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tives en faveur de l'établissement en Hollande d'un gouvernement plus semblable à lui, d'autre motif que l'amour-propre, effet moral sur la nation française, et plus de facilité pour tirer du pays des contributions et de nouveaux sacrifices.

Mais vers la fin de 1805, la guerre avec l'Autriche s'étant renouvelée, de nouveaux succès donnèrent lieu à l'Empereur de former d'autres projets. L'opinion publique était trèspartagée en France à l'égard de la Hollande.

Les uns, persuadés que la force peut se passer des lois de l'équité et du droit des gens, trouvaient ridicule que l'on ne réunît pas la Hollande.

D'autres voulaient qu'on échangeât la partie située sur la rive gauche de l'eau, afin de réunir à la France les places fortes du Brabant jusqu'à la rivière de l'Eendragt, et de compléter ainsi les limites naturelles.

Ils voulaient englober les places fortes de Berg-op-soom, Breda, Bois-le-duc, Grave et Nimègue; mais laisser l'île de Bommel, celle de Shouven, de Tholem et la Zélande à la

république,

république, qui ne peut se passer de ces territoires, lesquels d'ailleurs eussent été plus onéreux que profitables à la France.

Un troisième parti soutenait, au contraire, qu'il importait bien plus de conserver la Hollande que de la morceller et surtout de s'en emparer. Ce pays, disaient-ils, est comme un objet précieux qui perdra toute sa valeur dès qu'il sera fondu dans le vaste empire. Ils pensaient que pour l'intérêt même du commerce de la France, des frontières vagues et indécises lui convenaient mieux que de disputer quelques morceaux de terrain à un peuple dont le voisinage, l'industrie, les richesses avaient donné et donnaient encore tant d'immenses avantages à la France.

Que le point essentiel était donc de posséder toujours l'amitié et la confiance de ce peuple; que d'ailleurs l'Angleterre et la Russie ne laisseraient jamais définitivement sous la France un pays essentiel à toutes les nations dans l'état actuel de leurs relations et de leur commerce.

Que sous ce rapport la France était la plus

intéressée

intéressée à la prospérité et à l'indépendance de la Hollande, qui pouvait se passer. de l'Angleterre, si elle était favorisée par la première, mais dont l'Angleterre ne pouvait se passer, tant que ce petit pays resterait indépendant. Par lui seul on pouvait se flatter d'atteindre ces fiers insulaires, de les rendre en quelque sorte dépendants du continent. Que la contradiction apparente de l'utilité réciproque et de la rivalité de la Hollande et de l'Angleterre, s'expliquait naturellement par l'examen attentif et impar

tial des choses.

Qu'enfin le peuple hollandais, probe, loyal, pacifique, et petit en comparaison du grand empire, était l'ami le plus sûr, l'allié le plus utile, le voisin le plus convenable. Que si, dans d'autres grands états semblables au nouvel empire, il arrivait qu'on pût donner à une partie du territoire toutes les qualités qui rendent la Hollande utile et précieuse à la France sa voisine, les gouvernements de ce pays, quels qu'ils fussent, ne devraient pas hésiter un instant à faire cet utile sacrifice, à

séparer

séparer de l'état, et à constituer indépendante une partie de leur sol, pour en retirer de si grands avantages.

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Voici maintenant quel était Louis, et dans quelle situation il se trouvait à l'époque dont on parle.

Notice Historique.

Il est inutile de parler ici de la naissance et de la famille de Louis; peu de personnes ignorent ce qui concerne l'Empereur Napoléon. Cependant, il ne sera pas hors de propos de relever quelques grossières calomnies que la haine et l'aveuglement voudraient accréditer sur la famille Bonaparte. Il est vrai que selon l'heureuse expression de Beaumarchais, il reste toujours quelque chose de la calomnie; c'est un mal que l'on peut repousser, mais dont on ne saurait effacer entièrement l'empreinte. Cependant, entre deux opinions, un lecteur impartial peut aisément s'assurer de la vérité, dès qu'il en

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est averti, et c'est par cette raison qu'un auteur principalement intéressé dans une histoire doit la publier de son vivant. Il semble qu'on consente implicitement aux doutes et aux objections lorsqu'on se met hors d'état d'y répondre ou de répondre de ce qu'on avance; et c'est précisément le cas de ceux qui réservent leurs mémoires pour être publiés après leur mort.

Les libellistes ont voulu que la famille Bonaparte ne fût ni noble ni française; il y en a qui ont avancé que Charles Bonaparte, père de Napoléon, avait occupé des emplois trèssecondaires; que Madame Bonaparte, mère, et ses filles, lorsqu'elles ont demeuré à Marseilles, vivaient dans la misère, etc. etc. On lit encore dans des livres honorés du titre historique, d'affreuses calomnies sur l'intérieur de Louis, calomnies auxquelles un mariage mal assorti et sans inclination réciproque n'a que trop donné lieu.

Il est permis, il est naturel qu'un grand caractère, qu'un homme tel que l'Empereur Napoléon, qui fit tant de grandes actions, mé

TOME I.

D

prise

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