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plus complet qui eût encore été publié. BOUCHE (Honoré), né à Aix en 1598, s'est acquis une juste célébrité par son histoire de Provence. Cet ouvrage, qui a pour titre, Chorographie, ou description de la Provence, et histoire chronologique du méme pays, forme 2 volumes in-folio, et fut imprimé à Aix, en 1664, aux frais des états de la province. C'est peut-être la meilleure histoire locale que nous ayons. Bouche mourut à Aix en 1671.

Un autre BOUCHE ( Charles-François), avocat au parlement d'Aix, et député à l'Assemblée législative et à la Convention, s'est aussi fait connaître par de savantes recherches sur son pays natal. Son principal ouvrage est un Essai sur l'histoire de Provence, suivi des Provencaux célèbres, Marseille, 1785, 2 volumes in-4°. Il

mourut en 1794.

BOUCHE (la) et les mains. C'était l'expression consacrée pour désigner l'hommage que le vassal devait à son seigneur. Quand on trouve dans les coutumes que le vassal ne doit à son seigneur que la bouche et les mains, cela signifie qu'il ne lui doit qu'un simple acte de foi et hommage, et rien de plus. Cette formalité de la bouche et des mains était rigoureusement exigée. Le vassal devait la bouche à son seigneur pour lui témoigner l'étroite union dans laquelle il désirait vivre avec lui, et ce baiser était quel quefois appelé osculum pacis; il lui devait les mains en signe de soumission et de fidélité.

Voici, suivant Bouteiller (*), comment se rendait cet hommage:

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<< Doit l'homme joindre ses deux << mains en nom d'humilité, et mettre «ès deux mains de son seigneur en signe que tout lui voue et promet foy; et le seigneur ainsi le reçoit et <«< aussi lui promet à garder foy et loyauté, et doit l'homme dire ces pa« roles: Sire, je viens en vostre hom<«<mage et en vostre foy, et deviens « vostre homme de bouche et de mains, << et vous jure et promets foy et loyauté

«<

(*) Somme rurale, I, 12.

<< envers touts et contre touts, et garder « vostre droit en mon pouvoir. »

On voit dans Beaumanoir et dans le roman de la Rose, que le baiser à la bouche était une prérogative des vassaux nobles; les vilains et roturiers n'étaient point admis à cet honneur. C'était une grande question entre nos jurisconsultes féodaux de savoir si la femme vassale devait à son seigneur la bouche et les mains. Loisel, plus rigoriste que galant, prétendait que la femme ne devait que la main; d'autres, en raison de la courtoisie française (vieux mot et vieille chose!), tenaient pour la formalité de la bouche et du baiser. Dumoulin (art. 3 de la Cou tume de Paris) dit qu'une veuve ayant offert foi et hommage à son seigneur, ses offres furent jugées valables, quoique le seigneur fît une mauvaise contestation sur ce qu'elle n'avait pas offert nommément la bouche et les mains.

La loi du 15 mars 1790, après avoir aboli la foi-hommage, ajoute « que les « fiefs qui ne devaient que la bouche << et les mains, ne sont plus soumis à << aucun aveu ni reconnaissance. »

BOUCHER (François), peintre d'his toire, né à Paris en 1704, et mort le 7 mai 1770. Le nom de Boucher est devenu comme le symbole de l'art dégénéré du dix-huitième siècle; c'est seulement à ce titre que nous entretiendrons nos lecteurs de cet artiste. Il fut élève de Lemoine, prit à cette école cet amour du hardi et du facile qu'il devait pousser si loin. L'Italie qu'il visita ensuite ne lui inspira que de l'indifférence pour ses grands maitres et du mépris pour l'antique. A son retour en France, ses peintures galantes lui valurent une réputation considérable, et il devint l'artiste à la mode. Bientôt même, à la mort de Carle Vanloo, il fut nommé premier peintre du roi. Ses œuvres, faites avec une vitesse incroyable, étaient mauvaises de couleur et détestables de des. sin. Son coloris a une apparence de fraîcheur, mais il n'est que fade; ses figures ont l'air d'avoir été nourries de roses. Le dessin_recherche la grâ

