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blie depuis des siècles; une religion simple et pure, des mœurs dignes de servir de modèle aux chrétiens. L'incrédulité s'empara de ces récits, qui devaient fournir tant d'arguments à Voltaire la Sorbonne intervint, déclara mensongères les relations des jésuites; et Bossuet, dans une instruction pastorale de 1701, tonna contre l'athéisme des Chinois. Cette colère était prévoyante, et la prudence de Bossuet l'avertissait du danger de ces opinions, qui, en accordant un rayon de la lumière divine à des peuples anciens, entièrement isolés du peuple juif, déplacent le centre de la tradition, et ouvrent au doute une large porte. Mais, confiant dans la stabilité promise par Dieu à son Eglise, il ne prévit pas toute l'étendue des ravages qu'allait faire dans le siècle suivant l'esprit nouveau, et aucune crainte sérieuse ne troubla ses derniers jours.

Depuis quelque temps, il ressentait des douleurs qui s'accrurent, et ne laissèrent plus douter qu'il ne fût attaqué de la pierre. Són âge avancé ne permit pas de tenter une opération. Bossuet mourut lentement, au milieu de cruelles souffrances, contre lesquelles il se fortifia par tous les secours de la foi, et dans les intervalles desquelles il ébauchait encore de nouveaux écrits pour la cause de l'Église. Il mourut le 12 avril, à l'âge de 77 ans. Peu de vies ont été aussi pleines que la sienne. Le nombre des travaux qui la remplissent est immense, et chacun de ces travaux est un service rendu à la religion, ou un présent immortel fait aux lettres. Une telle vie est un des plus merveilleux spectacles qu'il soit donné à l'intelligence de contempler. Théologien, prêtre, orateur, écrivain, sous quelque face qu'on l'envisage, Bossuet a une grandeur qui étonne l'imagination et l'accable. Mais, pour résumer ses titres, empruntons les paroles d'un orateur illustre qui l'avait connu, et l'a jugé comme la postérité. Saluons en lui, avec Massillon, « un génie « vaste et heureux; une candeur qui

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BOSSUT (affaire de). Au moment où Dumourier pénétra dans la Belgique, une première action eut lieu contre huit mille Autrichiens placés à Bossut, près Saint-Guilain, en Hainault. Elle fat chaude, mais la précision du tir de l'artillerie, la célérité de ses manœuvres, la valeur avec laquelle chargèrent les dragons, décidèrent l'action. Cette affaire, qui précéda de quelques jours la bataille de Jemmapes, valut aux Français cinq cents prisonniers; on compta deux cents Autrichiens étendus sur le champ de bataille. Ce succès n'avait rien de décisif, mais il était important après les revers qu'on venait d'éprouver, et rendait la confiance aux troupes.

BOSSUT (Charles), géomètre célèbre, naquit à Tartaras, département du Rhône, le 11 août 1730. Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, il en prit l'habit chez les jésuites de Lyon, où il avait fait ses études avec un succès remarquable. Mais entraîné vers l'étude des mathématiques par un penchant irrésistible, il vint à Paris, après avoir terminé sa philosophie, et eut le bonheur d'y faire la connaissance de Fontenelle, qui l'accueillit avec bonté et le présenta à Clairaut et à d’Alembert. Ces deux savants devinèrent son aptitude, et devinrent ses guides dans ses premiers travaux scientifiques. Bossut, à l'âge de vingt-deux ans, fut nommé professeur de mathématiques à l'école du génie de Mézières. Le mérite des ouvrages qu'il publia lui acquit, en peu de temps, le suffrage des

(*) Oraison funèbre du dauphin.

