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LIVRE NEUVIÈME.

Les alliés demandent un armistice.

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Conditions du traité de paix préliminaire consenti au congrès de Châtillon. Buonaparte le rejette. Réorganisation subite de l'armée du feld-maréchal Blucher. Elle opère à Arcis-sur-Aube sa jonction avec la grande-armée alliée. Marche de l'armée française vers Troyes. - Napoléon cherche à détacher l'Autriche de la ligue européenne. Il court attaquer l'armée de Silésie à Méry-sur-Seine. Incendie de Méry. - Les deux armées restent séparées par la Seine, et se dirigent, l'une vers la Marne, l'autre vers Troyes. Diversion du maréchal duc de Castiglione vers la Franche-Comté et la Suisse. Les deux corps d'armée du général Bianchi et du prince Philippe de Hesse marchent au secours de l'armée autrichienne du sud. - Rentrée de Napoléon à Troyes. Condamnation à mort du marquis de Widranges et de M. de Gouault. Exécution de M. de Gouault. Décret de proscription contre les partisans déclarés de la dynastie légitime. Entrée en France de S. A.R. MONSIEUR, comte d'Artois. Enthousiasme des FrancsComtois. - Arrivée de S. A. R. à Vesoul.

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L'HÉSITATION, la division des forces, et le défaut de concert dans les opérations offen

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sives, avoient fait perdre aux alliés presque tout le terrein conquis à Brienne; ils rétrogradoient plus rapidement encore qu'ils n'avoient avancé après leurs victoires. La guerre leur parut alors tellement incertaine, elle leur laissa même entrevoir des chances si inquiétantes, qu'ils s'appuyèrent à leur tour sur les négociations de paix. A l'exemple de Napoléon, après sa défaite, ils s'avouèrent, pour ainsi dire, vaincus, en réclamant un armistice. Le général autrichien, comte de Paar vint en faire la demande; il se présenta aux avant-postes français le lendemain du combat de Montereau, et allégua qu'une suspension d'armes faciliteroit l'issue des conférences. Le quartier-général étoit encore à Montereau; et, dans la soirée du même jour, M. de Rumigny, secrétaire du cabinet, arriva du congrès de Châtillon, apportant un projet de traité préliminaire. Ce projet, transmis à Napoléon par son ministre plénipotentiaire aux conférences, renfermoit toutes les bases jugées nécessaires pour le rétablissement de l'équilibre politique, bases que Napoléon luimême avoit offertes peu de jours auparavant, quand il avoit cru sa domination compromise. Quoique les mystères de cette fameuse né

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gociation ne soient pas encore tous dévoilés, il paroît certain qu'on proposoit à Buonaparte la France telle qu'elle étoit sous ses rois, avec àpeu près ses anciennes limites, et rendue aux dimensions que tant de siècles de gloire et de prospérité lui avoient assurées. Les souverains alliés avoient pris la ferme résolution de ne signer aucun traité dont les bases reportassent les frontières de France au Rhin: toute l'Allemagne étoit pénétrée de la nécessité d'une application rigoureuse de ce principe politique; un écrit très-répandu, portant que le Rhin est unfleuve de l'Allemagne et non pas sa frontière, avoit fait une grande sensation au quartier-général des coalisés et dans tous les pays au-delà du Rhin. Mais on trouvoit juste aussi que la France partageât avec l'Europe les bienfaits de sa liberté, de l'indépendance nationale et de la paix. Par un seul mot Napoléon pouvoit mettre un terme aux souffrances de la nation française ; il pouvoit lui rendre, avec la paix, ses colonies, son commerce, et le libre exercice de son industrie. Napoléon vouloit-il plus encore? les puissances s'offroient à discuter, dans un esprit de conciliation, ses voeux sur des objets de possession d'une mutuelle convenance qui dépasse

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roient les limites de la France avant la guerre. Les principes de la reconstruction politique de l'Europe étoient établis dans ce projet; les conditions les plus importantes se trouvoient réglées par les négociateurs, et les points laissés à la décision du gouvernement britannique, ne regardoient que les colonies françaises et les possessions étrangères acquises par la Grande-Bretagne, pendant la longue durée des hostilités.

Le projet contenoit cependant une clause, qu'on ne révoque plus en doute, et qui parut à Buonaparte d'une exécution plus épineuse et plus difficile que le traité lui-même : c'étoit l'occupation de sa propre capitale, par les souverains alliés, jusqu'à la signature de la paix définitive, dans un délai déterminé. Buonaparte crut entrevoir un piége dans une prétention si humiliante pour son orgueil. Cette occupation, il est vrai, ne devoit être que temporaire. D'ailleurs, Napoléon n'avoit-il pas envahi les capitales de plusieurs souverains, après avoir inondé leurs Etats de ses troupes? N'avoit-il pas exigé que la plupart des rois de l'Europe souscrivissent à des conditions honteuses, dictées dans leurs propres palais ? Ici, ce n'étoit donc qu'une juste représaille, qu'une garantie nécessaire.

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