ce, l'élégance; mais Boucher, qui dessinait le plus souvent sans modèle, est toujours faux, et n'aboutit qu'à l'afféterie et à la manière. Rubens fut son modèle dans tout ce que ce maître avait de mauvais. Il n'avait point de sentiments élevés, et dans tout ce qu'il a fait, histoire ou genre, il ne put produire que des femmes de convention, impudiques, la bouche en cœur et les flancs en panier. Tout cela ne s'adresse qu'aux sens; tout cela n'est bon qu'à décorer le boudoir d'une Pompadour. Aucun mérite de dessin, aucune science. A quoi donc Boucher dut-il sa grande réputation? A ses défauts, à la nature de ses tableaux, qui plaisaient à Louis XV, aux grands seigneurs de l'époque. et à tout ce qu'il y avait alors de mauvais en France; il se moquait de ceux qui l'admiraient, et profitait de leurs mauvaises passions pour gagner 50,000 livres par année.

BOUCHER (Gilles), jésuite, né en Artois, en 1576, entra dans la société en 1598, et s'y rendit célèbre par son érudition historique et par son talent comme prédicateur. Il mourut à Tournai le 8 mars 1665, après avoir été recteur du collége de Béthune pendant dix ans, et de celui de Liége pendant six. On a de lui: Disputatio historica deprimis Tungrorum seu Leodiensium episcopis, cum chronologia posteriorum, Liége, 1612, in-4°; Annotatio chronologica regum Francorum Merovædiorum cet ouvrage et le précédent se trouvent dans le Recueil des évêques de Liége, par Chapeauville; Chronographia historia leodiensis, et posteriorum episcoporum, additis romanorum pontificum et regum Franciæ tabulis, Liege, avec les écrivains liégeois, publiés par Chapeauville; Gregorius turonensis, amplissimis notis illustratus; Commentarium in Victorii aquitani canonem paschalem, quo cycli paschales veterum exponuntur, verus Christi passionis dies eruitur, et doctrina temporum traditur, Anvers, Plantin, 1633; Belgium ecclesiasticum Romanorum et civile, in quo historia occidentalis universa continetur, a fine Commen

tariorum Cæsaris, ad annum Christi vulgarem 511, c'est-à-dire jusqu'au temps de Clovis; Liége; 1665, in-fol.

BOUCHER (Jean), cordelier observantin, né à Besançon dans le seizième siècle, est auteur d'un voyage à la terre sainte, qu'il publia en 1616, in-8°, sous le titre de Bouquet sacré, composé des roses du Calvaire, des lys de Bethleem, des jacinthes d'Olivet. Cet ouvrage curieux, mais où il ne faut chercher aucun renseignement exact et historique, a été souvent réimprimé.

BOUCHER (Jean), né à Paris au milieu du seizième siècle, et destiné à vivre tranquille dans une chaire de l'université ou dans le fond d'une abbaye, aima mieux se mêler à tous les troubles civils qui alors agitaient le royaume, et finit sa vie dans l'exil. D'abord il enseigna les lettres et la philosophie à Reims; puis, lorsque le roi Henri III fit son entrée dans cette ville pour s'y faire sacrer, il fut chargé de le complimenter; et presque aussitôt appelé à Paris, il alla y enseigner la philosophie au collège de Bourgogne, la théologie au collége des Grassins, et devint recteur de l'université. Il ne s'arrêta pas là; prieur de la maison de Sorbonne, il reçut bientôt le bonnet de docteur et fut nommé curé de Saint-Benoît. Mais cette fortune, qu'il s'était créée par son mérite, il la compromit par ses fureurs monarchomaques, comme on disait alors. C'est dans la chambre qu'il occupait au collège de Fortet que les premiers ligueurs tinrent leur assemblée en 1585, et dès lors le pacifique docteur de Reims devint une trompette de sédition, suivant l'expression de Bayle. Dans la fameuse journée des barricades, dont les suites furent si fatales à l'autorité du roi Henri III, il fit sonner le tocsin de son église. Sa langue comme sa plume était au service des ligueurs, et toutes deux étaient infatigables. Son érudition lui fut une arme puissante contre la cour. Dans une allégorie transparente, il écrivit, en 1588, contre le duc d'Epernon une satire intitulée: Histoire tragique et mémorable de Gaverston, ancien mignon d'É