savants, et ce suffrage finit par être celui de l'académie des sciences, qui l'admit dans son sein. La révolution lui enleva ses emplois, qui faisaient presque tous ses moyens d'existence. Déjà dans un âge avancé, il vécut dans une grande retraite pendant le moment le plus dangereux de nos orages politiques. Il reparut quand le calme se rétablit, fut nommé membre de l'Institut, et successivement examinateur de l'école polytechnique et membre de la Légion d'honneur. Bossut jouit, dans un âge très-avancé, de toute la considération que ses talents lui avaient méritée, et lorsque les infirmités ne lui permirent plus d'exercer les fonctions de sa place, le gouvernement lui en conserva le traitement. Il mourut, âgé de quatre-vingt-quatre ans, le 14 janvier 1814. Sa mémoire est en vénération chez les savants et les gens de bien. Parmi ses nombreux ouvrages, nous citerons seulement les plus répandus, ceux qui ont eu le succès le plus populaire; ce sont un Trailé élémentaire de mécanique et de dynamique. Charleville, 1763; des Recherches sur l'altération que l'éther peut produire dans le mouvement des planètes. Paris, 1766; un Cours complet de Mathématiques (1795 à 1801, ou 1808, 7 vol. in-8° ), qui a longtemps partagé la vogue avec celui de Bezout; et une Histoire générale des Mathématiques (1810, 2 vol. in8°). Cet ouvrage fut mal accueilli des savants, qui lui reprochèrent d'être trop superficiel; mais Bossut ne l'avait pas composé pour eux, c'est ce que prouvent évidemment ses Considérations sur le livre de Montucla.

BOSTONIENS. C'est ainsi que l'on appelait en France, vers 1777, les Américains des États-Unis, parce que l'insurrection avait commencé à Boston.

BOTAGE OU BOUTEILLAGE, en latin botagium, dérivé du substantif bota, qui signifie bouteille. C'était un droit qui se percevait sur le vin, et non pas, comme quelques auteurs l'ont cru mal à propos, une redevance qui s'acquittait avec des butets (sorte de hotte), ou qu'on exigeait de ceux qui boutoient

la vigne en terre. Ainsi, quand, dans une charte de Lancelin IV, seigneur de Beaugency (1158), ou d'Étienne de Blois, il est question du bolagium de Tavers, ou du botagium de Blois, il faut entendre un impôt prélevé sur le vin uniquement.

BOTON (Pierre), né à Mâcon dans le seizième siècle, fut un des écrivains français les plus féconds de son époque. Nous citerons seulement ici celui de ses ouvrages qui a pour titre : Les trois visions de Childéric, quatrième roi de France, pronostics des guerres civiles de ce royaume, et la profetie de Basine, sa femme, sur les victoires et conquestes de Henri de Bourbon, roi de France et de Navarre. (Voyez à l'article BA SINE la légende qui a fourni le sujet de cet ouvrage.)

BOTT (Jean de), architecte, né en France en 1670, forcé de quitter sa patrie à la révocation de l'édit de Nantes, alla chercher un asile en Hollande, puis en Prusse, où il fut chargé, par le roi Frédéric I°r, de construire l'arsenal de Berlin, qui passe pour l'un des plus beaux édifices de l'Allemagne. De Bott dirigea ensuite, sous le règne de Frédéric-Guillaume, la construction des fortifications de Wesel. Il mourut à Dresde en 1745.

BOUBERS (Alexandre - François-Joseph), général de brigade, né à Lions (Picardie) le 5 janvier 1744, fit ses premières armes dans le corps des volontaires de Belle-Isle, et les deux campagnes sur mer, de 1757 et 1758, à bord de la frégate le Maréchal-de-BelleIsle, commandée par le brave Thurot. En 1759 et 1760, il fut inscrit comme surnuméraire parmi les gardes de la marine au dépôt de Brest. Il entra en qualité d'aspirant d'artillerie à la Fère en 1760; fut nommé élève en 1763; lieutenant en 1764, et capitaine en 1774. Il s'embarqua pour la Guadeloupe en 1775, revint en France en 1777, et fut nommé lieutenant-colonel en 1792. Employé à l'état-major de l'artillerie, il assista à la bataille de Jemmapes, au bombardement de Maestricht en 1793, et à la bataille de

Nerwinden. Nommé, la même année, colonel d'artillerie, il fit les campagnes de l'an II et de l'an III, aux armées du Nord et des Ardennes. Élevé au grade de général de brigade au blocus de Maubeuge, en l'an II, il fut mis à la retraite le 29 brumaire an v, et nommé officier de la Légion d'honneur dans le mois de prairial an XII. BOUC, terre et seigneurie de Provence, à cinq kilom. sud d'Aix, érigée en marquisat en 1690.

