son fusil, tue un porte-drapeau, et rend le dernier soupir.

BOUDIER-DE-VILLEMERT

(PierreJoseph), avocat au parlement de Paris, a publié un assez grand nombre d'ouvrages, dont le plus estimé, l'Ami des femmes, 1758, in-12, a été traduit en plusieurs langues. Boudier est mort au commencement de ce siècle.

BOUDIÈRE (François), soldat, né dans le département de la CharenteInférieure, se jeta, pendant la bataille de Marengo, au milieu d'un parti de cavalerie, pour en arracher son officier, qu'il parvint à dégager, après avoir tué un hussard qui se disposait à le sabrer.

BOUDOT (Jean), imprimeur, qui s'est fait une sorte de célébrité en publiant en 1704 un Dictionnaire latin-français, qui a longtemps été en usage dans nos écoles. Ce n'était cependant qu'un abrégé d'un Dictionnaire manuscrit, en 14 vol. in-4°, composé par Jean-Nicolas Blondeau, inspecteur de l'imprimerie de Trévoux. Boudot mourut à Paris en 1706. - Son fils aîné, qui porta le même nom que lui, et exerça aussi la profession d'imprimeur, est connu comme un des plus

savants bibliographes du dix-septième siècle. Son second fils, l'abbé Bou. DOT (Pierre-Jean), fut aussi un bibliographe distingué, et rédigea avec l'abbé Sallier les catalogues de la bibliothèque du roi. Il publia en 1768, en société avec L. F. C. Marin, la Bibliothèque du Théâtre-Français, Dresde-Paris, 3 vol. in-8°, ouvrage longtemps attribué au duc de la Vallière. En 1755, il avait fait paraître un Essai historique sur l'Aquitaine in-8° de trente-deux pages; et dix ans après, en 1765, un Examen des objections faites à l'Abrégé chronologique de l'Histoire de France, in-8°. L'auteur de l'article qui lui est consacré dans la Biographie universelle lui attribue à tort l'ouvrage même du président Hénault. L'abbé Boudot mourut à Paris en 1771; il était né dans cette ville en 1689.

BOUÉ (Jean-Baptiste), lieutenant au 57 régiment de ligne, né à SaintGirons, Ariége. A l'affaire qui eut lieu le 20 décembre 1794, à Bagnol, un bataillon de la 57 demi-brigade ayant été obligé de céder à des forces supérieures, Boué, alors sergent, se jeta à la mer pour sauver le drapeau qu'il portait, et le mit en pièces pour qu'il ne tombât pas au pouvoir des Espagnols. Le 30 mai 1803, il fut récompensé par un sabre d'honneur. Parvenu au grade d'officier, Boue, qui était entré au service en 1792, a fait avec honneur toutes les guerres de la révolution, jusqu'en septembre 1813. BOUELLES, BOUILLES OU BOUVELLES, en latin Bovillus (Charles de), chanoine et professeur de théologie à Noyon, auteur de plusieurs ouvrages recherchés des curieux, pour leur singularité, était né à Sancourt, près Ham, Picardie, en 1470; il mourut à Noyon, vers 1553. Les plus curieux de ses ouvrages sont les suivants : Liber de intellectu, de sensu, de nihilo; frs oppositorum; De generatione; De sapiente; etc.... Paris, Henri Etienne, 1510, in-fol. Commentarius in primordiale Evangelium Joannis; Vita Remundi eremita (Raymond Lulle); Philosophicæ et Historica epis

tolæ, Paris, 1511 et 1514, in-4°. La Vie de Raymond Lulle contient des détails intéressants. Proverbiorum vulgariorum libri tres, Paris, 1531, in-8°: ce livre, où les proverbes sont en français, et leur explication en latin, est très-recherché. Liber de differentia vulgarium linguarum et gallici sermonis varietate, Paris, Robert Etienne, 1533, in-4o.

BOUETTE DE BLEMUR (Jacqueline), religieuse bénédictine de Caen, née dans cette ville, en 1618, morte en 1696, a publié l'Année bénédictine, ou Vies des Saints de l'ordre de SaintBenoit pour tous les jours de l'année, 1667-73, 7 vol. in-4°, et plusieurs ouvrages ascétiques, assez remarquables sous le rapport du style.

BOUFFARICK (défilé de), situé au centre de l'outhan ou district de BeniKhalil, sur la route d'Alger à Belida. On y arrive par le pont d'Oued el Kerma. Le maréchal de Bourmont, pendant son expédition de Belida, traversa le premier ce défilé, que de nombreux combats ont rendu depuis si célèbre.

BOUFLERS, terre et seigneurie dans le Beauvoisis, à 9 kilomètres de Beauvais, érigée en comté en 1640, en marquisat, puis en duché en 1695.