douard II. L'année suivante parut son traité de Justa Henrici III abdicatione e Francorum regno, Paris 1589, in-8°. Dans cet ouvrage, écrit avec une grande amertume, il faut remarquer les deux derniers chapitres que l'auteur ajouta dès qu'il eut appris la mort de Henri III, l'un pour exalter jusqu'aux nues le meurtrier de ce prince, l'autre pour faire l'éloge du duc de Mayenne. Ses fureurs durant la ligue lui ont mérité les sarcasmes des auteurs de la satire Ménippée. Il prononça et rédigea, pendant les derniers jours de la résistance de Paris, ses Sermons de la simulée conversion et nullité de la prétendue absolution de Henri de Bourbon. L'entrée de ce prince dans la capitale mit seule un terme à ses prédications, mais non pas à son fanatisme. Ses sermons furent brûlés en place publique par la main du bourreau. Porté lui-même sur la liste des plus fougueux ligueurs, dont le supplice fut jugé nécessaire à la tranquillité publique, il fut obligé de s'enfuir hors du royaume, et quelque temps après, lorsqu'il tenta d'y rentrer, il fut arrêté par les ordres du procureur général, et ne dut son salut qu'à la clémence de Henri IV. Au lieu d'être désarmé il n'en lança pas moins de Tournai, où il se réfugia après avoir recouvré sa liberté, de nouvelles invectives contre le roi. Il mourut enfin en 1646. Sans avoir une grande importance littéraire, Boucher ne doit pas être oublié; il fut l'un des auteurs les plus féconds de la littérature pamphlétaire, alors si répandue et si puissante en France. Son style est pénible et généralement boursouflé; son érudition est pédantesque : mais ses invectives, ses calomnies, sont autant de traits caractéristiques de l'époque : elles tirent toute leur valeur de l'intérêt historique qu'elles présentent.

BOUCHER (Pierre), gouverneur des trois rivières, est auteur d'une Histoire véritable et naturelle des mœurs et des productions de la nouvelle France, dite Canada, Paris, 1665, in-12. On ne connaît ni la date de sa mort, ni celle de sa naissance.

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BOUCHER-BEAUVAIS (Jean) a publié un Abrégé historique et chronologique de la ville de la Rochelle, 1673, in-8°.

BOUCHER-DE-CREVE COEUR (JulesArmand-Guillaume), botaniste distingué, et membre correspondant de l'Institut, est né à Paray-le-Monial, le 26 juillet 1757. Il a publié, en 1803, une Flore d'Abbeville, qui contient de précieux renseignements pour l'his toire naturelle du département de la Somme. L'amour des lettres est héré. ditaire dans la famille de M. Boucher. de Crevecœur. L'aîné de ses fils, M. Jacques BOUCHER-DE-PERTHES, né à Rethel en 1788, et qui lui a succédé dans ses fonctions de directeur des douanes à Abbeville, est un littérateur très-fécond et très-distingué; le se cond, M. Étienne BOUCHER-DE-CREVECOEUR, né aussi à Rethel en 1791, a pu blié, sous le titre de Souvenirs du pays Basque, in-8°, 1830, un curieux voyage dans les Pyrénées.

BOUCHER DE LA RICHERIE (Gilles), littérateur, naquit à Saint-Germain en Laye, en 1733, fut successivement avocat au parlement de Paris, membre du directoire du département de Seineet-Marne, et juge au tribunal de cassa tion, fonctions qu'il exerça depuis 1791 jusqu'au 18 fructidor, epoque où il s'en démit pour rentrer dans la vie privée. Ses nombreux ouvrages, qui roulent, pour la plupart, sur des ques tions d'histoire littéraire, sont remar quables par un style correct et par une grande érudition. - René BOUCHER, frère de Boucher de la Richerie, procureur au Châtelet de Paris, remplaça Pétion, comme maire de cette grande cité, jusqu'à l'élection de son successeur. Au 13 vendemiaire an IV, il présida la section de l'Ouest, et fut condamné à mort pour avoir signé l'ordre de marcher sur la Convention; mais il échappa à cette condamnation et fut amnistié quelque temps après. Il est mort à Paris, en 1811.