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BOUCANIERS. On appelle ainsi les premiers aventuriers français qui habitèrent Saint-Domingue. Ils étaient, en 1635, au nombre de trois mille, la plupart Normands. Ce nom de boucaniers leur venait de ce qu'ils se réunissaient après leurs chasses pour boucaner ou rôtir les chairs des bœufs qu'ils avaient tués. Ils avaient, pour cela, des boucans, lesquels consistaient en un espace assez grand de terre défrichée, où se trouvaient les claies sur lesquelles on faisait boucaner la viande, une place pour étendre les cuirs, et des baraques, appelées ajoupas, où les chasseurs se mettaient à l'abri de la pluie et du soleil, mais qui étaient ouvertes à tous les vents. Les boucaniers n'avaient ni femmes ni enfants, et s'associaient deux à deux pour se prêter mutuellement secours au besoin. Ces couples vivaient dans la plus parfaite communauté; tout ce que laissait le mourant appartenait au survivant; ils appelaient cela s'emmatelotter, d'où est venu le mot matelottage, qui, dans les colonies, désigne particulièrement l'état de deux femmes ou de deux hommes qui ont en commun le même homme ou la même femme. Au reste, les boucaniers en agissaient entre eux avec la plus grande liberté, et celui qui commettait le moindre larcin était ignominieusement chassé du corps.

Les boucaniers ne connaissaient d'autres lois que les conventions qu'ils avaient faites entre eux, et dont ils avaient formé une coutume qui était leur unique règle de conduite. Ils fondaient leur droit d'en agir ainsi, sur ce qu'en passant le tropique, ils avaient reçu un baptême qui les affranchissait de

toute obligation antérieurement contractée. Ils ne dépendaient point du gouvernement de la Tortue, auquel ils rendaient quelquefois hommage; ils n'avaient aucune religion, et même avaient quitté leurs noms de famille pour des sobriquets ou des noms de guerre, dont la plupart ont passé à leurs descendants. Leur habillement consistait en une chemise tachée du sang des animaux qu'ils tuaient; un caleçon plus sale encore, et fait comme un tablier de brasseur, c'est-àdire, ouvert par le bas; une courroie qui leur servait de ceinture, et d'ou pendait une large gaîne, dans laquelle étaient quelques couteaux flamands, avec une espèce de sabre fort court, appelé manchette; un chapeau sans bords, excepté sur le devant. Point de bas, et des souliers faits de peaux de cochon. Leurs fusils avaient un canon de quatre pieds et demi de long. Chacun de ces boucaniers avait à sa suite plus ou moins d'engagés (voyez ce mot), suivant ses facultés. et une meute de vingt ou trente chiens. La chasse du boeuf était leur principale occupation; c'était, on doit le penser, de hardis chasseurs. Quand la bête était à demi écorchée, le maître, c'està-dire, celui qui préparait la cuisine pour les autres, en tirait un gros os, le cassait, et en suçait la moelle; c'était son déjeuner; il abandonnait les autres à ses engagés. Les boucaniers continuaient leurs chasses, jusqu'à ce qu'ils eussent tué autant de boeufs qu'il y avait de personnes, et ne s'en retournaient à la grande terre qu'après avoir réuni le nombre de cuirs qu'ils avaient promis aux marchands qui les attendaient à la Tortue, ou à quelque autre port de l'île. Leurs principaux boucans étaient la presqu'île de Samana, la Petite île, le port Margot, la Savane brûlée, vers les Gonaïves, l'embarcadère du Mirebalais, et le fond de l'île à Vache.