BOUFLERS (maison de). Cette ancienne famille, originaire de Picardie, remonte à Bernard, seigneur de Bouflers, Morlai et Campigneulles, qui vivait en 1133. Après lui nous citerons Guillaume de Morlai, seigneur de Bouflers, qui, en 1239, suivit, avec son fils Henri, le roi saint Louis à la croisade. Guillaume II, fils de Henri, accompagna, en 1266, Charles d'Anjou à la conquête de Naples, et se distingua à la bataille de Bénévent. Son petit-fils, Aleaume Ier, se signala à la bataille de Mons en Puelle, en 1304. Aleaume II, petit-fils d'Aleaume Ier, combattit courageusement les Anglais à Azincourt, où il fut fait prisonnier. Dans les guerres des Armagnacs et des Bourguignons, la famille de Bouflers se prononça pour ces derniers. David, fils du précédent, se trouva dans l'armée qui assiégea Paris sous

les ordres de Jean sans Peur. Pierre II, son frère, fut député par le duc Philippe le Bon à Charles VII pour traiter de la paix qui fut conclue à Arras. Depuis cette époque, Pierre de Bouflers se montra l'un des plus zélés défenseurs de la France contre les Anglais, qu'il força de lever le siége de Dieppe, et auxquels il enleva Gerberoi en 1449. I aida ensuite Charles VII à prendre Falaise et à soumettre toute la Normandie. Après l'expulsion des Anglais, il servit, comme vassal, les ducs de Bourgogne contre les Gantois (1453), et deux de ses fils périrent avec le Téméraire à la bataille de Nancy (1477). Jacques Ier, son fils, se distingua à la première bataille de Guinegate. Adrien Ier, fils de celui-ci, parut avec honneur dans toutes les batailles de son temps, et surtout à Pavie; il avait commencé à servir en 1513 et mourut en 1585. Son fils, Adrien II, se distingua dans les guerres de religion: il se trouva aux journées de Saint-Denis, de Montcontour, d'Auneau, et pendant la ligue resta fidèle à Henri III et à Henri IV; il mourut el 1622. Son frère Louis était surtout célèbre par sa force musculaire; i enlevait de terre un cheval et le portait dans ses bras. Nul ne pouvait lutter contre lui. Il sautait tout armé sur son cheval sans se servir de l'étrier, et courait plus vite qu'un cheval d'Espagne. Ce vigoureux gentilhomme fut tué d'un coup d'arquebuse en 1563, à l'âge de 19 ans. François Ier, fils d'Adrien II, se trouva au siége de Casale et de Trèves, et mourut en 1670.

Louis-François, duc de Bouflers, son arrière-petit-fils, naquit le 10 janvier 1644. Il fit ses premières armes au siége de Marsal, 1663, sous le nom de chevalier de Bouflers, servit tour à tour sous Condé, Turenne, Créqui, Luxembourg et Catinat, prit part à l'expédition de Gigeri, en 1664; fit avec Turenne la campagne de 1672, eut, de l'aveu de ce grand homme, la meilleure part au gain de la bataille de Ensheim (1673), et se distingua dans toutes les campagnes d'Allemagne, depuis cette année jusqu'en 1678.

C'est pendant le cours de ces campagnes qu'il obtint le grade de lieutenant général. De 1688 à 1697, il servit encore avec éclat sur le Rhin, dans les Pays-Bas, et acquit la réputation d'un habile tacticien. Il avait été fait maréchal de France en 1693. Pendant la guerre de la succession d'Espagne, il commanda, dans les Pays-Bas espagnols, l'armée de Flandre, arrêta les ennemis en remportant, en 1703, sur les Hollandais, la victoire d'Ekaren, se renferma à Lille, menacé par le prince Eugène, après la perte de la bataille d'Oudenarde, et fit toutes les disposi tions nécessaires pour une vigoureuse défense. Cette place fut investie le 12 août; il ne la rendit que le 25 octobre pour se renfermer dans la citadelle, où il se défendit jusqu'au 11 décembre. Cette héroïque défense valut au maréchal de Bouflers le titre de duc et pair. Peu après, il se trouva à la ba taille de Malplaquet sous le maréchal de Villars. Il commanda l'aile droite où il fut vainqueur, et remplaça Vil lars après que celui-ci eut été blessé. Obligé de céder le champ de bataille, Bouflers fit une retraite admirable, pendant laquelle il enleva 30 drapeaux à l'ennemi. Ce fut son dernier exploit; il mourut le 22 août 1711, à Fontainebleau, âgé de 68 ans.

Son fils, Joseph-Marie, duc de Bouflers, naquit en 1706. Il se distingua par ses talents militaires pendant les guerres du règne de Louis XV; il était maréchal de camp à la retraite de Bohême et à la bataille de Dettingen. Devenu lieutenant général, il se trouva aux batailles de Fontenoi, de Raucoux, et fut ensuite chargé de commander les troupes que Louis XV envoyait au secours de la république de Gênes, attaquée par les Impériaux. Il mourut dans cette expédition le 2 juillet 1747.

BOUFLERS (Stanislas de), né à Lunéville en 1737. Il fut un des hommes d'esprit que goûta le plus la brillante et frivole société du dix-huitième siè cle. Il avait été élevé à la cour que tenait en Lorraine le roi Stanislas, cet hôte aimable et bon des poëtes et des

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