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Il les arrêta, les questionna, et apprit avec étonnement que l'armée avait passé avant le jour, mais que depuis, les ennemis s'étaient formés derrière elle en la tournant, et qu'en voulant suivre les ordres du Général en chef, on ne ferait que se donner à l'ennemi, puisqu'il tenait notre armée prisonnière. Louis chercha avec les officiers qu'il rallia à réunir le plus de troupes possible; tous les fuyards furent rassemblés; un escadron du 15ème de dragons qui se trouvait par hasard arriéré,. vint augmenter sa petite troupe; il l'établit sur une ligne, fit mettre l'artillerie en batterie, et en imposa à l'ennemi, qui n'osa avancer davantage sur les derrières de l'armée française. En même temps, comme il avait été témoin de la décision spontanée de Napoléon, et de l'expédition des ordres de mouvement, persuadé que toutes les troupes ne pouvaient être arrivées à Rivoli, il fit battre la campagne et découvrit à gauche les divisions Rey et Baraguey d'Hilliers; il s'y rendit; il demanda au premier d'attaquer l'ennemi " qui croit, ajouta-t-il, "ne tenir enfermé que la division

"Joubert,

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"Joubert, tandis qu'il aura bientôt toute "l'armée à combattre ; je suis sûr que le Gé"néral en chef n'attend que les premiers

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coups de fusil de ce côté pour attaquer; "c'est pour cet effet qu'il vous a laissés en "arrière; il était prévenu dès hier que l'en"nemi cherchait à envelopper nos gens."

Il ne put rien obtenir, pas même un bataillon qu'il avait demandé pour renfort; il retourna joindre sa petite troupe; fit porter l'artillerie sur les derrières afin de ne pas la compromettre, après qu'elle eut fait quelques décharges pour avertir à Rivoli le gros de l'armée. Il envoya ses hommes d'infanterie en tirailleurs sur la droite de la route où était une châine de collines, et fit former en colonne sur le grand chemin tous les hommes à cheval unis à l'escadron du 15ème de dragons. Dès que le feu fut commencé, ils chargèrent l'ennemi, et comme il l'avait prédit au Général Rey, l'armée bloquée n'eut pas plutôt entendu les premiers coups, qu'elle attaqua de toutes parts. L'ennemi, voyant des troupes tout autour de lui, se crut entouré

lui

lui-même, se débanda, et ses lignes qui couronnaient toutes les hauteurs, coupées en plusieurs endroits, s'éclaircirent en un clin d'œil. Le gros de la cavalerie française chargeait de Rivoli pour percer la ligne de l'ennemi qui avait tourné l'armée, quand Louis faisait la même chose en sens contraire. avec son détachement, de sorte qu'ils se rencontrèrent nez-à-nez. Les détachements rejoignirent leurs corps, et Louis retourna près de son frère, qui lui témoigna beaucoup de satisfaction sur sa conduite, et sur ce qu'il avait deviné la situation véritable des choses.

Cette victoire fut complète; à la fin du jour et durant la nuit, on ne fit que rassembler des colonnes ennemies coupées et égarées. Le nombre des prisonniers s'éleva à plus de quinze mille: Alvinzi faillit être du nombre.

Tranquille sur ce point, ayant bien rassuré Joubert, Napoléon vola vers Mantoue, emmenant la division Massena, et toutes les troupes que Joubert ne jugea pas lui être nécessaires pour se maintenir dans ses positions. Il était

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temps, car l'ennemi était parvenu à passer l'Adige dans les environs de Porto Legnago, devant le Général Augereau. L'avant-garde autrichienne, commandée par le Général-major Prince de Hohenzollern, avait sommé inutilement le faubourg de St. George, qui appuyait la ligne de l'armée française de siége; le tranquille et intrépide Miollis commandait ce faubourg retranché avec soin. Wurmser sortit de la place pour aller au-devant de ses compatriotes; mais Napoléon arriva sur ces entrefaites, se plaça entre deux, les battit complètement l'un après l'autre. Wurmser rentra dans Mantoue; mais la division Provera, le Général de ce nom, le Général Princé de Hohenzollern furent prisonniers de guerre. C'est cette journée qu'on appela la bataille de la Favorite, du nom d'un château de plaisance près duquel elle se donna.

Après cela, la place de Mantoue ne tarda pas à se rendre avec sa garnison de dix-huit mille hommes. Napoléon montra au Général Wurmser la plus grande générosité. Il ne

voulut

voulut point se trouver spectateur de son infortune, et lui accorda toutes les satisfactions qu'il désira.

Vers ce temps-là, on marcha contre les Etats de l'Eglise; il y eut une affaire entre Bologne et Forli, mais ensuite tout céda presque sans résistance. On sait la conduite de Napoléon à l'égard du St. Siége; il témoigna qu'il faisait cette expédition à regret; chaque jour il renouvela ses propositions de paix, qui furent écoutées, quand on vit l'armée française proche de Rome.

Louis accompagna son frère dans cette courte campagne, mais il ne l'acheva pas, il tomba malade à Forli, et fut obligé de revenir à Bologne, et puis à Milan.

Cela fut cause qu'il ne fit point la dernière campagne de son frère en Styrie, avant la paix de Campo Formio. Il ne le rejoignit que lorsque les préliminaires étaient déja signés.

Durant les négociations, il fut chargé de faire une grande reconnaissance sur les avantpostes de l'armée; elle dura plus de huit jours, et son travail reçut les plus grands éloges de

son

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