BOUCHER SAINT-SAUVEUR (Alltoine), né à Paris le 21 juin 1723, s'était établi à Paris, après avoir été successivement capitaine de cavalerie

au service d'Espagne, maître particulier des eaux et forêts en Touraine, lorsque, après le 10 août 1792, il fut nommé député à la Convention nationale par le département de Paris. Il se rangea d'abord parmi les montagnards et vota la mort de Louis XVI. Nommé membre du comité de sûreté générale en février 1793, il donna sa démission peu de jours après, fit placarder sur les murs de Paris les motifs de sa retraite. Après le 9 thermidor, il contribua à faire mettre en liberté un grand nombre de citoyens incarcérés comme suspects, et se distingua par sa modération. A l'époque de la formation des Conseils, il fut élu par le département d'Indre-et-Loire, au Conseil des Anciens, dont le tirage au sort le fit sortir une année après. Rendu à la vie privée et ayant perdu sa fortune par la révolution, il fut nommé par le Directoire, lors du rétablissement de la loterie, inspecteur dans cette administration. Il est mort à Bruxelles, chez son fils, en 1805.

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BOUCHERAT (Louis), né à Paris en 1616, avait été successivement conseiller au parlement, maître des requêtes, intendant de Guienne, de Languedoc, de Picardie, de Champagne, conseiller d'État, trois fois commissaire du roi aux états de Languedoc, et dix fois aux états de Bretagne. Il venait d'être appelé par Colbert au conseil royal des finances établi en 1667, lorsqu'il succéda, en 1685, au chancelier de France le Tellier. Louis XIV lui annonça, en ces termes, sa nomination : « La place de chancelier est le prix de vos longs « services; ce n'est pas une grâce, c'est « une récompense. Elle n'eût pas été pour vous, si tout autre l'eût mieux « méritée. » Le Tellier avait signé, quelques jours avant sa mort, la révocation de l'édit de Nantes; son successeur fut chargé d'exécuter cette funeste mesure; il le fit avec une conviction qui peut excuser les rigueurs qu'il ordonna. Boucherat mourut à Paris, en 1699, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. BOUCHERS. La corporation des bouchers de Paris était peut-être la plus ancienne de France. Elle avait conservé en grande partie l'organisation des

corporations de l'ancienne Rome, et il est probable qu'elle s'était continuée sans interruption, depuis l'époque où Paris était le centre de la puissance romaine dans les Gaules, et qu'elle avait traversé, sans s'altérer sensiblement, les temps d'anarchie qui précédèrent et suivirent les invasions des barbares.

A Rome, sous les empereurs, un certain nombre de familles étaient chargées, sous le nom de Boarii ou Pecuarii, de fournir au peuple la viande dont il avait besoin. Elles formaient une corporation qui avait ses biens, ses magistrats et ses lois. Ces familles, une fois vouées à leurs fonctions, y demeuraient irrévocablement attachées et ne pouvaient plus les quitter. Les fils succédaient à leurs pères, et aucun privilége, aucune dignité ne pouvaient les en dispenser; il existe même, dans le Code théodosien, une disposition qui déclare nulles toutes les lettres que la faveur eût pu arracher dans ce but à l'empereur.

Tel est à peu près l'état où l'on trouve la corporation des bouchers de Paris, à l'époque où elle commence à paraître dans les actes publics. « Il y avait, dit Lamarre (*), de temps immémorial, un certain nombre de familles chargées du soin d'acheter les bestiaux, d'en avoir toujours une provision suffisante pour la subsistance de la ville, et d'en débiter les chairs dans les boucheries. Ces familles composaient une espèce de corps ou société; elles n'admettaient avec elles, dans ce commerce, aucun étranger; les enfants y succédaient à leurs parents mais comme les biens qu'elles possédaient en commun étaient destinés à un emploi des plus laborieux, les seuls mâles en étaient mis en possession, à l'exclusion des filles; d'où il arriva que par une espèce de substitution, les familles qui ne laissaient aucuns hoirs en lignes masculines, n'avaient plus de part à la société et que leurs droits étaient dévolus aux

autres.