Les Espagnols, craignant de voir les boucaniers, qui étaient tous Français, et dont le nombre s'était considérablement accru, s'emparer de l'île entière, entreprirent contre eux une guerre à

outrance. Mais ces braves, quoique toujours en moins grand nombre que leurs ennemis, repoussèrent constamment leurs attaques, et les défirent souvent; ils en tuèrent quelquefois un si grand nombre, que plusieurs rivières conservent encore aujourd'hui le nom de rivières du Massacre, qu'elles doivent aux défaites que les Espagnols ont éprouvées sur leurs bords. La cour de Madrid fit de grands préparatifs, et envoya de nouvelles troupes sous les ordres d'un vieil officier qui avait servi avec distinction dans les guerres des Pays-Bas; mais son armée fut taillée en pièces, et il perdit lui-même la vie. Découragés par le mauvais succès de cette tentative, les Espagnols recommencèrent alors contre les boucaniers la guerre de détail, qui fut pour eux plus heureuse, et força les boucaniers à changer la position de leurs boucans. A la fin, ces intrépides chasseurs désespérant, après des combats sanglants, de pouvoir continuer leur vie aventureuse, et voyant leurs rangs s'éclaircir chaque jour, leurs pertes n'étant jamais réparées, furent contraints les uns de se faire habitants et de défricher les quartiers du grand et du petit Goave; les autres, de se ranger parmi les flibustiers (voyez ce mot), qui alors seulement commencèrent à fonder leur vaste renommée dans les Antilles. Tels furent les boucaniers, ces hommes qui, les premiers, ouvrirent à la France le chemin d'une terre qui devait devenir une de ses plus riches colonies, et qui, pourtant, ne recurent de leur mère patrie aucun secours ni en argent, ni en provisions, pas même quelques-unes de ces paroles d'encouragement, qui, d'ordinaire, coûtent si peu et font cependant exécuter de si grandes choses. BOUCHAGE (le), terré et seigneurie du Dauphiné, érigée en baronnie en 1478, et depuis en comté.

BOUCHAIN, Buccinium, Bochanium, ville forte dans le Hainaut, à dix kilomètres sud-est de Douai, jadis capitale de l'Ostrevain, faisant aujourd'hui partie du département du Nord, et comptant douze cents habi

tants. Cette ville fut bâtie, dit-on, par Pepin; cependant, le plus ancien titre où il en soit fait mention, est un diplôme signé par Charles le Simple, en 899. Elle fut prise et brûlée par l'empereur Henri IV en 1102; dès le dixième siècle, elle avait eu ses seigneurs ou châtelains, dont le dernier la vendit, en 1160, à Baudouin IV, comte de Hainaut. Ce prince la fit entourer de murs et y fit construire un château. Louis XI la prit en 1477, et la rendit, l'année suivante, à l'archiduc Maximilien. Les Français s'en rendirent maitres de nouveau, et y mirent le feu en 1521; elle se rendit, en 1580, au comte de Mansfeld, et fut réduite en cendres quelques jours après. Des incendies la détruisirent de nouveau en 1642 et en 1655. Prise par les Français en 1676, et cédée à la France à la paix de Nimègue, reprise par les alliés en 1711, et par les Français en 1712, c'est seulement à la paix d'Utrecht qu'elle fit définitivement partie du territoire français.

BOUCHARD (Alain), avocat au parlement de Rennes, est le premier qui ait donné une histoire complète de la Bretagne, sa patrie. Cette histoire parut en 1514; elle a pour titre : Les grandes chroniques de Bretaigne, par lant de très pieux nobles et très bel· liqueux roys, ducs, princes, barons et autres gens nobles, tant de la Bre taigne, dite à présent Angleterre, que de notre Bretaigne de présent érigée en duché, etc... Ces chroniques ont été plusieurs fois réimprimées.

BOUCHARD (Alexis-Daniel), savant théologien, né à Besançon vers 1680, mort en cette ville en 1758, avait composé un grand nombre d'ouvrages; mais deux seulement ont été publiés; ce sont: 1° Juris Cæsaris, seu dilis, institutiones breves, admodum faciles et accuratæ ; ad jus antiquum ac novissimum, ipsasque potissimum Justinianeas institutiones accommo

datæ, 1713, 2 vol. in-12; et 2° Summula conciliorum generalium seu Romana cath. Ecclesiæ, Paris, 1717.