« Ces familles élisaient entre elles un chef, sous le nom de maître des

(*) Traité de police, t. II, p. 1203.

bouchers. Celui qui était pourvu de cet office en jouissait sa vie durant, et il n'était destituable qu'en cas de prévarication. Ce maître des bouchers décidait toutes les contestations qui naissaient entre eux concernant leur profession ou l'administration de leurs biens communs. Ils élisaient aussi un procureur d'office et un greffier, et les appellations de ce petit tribunal étaient relevées devant le prévôt de Paris, et jugées aux audiences de police de ce magistrat.

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Dans l'origine, la plupart des communautés d'artisans étaient gouvernées par des chefs de leur choix, au tribunal desquels devaient être portées les contestations qui pouvaient s'élever entre leurs membres. Mais les rois comprirent bientôt l'importance de ces juridictions, et ils se hâtèrent de les inféoder en faveur des grands officiers de leur couronne. Chacun de ces officiers eut alors pour vassaux les membres d'une ou de plusieurs corporations, auxquelles ils étaient chargés de donner des juges. Dans la suite, toutes ces petites justices furent réunies au tribunal du prévôt de Paris. Les bouchers furent longtemps presque seuls exceptés de cette mesure. Ils ne furent point inféodés, et ce fut seulement en 1673 que leur justice particulière fût réunie au Châtelet.

Mais ces priviléges n'appartenaient pas indifféremment à tous les bouchers de Paris. Ceux-là seuls faisaient partie de la corporation, qui occupaient les étaux de la grande boucherie. Cette boucherie, établie d'abord sur la place du Parvis Notre-Dame, avait ensuite été transportée, lorsque Paris s'était étendu sur la rive droite de la Seine, près du Châtelet, à l'endroit où la tour Saint-Jacques la Boucherie perpétue encore le souvenir de son voisinage. La boucherie du Parvis, ainsi abandonnée, fut donnée, par Philippe-Auguste, en 1222, à l'évêque de Paris, qui y établit des bouchers de son choix.

D'un autre côté, des bouchers étrangers à l'ancienne corporation s'étaient également établis dans les environs du Châtelet; leur voisinage

inquiéta les anciens bouchers, qui, après de longs débats, dont le but était de forcer les nouveaux venus à abandonner une profession dont ils croyaient que le monopole leur appartenait, finirent cependant par traiter avec eux, acquirent leurs étaux, qu'ils réunirent aux leurs, et construisirent, pour abriter tous ces étaux, un vaste bâtiment, qui prit alors le nom déjà indiqué plus haut, de Grande Bou cherie. Les actes dressés à l'occasion de. cette transaction nous apprennent que les familles qui composaient alors la corporation étaient au nombre de dix-neuf.

Cependant, Paris s'agrandissant vers le nord, l'est et le midi, la Grande Boucherie et celle du Parvis furent bientôt à une trop grande distance des extrémités, et l'on éprouva le besoin de multiplier les étaux. Les templiers furent les premiers qui es sayèrent d'en établir dans le voisinage du Temple. Mais cette tentative excita les réclamations des propriétaires de la Grande Boucherie; une contestation s'ensuivit, et, pour la terminer, il ne fallut rien moins qu'une charte du roi Philippe le Hardi. Cette charte donna gain de cause aux templiers, mais en même temps elle reconnut et confirma les priviléges de la commu nauté. Nous croyons devoir en citer le passage suivant : « Les anciens « bouchers prétendoient, y est-il dit, qu'ils avoient, et que leurs prédé «< cesseurs avoient eu la faculté, pour << ainsi dire, de faire et de constituer << bouchers à l'effet de couper et de « débiter des viandes pour toute la « ville, les fils des bouchers existans, << sous notre autorité et avec notre << consentement, sans qu'aucune autre << personne dans la ville et dans ses « dépendances, ait la permission de << faire des bouchers, où d'élever une « boucherie pour la ville de Paris et << les faubourgs, à l'exception de ceux

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qui ont des boucheries depuis un << temps immémorial. » La charte se termine ensuite par ce passage remarquable: « En faisant cette concession << au Temple, nous n'entendons point qu'il soit porté aucun préjudice à

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