BOUCHARD (Amaury), chancelier du roi de Navarre, né à Saint-Jean-d'An

gely vers la fin du quinzième siècle, a publié, pour combattre une opinion du célèbre jurisconsulte Tiraqueau, un ouvrage intitulé: Feminei sexus apologia Paris, 1512, in-4°. On lui a reproché d'avoir trahi son maître, en livrant, en 1560, ses secrets aux Guises; mais il paraît que c'est un de ses fils qu'on doit accuser de ce crime; il était trop vieux alors pour s'occuper d'intrigues politiques.

BOUCHARDON (Edme), l'un des meilleurs sculpteurs du dix-huitième siècle, naquit en 1698, à Chaumont. Son père, sculpteur et architecte, après avoir été son premier maître, l'envoya à Paris, étudier à l'école de Coustou le jeune. Bouchardon ayant obtenu le grand prix, alla en Italie. L'antique et les œuvres de Raphaël furent les objets de ses études les plus sérieuses. De retour à Paris en 1732, Bouchardon étudia à fond l'anatomie, et fit les dessins des planches du traité publié par Huguier, en 1741. Il fit ensuite, pour le traité des pierres gravées de Mariette, les dessins d'après lesquels ont été gravées les planches de cet ouvrage ; et il disait que l'étude des monuments représentés dans cet ouvrage avait eu pour lui les mêmes résultats que celle des bas-reliefs et de la statuaire antiques. Si nous avons insisté sur ces travaux et ces études de Bouchardon, c'est que cet artiste est l'un de ceux qui ont arrêté l'art français dans sa décadence, et qu'il doit le peu de sévérité que l'on trouve encore dans ses ouvrages à l'étude de la nature et des chefs-d'œuvre de l'art antique. Cependant Bouchardon ne fut pas ce qu'il aurait pu être dans un autre siècle; il sacrifia trop encore au goût de son temps, et l'on reproche de la manière et trop de fini à ses œuvres. Cependant disons, pour être juste, surtout envers un artiste qui travailla pour la cour de Louis XV, que son dessin est en général correct, et que ses ouvrages sont agréables, bien qu'un peu froids. Son chef-d'œu vre est la fontaine de la rue de Grenelle, à Paris. Il a fait aussi, pour Versailles et Gros-Bois, plusieurs mor

ceaux remarquables. Bouchardon avait été reçu à l'Académie en 1744. Dès 1736, il était dessinateur de l'Académie des belles-lettres. Il mourut le 27 juillet 1762. Claude Vassé est le seui élève que l'on connaisse de Bouchardon.

BOUCHAUD (Marie-Antoine) naquit à Paris le 16 avril 1719. Reçu agrégé de la faculté de droit de Paris en 1747, il débuta bientôt après, dans la carrière des lettres, par les articles Concile, Décret de Gratien, Décrétale et Fausses décrétales, de l'Encyclopédie. Mais sa coopération à ce grand monument du dix-huitième siècle, tout en l'associant à la gloire des d'Alembert, des Diderot, etc., nuisit considérablement à son avancement. On le regarda comme un des adeptes de cette philosophie, au triomphe de laquelle était consacrée l'Encyclopédie; et on lui fit attendre quinze ans une chaire de professeur, à laquelle il avait droit par ses talents et sa science. Bouchaud se consola de cette injustice en cultivant les lettres. Après avoir publié quelques traductions de l'anglais, il adressa, en 1766, à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, un Essai historique sur l'impot du 20o sur les successions, et de l'impôt sur les marchandises, chez les Romains; et la même année, cette compagnie le reçut au nombre de ses membres. Bientôt après, il obtint cette chaire de droit qu'on lui avait refusée. Lorsqu'on créa, en 1774, une chaire de droit au collége de France, ce fut lui qui en fut chargé. Enfin, en 1785, il fut nommé conseiller d'État. Compris dans la troisième classe de l'Institut, lors de la réorganisation des Académies, en 1796, il mourut à Paris, en 1804, âgé de quatre-vingt-cinq ans. Outre l'essai que nous avons cité, Bouchaud a encore publié plusieurs ouvrages justement estinés. Les plus importants sont des Recherches historiques sur la police des Romains concernant les grands chemins, les rues et les marchés, Paris, 1784, in-8°, et un Commentaire sur la loi des Douze Tables, 1787 et 1803, in-4°. Ce commentaire était le meilleur et le

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